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La Martinique telle qu’elle est gérée par la Région actuelle a le mérite d’être à ses balbutiements en matière de gestion durable. Presque tout est à faire mis à part deux chantiers qui avaient été initiés par la région Martinique sous la présidence de Alfred MARIE-JEANNE (Le TCSP (2007) et le projet d’ETM (depuis 2008).

Notre île est une espace insulaire fragile où la préservation de l’environnement est un défi dans la mesure où la biodiversité régionale est telle que continuer en fonctionnant avec les technologies issues de la seconde révolution industrielle contribuerait à affecter les hommes et le patrimoine naturel de l’île. En tant que hot-spot de la biodiversité, elle constitue un patrimoine floristique à forte valeur patrimoniale.

On oppose parfois à tort, la politique durable et la croissance économique pensant qu’une politique durable ne serait  envisageable qu’une fois la croissance permettrait les investissements nécessaires ; Cette approche est erronée. C’est une politique durable correctement menée qui conduit à la croissance économique et non l’inverse. A chaque fois que dans l’histoire l’homme a pu bénéficier de périodes de croissance économique, cela a correspondu à la découverte de nouvelles énergies à l’origine de grappes d’innovations. La première révolution industrielle est le résultat du développement de la vapeur en tant qu’énergie, la seconde révolution industrielle a été le résultat de l’exploitation du pétrole et de l’électricité et la troisième révolution industrielle sera liée au développement des énergies renouvelables (éolien, le solaire, ETM, la géothermie, l’hydrogène (pile à combustible), l’hydraulique, l’hydrolien, L’énergie des vagues (houlomoteurs) les bioénergies etc… C’est pour cette raison que pays en voie de développement aujourd’hui voient leur croissance accélérée lorsqu’ils ont développé les énergies renouvelables.

Tant que nos responsables gouvernementaux resteront fébriles, figés dans une approche réactionnaire, accrochés aux énergies fossiles ou aux énergies dangereuses comme le nucléaire, ils passeront à côté d’une révolution industrielle qui les aurait conduit à une croissance historique. La France est en retard en matière d’énergies renouvelables parce qu’accrochée à sa contre-performance de puissance nucléaire européenne. Les pays en voie de développement qui misent sur les énergies renouvelables se développent aujourd’hui de manière spectaculaire.

Dans le journal Le Monde dans un article daté du 2 avril 2015, Pierre le Hir retraçait les progrès faits en matière d’énergies propres dans le monde :  » En 2014 la production énergétique en énergies renouvelables  a atteint un record absolu : 103 gigawatts (GW), contre 86 GW en 2013, 89 GW en 2012 et 81 GW en 2011. Il poursuivait en citant le 9e rapport annuel établi sur le sujet par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE)
dans lequel il était précisé que  « Ces 103 GW sont équivalents à la puissance électrique de la totalité des centrales nucléaires des Etats-Unis ».

Lorsque la politique de tradition centralisatrice ne joue pas le rôle de l’intérêt des peuples, l’innovation peut cependant être impulsée à une échelle régionale grâce à la décentralisation. Le rôle des régions est de plus en plus important en Europe et la région Martinique peut très bien impulser une politique durable pionnière compte-tenu de notre haut potentiel en matière d’ énergies renouvelables. L’Europe est aujourd’hui à la traîne en matière d’EnR. La Chine est actuellement le plus gros investisseur mondial dans ce domaine. Elle investit dans le solaire, dans l’hydraulique notamment.

La Martinique pourrait être une région-modèle en matière de développement des énergies renouvelables. Il convient pour cela de mener une politique de transition énergétique et écologique qui a pour but d’assurer l’indépendance énergétique de la région,  tout en permettant d’améliorer la qualité de l’air et la qualité de vie des populations, et de préserver notre biodiversité. Le but est de réduire la part des énergies fossiles dans la production énergétique. La production énergétique actuelle à base d’hydrocarbures est très polluante et émettrice de dioxyde de carbone et de dioxyde de soufre.

