Comme indiqué précédemment, le développement holistique touche à la fois le spirituel, le socioémotionnel, le cognitif et le physique. Cette section présente, à travers le tableau ci-dessous, les indicateurs de développement humain et les résultats attendus pour chacune des dimensions[1].
Orientations pour le développement spirituel
Un plan de développement spirituel doit inclure la présentation de l’évangile et la formation vers la maturité spirituelle.
Présentation de l’évangile
La présentation de l’évangile consiste en une invitation lancée à l’individu dans le but de reconnaitre son péché, accepter le salut offert à travers le sacrifice de Jésus-Christ et s’associer à une église locale pour servir et adorer Dieu. Cette démarche inclut : la préparation des leaders, le choix du contenu, la détermination des méthodes d’enseignement et l’évaluation des apprentissages effectués.
Préparation des leaders
L’efficacité d’un programme de développement spirituel passe par la préparation des leaders, d’où la nécessité d’une formation continue à l’intention des leaders impliqués dans le travail d’éducation chrétienne.
Choix du contenu
Le caractère unique et exclusif de la foi en Christ est important. Nul ne peut servir deux maitres à la fois : Dieu et Satan. On doit aimer l’un et haïr l’autre. En conséquence, deux principes doivent guider l’élaboration et la présentation du contenu :
- Équilibre – La présentation de l’évangile doit être équilibrée. Elle doit souligner le péché et ses conséquences, le sacrifice du Christ, les récompenses et satisfactions aussi bien que les contraintes de la vie chrétienne.
- Application – L’application de la foi dans la vie de chaque jour doit être soulignée avec force. La foi chrétienne ne doit pas être présentée en des termes abstraits, mais en des principes qui exigent un changement de comportement et d’attitudes.
Méthode d’enseignement
Plusieurs méthodes de travail peuvent être proposées :
- Activités adaptées au groupe d’âge – L’église doit reconnaitre que les problèmes, intérêts et capacités des gens changent avec la croissance et au cours de leur développement. En conséquence, il faut considérer des activités qui sont adaptées à chaque groupe d’âge et qui tiennent compte de leur préférence et de leur intérêt.
- Participation active – La participation active des membres de l’église dans le choix et la planification des activités est une caractéristique importante d’une méthode efficace. Les membres de l’église ainsi que les enfants peuvent faire des choix qui vont dans le sens de leur développement spirituel.
Évaluation des apprentissages
Plusieurs types d’évaluations sont possibles :
- Évaluation régulière – L’efficacité des activités de développement spirituel doit être régulièrement évaluée. Le contenu et le matériel pédagogique utilisés doivent être évalués en vertu de leur efficacité.
- Systématique – L’église doit mettre en place un dispositif permettant d’évaluer le niveau spirituel de chacun de ses membres. À titre d’exemple, l’expérience de conversion incluant la date, le lieu et les circonstances ayant favorisé cette décision.
Formation vers la maturité spirituelle
Les Saintes Écritures invitent les chrétiens à aller partout dans le monde et faire de toutes les nations des disciples (Matthieu 28 : 19). La responsabilité spirituelle de l’église ne s’arrête pas avec la conversion des gens. De même que le devoir d’un pasteur ne s’arrête à un service d’évangélisation ou à un culte d’adoration. La responsabilité du pasteur consiste à amener des âmes sous sa charge à l’image de Jésus-Christ (Éphésiens 4 :12). En conséquence, les croyants doivent devenir des disciples de Jésus-Christ à la manière de Philippe et de Nathanael. Cette démarche inclut : la préparation des leaders, le choix du contenu, la détermination des méthodes d’enseignement et l’évaluation des apprentissages.
Préparation des leaders
La formation continue des leaders est importante dans la mesure où ils sont eux-mêmes responsables d’orienter les fidèles vers la maturité spirituelle. Ceci exige un plan de formation structuré qui peut prendre la forme d’une journée de formation tous les trois mois et d’une semaine de formation une fois l’an durant les vacances d’été.
Choix du contenu
Les deux principes suivants peuvent guider le choix du contenu de la formation des leaders vers la maturité spirituelle :
- Équilibre – L’enseignement doit couvrir des thèmes qui visent le développement spirituel au lieu de se concentrer sur certains points théologiques et doctrinaux.
- Pratique – L’enseignement doit adresser des problèmes pratiques auxquels les gens auront été confrontés. Ils doivent apprendre à appliquer les vérités bibliques dans leur vie personnelle, familiale, professionnelle, ministérielle et amicale.
Méthodes d’enseignement
Plusieurs méthodes d’enseignement sont donc proposées :
- Systématique – L’enseignement doit couvrir le contenu proposé dans le curriculum d’éducation chrétienne de l’église.
- Active – Les leaders engagés dans le processus doivent utiliser des méthodes actives d’enseignement plutôt que des méthodes traditionnelles qui rendent les gens passifs lors de la conduite d’une leçon.
- Adaptée – La méthode d’enseignement utilisée doit être adaptée à l’âge, au sexe, au niveau d’étude et au rythme d’apprentissage de chaque personne.
