En France les impôts ont augmenté entre 2011 et 2012 les plus fortes hausses de la charge fiscale globale par rapport au PIB ont été enregistrées en en Italie (environ 43 %), en France (environ 44%) et en Grèce (environ 33 %). et Cette hausse n’est cependant pas générale puisque les impôts ont baissé au Royaume-Uni, en Suède par exemple.
L’impôt, nous le savons, est une obligation citoyenne, mais quand cette obligation citoyenne demande des efforts très importants surtout à la classe moyenne, il y a de quoi se poser de sérieuses questions.
L’impôt, une obligation citoyenne.
Nous connaissons tous l’extrait de la Déclaration des droits de l’homme, reprise par la constitution de 1958 : « Pour l’entretien de la Nation et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable… ». Certes oui, il est normal que les citoyens contribuent à l’entretien de la Nation. Cependant si on brandit sans cesse la dette comme prétexte à la réduction des dépenses publiques, il serait normal que le train de vie de l’Etat soit revu à la baisse. Si l’on impose aux fonctionnaires depuis maintenant plus de 10 ans un gel des salaires, là encore des salaires des hauts fonctionnaires devraient aussi être revus à la baisse.
Elle est censée être proportionnelle aux revenus. Mais c’est un mythe en France, on le sait bien.
– La contribution doit être équitable
– La contribution doit servir aux dépenses de l’état pour son fonctionnement et pour les dépenses d’entretien. (et non pas pour renflouer les entreprises privées ou pratiques similaires.)
Actuellement la classe moyenne est surtaxée. Elle supporte une charge fiscale importante, alors qu’elle n’a pas vu ses revenus augmenter, bien au contraire ces dix dernières années. Depuis le passage à l’euro, l’ inflation trop importante, est niée ou minimisée officiellement . Devinez pourquoi : c’est l’état qui est au contrôle des indicateurs sociaux et économiques en France.
Le pouvoir d’achat des français de la classe moyenne baisse, sa qualité de vie baisse alors qu’elle est de plus en plus ponctionnée.
A côté de cela, deux autres classes sociales (pour simplifier), une privilégiée, avec de hauts revenus, défiscalise à tout-va, armée d’avocats et de comptables (Quand on a les moyens…). La fiscalité actuelle joue en faveur des magouilleurs, fraudeurs, du marché noir en tout genre.
A l’autre bout les classes défavorisées qui bénéficient d’un arsenal d’aides sociales : allocations diverses (allocations de rentrée scolaire, bourses d’étude, aide pour les chambres universitaires, aides au logement, allocations de parent isolé, aide pour payer la cantine, aides pour le matériel scolaire, pour le transport scolaire etc…). Si bien qu’il est plus avantageux en France de toucher le RMI que d’être un travailleur au SMIC. Vous perdez tous les avantages : allocations diverses. Vous ne bénéficiez plus des « transferts sociaux ».les français font vite le calcul : si l’on ne bénéficie plus des transferts sociaux, et si l’on doit désormais payer des impôts, et par dessus le marché consacrer une partie de son revenu en « coût du travail (repas pris près du lieu de travail, ce qui coûte cher, coût du transport (entretien d’une voiture, dépenses de carburant, coûts de vêture), ceux qui font le malheur de travailler dans ce pays sont les « dindons de la France ». D’où, à mon avis un taux de chômage important. Pour lutter contre cette distorsion, il faudrait augmenter les salaires et /ou cesser d’imposer les personnes qui ne gagnent pas suffisamment. La taxe d’habitation et la TVA, ainsi que les prélèvements étant suffisamment importants pour les petits salaires. Les imposer revient à empêcher la relance de la consommation, que de toute manière l’Etat récupèrerait sous la forme de TVA, mais qui laisseraient les français le sentiment de mieux vivre tout de même. Sur le site « Vie Pulique.fr », cette incohérence est dénoncée en précisant que » la direction de la Prévision du ministère de l’Économie et des Finances calculait, qu’en 2000, un couple marié avec deux enfants disposait de 1 107 euros (RMI +aide personnalisée au logement +allocations familiales) si aucun conjoint ne travaillait, et de seulement 1 198 euros, si l’un des conjoints était embauché au SMIC horaire à temps plein, soit moins de 0,6 euros supplémentaire par heure de travail.«
Poursuivons dans ce sens, si on ajoute à cela l’augmentation croissante des prélèvements et des charges fixes des foyers (remboursement de prêts ou loyers, factures énergétiques, assurances du domicile et des véhicules, factures de téléphonie notamment, il reste très peu d’argent aux foyers pour la consommation. La surimposition des ménages hypothèque donc le pouvoir d’achat des français, les faisant regretter le passage à l’euro, qui a correspondu avec une inflation qui a contribué à la diminution de leur qualité de vie.
