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Ceci est un article humoristique pour contribuer au respect des manicous, qui sont trop fréquemment écrasés sur les routes.

Le tueur en série de manicous a une petite voiture d’occasion, qu’il a constellé de vitres teintées artisanalement, elle a des bulles plissées de cette opération, manifestement effectuée manuellement. La plage arrière de sa voiture laisse voir un dispositif de musique amplifiée.

Il sort généralement le samedi soir, et fait des tirages sur l’autoroute, pour se persuader que sa voiture d’occasion est un bolide de course. Sa voiture est souvent noire ou rouge.

Il ne dort pas la nuit et va de zouk en zouk sans avoir été invité, il est donc jeté de case en case. Il a des copains dealers.

Le tueur en série de manicous est un alcoolique. Il commence ses journées par un décollage au rhum, sans glaçons, et termine dans un lit sordide dont il ne se souvient plus quel en est le propriétaire.

Le tueur en série de manicous colle des illustrations sur sa voiture de type « aigle noir » ou renard, du genre prédateur. C’est parce qu’il est un prédateur de la route.

Le tueur en série de manicous a une petite bite. Il doit donc aller vite sur la route pour se persuader qu’il a encore des couilles.

Le tueur en série de manicou a un père absent ou inexistant.

Parfois le père a été violent.

Il porte généralement de grosses chaînes en or au cou, qu’il a dérobé à une personne âgée ou à leur grand-mère, ou dans quelque échange illicite. Elle se porte en se glissant dans le poils de son buste que l’on cherche à la loupe. Il est souvent tatoué, de type « j’aime maman », ou « Matrix », ce qui est strictement la même chose, vous en conviendrez.

Le tueur en série de manicous a des lunettes de soleil, qu’il porte la nuit, ce qui le fait confondre le manicou avec l’asphalte.

Le tueur en série de manicous mange beaucoup et parle beaucoup. Il s’intéresse à la mécanique, et la mécanique ne s’intéresse pas toujours à lui, d’où les représailles sur la route, lorsqu’un morceau de sa voiture d’occasion gît sur la chaussée.

Le tueur en série de manicous n’a pas le temps, pas le temps de perdre son temps, pas le temps de réfléchir, sauf quand il se regarde dans le miroir de courtoisie.

Le tueur en série de manicous n’a pas de culture, du coup il ne sait pas qu’un manicou peut en cacher un autre, qu’il est un marsupial et qu’il a souvent des petits dans sa poche, et qu’en tuant un manicou, on peut en avoir tué quatre.

Le tueur en série de manicou ignore que le manicou est un des plus anciens animal sur la terre, existant peut-être avant même que la Pangée ne se soit disloquée.

Le tueur en série de manicou est un frustré, il est pauvre, il vit dans une petite case, d’un RMI tout au plus.
Publié il y a 17th October 2009 par Marie-Line Mouriesse

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