Évaluation des apprentissages
L’évaluation des apprentissages doit être systématique. Les leaders doivent constituer un dossier permettant de retracer les progrès spécifiques de chaque individu. Ci-dessous, une fiche permettant d’assurer le contrôle systématique du développement spirituel de chaque membre de l’église :
Le tableau-synthèse ci-dessous présente les thèmes, les principes bibliques et les applications concrètes dont les fidèles sont appelés à faire montre dans leur vie personnelle, familiale, professionnelle, ministérielle et amicale :
Le tableau suivant présente des principes ainsi que des versets appropriés en vue de la préparation des leçons bibliques :
Vérités bibliques en action
Salut : Principe de séparation
Le salut vient de l’intervention directe de Dieu dans la vie du croyant. C’est le don précieux de Dieu à l’humain pécheur. L’humain ne mérite pas ce don de Dieu et il ne peut l’obtenir par son effort personnel. La réaction du chrétien en acceptant le salut en Jésus-Christ est de se séparer du monde pour s’approcher de Dieu. Ceci implique :
- La connaissance du péché (Rom 3 :23; 6 :23; Eph 2 :1; 1 Cor 6 :14-18) – Le péché c’est poser un acte ou nourrir des pensées qui ne plaisent pas à Dieu. Dieu hait le péché, nous devons, nous aussi, haïr le péché.
- La connaissance de Jésus (Matt 3 :17; 16 :16; 1 Cor 15 : 3; 4 Phil 2 : 9-11) – Jésus est le Fils de Dieu. Il est venu sur terre, mourir sur la croix pour nos péchés. On l’a enterré. Mais, le troisième jour, il est ressuscité.
- Repentance et foi (Luc 13 : 3; Esaïe 57 :7; Actes 5 : 30-31; Héb 11 : 6; Actes 16 : 31) – Si nous croyons que Jésus est mort pour nos péchés, nous pouvons l’accepter comme notre Sauveur et Seigneur personnel. Nous devons regretter nos péchés, les confesser et les abandonner. Et, nous devons croire que Dieu nous pardonnera.
- Séparation avec le monde (Jn 17 :6; 11, 14, 18; 2 Cor 6 :14-18; 1 Jn 2 :15 – 16; Jacques 4 : 4; Romains 16 : 17-18; 2 Jean 10 et 11) – Après avoir été sauvé, nous devons vivre une vie nouvelle. Nous devons nous efforcer à être semblable à Christ et ainsi nous différencier des non-chrétiens.
- Adhésion à une église locale (Jn 17 : 21; Eph 2 :19-22, 5 :23-32; 2 Thess. 3 : 6, 14 :15) – Dès lors que nous avions reçu le salut, nous devenons membre de la famille de Dieu. Nous devrions nous unir aux autres pour adorer Dieu et grandir dans la foi chrétienne. Christ est le Chef de son Église. L’église locale est la communauté des croyants, des gens sauvés. Il veut que nous travaillions ensemble comme membres de son Église pour propager le message du salut.
Adoption : Principe de service
Seulement une intervention de Dieu Lui-même peut transformer l’humain-pécheur en fils de Dieu. Le chrétien doit réaliser qu’il a été racheté à un grand prix. En conséquence, il devient serviteur de Dieu par adoption. Ceci implique plusieurs choses :
- Soumission à l’autorité (Rom 13 :7; 1 Pi 2 :13-19; 1Tim 6 :1-5; Héb 13 :17; Mat 21-22; 1 Thes 5 : 12-13) – Comme il est dit dans Romains 13, nous devons nous soumettre aux autorités supérieures.
- Service à Dieu (Phil 2 :7-8; Eph 6 :5-8) – Comme Christ l’a si bien démontré, nous devons nous comporter comme étant des humbles serviteurs.
- Fidélité (1 Cor 4 : 2; Mat 25 : 23; Luc 9 : 62) – Nous devons agir en sorte que Christ et ceux qui travaillent avec nous peuvent compter sur nous.
- Établissement des objectifs personnels (Prov 13 : 12-19; Phil 3 : 13; Col 3 : 2; 1 Cor 9 : 24) – Pour être un serviteur fidèle, il faut se fixer des buts et des objectifs pour l’avenir et pour le travail que nous faisons. Nous devons aussi nous fixer de nouveaux objectifs une fois que les premiers sont atteints.
- Travail (Eph 4 : 8; 2 Thes 3 :10-12; Mat 25 : 14-30) – Dieu n’a pas honoré le serviteur paresseux. Il veut que nous soyons des serviteurs autonomes, fidèles et productifs.
- Enthousiasme (Col 3 : 23; Rom 12 : 11) – Tout ce que nous faisons, nous devons le faire de tout notre cœur comme pour le Seigneur et non pour des humains. En le faisant pour le Seigneur, l’humain en tirera des bénédictions et nous serons aussi appréciés des humains.
Volonté de Dieu : Principe de Soumission
Dieu créa chaque personne de façon unique. Il a un plan de salut pour l’humanité. Par conséquent, le chrétien doit se soumettre à la volonté de Dieu pour sa vie. Ceci implique plusieurs choses :
- Estime de soi (Ps 8 : 3-8; 139; 2 Cor 5 :17; Eph 2 :10; 4 :1-3; 2 Pi 1 :10) – Nous sommes une créature spéciale dans le plan de Dieu. Il a fait de nous une créature si merveilleuse. Il a donné à tous des capacités pour travailler pour Lui.
- Pensée et intelligence (Phil 2 : 5; 4 :8; 2 Cor 10-17; Luc 6 : 45; Prov 4 : 23-25; Dan 1 : 8; Jac 1 : 8) – Nous devons tourner notre pensée et notre esprit vers Dieu. Ce que nous disons et faisons vient du cœur. Donc, nous devons cultiver un cœur pur et humble.
