Robert VACHON

Option pour les pauvres ou découvrir et sortir de votre propre misère ?

Nous sommes toutes (tous) présentement assis-es sur le territoire national, à la fois de la Nation Mohawk et la Nation Algonquine. Prenant récemment conscience qu’aucun gouvernement et qu’aucune église, dans toute notre histoire, ne leur a jamais demandé la permission d’y habiter, ni à quelles conditions, et que cette attitude persiste aujourd’hui, nous avons pris l’initiative au Centre interculturel Monchanin, de le faire, il y a quelques mois, mais non sans consulter ces Nations autochtones, au préalable, pour éviter de faire des bévues. Après un an de délibération, une délégation de 17 personnes de notre Centre, provenant d’Afrique noire, du Maghreb, de Chine, de l’Inde, du Pakistan, du Québec francophone et anglophone, agissant sur la base non de la majorité mais du consensus, déposait oralement et par écrit, sa requête officielle, aux pieds de chacune de ces deux Nations politiques. Nous avons été chaleureusement accueillis avec des paroles et attitudes que je résume : « Nous sommes honorés de votre geste. Nous l’attendions depuis 4 siècles. C’est la première fois qu’on nous aborde avec un tel respect de ce que nous sommes, sans le parti-pris d’essayer de nous changer, de nous transformer. Votre geste en est un de paix. Il nous réjouit. Nous allons y donner notre entière attention. »

Toute ma vie, on m’a éduqué à être sauveur du monde, missionnaire qui apporte la Bonne Nouvelle et le Message du Salut, de la Civilisation, du Développement et du Progrès, de la Justice et de la Libération, à un monde dépourvu, ignorant, démuni : « sans foi, sans loi, sans roi », à un monde qu’on ne cesse d’appeler par ces termes offensants et néo-colonialistes : « les pauvres [du] Tiers-Monde »[1] : d’Afrique, d’Asie et des Amériques.

J’étais convaincu que je l’avais, moi, l’affaire ! Le Christ (c’est toujours le Christ des chrétiens : il ne peut, dit-on, y en avoir un autre !) n’est-il pas l’accomplissement de toutes les « religions » d’Afrique, d’Asie et des Amériques? Et c’est à tour de bras que je critiquais l’Église d’être trop occidentale dans ces pays; moi aussi, je voulais qu’elle devienne incarnée, inculturée, pour mieux faire passer le message du Christ. Je ne me doutais pas du néo-colonialisme spirituel que constituent souvent ces mouvements d’indigénisation, de théologie asiatique, d’église amérindienne. Je parlais moi aussi beaucoup plus de christianisme africain que d’africanisme chrétien. La foi était toujours du côté chrétien; les autres n’avaient que la culture. En tout cas, ils n’avaient pas et devaient recevoir la foi dans sa plénitude : la foi « chrétienne ». Cette dernière ne devait jamais être accomplie par la foi autochtone.

Je suis ensuite passé d’un monde-au-service-de-l’Église à une Église-au-service-du-monde, à une Église servante des « pauvres ». Où sont les besoins les plus criants dans le monde, me demandais-je? La réponse : dans l’Inde, le Brésil et l’Afrique des affamé-e-s, dans le « Tiers-Monde » des analphabètes, des illettré-e-s, des sans-regret, [sans] propriété, sans écoles, sans cliniques médicales, sans pouvoir politique, sans droits. C’est alors que moi aussi j’ai fait l’option pour les « pauvres » et pour la justice dans la solidarité internationale, avec toutes les femmes et hommes de bonne volonté.

Jusqu’au jour où, il y a 20 ans, en essayant de m’identifier à ce Christ crucifié et opprimé des « pauvres », j’ai commencé, par fidélité à lui et à mon sens de justice, à me poser deux séries de questions radicales :

