Depuis maintenant dix ans on assiste en France et dans les pays dits « développés » à un type de communication, inspiré des actualités mais adaptée à des débats, où l’on demande à l’invité de « communiquer fast » de parler « vite-fait, bien fait », voire de résumer quitte à travestir ses idées, parfois même à les renier sur l’autel de la monarchie absolue de la rapidité.
Pour quelle raison en est-on arrivé à cette conception « rapide » des débats ?. Dans quel intérêt fait on déplacer des intellectuels, des personnes qui ont produit un livre, qui ont des choses à dire, à transmettre, pour qu’ils fassent en tout et pour tout de la figuration ?
L’émission de Ruquier en est la caricature portée à l’extrême. On invite des personnes que l’on massacre véritablement, soit leur production, soit leur propre personne parfois en faisant référence à leur passé. Mais pour qui se prend-on ? Uniquement pour amuser la galerie. Je trouve ce type d’émission minable et cette façon de faire indigne. Cela me fait penser à un comportement d’adolescents dans une cour de collège, cruels et inhumains où la loi du plus fort règne, en l’occurence la loi de l’image. Quant aux partis-prix affirmés, ils ne valent que ce qu’ils valent, le point de vue d’un groupe de personnes qui n’est pas forcément partagé par tout le monde, qu’ils affirment comme une vérité immuable.
C’est insupportable, pitoyable et enfantin.
Le syndrome de la fast-info est porté à l’extrême dans les actualités d’aujourd’hui. Lorsque comme sur i-télé (une des moins pires) on vous présente un débat, on se croit obligé parce qu’un débat( ‘toujours fast’ c’est un peu long, n’est-ce pas ?), de vous infliger un bandeau en bas pour vous imposer des actualités qui ne vous intéressent pas la plupart du temps , puisque vous êtes là puisque le débat vous intéresse. sinon vous avez toujours le libre arbitre de fermer le poste !
Le bandeau en question vous gêne, puisque jusqu’à présent… vous voyez ce bandeau défiler…
La dictature du rythme, du spectable à tout-prix, même au prix du sens, en sacrifiant le fond dans le but de donner de la forme atteint tous les débats télévisés. La « chasse aux intellectuels » est lancée. Qu’un intellectuel tente de finir sa phrase ou de développer une idée et on lui explique « qu’on n’a pas le temps ». On suppose d’emblée que le cerveau du français moyen a atteint déjà le stade de décomposition avancée. Vous vous rendez compte, une phrase de une minute et l’audimat flanche.
C’est sûr, les chaînes actuelles ne se font pas les vecteurs de la culture, heureusement qu’il y a des chaînes publiques…
De vrais débats sur des questions de fond, et où on laisse les invités s’exprimer.. A quand ? Utopie ?
Quand à ces « novelas » de plus en plus nombreuses en France, actrices dynamiques de la lobotomisation des français, vides de sens et de moralité, vides mêmes , on se le demande, de scénarios… et où même sans être doublées, on se demande si elles ne sont pas doublées… tant elles sont mal jouées, à quand des quotas ? On a atteint la saturation. C’est une question de santé mentale publique.
Il ne s’agit pas là, de manière réactionnaire, de me faire nostalgique de la télé d’antan, mais on peut concilier divertissement avec enrichissement et non pas sytématiquement avec abrutissement. Une série télé peut-être divertissante. Personnellement je ferme le poste quand je considère que l’émission porte atteinte à l’intégrité de mon cerveau.
Je ferme souvent le poste.Mais je ne désespère pas. J’espère que vous serez nombreux, vous aussi à réagir en fermant le poste.