- Contrôle de l’émotion (Gal 5 : 24; Prov 16 : 32; 25 : 28; 2 Tim 1-7; Actes 20 : 24) – Avec l’aide de Dieu et la puissance de l’Esprit-Saint, nous devons contrôler nos émotions pour ne pas agir de manière déraisonnée.
- Corps comme temple du Saint-Esprit (1 Cor 3 : 16-17; 6 : 19-20) – Nous devons nous rappeler que notre corps est le temple du Saint-Esprit. Par conséquent, nous devons mener une vie saine, honnête et soumise à la volonté de Dieu.
Sainteté : Principe de Sanctification
Les croyants sont déclarés saints par l’action de Jésus-Christ sur la croix. Une vie de sainteté est le résultat de bonnes habitudes spirituelles. Le chrétien est appelé à donner de bons exemples. Il doit développer de bonnes habitudes spirituelles :
- Semence et récolte (Gal 6 : 7-8; Osée 8 : 7; Matt 1 : 22) – Nous sommes récompensés en fonction du travail que nous accomplissons pour le Seigneur. Nous serons récompensés en proportion de notre fidélité. Dans son omniprésence, Dieu voit toutes choses. Donc, nous ne pouvons pas Le tromper.
- Pureté (1 Thes 4 : 1-7; 1 Pi 1 : 22) – Nous devons nous efforcer par la prière et la méditation de la Parole de Dieu de nous libérer du péché. Nos pensées, nos paroles ainsi que nos actions doivent être pures.
- Honnêteté (2 Cor 8 : 21; Rom 12-17; Prov 16 : 8; Eph 4 : 25) – Le Chrétien ne doit jamais pratiquer le mensonge. Nous devons nous efforcer d’être honnête en toute chose même quand nous pourrions gagner beaucoup au moyen de manœuvres malhonnêtes. Mais Dieu voit tout. Le chrétien doit s’efforcer d’être un homme ou une femme de parole.
- Victoire (1 Cor 10 : 13; Rom 8 : 37; 1 Jn 16 : 33) – Si nous essayons d’être pur et honnête comme Christ, avec l’aide de Dieu, nous pourrons surmonter les tentations et les attaques spirituelles.
Les autres : Principe d’Amour
Nous aimons Dieu parce qu’il nous a aimés avant. Dieu a manifesté son amour envers nous en envoyant son Fils, Jésus, mourir sur la croix pour nos péchés. Et depuis, Dieu ne cesse de prouver son amour envers nous de différentes manières. Le croyant doit imiter Dieu, ce qui implique :
- Amour (1 Jn 3 :11 ; 16-18; 4 :7-21; Eph 5 : 2; 1 Cor 13; Jn 15-17) – L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ montre que nous devons exercer en retour cet amour envers les autres. Nous devons témoigner cet amour par nos paroles et par nos actions.
- Partage (2 Cor 9 : 6-8; Prov 3 : 9-10; Luc 6 : 38) – Nous devons donner délibérément à Dieu la première partie de ce que nous possédons. Nous devons donner et partager avec les autres également sans contraintes.
- Évangélisation (Ps 126 : 5-6; Mat 28 : 8-20; Rom 1 : 16-17; 2 Cor 5 : 11-21) – Nous devons faire de notre mieux pour enseigner aux autres l’amour de Dieu et son plan de salut. Nous pouvons le faire chez nous, dans notre quartier, à l’école, en voyage et au niveau des réseaux sociaux.
- Communication (Eph 4 : 22-29; Col 4 : 6; Jn 3 : 2-13; Es 50 : 4) – Nous devons contrôler notre langue contre les paroles qui ne plaisent pas à Dieu. Par nos paroles, nous devons encourager les autres à pratiquer le savoir-vivre.
- Amitié (Prov 18 : 24; Ps 119 : 63) – Nous devons être loyaux et amicaux envers les autres. Nous devons aussi l’être spécialement envers ceux qui aiment et qui servent le Seigneur.
Consécration : Principe de Communion
Le péché sépare l’humain de Dieu. Toute communion entre l’humain et Dieu doit être l’œuvre directe de Dieu par laquelle il nous purifie de nos péchés. Une fois la communion établie, le devoir du croyant consiste à maintenir une sensibilité pour le péché et à mener une vie consacrée au Seigneur. Ceci implique :
- Méditation de la Parole (1 Pi : 2-3; 2 Tim 2 :15) – Pour grandir comme chrétiens, nous devons consacrer beaucoup de temps à la lecture et la méditation de la Parole de Dieu à l’exemple d’Esdras qui avait appliqué son cœur à étudier, à pratiquer et à enseigner la Parole de Dieu.
- Prière (1 Chr 16 : 11; 1 Tim 5 : 17; Job 15 :7; 16 : 16-24; Ps 145 : 18; Rom 8 : 26-27) – Nous devons déposer nos requêtes devant Dieu et croire qu’il répondra à sa façon et en son temps.
- Contrôle de l’Esprit (Gal 5 : 16; 22-23; Rom 8 :13-14; II Jean 1 : 7-9) – Nous devons laisser à l’Esprit le soin de diriger notre vie. Nous ne devons pas agir et parler tout simplement en fonction de ce qui nous plait. Le chrétien doit d’abord chercher la direction du Saint-Esprit.