Insérer la Martinique dans l’ère post-carbone :

Contribuer à réduire  les émissions de GES (Gaz à effet de serre)

  • Favoriser les transports publics non polluants (électriques ou pourquoi pas à hydrogène lorsque la technologie le permettra), développer les transports en commun de manière générale, et notamment commencer un chantier inachevé qui est celui des  de transports collectifs maritimes  (Projet de Louis BOUTRIN), de préférence  non polluants afin de permettre la mobilité sur le territoire. Une seule véritable ligne régulière existe entre Fort-de-France et les Trois-Ilets-les Anses d’Arlets -Anse-à l’âne, mais une liaison Sainte-Pierre – Carbet-Case-Pilote-Schoelcher-Lycée de Bellevue- FDF est nécessaire avec les embouteillages de plus en plus importants entre Fond-Bourlet et Fond Lahaye.
  • Lutter contre les flux pendulaires, et les embouteillages qui  résultent de ces flux de manière non seulement à augmenter la productivité mais la qualité de vie des martiniquais mais aussi à contribuer à la qualité de l’air. La centralisation historique des activités autour de la baie de Fort-de-France et de la zone centrale, englobant l’est de Sainte-Marie jusqu’au François, les fortes densités dans cette zone centrale obligent à aborder la gestion de l’île comme une vaste zone urbaine.

Soutenir des projets favorisant une agriculture saine.

L’agriculture, malade à cause de la monoculture bananière produite de manière intensive, et donc gourmande en intrants (engrais, pesticides), se retrouve à un tournant de son histoire ; Ce ne sera pas la première fois dans l’histoire de la Martinique que  l’agriculture connaîtra une mutation ; Au début de la colonisation l’agriculture martiniquaise était beaucoup plus diversifiée qu’elle ne l’a été par la suite. D’abord, le tabac, le cacao, le café, l’indigo, la casse (XVIème)  ont laissé la place aux plantations de canne à sucre (XVIII-XIXème) puis la banane (XXème -années 30). La banane à la Martinique est donc la « dernière arrivée », et non pas un « pilier de la culture » comme on  l’entend si souvent, comme si repenser la manière de produire la banane signait nécessairement l’arrêt définitif de la filière ou encore pire, comme si arrêter la banane mettrait fin à l’agriculture martiniquaise tout court. D’autres encore affirment que la remise en question de cette filière telle qu’elle est aujourd’hui ébranlerait l’économie martiniquaise. Ce sont évidemment des propos excessifs et abusifs uniquement destinés à désinformer et à faire pression sur les décisions.

Il est plus que souhaitable de repenser nos manières de produire et de nous approvisionner. La nécessité de gérer de manière raisonnée les intrants, la nécessité de développer la recherche en matière de dépollution des terres,  afin de pouvoir développer  la filière bio. Si la polyculture est un obstacle à l’investissement et à la modernisation et pénalisante en matière de productivité, il ne reste pas moins qu’elle est fondamentale dans notre île. En effet notre alimentation provient en grande partie de l’extérieur, c’est pour cette raison qu’il faut la maintenir pour pouvoir faire face à une éventuelle crise provoquant la rupture de l’approvisionnement.

 développer notre commerce avec les îles environnantes, mais également de réfléchir à ce que nous  avons à offrir au monde, à développer nos services, notre savoir- faire, et pourquoi pas valoriser notre biodiversité en développant  une agriculture d’exception. Pourquoi vouloir produire dans de grandes quantités alors que nous ne  pourrons jamais concurrencer des grands pays comme le Brésil ou d’autres pays d’Amérique du sud ou d’Amérique centrale ? Pourquoi ne pas envisager de produire en très petite quantité (nous n’avons pas beaucoup d’espace) et pour le marché du luxe, de se tourner vers des marchés restreints et à forte valeur ajoutée ? Nous pouvons dépolluer, nous pouvons aussi reprérer les zones non polluées de manière à opérer cette mutation de l’agriculture martiniquaise.  Pourquoi ne pas vendre des services, des savoir-scientifiques, des biens culturels ?

Développer les échanges régionaux intercaribéens pour insérer la Martinique  dans  l’ espace américain.

