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Referendum au Vénézuela – Chavez l’emporte avec 54% des votes.
Image : www.worldproutassembly.org
15 février 2009, le référendum sur la possibilité de réélection aux charges publiques est un succès pour Hugo Chavez. Il obtient 54 % des votes, ce qui correspond à plus de six millions de votes en faveur du oui, avec une participation supérieure à 70 % !

Pourquoi cet événement est-il passé à la trappe dans les médias français ?
Pourquoi Hugo Chavez est-il si décrié, si critiqué dans la presse française et souvent même si ignoré ?
Que représente-t-il ? Que fait-il, que dit-il pour rencontrer autant d’opposition dans les médias français ?

Qui est Hugo Chavez ?
Son parti remporte les élections législatives en 1998 avec 56 % des votes.
Hugo Chavez est un élu du peuple. Il est arrivé au pouvoir, non pas après un coup d’état mais bien après une élection le 6 décembre 1998, non sans avoir essayé,précédemment, il est vrai d’accéder au pouvoir par la force, ce qui lui avait valu d’ailleurs d’être incarcéré.
Il a été réélu, encore par voie démocratique le 30 juillet 2000 et le 3 décembre 2006.
Ah, c’est vrai, son slogan n’était pas pour plaire à tous :  » Fléau de l’oligarchie et héros des pauvres ».
Car c’est bien ça, qu’il est, Hugo, un fléau pour l’oligarchie mais a-t-il conscience que la portée de sa politique dépasse les frontières du Vénézuela, car enfin, cet homme dérange, dérange tout simplement le G.8, qui incarne le capitalisme et les valeurs de la mondialisation des sociétés « occidentales » actuelles.
Pourquoi dérange-t-il cet enfant du peuple, métis d’amérindien au fond de son pays caribéen d’Amérique latine ?
Il dérange parce qu’il mène une politique diamétralement opposée à celle menée aujourd’hui par des pays comme les USA, la France, la Grande-Bretagne, … il faut tous les citer ?
En 2007, il fait le socialisme entrer dans la constitution, c’est vrai que d’autres ont fait entrer le capitalisme dans leur fonctionnement sans que personne n’ait réagi, en Europe, notamment.
Il a osé limiter les libertés en cas de crise mais la France a bien un titre II article 16 dans sa constitution de 1958, qui n’est pas une limitation à la liberté ? Les USA n’ont-ils pas le fameux « Patriot Act » en cas de crise qui limite leur liberté ?
Un de ses compagnons, Raul Isaias Baduel, qui avait fondé avec lui le MBR-200 a qualifié la réforme de « coup d’état » et affirmé que dans cette réforme l’orthodoxie marxiste considère la démocratie comme un simple instrument de la domination bourgeoise. Dans bien des cas…. on peut dire que Chavez n’a pas totalement tort, on a de quoi se poser des question en Europe, et aux USA l’épisode malheureux de la présidence Bush a été le triomphe d’un capitalisme, où il était désormais clair que les puissances financières ne sont pas nécessairement des élites intellectuelles.

– Il a osé faire une réforme agraire en redistribuant 3 millions d’hectares aux paysans pauvres. Il leur a demandé de créer des coopératives afin de donner du travail aux plus démunis et de limiter les importations… et il s’est mis à dos les propriétaires fonciers.

– Il a osé mettre en place un système de micro-crédits d’initiative publique pour permettre à ceux qui ne bénéficient pas de prêts bancaires, de créer leur entreprise
et il s’est mis à dos les banques.