La diminution des remboursements des dépenses sanitaires (diminution du remboursement des médicaments, diminution des remboursements de frais dentaires, de frais de lunetterie…) amplifient le sentiment de mal-être, le sentiment d’avoir perdu ces dernières années et attribuent à l’Europe cette dégradation de leur qualité de vie.
Les cadeaux fiscaux faits aux riches ne servent en rien à la croissance économique, ils accroissent cependant les inégalités sociales, et ne créent pas d’emploi. Il accroissent seulement l’épargne des riches qui est, je le concède un revenu pour l’état.
Cependant en surtaxant la classe moyenne l’état fait baisser ses rentrées fiscales. Lorsqu’un français travaille 8 mois de l’année pour l’état et 4 pour lui, il n’est pas très encouragé à travailler davantage. Pour lui ? ou pour l’état ?
La fonction redistributive de l’impôts doit faire l’objet d’une étude car avec l’augmentation de la fraude fiscale, les niches fiscales, via les paradis fiscaux, les hauts revenus « détournent » souvent une partie de leurs recettes afin d’échapper la la fiscalité, ce que les économistes appellent le « dumping fiscal ». Parallèlement la classe moyenne doit contribuer sur la fiche de salaire en donnant une part conséquente de leur salaire sous la forme de « prélèvements sociaux »; Mis bout à bout la contribution des classes moyennes est exagérée par rapport aux riches et aux défavorisés qui voient augmenter de 70 % leurs revenus grâce à la redistribution; Pire l’écart qui existe après la redistribution entre classe moyenne et classe défavorisée est mince, laissant souvent penser aux salariés, « qu’ils feraient mieux de ne pas travailler ». Car le fait de travaille a un coût (un coût en terme de transport, un coût en terme de vêture, de repas pris souvent à l’extérieur) et ce coût s’il n’est pas compensé par une vie décente, est vécu comme une injustice. Le niveau de vie des salariés et des chômeurs qui bénéficient d’aides sociales est trop comparable pour inciter les personnes à chercher un emploi, d’où le chiffre impressionnant de chômeurs en France, à mon avis.
Or ce qui coûte cher à l’état, c’est précisément le chômage. Chaque individu au chômage dans ce pays ne cotise rien, et a droit à tout et donc est une lourde charge pour la société. Pour augmenter les recettes de l’état, il faudrait viser le plein emploi et pour faire du plein emploi, il faut mener une politique d’aide aux PME.
Lorsque l’on est une famille avec plusieurs enfants en France et faisant partie de cette classe moyenne, dans les dix dernières années on a vu son salaire stagner de manière inadmissible, on a vu les prix augmenter là encore de manière inadmissible, on a vu sa qualité de vie baisser. A la Martinique, les familles ont des difficultés à partir en voyage, à avoir une aide ménagère à la maison, et de plus en plus à se nourrir convenablement et … à payer leurs impôts !
Les classes moyennes se paupérisent en France. Aux Antilles on ressent la pression fiscale encore davantage car elle est plus forte ; plus de TVA (à cause de l’inflation), plus d’octroi de mer (augmentation), plus de taxes sur les carburants (on est tout le temps dans des embouteillages) etc…Plus de difficultés à financer les vacances qui reviennent très cher si on veut sortir du territoire.
Une famille dont les deux parents travaillent et qui ont des enfants scolarisés se fait véritablement plumer. D’ailleurs les banquiers le savent bien, ils vous disent que à partir de trois enfants, ce n’est « pas bon ».
Autrement dit, traduisons : les familles actives, dites intégrées, qui assurent de surcroît la relève en matière de population, qui ont l’idée saugrenue de construire ou d’acheter une maison, et deux voitures, sont les idiots du village en France.
Ils doivent absolument tout payer et n’ont droit à aucune aide sérieuse :
– l’impôt le plus injuste : la TVA ils le prennent de plein fouet à cause du nombre d’enfants (car il faut consommer quand on a une famille ne serait-ce pour les nourrir les enfants). Vous payez cette taxe à chaque fois que vous achetez quelque chose y compris les produits alimentaires. Et comme avec l’octroi de mer, les produits sont surtaxés « vivre » tout simplement aux Antilles relève du luxe. Le taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est le même pour tous les consommateurs quels que soient leurs revenus. Il pèse donc forcément plus lourdement sur les familles nombreuses (qui consomment davantage) et sur les classes défavorisées que sur les riches.