  1. Si Dieu est Amour et ne peut aimer que d’un Amour Total, comment est-il possible qu’il n’ait pas TOUT donné, du premier coup, à TOUS ses enfants du monde entier? Et si le Christ était déjà totalement présent dans le monde dit « non chrétien »? et que nous ayons moins à l’y apporter qu’à le découvrir là pleinement présent? Et si Brahman, Bouddha, Kitché Manitou et Celui-dont-on-ne-parle-pas avaient à parachever mon Chrisr chrétien autant que ce dernier semble devoir parachever les autres? Je me mis donc, dans un premier temps, à regarder les spiritualités autochtones d’Afrique, d’Asie et des Amériques, moins comme des vides à remplir que comme des plénitudes à découvrir, comme de possibles dimensions complémentaires et accomplissantes du Christ chrétien[2]. Je passais du micro-Christ au macro-Christ ! Ceci m’amena à comprendre que pour être fidèle au Christ, je devais non seulement mourir AVEC lui, mais aussi À lui[3], comme il était mort à lui-même. « Kénose ! Si tu vois le Christ, tue-le ! Quand tu emploies son nom, lave-toi la bouche après ! N’emploie pas son nom en vain ! » C’est de l’Orient par exemple que j’ai commencé à apprendre l’Amour d’identité et de non-dualité, complémentaire de l’amour de service. Les spiritualités autochtones d’Afrique, d’Asie et des Amérindien-ne-s, me révélaient de façon lumineuse et éclatante certains aspects du mystère du Christ et du salut dont la Bible et la tradition chrétienne ne me parlaient que de façon crépusculaire. C’est alors que je suis devenu très sensible à l’ego chrétien, à cette arrogance chrétienne de sauverisme qui croit avoir le monopole de la foi, du Christ et du Salut et une mission exclusivement universelle. Quelles dévastations des spiritualités autochtones la mission n’a-t-elle pas opérées, n’opère-t-elle pas encore au nom du Christ et de l’évangélisation? Et par le fait même, quel appauvrissement du Mystère Chrétien lui-même? Et si nous, chrétien-ne-s, avions à être « Christianisé-e-s » par les non chrétien-ne-s? Si nous, les sauveurs, avions à être sauvés par ceux mêmes que nous croyons pouvoir sauver?
  2. Option pour les pauvres et la justice, dit-on ! Mais à quelle culture revient-il de déterminer les critères de la richesse et de la pauvreté, les critères de la justice et de la bonne vie? Ne posons-nous pas la question sociale selon nos seuls termes à nous? Le fait que nous les croyons universels ne les rend pas automatiquement tels. La question sociale n’est-elle pas prisonnière et esclave de notre vision occidentalo-chrétienne? N’a-t-elle pas elle-même besoin d’être libérée de son monoculturalisme économico-politique et religieux? Les autochtones d’Afrique, d’Asie et des Amériques n’ont-ils pas une culture économique, politique, juridique et sociale radicalement différente, complémentaire et accomplissante de la nôtre? Comment se fait-il qu’on ne parle jamais d’eux comme riches et de nous comme pauvres, en se référant à LEURS CRITÈRES de la bonne vie? Et si nos saintes missions de civilisation, de développement, de conscientisation, de libération et de justice sociale dans la solidarité étaient souvent inconsciemment un cheval de Troie?[4] qu’au nom de l’alphabétisation et de la scolarisation, on détruisait leurs traditions orales et leurs cultures éducatives originales et non-scolaires? Qu’au nom de réformes agraires, de la meilleure répartition de la propriété, du salaire et du plein emploi, on détruisait leur culture économique originale non-monétaire, d’appartenance et d’intendance coopérative à la Terre-Mère? Qu’au nom de la majorité démocratique et de l’accès au pouvoir politique, on détruisait leur culture politique originale de sociétés contre l’État, de chefs sans pouvoir, de démocratie consensuelle? Qu’enfin, au nom des droits de l’homme, on détruisait leur univers juridique traditionnel qui ne conçoit pas l’homme comme un sujet de droits mais d’abord comme un sujet d’action de grâces, de gratitude et de responsabilité cosmique? Il existe une économie de l’avoir, centrée sur la production et la consommation de valeurs marchandes et orientée vers des activités de « développement » et de « progrès »; mais il y a aussi une économie du faire, orientée plutôt vers la création de valeurs d’usage, comme il y a une économie de l’être ensemble, orientée vers des activités de non-intervention, de protection et d’harmonisation à la Terre-Mère, donnant primat à la chasse et à la pêche de subsistance sur l’agriculture et le commerce, à la contemplation de la nature sur sa transformation, à la fête sur le travail. Sur quelle économie se basera-t-on pour juger de la richesse et de la pauvreté des peuples? En outre, s’il y a des cultures qui donnent le primat à l’économique, il y en a d’autres qui donnent le primat au social. Pourquoi juger de la richesse et de la pauvreté des peuples alors, toujours et partout sur la base de critères économiques?[5]

Dans les derniers 20 ans de ma vie, j’ai co-fondé un Centre dont le but a été et demeure de se mettre à l’écoute, dans la vie quotidienne, des cultures autochtones d’Afrique, d’Asie, des Amériques et de l’Occident, dans un climat de fécondation mutuelle et de symbiose; de poser toute question religieuse dans une perspective interreligieuse, et toute question sociale dans une perspective interculturelle, à la lumière de toutes les micro-cultures du monde.