- Conscience claire (2 Tim 1 :19; Actes 24 :16) – Le chrétien ne doit pas tolérer les mauvaises actions et pensées qui nuisent à sa conscience. Il doit avoir la conscience tranquille. Si nous péchons, nous devons confesser nos péchés à Dieu. Nous devons aussi pardonner à ceux qui nous ont offensé. Il est impossible d’entretenir de bonnes relations avec Dieu avec une conscience bouleversée.
- Pardon (Eph 4 : 30-32; Luc 17 : 3-4; Col 3 :13; Matt 18 :15; Marc 1 : 25-16) – Nous devons recourir au pardon de Dieu pour nos péchés. Comme Dieu nous pardonne nos péchés, nous devons aussi pardonner aux autres lorsqu’ils nous offensent.
Grâce : Principe de Gratitude
La grâce est une faveur imméritée. L’humain ne mérite pas la grâce de Dieu. Cependant quand Dieu manifeste sa grâce, le chrétien doit y répondre avec une attitude de gratitude.
- Grâce (1 Cor 15 :10; Eph 2 : 8-9) – Sans la grâce de Dieu, nous serions tous perdus dans nos péchés. C’est par amour qu’il nous a préparés le chemin du salut en envoyant son Fils unique mourir sur la croix pour nous.
- Exaltation de Christ (Col 1 : 12- 21; Eph 1 : 17- 23) – Nous devons être continuellement conscients de la puissance, de la sainteté, de la majesté et de la perfection de Dieu en lui donnant gloire pour tout ce qu’il accomplit en nous.
- Louange (Ps 107 : 8; Héb 13 :15; I Pi 2 : 9; Eph 1 : 17-23) – Le chrétien doit se rappeler de l’amour de Dieu et de sa bonté envers lui. Nous lui devons la louange continuelle.
- Contentement (Phil 4 :11; Tim 6 : 6-8; Ps 77 : 3; Prov 15 :16; Héb 13 : 5) – L’argent et les biens matériels sont passagers. Ils ne durent qu’un moment. Dieu nous a donné exactement ce qu’il désire nous donner pour vivre. Nous devons être satisfaits de ce que nous avons sachant que Dieu pourvoira à tous nos besoins. Nous devons aussi être satisfaits de notre situation.
- Humilité (I Pi 5 : 5-6; Phil 2 : 3-4) – Gardons de nous enfler d’orgueil mais, au contraire, demeurons dans l’humilité. Rappelons-nous que notre récompense viendra de Dieu au jour du jugement. La gloire que nous récoltons de l’humain n’aura alors aucune importance. Christ était humble quand il était sur terre. Nous devons aussi être comme lui.
Puissance en Christ : Principe de Victoire
Le chrétien peut vaincre le péché en Jésus-Christ. Comme l’Apôtre Paul a dit : « Je puis tout par Christ qui me fortifie ». Dieu est la source de notre puissance pour combattre le bon combat de la foi. Ceci implique :
- Foi dans les promesses de Dieu (II Pierre 1 : 4; Phil 4 : 6; Rom 4 : 16-21; I Thés 5 : 18; Rom 8 : 28; I Pie 5 : 7; Héb 3 :18; 4 : 11) – Dieu demeure toujours fidèle à ses promesses. Par la foi dans les promesses de Dieu, nous devons être très déterminés à persévérer dans le Seigneur.
- Foi dans la Parole de Dieu (Héb 4 :12; Jér 23 : 29; Ps 119 : 9-11; I Pi 1 : 23-25) – Toujours, la parole de Dieu est puissante et dure. Le monde et tout ce qui s’y trouve passeront. Mais, la Parole de Dieu demeure éternellement.
- Combat de la foi (Eph 6 : 11-18; 2 Tim 4 : 7-8; 1 Tim 6 :12; I Pi 5 : 8-9) – Dieu n’utilise jamais les paresseux. Nous devons lutter contre le péché en utilisant la Parole de Dieu comme arme efficace. Ce que nous faisons pour Dieu détermine la récompense que nous aurons dans le ciel.
- Courage (1 Chr 28 : 20; Josué 1 : 9; Héb 13 : 6; Eph 3 : 11-12) – Dieu nous promet qu’il ne nous abandonnera jamais. Ainsi, nous ne devons pas avoir peur de parler contre le péché. Nous possédons les armes de Dieu pour ce combat.
Orientations pour le développement socio-émotionnel
Les croyants doivent être préparés à occuper des fonctions de leadership au sein de leur famille, de leur église et de leur communauté. De ce fait, un plan de développement social et émotionnel est nécessaire. Ce plan doit adresser les domaines suivants : le savoir-vivre (bonnes manières), le développement des habilités de leaders et le service à la communauté.
Savoir-vivre (bonnes manières)
Les leaders doivent s’efforcer à aider les croyants à acquérir et à pratiquer les bonnes manières dans leur milieu familial, scolaire et ecclésial. En tant que chrétiens, nous représentons le Seigneur Jésus-Christ sur la terre et principalement dans notre sphère d’influence. Par conséquent, nos actions doivent refléter l’éthique, la beauté, l’ordre et la discipline. Ceci implique la préparation des leaders, le choix du contenu approprié, des méthodes d’enseignement efficace et l’évaluation des apprentissages.
