En mairie aujourd’hui pour le vote des présidentielles.
Beaucoup de personnes ont eu recours aux procurations.
Ceux qui utilisent ce moyen pour la première fois sont consternés de la procédure archaïque utilisée pour cette démarche.
Le mandant (celui qui donne procuration), se rend au commissariat de police, remplit un formulaire; Une partie de ce document est envoyé par le mandant à celui qui va détenir la procuration en question.
Les démarches doivent être effectuées le plus tôt possible pour tenir compte des délais d’acheminement de ce courrier et de traitement de la procuration en mairie.
En principe, une procuration peut être établie jusqu’à la veille du scrutin, mais le mandataire risque de ne pas pouvoir voter si le formulaire n’a pas été reçu à temps.
En principe, la procuration est établie pour une seule élection, mais le mandant peut aussi l’établir pour une durée limitée. Le mandant indique la date du scrutin et précise si la procuration concerne, le 1er tour, le second tour ou les 2 tours.
Mais plusieurs problèmes se posent dans cette procédure, d’abord l’inégalité des DROM par rapport à la métropole où la durée de l’acheminement est beaucoup plus long et L’aspect « contingent » de cet acheminement. Celui qui bénéficie de la procuration peut très bien recevoir son volet avant que le volet ne parvienne à la mairie. Comment vérifier la bonne foi de cette information. Comment être certain que le volet « mairie » ne soit effectivement pas arrivé en mairie ? On peut légitimement se poser la question quand on a reçu à son domicile son volet, que la mairie prétend ne pas avoir reçu.
Le deuxième problème qui se pose est le côté nominatif des procurations qui offrent une interface illimitée au potentiel de fraude. Certaines personnes sont publiquement et notoirement connues pour voter à gauche ou à droite, ou pour tel ou tel candidat, comment être certain de la neutralité de cette procédure alors même qu’elle n’est pas anonyme et arrive dans la mairie du domicile de cette personne ?
Au XXIème siècle, alors qu’on bénéficie aujourd’hui d’un large panel d’innovations technologiques, on pourrait imaginer que les procurations pourraient être transmises par fax aux Antilles, et ainsi elles arriveraient instantanément, on pourrait imaginer un autre système de fichier électronique consultable en ligne avec des codes d’anonymat.
Dans le principe une procuration peut se faire même la veille, or certaines personnes ont affirmé que la procuration alors qu’elle avait été établie une semaine avant l’élection n’était pas parvenue en mairie aux Antilles.
Par ailleurs après renseignements pris auprès des internautes, la procédure archaïque ne s’arrête pas là, nombreux sont les blogs qui dénoncent les queues interminables dans les commissariats, les mairies etc… pour obtenir le précieux document. Faire cette démarche qui somme toute devrait être une simple formalité se transforme pour certains en parcours du combattant. C’est un droit, certes, mais en France pour avoir « droit », il faut souffrir, c’est connu. Par contre pour payer les impôts, on a simplifié la procédure par internet…Comme quoi quand on veut…
Il s’agit là de graves lacunes qui posent le problème qui révèle une inégalité que subissent les antillais par rapport à leurs compatriotes sur le sol métropolitain, mais qui pose aussi un problème à l’échelle nationale de respect du droit de transférer à un autre électeur son droit de vote pour une élection et cela de manière secrète.
Publié il y a 21st April 2012 par Marie-Line Mouriesse