Aujourd’hui, je vois un monde occidental et chrétien qui reste profondément ignorant des cultures économiques, politiques, juridiques, éducatives, médicales et spirituelles autochtones d’Afrique, d’Asie et des Amériques amérindiennes. Et il le demeurera aussi longtemps qu’il se croira « évolué » et sauveur du monde ! qu’il parlera de ces autochtones comme du « Tiers-Monde » ! qu’il continuera à parler d’eux primordialement comme étant des « pauvres »; qu’il croira à sa supériorité spirituelle, économique, politique, éducative, médicale et autre. Option pour les pauvres : dit-on! mais quelle arrogance de se croire riches et eux pauvres ! Et d’oser le proclamer à la face de ces peuples, à gauche, à droite et au centre, sans la moindre conscience de les blesser dans leur dignité humaine ! D’où nous vient donc cet aveuglement qui nous fait croire que nous avons la Bonne Nouvelle du Salut et que nous savons même quel est le problème aujourd’hui, et qui nous le fait chercher toujours ailleurs qu’en nous-mêmes, ailleurs que dans notre propre conception occidentale et chrétienne de la vie? Il est significatif (je ne porte pas un jugement de valeur !) que dans ce Congrès même, on ait formulé le thème Les chrétiens dans un monde en crise plutôt que Les chrétiens en crise dans le monde contemporain. Le problème est toujours ailleurs semble-t-il. En tout cas, il nous semble toujours plus grave ailleurs que chez nous !

Quand je me donne la peine de regarder notre monde occidental et chrétien avec les yeux du monde autochtone traditionnel d’Afrique, d’Asie et des Amériques, et SELON LEURS CRITÈRES À EUX, je découvre que nous sommes dans une situation d’aussi sinon plus grande pauvreté et misère que ces peuples, non seulement au plan spirituel, mais aussi au plan économique, politique, social, éducatif, médical, juridique. Mais attention ! Je ne parle pas ici d’abord de pauvreté et misère, jaugée à l’aune de notre culture moderne occidentale (analphabétisme, bas salaires, manque d’écoles, chômage, inflation, sécurité financière, etc.) mais à l’aune de la culture autochtone et de ses valeurs.

Cette misère est d’autant plus terrible que nous n’en avons pas conscience; nous prenons même notre esclavage pour de la liberté. Nos mythes de supériorité religieuse et séculière ont une telle emprise sur nous, qu’une telle affirmation nous paraît ridicule et « flyée ». On refuse même de soulever la question de façon sérieuse. L’analyse de nos problèmes se fait toujours et exclusivement à l’intérieur de notre propre petit univers culturel et religieux et selon ses critères à lui. Ce qui fait qu’on ne sort jamais de la prison parce qu’on n’a même pas conscience d’y être. On tourne en rond. Ne connaissant rien d’autre, on prend sa prison pour le lieu de la liberté. Mais de fait, nous sommes les premiers à avoir besoin de « conscientisation » ! Mais je ne sais pas quel choc ça va prendre pour nous sortir de notre hypnotisme culturel et nous faire reconnaître notre état affreux de servitude. Nous avons une peur monstre de nous remettre radicalement en question; c’est peut-être un signe de la faiblesse de notre foi, de notre espérance et de notre charité.

Bien plus, la misère du Tiers-Monde, c’est en grande partie nous qui l’avons créée et qui la créons encore, non seulement par les gouvernements que nous élisons et les multinationales que nous nourrissons quotidiennement, mais même parfois par nos actions de lutte et de changement social où nous croyons l’en libérer ! Comme le disait un vieux sage africain : « Il y a les méchants blancs qui sont venus. Maintenant il y a les bons blancs. Attention ! Tous les deux tuent ! »

Nos églises et communautés chrétiennes se substituent à leurs spiritualités « païennes » traditionnelles, nos écoles détruisent leurs cultures éducatives, nos cliniques remplacent leurs traditions médicales, notre économie de l’avoir se substitue à leur économie du faire et de l’être, nos majorités remplacent leur consensus, nos mythes d’autonomie, de contrôle et de maîtrise de soi et de sa destinée tuent leurs traditions d’ontonomie (sic) et de sacrifice cosmique. Fatalisme et passivisme, dit-on. Il faut évoluer ! S’organiser, lutter ! Mais pour en arriver à quoi? La pauvreté et misère de l’Afrique, de l’Asie et des Amériques ne vient pas tant du fait qu’ils n’ont pas leur part de ce que nous appelons le progrès, la richesse, l’égalité des chances, la justice et même le « minimum », mais surtout du fait qu’on détruit leur propre riche système de valeurs au nom de ce même progrès et de cette même justice.