Le développement des échanges intercaribéens sont la condition nécessaire pour sortir d’une enclavement de fait dans l’espace caribéen ; Certes, des transports aériens et maritimes  existent aujourd’hui et assurent des échanges mais ces échanges sont encore très couteux, et pour le bateau on ne voyage pas toujours dans de bonnes conditions. Le commerce intercaribéen est encore insuffisant ;  Certains pensent que la politique européenne est responsable de cet état de fait ; C’est totalement faux. L’Europe favorise et participe à des projets.  Elle investit dans la caraïbe et souhaite y mener des actions afin de rayonner. L’Accord de Partenariat UE-CARIFORUM (signé en 2008) a pour objectif précisément de développer la coopération régionale. La Chine mène aujourd’hui en Amérique du sud et dans la Caraïbe une politique d’influence qui ne rencontre pas réellement une véritable concurrence européenne. La Martinique pourrait donc  jouer un rôle central au sein de  ces  organisations caribéennes.

En juin 2015, a eu lieu un sommet UE- CELAC à Bruxelles. Le 2e sommet EU-CELAC/ 10 et 11 juin 2015 sur le thème: « Penser ensemble notre avenir pour que les citoyens vivent dans des sociétés prospères, solidaires et durables ».

Cette politique de développement de la coopération régionale est encore très jeune et doit être soutenue et renforcée.

Développer les EnR pour assurer l’indépendance énergétique de la Martinique.

L’espace martiniquais en riche en potentiel énergétique, et il convient de mener des études afin de déterminer quelles options seraient les plus adaptées à notre île.
L’option de l’éolien offshore : Une idée fausse consiste à penser que les éoliennes offshore sont incompatibles avec les temps de tempête ou d’ouragan ; Deux chercheurs américains, Cristina Archer (Université du Delaware) et Mark Jacobson (Université de Stanford), ont publié une étude dans ‘Nature Climate Change’ qui montrent que de grands parcs éoliens pourraient constituer une protection alternative aux digues contre les ouragans, en plus de leur fonction principale de production d’électricité. Le Pr. Kempton a ajouté: “Nous pensons généralement (à tort) que les ouragans et les éoliennes sont incompatibles. Mais nous constatons que dans de grands ensembles, les éoliennes ont une certaine capacité à se protéger et à protéger les zones côtières des vents les plus forts.“ L’éolien offshore est une option intéressante dans la mesure où l’espace martiniquais étant restreint, l’éolien terrestre avec l’emprise sur l’espace et la nuisance du bruit, ne semble pas la meilleure option. Un parc éolien flottant peut se placer au large et ne pas affecter le tourisme ni les activités à proximité du littoral.
le solaire photovoltaïque et thermique : ce sont deux options à developper et cela en priorité sur les bâtiments publics ; De petites centrales placées sur les toits de ces bâtiments pourraient être redistribuées au réseau et constituer un apport non négligeable en énergie non fossile.
L’ETM (Energie thermique des mers) un projet en cours. Nous serions ainsi des pionniers en la matière. Le projet a été impulsé par Alfred Marie-Jeanne même s’il a été rebaptisé « Nemo » ou « Nautilus » par l’équipe suivante. Il est par ailleurs assez amusant pour l’équipe actuelle de se référer à 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne pour désigner le projet ETM martiniquais; L’auteur avait-il prophétisé en faisant dire à son personnage Nemo  « La mer n’appartient pas aux despotes. À sa surface, ils peuvent encore exercer des droits iniques, s’y battre, s’y dévorer, y transporter toutes les horreurs terrestres. Mais à trente pieds au-dessous de son niveau, leur pouvoir cesse, leur influence s’éteint, leur puissance disparaît ! « .

La géothermie est également une énergie que nous pouvons développer. C’est une option exploitée à Bouillante en Guadeloupe.
Par ailleurs la biomasse, certes, est adaptée aux milieux tropicaux, mais elle est parfois critiquée à cause de la pollution des sols parfois qu’elle génère.
L’hydraulique pourrait être envisagée mais uniquement en concertation avec les populations car là aussi l’emprise sur l’espace suppose consensus sur le lieu, car cette option rencontre des  une atteinte à la biodiversité.

Soutenir les particuliers et les entreprises qui investissent dans le développement durable, qui investissent dans l’écohabitat : dans le solaire photovoltaïque et thermiques, dans le stockage de l’eau, dans le traitement des eaux pluviales, dans le recyclage, dans les toitures végétalisées, dans le tourisme vert, dans l’écotourisme, dans l’agrotourisme, pourrait contribuer à insuffler de l’activité, et donc générer des emplois.