Préparation des leaders
La formation continue des leaders est d’une extrême importance en matière de savoir-vivre dans la mesure où ils sont eux-mêmes responsables d’orienter les croyants vers la pratique des convenances sociales. Ceci exige un plan de formation structuré qui peut prendre la forme d’une journée de formation tous les trois mois et d’une semaine de formation une fois l’an durant les vacances d’été.
Choix du contenu
Deux éléments peuvent guider le choix du contenu :
- Pratique – Les thèmes développés doivent adresser les besoins pratiques et réels selon les mœurs et les valeurs de la culture haïtienne et du monde évangélique en particulier. Les chrétiens, comme sel et lumière, doivent apprendre à se comporter convenablement en société.
- Équilibré – L’enseignement doit couvrir différents sujets de la culture du peuple de Dieu et des mœurs haïtiennes.
Méthodes d’enseignement
Plusieurs méthodes d’enseignement sont donc proposées :
- Activités adaptées – Les activités doivent être adaptées aux différents groupes d’âge de l’église. Par exemple, les croyants peuvent être groupés ensemble pour un sujet qui leur concerne et qui a un sens pour eux.
- Actives – Les croyants doivent être encouragés à exprimer leur pensée sur un sujet en discussion. Ils doivent être menés à comparer les principes inculqués avec leur manière et habitude de maison. En dernier lieu, ils doivent être encouragés à appliquer ces principes dans leur vie.
- Respect des participants – Les leçons de savoir-vivre ne doivent pas servir de plateforme pour critiquer et mettre les croyants dans l’embarras lors des échanges et des discussions.
- Application pratique – L’église offrira des opportunités pour que les croyants puissent mettre en application les notions de bonnes manières qui leur sont inculquées. Exemple : montrer le « fairplay » au cours d’un match de football, faire preuve de courtoisie envers leur semblable.
Évaluation des apprentissages
Systématique – L’église enregistrera les leçons de savoir-vivre déjà présentées ainsi que les progrès effectués dans ce domaine. Pareilles informations peuvent être enregistrées dans le dossier individuel de chaque membre de l’église.
Le tableau qui suit présente un plan de développement social ainsi que des applications concrètes liées au savoir-vivre.
Développement des habilités de leader
Les leaders doivent mettre sur pied des activités destinées à aider les croyants à acquérir et développer des habilités de planification et d’organisation. Ceci implique la formation des leaders, le choix du contenu, des méthodes d’enseignement et l’évaluation des apprentissages effectués par les enfants.
Formation des leaders
- Plan de formation – L’église élaborera un plan de formation à l’intention des leaders qui sont responsables du développement social des membres de l’église. Cette formation devra se porter sur les techniques et les stratégies de développement de leadership chez le croyant.
Choix du contenu
- Planification et organisation – Les croyants doivent être responsables de la planification et de l’organisation de activités qui leur sont proposées. Ils doivent assumer certaines responsabilités au sein même de l’église.
- Responsabilité – Les croyants doivent apprendre à être responsables. L’excuse « Se pa fòt mwen » n’est pas acceptable pour celui qui aspire à une position de leadership.
- Évaluation des activités – Les croyants doivent apprendre à contrôler et évaluer la qualité et l’efficacité des activités qu’ils ont planifiées et organisées.
Méthodes d’enseignement
- Activités planifiées – Les leaders de l’église ont pour responsabilité d’accompagner les croyants dans la planification des activités où ils peuvent développer leur habilité de leader.
Évaluation des apprentissages
- Activités adaptées – Les responsabilités seront confiées selon l’âge, le niveau académique, la maturité et les habilités du leader. Les activités de développement des habilités de leader doivent tenir compte du niveau de développement de chaque croyant.
- Systématique – Les leaders de l’église doivent constituer un dossier écrit sur les opportunités de développement de leadership offertes à chaque croyant ainsi que l’habilité de leadership acquise à partir de ces activités.
Le tableau qui suit présente un plan de développement social ainsi que des applications concrètes liées au développement de leadership.
Exemples d’activités susceptibles de produire les aptitudes énumérées plus haut :
- Assigner de petites tâches à chaque croyant à tour de rôle et les rendre responsables de ces tâches. Par exemple, au moment d’un camp d’été : organiser des jeux, fermer la barrière, etc.
- Donner la responsabilité de l’organisation d’une fête à un groupe de personnes : demandez-leur de planifier, d’organiser ou d’évaluer l’activité.
Service à la communauté
L’église doit proposer des activités susceptibles d’inculquer aux croyants un sens de responsabilité envers leur communauté, envers leurs frères et sœurs qui sont dans le besoin. Ces activités doivent être orientées vers les autres. Ceci implique la formation des leaders, le choix du contenu, des méthodes d’enseignement et l’évaluation des apprentissages.
Formation des leaders
Plan de formation – L’église élaborera un plan de formation pour les leaders susceptibles de développer leur capacité à encourager ses croyants dans le domaine de service communautaire.
Choix du contenu
Problèmes de la communauté – Les problèmes et la mentalité des gens de la communauté seront analysés. Les croyants doivent apprendre comment contribuer à l’amélioration de leur communauté afin de la rendre plus attrayante et plus vivable (Jérémie 29 :7).
Méthodes d’enseignement
Les méthodes d’enseignement proposées sont multiples :
- Activités adaptées – Les activités proposées doivent tenir compte des capacités et de l’intérêt de chaque groupe d’âge. Les plus jeunes, par exemple, auront une supervision plus stricte que les plus âgés.