– Il a osé interdire les O.G.M. Il a mis un système de banque de semences en place. Et il s’est mis à dos les géants des biotechnologies américaines, type Monsanto…

– Il a osé interdire la pêche intensive dans les eaux territoriales vénézuéliennes, et il a interdit également la pêche au chalut… pour protéger les fonds d’une pêche destructrice, et il s’est mis à dos les industriels de la pêche…

-Il a osé faire des nationalisations massives (banque, telecom, électricité, pétrole, production laitière, ciments….) et il s’est mis à dos presque toute la bourgeoisie vénézuélienne et une partie de la bourgeoisie mondiale… car les politiques actuelles dans le monde vont dans un sens opposé, elles privatisent à tout va, aux dépens des intérêts publics, d’ailleurs…La fameuse politique « européenne » qui ne convient en réalité qu’à une infime partie des européens, autrement dit clairement aux classes privilégiées, se fait en fait « contre » les peuples.

– Il a osé fixer des prix d’état, en dessous du prix du marché (42 % en dessous) pour réduire la pauvreté.

– Il a mis en place l’opération « pétrole contre nourriture » qui est la première opération de troc d’une telle envergure à une échelle transnationale.

Sa politique de lutte contre la faim et de lutte contre la pauvreté au Vénézuéla est une véritable réussite.Les taux de pauvreté et de pauvreté extrême ont baissé de 42 à 37 %. Selon l’UNESCO et au regard du rapport sur le droit à l’alimentation présenté à l’Asssemblée Générale des Nations Unies, la politique de lutte contre la faim menée au Vénézuéla est un exemple à suivre.
Et tout cela se fait avec la féroce opposition des classes privilégiées qui ne lésinent pas sur les moyens : coup d’état, mesquineries en tout genre….Et la désapprobation des médias dans les sociétés occidentales, qui comme on sait tous ne sont pas neutres mais sont là pour divulguer leur propagande bourgeoise.

On l’attaque en prétendant que le Vénézuéla est en difficulté financière, en réalité le Vénézuela réalise une croissance de 12 %. A côté la France ferait mieux de se taire.Et la responsabilité de certaines puissances étrangères comme les USA, l’Espagne,

Pourquoi donc cet homme dérange autant ?
Parce qu’il représente après la chute du Mur de Berlin, une alternative au capitalisme extrémiste que les peuples subissent dans le monde. Car la chute du Mur a laissé le capitalisme libre de se livrer à ses excès. Il n’a plus eu ce « garde-fous » de péril de gauche, que représentait le risque de « basculer » dans le camp de l’est. Les politiques ont donc « oublié » de faire du social, ce qu’ils faisaient auparavant pour éviter ce basculement, précisément.
Les peuples savent bien que ce type de politique enrichit les plus riches et appauvrissent les plus pauvres. C’est ce qui se passe aujourd’hui en Europe. Les politiques ont mis en place des systèmes qui conduisent à tellement appauvrir leurs populations, qu’ils se coupent l’herbe sous le pied en tuant la consommation, en créant du chômage.La crise des industries européennes est liée au revers de médaille de cette politique égoïste qui n’a pas compris qu’en appauvrissant les peuples, on allait assécher la source même de ses profits.

On prétend qu’il s’agit d’un dictateur mais c’est bien lui qui consulte le peuple et qui a mis en place en 2004 le « référendum révocatoire », organisé en milieu de mandat. En réunissant un certain nombre de signatures, tout fonctionnaire public, y compris le chef d’état peut être « révoqué ». On a affaire à un dictateur ? Ou bien à un homme de gauche qui dérange les gens de droite ?

Ah ça laisse nostalgique et ça change avec une Europe assujettie aux puissances financières….
Ah ça laisse rêveur : un chef d’état qui n’oublie pas qu’il a été élu par le peuple et qu’il doive oeuvrer dans l’intérêt général…

Il est temps qu’on ait notre Hugo Chavez en Europe, parce que la situation des pauvres est préoccupante !

Marie-Line Mouriesse Boulogne.
Publié il y a 17th February 2009 par Marie-Line Mouriesse

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10 ans d'engagement social et politique. Droit d'auteur © 2015 par Marie-Line Mouriesse est sous licence License Creative Commons Attribution - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, sauf indication contraire.

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