Assurer la continuité de la biosphère

dans les espaces urbains

Par ailleurs le développement urbain auquel nous assistons tous, obligeant les martiniquais à habiter un espace très urbanisé , fait aujourd’hui que certains proposent de réaliser des « couloirs de végétation » comme j’ai pu l’entendre. Certes, c’est un début. Mais ce ne serait pas suffisant. Il serait souhaitable également d’ insérer la biodiversité au coeur même de nos villes et de nos bourgs, afin d’assurer la continuité végétale (développer les toits verts sur les toits en terrasse, développer les façades vertes, faire de petits jardins à l’intérieur de la ville et des murs végétalisés), ceci dans le but de reconnecter la ville à sa biosphère. L’inclusion du végétal dans l’architecture apporterait une plus value aux paysages urbains martiniquais.

Il n’est pas rare d’entendre dire que cela va créer des infiltrations d’eau. C’est mal connaître la technique qui est très au point. C’est précisément en France la chambre syndicale française de l’étanchéité qui a porté le projet. Le système est utilisé dans toutes les grandes villes européennes, en Suisse à Baden, à Berlin et toutes les grandes villes allemandes, en Scandinavie etc… Et depuis les années 90 à Paris. Le toit du Palais de Chaillot, la façade du Musée du quai Branly, des hôtels également innovent en la matière comme le Pershing Hall à Paris. Il ne serait pas très compliqué de l’adapter au milieu tropical où les végétaux s’invitent si naturellement dans nos gouttières, entre nos dalles en béton, là où on ne les a pourtant pas  incité à pousser. Les murs végétalisés ou les façades végétales  ont un réel intérêt écologique. Certains avancent que ce sont des « mesurettes ». C’est là encore mal connaître tout l’intérêt écologique de ces toits, façades et murs. En Martinique, ils contribueraient à fixer les particules de poussières atmosphériques dont nous souffrons tant. Ils permettraient donc de dépolluer l’air. Ils permettraient la fixation de CO2 et de plomb, et ainsi diminueraient le taux de CO2 dans les villes. En dehors de l’intérêt évident sur la biodiversité car ils permettraient d’assurer la continuité de la biosphère, ces toits végétalisés pourraient aussi être équipés en ruches par un rucher associé et permettent aux abeilles de polliniser dans la ville.  Par ailleurs et cet  avantage n’est pas des moindres en Martinique où la température est si chaude à midi, ces toits contribueraient à rafraîchir des volumes intérieurs des bâtiments et ainsi à diminuer la consommation électrique liée à la climatisation et rafraîchir les batiments qui ne sont pas climatisés. Les politiques publiques peuvent impulser des politiques incitatrices à la création de ces toitures. A Berlin la ville prend en charge 60 % du coût des toitures végétalisées.

Contrairement là encore à ce qui est avancé par l’opinion locale, ces toitures ne demandent pas beaucoup d’entretien, un nettoyage annuel des écoulements est nécessaire. Elles n’altèrent pas le bâtiment. Elles permettent de faire entrer la biodiversité au coeur même des villes; Elles constituent une curiosité touristique si une politique urbaine en généralisait la réalisation dans notre île dans le cas de toits plats, par exemple, on pourrait les associer à une politique de rénovation, car elles embellissent le paysage urbain.

Fort-de-France pourrait mener un tel projet et faire de la ville un modèle en la matière dans la Caraïbe et communiquer même sur ce point. Ce pourrait même être un un facteur de croissance du tourisme. Cela conduirait nécessairement à rendre la ville plus fraîche en abaissant sa température. Générer de l’ombre (dans les petits jardins), assurer la fraîcheur sous les toits horizontaux. Et cela conduirait surtout à embellir et davantage encore à transformer le paysage urbain.Cela contribuerait à créer des emplois dans ce domaine et dans l’entretien de ces espaces. Et au lieu de penser de tels projets en termes de coûts, il vaudrait mieux les appréhender  comme des investissements qui permettront de générer de l’activité et qui apporteront de la richesse, non seulement en améliorant la qualité de vie des martiniquais mais en apportant davantage de touristes dans l’île. En créant des emplois, à augmenter la consommation. Des jeunes chômeurs pourraient être formés à ces techniques et avoir la satisfaction d’un travail qui valorise le pays.