- Participation active – L’église doit encourager ou même exiger une participation active des croyants dans des projets adressant les problèmes réels de la communauté tels que le reboisement, la propreté, etc.
- Problèmes réels – L’église doit inviter les croyants à adresser les problèmes réels de la communauté au lieu de débattre des sujets théoriques et abstraits qui n’ont pas de sens pour eux.
Évaluation des apprentissages
Systématique – L’église doit observer régulièrement et systématiquement l’habilité des chrétiens dans le domaine social et principalement en ce qui a trait au service communautaire.
Le tableau qui suit présente un plan de développement social ainsi que des applications concrètes liées au service communautaire.
Exemples d’activités susceptibles de produire les attitudes énumérées plus haut :
- Journée de reboisement chaque 1er mai et en d’autres occasions spéciales;
- Nettoyage régulier dans les rues;
- Nettoyage ponctuel dans la maison d’une veuve;
- Approvisionnement en eau à une personne âgée.
Orientations pour le développement physique
Jésus, à travers les Saintes Écritures, accorde une importance capitale au développement physique de l’humain. En conséquence, les membres de l’église doivent être équipés pour prendre soin de leurs propres corps. Un bon plan de développement physique devra inclure : le contrôle approprié de la santé, le traitement approprié en cas de maladies et l’éducation sanitaire pour faire face aux éventuelles maladies contagieuses.
Examen de santé
Chaque personne doit être examinée au moins deux fois l’an. Un professionnel de santé, licencié par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), effectuera l’examen médical. Le professionnel de santé constituera un dossier pour chaque patient. Les informations contenues dans le dossier seront gardées confidentiellement dans un endroit sécurisé.
Traitement / Soin médical approprié
Le pasteur de l’église ou le leader chargé du développement physique s’assure que chaque fidèle reçoive un soin médical ou traitement approprié. Dans ce cas, un suivi systématique doit être assuré dans le cas des fidèles dont les conditions physiques nécessitent l’intervention d’un professionnel médical spécialisé.
Formation appropriée
La formation est appropriée lorsqu’elle adresse les besoins de santé de chaque personne, ensuite, lorsqu’elle favorise la prévention de santé surtout dans le cas de maladies contagieuses. Un plan d’éducation sanitaire doit tenir compte de la formation des leaders, du choix du contenu, des méthodes d’enseignement et de l’évaluation des apprentissages.
Formation des leaders
Formation continue. Le Pasteur de l’église encourage le leader chargé du développement physique à participer à des séminaires de formation continue l’habilitant à mieux servir dans ce domaine.
Choix du contenu
Adapté. Le contenu de l’éducation sanitaire doit être adapté aux problèmes de santé les plus courants au sein de l’église et de la communauté. Le contenu doit-être pratique. Par exemple, les gens apprendront « comment se brosser les dents » au lieu d’apprendre les catégories de maladies des dents.
Méthodes d’enseignement
Active. Le leader responsable d’éducation sanitaire au sein de l’église peut utiliser les méthodes actives qui encouragent les gens à assumer leur responsabilité de santé envers eux-mêmes.
Évaluation des apprentissages
Systématique. L’efficacité du programme d’éducation sanitaire doit être systématique. Le leader responsable du développement physique doit s’assurer que la formation produit le résultat escompté : le changement d’attitudes et l’amélioration de la santé.
Orientations pour le développement cognitif (économique)
Les fidèles de l’église doivent acquérir des connaissances qui leur permettront de se supporter eux-mêmes et de supporter leur famille. Un bon plan de développement économique adresse les besoins d’éducation formelle et non-formelle des enfants et des membres de l’église.
Éducation formelle
La constitution haïtienne reconnait l’éducation formelle comme étant un avantage économique. Cette forme d’éducation est gratuite et est garantie par l’État. Malheureusement, les écoles nationales ne peuvent pas accueillir l’affluence des enfants en âge d’aller à l’école. Cependant, bon nombre d’églises travaillent en partenariat avec une organisation internationale qui assure les frais de scolarité des enfants. Néanmoins, un pasteur qui souhaite fonder une école classique ou professionnelle doit tenir compte, au préalable, de la formation des enseignants et de la mise en place d’une infrastructure psychopédagogique selon les normes du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP).
Formation des enseignants
La Direction de Formation et du Perfectionnement (DFP) du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) fixe les modalités de formation continue des enseignants. L’église qui souhaite fonder une école peut solliciter le service pédagogique d’une institution (Opérateur de Formation) habilitée à exécuter le Plan national de Formation des Agents de l’École fondamentale (PNFAEF) du ministère de l’éducation nationale.
Choix du contenu
Adapté : À l’école, l’enfant doit acquérir les notions fondamentales de savoir, savoir-faire et savoir-être leur permettant de jouer un rôle efficace de citoyens dans l’avenir de son pays.
Reconnu par l’État : Le contenu de l’éducation formelle de l’enfant doit être en accord avec le curriculum détaillé de l’éducation préscolaire, de l’école fondamentale, de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement professionnel du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Toutefois, le directeur de l’école et les enseignants peuvent intégrer les valeurs chrétiennes dans leur enseignement et les pratiques pédagogiques.
Méthodes d’enseignement
Actives : L’élève doit participer activement dans les activités de la classe. Les méthodes pédagogiques utilisées doivent conduire l’élève vers la découverte et l’application des concepts appris dans la réalité concrète.