– La taxe sur les carburants (il faut bien aller au travail et l’état n’a pas encore mis en place un transport en commun qui donne envie d’abandonner la voiture), Ils touchent de substantielles taxes sur les carburants, alors dans ce domaine, il n’est pas certain que les choses bougent ! Nous pourrions en effet bénéficier d’un gaz bon marché en l’achetant à Trinidad, d’un pétrole à bon marché en l’achetant au Vénézuela. Cela améliorerait de manière notable la vie quotidienne des martiniquais. Si l’Etat ne le fait pas, c’est parce qu’il touche un revenu important de la vente du carburant aux Antilles.
– L’octroi de mer : double TVA aux Antilles, que l’on subit sans mot dire mais qui est foncièrement injuste, l’octroi de mer vous le payez à chaque fois que vous achetez quelque chose et parfois même des produits locaux (aberrant non ?)
– L’impôt sur le revenu. Un mois de salaire s’en va à payer cet impôt. Personne ne semble trouver cela injuste, mais cela devient injuste quand les prix montent et que votre salaire lui, n’augmente pas.
Les actifs aux Antilles sont de plus en plus en difficultés car ils sont souvent un soutien financier à cause du vieillisssement de la population de nombreuses personnes âgées.
De plus, elles ont de plus en plus de mal à s’équiper en électroménager, de plus en plus de mal à faire de petits travaux pour entretenir leurs biens immobiliers.
– La taxe d’urbanisme (s’ils ont fait l’erreur d’acheter une maison !)
La taxe foncière : une aberration; Vous achetez un terrain que vous rpenez parfois vingt ans à payer, et ensuite vous devez le louer à l’Etat: Que dépense l’état pour ce foncier ? Rien. C’est vous qui l’avez acheté, entretenu. Mais l’état vous prend là encore une partie de votre patrimoine et contribue à votre appauvrissement en prélevant une somme qui n’est pas justifiée.
– La taxe d’habitation.
– La CSG non déductible.
– La RDS
– La contribution solidarité
Et j’en passe certainement !
Mis bout-à-bout la pression fiscale est devenue insupportable. Elle condamne les foyers de la classe moyenne à se paupériser et à avoir un niveau de vie inférieur aujourd’hui par rapport au niveau de vie des années 70 à 80. Ceux-là même qui sont au pouvoir, qui ont bien tiré profit de salaires élevés, ceux-là même sont ceux qui ont pris l’initiative de « geler les salaires des fonctionnaires » et de ne pas augmenter les salaires moyen de manière substantielle. Par contre personne n’ose remettre en question les salaires extrêmement élevés des hauts fonctionnaires qui pourraient être réajustés pour permettre par exemple, aux enseignants de France de s’aligner sur les autres pays européens. Pour prendre l’exemple des professeurs, nous sommes très mal payés en France (J’apporte des précisions à ce sujet dans d’autres articles).
Et les dépenses forcées sur décision de l’état : les assurances, les banques (on est obligé d’avoir un compte en banque en France et elles se sucrent sur nos comptes à chaque fois que l’on est débit, en contrepartie elle ne rémunèrent pas les comptes créditeurs)… mais personne ne dit rien. Les intérêts de l’épargne sont ridicules comparés aux intérêts des débits… Tout est normal. Vous vous prenez du 14 % en France lorsque vous êtes débiteur, vous avez du 2, 3 % quand vous épargnez mais c’est normal. C’est du vol organisé. Là encore on craint de mettre un peu de réglementation, mais si on contrôlait un peu les banques, est-ce que cela ne protègerait pas les consommateurs des abus ?
Les français semblent oublier que la banque est à notre service. On n’est pas au service de la banque.
C’est vrai que les banquiers français avec leur arrogance vous donnent l’impression qu’ils ont tous les droits… et c’est vrai aussi que l’état se désengage de plus en plus pour réguler ce genre de pratiques. Mais les consommateurs ont aussi leur mot à dire . Les citoyens doivent dénoncer les pratiques abusives.
Une telle situation devrait conduire à de vives revendications sociales.
En France la pression fiscale a atteint des niveaux inégalés. Nous somme les champions européens de la pression fiscale . Nous avons un des taux mondiaux les plus élevés du monde en matière fiscale. Nous avons atteint en France 45 % du PIB de prélèvements obligatoires.
Et pour reprendre les termes de Stéphane Hessel, indignez-vous un peu, de grâce, c’est une question de survie !
Marie-Line Boulogne.
Publié il y a 5th October 2007 par Marie-Line Mouriesse