Développer des logements verticaux à trois ou quatre étages pour augmenter le nombre de logements disponibles.La Martinique étant dans une zone à haut risque sismique les immeubles trop élevés compromettent la rapidité de l’évacuation des résidents. La meilleure option semble être une verticalité modérée. Par ailleurs, la tendance actuelle est aux cités en béton et aux pelouses sans toujours faire l’effort de planter des arbres. On pourrait suggérer un plan de plantation d’espèces endémiques de manière à préserver la biodiversité naturelle. Pourquoi ne pas planter des arbres fruitiers qui sont autant de ressources pour les habitants des cités et qui pourraient leur apporter des produits frais ? Pourquoi ne pas réserver un espace dans les cités à ceux qui veulent faire des jardins potagers ? Dans ces domaines quelques initiatives existent. Je connais malheureusement quelques obstacles aberrants à ces initiatives, j’ai entendu que les arbres fruitiers attiraient les oiseaux et que les oiseaux salissaient les voitures, que ces derniers emmenaient des yen-yen; Il est temps de changer de mentalité et de faire prendre conscience de l’absurdité de tels points de vue. Dans le territoire Caraïbe de Dominique, j’avais constaté combien y y avait des arbres fruitiers partout. Planter des arbres fruitiers est une étape importante vers notre indépendance alimentaire, mais davantage planter devrait être un devoir dans un espace qui, trop dépendant de l’extérieur pourrait bien ne pas pouvoir assurer la survie des populations en cas de crise majeure si le commerce transatlantique était interrompu.

Développer une culture des risques majeurs et former davantage de secouristes.

La culture des risques majeurs a certes fait des progrès ces dix dernières années, mais cela est insuffisant ; Les bons réflexes à adopter face à un risque ne sont pas toujours intégrés et de grandes différences inter-générationnelles existent. Trop peu de secouristes sont formés à prodiguer les gestes de premiers secours. Dans l’éducation Nationale il serait bien tous les professeurs stagiaires et tous ceux qui en font la demande puissent bénéficier de cette formation et tous ceux qui de manière générale ont à gérer des groupes (colonies de vacances etc…). Les délégués de classe pourraient aussi recevoir cette formation. Ceux qui ont suivi cette formation sont encore trop peu nombreux. En cas de catastrophe sismique, ces gestes pourraient sauver des vies.

Favoriser la mixité sociale dans les quartiers et les lotissements.

La mixité sociale doit être intégrée dans les projets immobilisers en généralisant des logements sociaux, pour les jeunes ou les étudiants dans tous les projets immobiliers. la mixité sociale permet de lutter contre les ghettos pauvres et les ghettos riches; Elle diminue les risques de conflits et permet que s’exerce la solidarité entre les différentes classes sociales. Elle est une condition nécessaire à toute politique de développement durable.

Soutenir les PME, soutenir les projets de modèle coopératif distribué, favoriser une agriculture à soutien communautaire

La plupart des entreprises d’envergure nationale fonctionnent sur le modèle centralisé et hiérarchisé (vertical). Dans le monde actuel on assiste à une économie  diamétralement opposée à ce système centralisé. L’internet est un système qui fonctionne comme un vaste organisation partagée : l’information est partagée, certaines initiatives de microcrédits ou de financement d’entreprises ou d’emprunt se font maintenant via Internet ; le financement de la campagne de Barack Obama  a été financée par des dons via internet. Il existe maintenant de nombreuses initiatives qui vont dans ce sens, qui favorisent le développement de la petite entreprise  ou de micro-initiatives qui auparavant peinaient à  exister à cause de la concurrence des entreprises multinationales qui après la chute du mur de Berlin et  sont devenues encore plus puissantes.  Elles se sont considérablement enrichies et l’écart qui existe aujourd’hui entre les hauts revenus et les bas revenus a atteint des niveaux historiques. Même à la fin du Moyen-Age et au début des temps modernes les écarts de revenus n’étaient pas aussi importants. L’opinion pense que ces écarts ont toujours existé? Ce n’est pas tout à fait exact. Jamais dans toute l’histoire ces écarts n’ont été aussi importants. Aujourd’hui 2 % de la population mondiale détient la moitié de la richesse du monde, ce qui  devrait être une raison suffisante pour légitimement s’insurger.