Régularité : L’école fonctionne régulièrement et les enseignants sont toujours à leur poste. Le nombre d’heures allouées à l’enseignement est respecté.
Évaluation des apprentissages
Palmarès académique de l’élève : L’école doit constituer un dossier pour chaque élève où sont inscrits la performance académique et les changements cognitifs survenus dans la vie de l’élève.
Évaluation : L’évaluation des apprentissages est périodique et tient compte des prescrits du programme détaillé proposé par la direction du curriculum du MENFP.
Éducation non-formelle
Le ministère de l’éducation nationale encourage les directeurs d’écoles à organiser des activités non-formelles permettant aux élèves de compléter leur formation. Dans cette perspective, un plan d’éducation non-formelle doit envisager la formation des enseignants, le choix du contenu, les méthodes d’enseignement et l’évaluation des apprentissages.
Choix du contenu
Activités génératrices de revenus : L’école doit aider l’élève à découvrir des habilités personnelles et à acquérir des compétences lui permettant de gagner sa vie.
Habilités d’entrepreneur : Les activités d’éducation non-formelle doivent encourager l’élève à développer ses propres sources de revenu au lieu de s’attendre à ce que quelqu’un lui donne à manger.
Méthodes d’enseignement
Pratique : Les méthodes d’enseignement doivent être orientées vers la pratique, accordant l’occasion aux élèves de mettre la main à la pâte.
Orientée vers les élèves : Les activités d’éducation non-formelle doivent être orientées vers les besoins des élèves et selon le marché économique.
Évaluation des apprentissages
Contrôle systématique : Le directeur de l’école assure un contrôle systématique des activités d’éducation non-formelles. L’école doit constituer un dossier pour chaque élève où sont inscrits les changements survenus dans le développement ses habilités entrepreneuriales.
Orientations pour le développement du leadership
Le leadership peut être défini comme étant l’habilité dont dispose un individu à influencer les autres de manière à accomplir un but spécifique. C’est aussi la capacité à porter les autres à accomplir une action ou à adopter une attitude bénéfique pour eux-mêmes et pour l’église. Dans cette perspective, il est important de souligner trois catégories de gens :
- Les gens qui ne savent pas ce qui se passe au sein de l’église (les indifférents);
- Les gens qui regardent les événements (les spectateurs);
- Les gens qui prennent l’initiative pour mener les événements (les leaders).
Le chrétien qui aspire à devenir leader doit opérer à partir d’une certaine autorité. Sans l’autorité, il sera difficile de fonctionner. Dans cette perspective, il existe deux formes d’autorité : autorité de position et autorité de compétence.
Autorité de position – Cette forme d’autorité (qui fait penser au charisme de fonction au sens de Max Weber) est considérée comme la plus courante. C’est elle qui vient en premier à l’esprit lorsqu’il s’agit de diriger. C’est la forme d’autorité la plus valorisée dans le monde séculier. Cependant, celui qui se cache derrière sa position pour diriger peut-être considéré comme un leader faible, sans compétence et sans habilités.
Autorité de compétence – La compétence d’un leader assure sa performance et son respect dans l’exercice de ses fonctions. Il est celui qui se fait écouter lorsqu’il parle, celui qui peut influencer les autres par ses paroles et ses connaissances. Il est capable d’influencer les autres à travers une communication efficace surtout lorsqu’il maîtrise bien son travail. Ainsi, dans l’Art poétique en 1674, Nicolas Boileau a dit : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément ». L’autorité de compétence démontre l’importance de l’éducation, de la formation, de la culture et de l’école en général. Cette forme d’autorité donne plus de résultats que l’exercice de l’autorité de position en dehors de la compétence. Tout compte fait, exercer le leadership efficace exige d’autres formes de compétence telles que les compétences informationnelles, transversales, sociales et relationnelles.
Tout compte fait, ces compétences peuvent s’acquérir à l’église, à l’école ou à l’université et dans les lieux de travail. Il conviendra pour l’aspirant leader de cultiver des traits de caractère qui sont susceptibles de faciliter son efficacité en leadership.
Le leader qui fait montre d’un caractère chrétien dans l’exercice de ses fonctions sera beaucoup plus respecté parmi ses collaborateurs. Le caractère chrétien confère une forme d’autorité au leader, l’habilitant à diriger ses collaborateurs vers le changement et le progrès. Le caractère est l’habilité dont dispose le leader lui permettant de penser et d’agir selon des principes bibliques et non selon ses émotions ou ses désirs charnels. Le caractère c’est ce que le leader représente lorsqu’aucun regard n’est tourné vers lui. C’est la vraie personne. C’est en outre sa vie privée.
Ceci explique l’importance de l’enseignement des valeurs chrétiennes à travers les différentes activités de l’église et de l’école. Une personne de caractère est digne de l’estime et du respect des autres. Le caractère de l’humain est ancré dans la crainte de Dieu. Le leader qui aspire à travailler dans l’œuvre de Dieu doit chercher à développer d’abord le caractère de Christ en lui afin de pouvoir développer le caractère des gens placés sous sa direction.
