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Une révolution à Athènes : les marchés ont les choquottes, désolée, pas nous.
Monsieur Fillon a annoncé un plan de rigueur sans précédent, avec pour point central le gel des dépenses publiques. Lorsque quelques temps auparavant, le gouvernement n’avait rien trouvé de mieux que d’envisager un départ plus tardif à la retraite pour diminuer les dépenses publiques, là encore, on frémit sur la logique déficiente.
En clair on aggrave le chômage, source de déficit public, en coinçant les personnes âgées à leur poste plus longtemps, et donc on empêche les jeunes d’accéder à l’emploi (sans d’ailleurs se soucier de l’ état de santé des anciens et de leur capacité à travailler plus longtemps, car le but masqué est de les laisser mourir au travail, comme ça, c’est clair, l’Etat ne risque pas de leur payer de retraite.)
De plus en plus fréquent d’ailleurs chez les enseignants… la mort au travail; très fun pour les élèves de voir mémé maîtresse mourir en face d’eux…
Dans le même temps, on dénonce sans arrêt le déficit public en pointant du doigt le chômage (lol).

Monsieur Fillon annonce donc, un plan de rigueur, pour donc diminuer le déficit public, or il explique que ce plan est mis en place « pour éviter une crise comme la crise grecque ».

Il profite, un peu comme Naomi Klein disait, du « choc » pour imposer… son plan empoisonné ?
Stratégie du choc; Abrutis par le choc… les français, ne « vont pas réagir ».
Eh oui, mais il y a des virus dans la matrice.

Pourquoi Monsieur Georges Papandreou et Monsieur Georges Papaconstantinou, respectivement au gouvernement, l’un en tant que premier ministre, et l’autre ministre des finances, connaissent-ils aujourd’hui ces difficultés ?
Quels sont les ingrédients de la crise grecque ? :
– Déficit public (ce qui a retenu l’attention de Monsieur Fillon, qui du reste devait préparer son plan de rigueur mais ne devait pas savoir comment nous présenter la bombe).
– Plan de rigueur
– Absence de croissance.

Effrayant : la France a tous les ingrédients pour se retrouver avec une Prise de … « Bercy ».
Et comment Monsieur Fillon veut-il affronter le problème, rions un peu… en faisant la même chose que…. devinez ? : les grecs.
Il nous dit en clair : Faisons comme les grecs, pour ne pas nous retrouver dans la même situation que les grecs.
MDR.

Réduction des dépenses publiques ? C’est quoi en clair :
– Moins de sécurité dans les écoles (mais les privilégiés s’en fichent puisque leurs enfants sont dans des écoles privées).
– Moins de sécurité dans les quartiers (mais les privilégiés s’en fichent parce que leurs maisons sont bien gardées).
– Moins de solidarité, d’indemnité chômage… (mais les privilégiés s’en fichent parce qu’ils ne sont pas concernés).

La rigueur c’est pour qui alors ? Toujours les mêmes. La France du bas, du sous-sol, et bientôt, des cadavres au travail.

Mais en réalité, c’est une courte vue. Il faut bien des bouffons pour faire marcher… le marché, il faut bien qu’ils consomment… et là on s’aperçoit de la bêtise de ce genre de fonctionnement. L’Europe est le premier marché de consommation du monde, pas pour longtemps avec ce genre de politique, car ce n’est pas en apauvrissant les fonctionnaires, en augmentant le chômage, en saccageant l’éducation Nationale et le système de santé, en épuisant les vieux (et en plus en les soignant mal) que l’on va relancer une croissance.

Alors, Allons enfants de la patrie, le jour de … foire est arrivé, on prend vraiment les français pour des nuls.
Parlons sérieusement, car en fait, il faut leur expliquer…
Quel est le vrai problème de l’Europe ? L’Europe, précisément.
Une monnaie trop forte, maintenue pour des raisons financières à un niveau qui freine le commerce extérieur, qui crée de l’inflation, apauvrit les masses mais enrichit les…. marchés financiers.
Seul le retour aux monnaies nationales remettrait la croissance en route, ou une dévaluation compétitive de l’Euro.En dehors des allemands, qui avaient un calcul de conversion plus simple, et des anglais qui ont eu l’intelligence de conserver la livre, on impose à des économies fragiles une monnaie forte qui ralentit la croissance.

On nous annonce une faillite ?
Faudra-t-il que nous nous sentions concernés par une crise qui ne concernera que les milieux financiers, lorsqu’eux ne sont point affectés des difficultés du peuple ?

La vraie question c’est une question d’inégalité sociale criante qui consiste à laisser les marchés financiers hors de contrôle, et en faisant peser uniquement sur le travail la solidarité nationale.
Inégalité d’autant plus criante que ce n’est plus le travail qui génère de l’argent mais bien les produits financiers. Et que ceux-ci sont apatrides par excellence, rien de plus simple à déplacer.
Pourquoi défendrions-nous une Europe qui s’est construite sur des valeurs marchandes et qui a laissé les mesures sociales en souffrance ?
Il serait sans doute temps que les peuples se réveillent car le système qui leur est imposé leur est simplement nocif.
Marie-Line Mouriesse

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10 ans d'engagement social et politique. Droit d'auteur © 2015 par Marie-Line Mouriesse est sous licence License Creative Commons Attribution - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, sauf indication contraire.

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