 Au XVIème siècle, quand Christophe Colomb  s’aventure dans ce que les européennes appelleront le Nouveau Monde, l’écart qu’il y a entre le salaire de Colomb (au plus haut niveau de l’échelle sociale  dans l’expédition) et le mousse (au plus bas niveau) est de 1 pour 3 ; Christophe Colomb est payé trois fois plus qu’un mousse. Cet exemple nous montre que cette période pourtant marquée par des inégalités criantes, était bien moins inégalitaire que la nôtre.

Je me suis rendue compte qu’il y avait en Martinique de nombreux artisans et artistes pas toujours bien connus des martiniquais et de l’extérieur et qui sont exceptionnels ; On pourrait rassembler sur un site les artisans, leurs oeuvres,  et leur permettre de mieux vivre. Ils pourraient mettre à la disposition du public les dates de leurs spectacles ou de leurs expositions etc… Les mécènes pourraient leur faire des dons. Cela pourrait leur permettre de vivre mieux. Celui qui désirerait les aider pourrait voir clairement ce qu’il finance et qui.  Des initiatives comme celle-ci pourrait être menées pour les femmes artistes, pour les artisans, les petites et moyennes entreprises qui ont besoin d’une financement.

Il est important de soutenir les petites et les moyennes entreprises, car ce sont elles qui créent des emplois ; ce sont elles qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie des habitants d’un quartier, d’une commune, d’une région. A une période où nos élites semblent  ne pas se soucier  de justice sociale, les citoyens peuvent prendre des initiatives afin de créer plus de justice sociale.

Soutenir des projets  d’ASC

(Agriculture à soutien communautaire).

En matière d’agriculture, les les contacts directs producteur/consommateur doivent être favorisés. Cependant des obstacles existent. L’agriculteur vend souvent plus cher au consommateur, que si celui-ci achète dans les réseaux de Grande distribution. Là encore les mentalités doivent changer. Si le consommateur achète plus cher entre les mains de l’agriculteur, il n’achètera plus directement au producteur. Pour que ces systèmes fonctionnent et se développement il faut que le producteur et que le consommateur comprennent qu’ils ont tous deux intérêt à développer ces échanges directs.

Soutenir l’innovation et créer des unités de recherche orientées dans l’intérêt public de la région  (biologie marine, recherche sur les énergies renouvelables, recherches sur la dépollution des sols, recherches sur la décontamination des personnes.)

Impliquer davantage les femmes dans la vie économique et politique du pays Martinique.

Réhabiliter, rénover le patrimoine historique et architectural.

Le patrimoine est un bien commun, et bien entretenu, il contribue au développement du tourisme. Il existe à la Martinique un grand nombre de moulins qui ne sont pas mis en valeur; ce patrimoine est un pan de notre patrimoine historique. Il existe encore de grands chantiers  à accompagner comme la rénovation du fort de l’îlet à Ramiers notamment.

Afin de diminuer les coûts de ces chantiers de rénovation, on pourrait fonctionner par ce que Jeremy Rifkin appelle dans son ouvrage La Troisième révolution industrielle,  un fonctionnement « par grappes », c’est à dire faire un appel d’offres grouppé permettant de regrouper plusieurs chantiers  afin d’en baisser les coûts.

Faire entrer la biodiversité au coeur des villes.

  • Organiser la formation des jeunes à la végétalisation des toitures et des façades, et adapter la techniques en utilisant des végétaux locaux. Ces toits et murs verts non seulement permettent d’isoler les maisons et les protéger de la chaleur du soleil, mais également d’assurer la continuité végétale au lieu de faire de nos villes des déserts biosphériques. Des bâtiment et toits végétalisés pourraient être réalisés à titre expérimental et de manière à améliorer le paysage urbain.
  • Développer des démarches durables en concertation avec les acteurs et partenaires potentiels
  • Associer les citoyens à l’adoption d’un  comportement éco-responsable : connaître les mesure qu’il peut prendre comme la récupération des eaux de pluie et leur filtration, comme le recyclage, comme l’intégration d’une climatisation solaire ou le solaire thermique (chauffe-eau), la construction de maison fraîches adaptées au climat tropical, avec des matériaux durables.

Les PME, les copropriétés, les associations de défense de l’environnement, les associations de défense des consommateurs, les associations sportives, les acteurs sanitaires et sociaux.

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10 ans d'engagement social et politique. Droit d'auteur © 2015 par Marie-Line Mouriesse est sous licence License Creative Commons Attribution - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, sauf indication contraire.

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