Qualifications et compétences des leaders travaillant dans l’église
Le disciple n’est pas plus grand que le maître mais tout disciple accompli sera comme son maître (Luc 6 :40). Il est difficile d’amener les croyants de l’église vers un développement intégral si les leaders n’ont pas fait eux-mêmes cette expérience dans leur propre vie. Les leaders ne pourront amener le peuple à atteindre ce niveau de développement s’ils n’ont pas atteint, eux aussi, ce niveau : on donne ce qu’on a. Par conséquent, n’importe quel adulte ne peut occuper une fonction au sein de l’église. Les leaders doivent être choisis en fonction de leur niveau de développement spirituel, social, intellectuel et ministériel.
Un ministère de développement intégral cherche à transformer la vie des croyants à ces quatre niveaux : spirituel, social, cognitif/économique et physique. Ainsi, le ministère pastoral doit être assuré par quelqu’un qui a déjà atteint un certain niveau de maturité dans ces différents domaines. Dans le cas contraire, les croyants se rendront facilement compte que l’enseignement des leaders ne correspond pas avec leur conduite ou leur conviction. Les effets d’une telle pratique vont influencer négativement le processus de développement de l’église. Ils ne tarderont pas à pratiquer la fausseté, la duplicité et à rejeter les notions de développement enseignées. Puisque les leaders sans préparation peuvent constituer un obstacle au développement des croyants et de l’œuvre ecclésial, il s’avère nécessaire d’établir des conditions de base pour devenir leader. En conséquence, les qualifications des leaders doivent être articulées autour des quatre axes de développement holistique : spirituel, social, économique (intellectuel/cognitif) et physique.
Qualifications spirituelles
Pour être en mesure d’accomplir le développement spirituel dans la vie des croyants, les leaders doivent faire preuve de chrétiens en conviction et en action. Ils doivent être au haut de l’échelle de la maturité spirituelle afin de montrer le chemin aux croyants. Leur vie doit refléter leur enseignement. De manière spécifique, les leaders doivent :
- Être des chrétiens de conviction ayant professé Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur;
- Avoir reçu, par la suite, le baptême d’eau;
- Être des chrétiens guidés par l’Esprit de Dieu et sensibles à la direction de Dieu dans leur vie;
- Avoir ressenti un fardeau, un appel et un désir pour travailler dans le ministère de l’église;
- Avoir une vision pour le développement spirituel de l’église;
- Être capables d’élaborer ou d’exécuter un plan de développement spirituel pour les croyants qui leur sont confiés.
Qualifications sociales
Les leaders aspirant à travailler dans le ministère de l’église doivent être des adultes responsables et accomplis et aptes à gérer leur vie personnelle et familiale. De manière spécifique, les leaders doivent :
- Être de bons pères de famille spécialement pour leurs enfants (Tite 1 : 6);
- Être respectés au sein de la communauté (Tite 1 :7 ; Actes 4 : 36-37);
- Faire preuve des habilités de leadership pour être aptes à diriger (Marc 1 :17);
- Cultiver le style de leadership serviteur dans le travail avec les croyants (Phil 2 :5-8);
- Pouvoir contrôler leur vie personnelle et familiale;
- Avoir une vision pour le développement socio-émotionnel des croyants de l’église;
- Être capables d’élaborer ou d’exécuter un plan de développement social pour les croyants de l’église.
Qualifications d’ordre intellectuel, cognitif et économique
Les leaders doivent être capables de subvenir à leurs besoins personnels pour ne pas vivre dans la mendicité, la disette et la honte. De manière spécifique, les leaders doivent :
- Avoir une connaissance certifiée dans l’un au moins des quatre niveaux de développement humain : spirituel, social, économique (éducation), physique (santé).
- Avoir une vision large en termes d’opportunités d’améliorer les conditions de vie de leur famille et de leur communauté.
- Être capables de conseiller, d’orienter, et de guider les croyants vers une carrière professionnelle.
- Savoir gérer leurs finances personnelles.
- Avoir une vision pour le développement intellectuel/économique des croyants.
- Être capables d’élaborer ou d’exécuter un plan de développement économique pour les croyants de l’église.
Qualifications physiques
Les leaders doivent être en bonne santé pour être aussi capables d’assurer la santé physique et mentale de leur famille. De manière spécifique, des caractéristiques importantes sont à souligner chez les leaders au niveau physique :
- Faire preuve de bonnes habitudes hygiéniques;
- Être capables de se protéger des maladies contagieuses;
- Avoir une vision pour le développement physique des croyants de l’église;
- Être capable d’élaborer ou d’exécuter un plan de développement physique pour les croyants de l’église.
Stratégies d’implémentation
Le modèle holistique de développement n’est pas facile à implémenter. Il est possible seulement qu’à celles et ceux qui ont le vouloir de le faire. Le processus d’implémentation, outre cela, exige l’aménagement d’une infrastructure socio-spirituelle de la part des dirigeants de l’église. Le tableau suivant propose le modèle utilisé par l’Église de la Bonne Nouvelle depuis dix ans.
Tout compte fait, mise à part des ressources humaines énumérées plus haut, l’implémentation de ce modèle nécessite des ressources temporelles, matérielles, financières et informationnelles. Le pasteur avisé fera appel à la collaboration des entités ecclésiales et non-gouvernementales pour pourvoir ses collaborateurs en ressources. Sinon, ce sera théorie sans pratique.
- Les idées développées dans ce chapitre sont tirées des apprentissages effectués dans les documents de travail de Compassion International durant mon passage comme bénéficiaire de 1980 à 1996 et cadre de 1997 à 2013. ↵