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ARRESTATION D’UNE DIRECTRICE D’ECOLE
Vendredi 23 mars, Valérie Boukobza, la directrice de l’école Rampal (XIXème arrondissement ) a été mise en garde-à-vue. Cette garde-à-vue a été faite par le commissariat Erik-Satie du même arrondissement.
Motif de sa garde à vue : « Outrage et dégradations de biens publics en réunion ».
Aujourd’hui elle a été remise en liberté.

Que s’est-il passé ?
Les fonctionnaires de police sont intervenus, parmi des parents rassemblés qui s’opposaient à l’arrestation d’un grand-père chinois venu chercher sa petite-fille. La directrice s’était présentée face aux forces de police comme étant la directrice de l’école, cela sereinement :

extrait de sa déclaration :
« Ce que nous avons fait mardi dernier rue Rampal, beaucoup d’autres l’auraient fait de la même manière.
Il ne s’agit là, que du devoir de protection des enfants et de leurs familles et de celui de résistance pacifique à une forme d’oppression.

En ce qui me concerne, mes actes et mes choix de citoyenne ne diffèrent pas en l’occurrence de mes obligations de fonctionnaire et ne se limitent pas aux heures d’ouverture et de fermeture des bâtiments. Tous les parents et les enseignants le savent.

Je ne considère pas avoir outrepassé mon devoir de discrétion. (NDLR : Ce fameux devoir de discrétion est invoqué à chaque fois qu’un fonctionnaire fait preuve de « personnalité »… il est aussi vide qu’une ampoule )

Je me suis présentée aux représentants de la force publique en indiquant ma fonction, dans le but de ramener le calme et la raison dans une situation qui me semblait pouvoir conduire à des débordements impliquant les enfants et leurs familles.

Evidemment je ne regrette rien, et j’attends sereinement les suites de l’enquête en cours. »
Interrogée, la directrice invoque « le droit de résistance » face à cette forme d’oppression. Elle précise qu’il s’agit de « protéger des enfants et leurs familles ».
La police aurait utilisé des méthodes un peu brutales, utilisant des gaz lacrymogènes et des méthodes violentes inadaptées à ce genre de situation. Les parents révoltés ont d’ailleurs porté plainte.

Hier, Lundi 26 mars, 1000 personnes environ ont manifesté devant le rectorat afin d’obtenir la libération de la directrice et l’arrêt de telles pratiques.
Des membres de SOS-Racisme et du réseau RESF (Réseau d’Education sans frontières) soutenaient la manifestation.
Des manifestations sont à l’ordre du jour devant le siège de campagne de N. Sarkozy.

Finalement la directrice et le grand-père chinois ont été relâchés.

Ce que l’on sait, c’est que le commissariat avait procédé à au moins une arrestation similaire précédemment et que cette arrestation (une grand-mère venue cherche sa petite-fille) avait profondément choqué les parents.

Ce genre de pratiques , à proximité d’écoles maternelles, où l’on sait que les enfants de cet âge seront inévitablement choqués par ce genre de violence est proprement inadmissible devant nos écoles et encore davantage devant les écoles françaises. La République française serait-elle devenue milicienne ?
On est déjà allé trop loin. Doit-on, sous prétexte de rafler des voix à l’électorat lepéniste oublier les valeurs essentielles de la République Française et oublier nos piliers, ceux qui ont fondé notre démocratie ?
Lorsque l’on dénonce des rafles devant nos écoles, les abonnés du « réactionnariat » nous expliquent que l’on a rien compris, ce « cela n’a rien à voir »…. Lorsque l’on viendra les mettre dans des camps, on nous expliquera que « cela n’a rien à voir ». En effet, il y a eu beaucoup de français qui ont été des résistants de la « dernière heure » pour ce qui est de la première… tout le monde n’en a pas la trempe.

La perte de Lucie Aubrac laissera une béance dans la pensée française car il nous faut des résistants aujourd’hui.Lucie Aubrac expliquait dans les écoles qu’il n’y a pas assez de résistants aujourd’hui, de personnes qui s’opposent à un système qui parfois nous soumet à des lois … (aujourd’hui ultralibérales et mercantiles).
Il nous faut aujourd’hui des gens qui ne sont pas pourris d’inculture et qui savent mettre en relation des événements de manière à lire le présent à la lumière du passé afin que les erreurs du passé ne se répètent pas inlassablement.

Pour terminer, je voudrais terminer sur cette citation :

J’abhore le racisme, je déteste la xénophobie. Je crois en la force et la richesse de la diversité.
Devinez qui a écrit ces lignes ?

….. Nicolas Sarkozy (Témoignage).
Incroyable, non ?

En attendant : Ici le sens des valeurs , c’est le sens des affaires.
Ici, la poche du coeur est une poche révolver.
Louis Chedid

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10 ans d'engagement social et politique. Droit d'auteur © 2015 par Marie-Line Mouriesse est sous licence License Creative Commons Attribution - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, sauf indication contraire.

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