Certes, l’alphabétisation, la scolarisation, la politisation, l’appropriation et la juridiction sont devenues des nécessités pour survivre historiquement dans notre société de violence organisée, mais il ne faut pas perdre de vue que l’éducation n’a pas à être alphabétisation[6] et scolarisation, que la sagesse politique n’a pas à être pouvoir politique[7], que l’économie n’a pas à être monétarisée et appropriative[8] et que la dignité humaine n’a pas à passer nécessairement par les droits de l’homme et la législation[9] et, enfin, que la survie elle-même n’a pas à être identifiée exclusivement ou même en priorité avec la survie historique[10]. Si on l’oubliait, nous serions les premiers agents de l’esclavage et du néo-colonialisme culturel, au nom de la libération.

En d’autres mots, la dénonciation du rapport dominant-dominé ne veut rien dire à moins qu’on ne sache qui domine, qui est dominé, comment on le devient. Or, c’est nous occidentaux et le meilleur de nos cultures qui sommes les premières victimes. Ce qui domine, ce ne sont pas d’abord les multinationales, les gouvernements nationaux et internationaux ou même les idéologies capitalistes, marxistes ou socialistes, mais bien notre culture moderne occidentale. Nous nous asservissons volontairement à ses mythes de progrès, de développement économique, de technologie, de rationalité, de citoyenneté à l’État-Nation, de démocratie par représentation et par rapports de forces, de langue étatique (dite nationale), d’économie monétaire, d’idéologie pan-économique; de production, de travail et de maximum, de majorité-minorité, etc.

Bien plus, nous en sommes les plus sérieuses victimes parce que ces mythes, à la différence des autochtones traditionnels d’Afrique, d’Asie et des Amériques, nous y croyons comme étant le sommet de la civilisation et de la bonne vie, au point qu’ils imprègnent profondément tous les aspects de notre vie et jusque dans nos intentions les plus profondes. Ils sont devenus des présupposés incontestés, des vérités universelles ou en tout cas qui, à notre avis, devraient être universalisées. Nos notions les plus élevées de justice et de liberté en sont à tel point imprégnées que nous les voulons non seulement pour nous-mêmes, mais pour le reste de l’humanité. Nous pensons vraiment nous rendre et leur rendre service.

Et c’est justement là le comble de notre misère. Car c’est cet asservissement volontaire à ces mythes, qui nous détruit et détruit le reste du monde. Il ne s’agit dont pas ici pour moi de jouer un jeu intellectuel de savoir qui est riche et qui est pauvre, ou encore de demander à la mission de se replier sur elle-même, et de révéler aux riches d’ici leur pauvreté. J’affirme plutôt que la dénonciation du rapport dominant-dominé, riche-pauvre, ne veut rien dire, à moins que a) non seulement on découvre, remette en question et commence à dénoncer la domination de la culture moderne occidentale et de ses mythes (socio-économiques, politiques, religieux) sur notre vie quotidienne, mais b) qu’on cesse de s’asservir volontairement à ce que j’appellerais l’American way of life, cette mentalité (qui n’est pas propre aux États-Unis et qui se répand à travers le monde entier) et qui consiste à être satisfaits de la civilisation technologique, de l’idéologie pan-économique et « démocratique » ou « étatique ». Comme si la félicité consistait dans le développement économique, dans la participation au pouvoir de l’État National, dans la propriété, dans le plein emploi, dans l’argent en banque, dans « l’égalité des chances », etc. Comme si l’économie consistait dans l’économie monétaire, la politique dans un gouvernement distinct dit démocratique et étatique, la vie dans sa maîtrise, etc. Accepter la culture moderne occidentale comme l’unique base de notre société, c’est nous condamner nous-mêmes ainsi que les autres peuples à la misère. C’est détruire notre humanité dans ses dimensions humaines et cosmiques. Accepter son inéluctabilité sans résister, c’est du fatalisme de la pire espèce. C’est un manque flagrant de foi, d’espérance, de charité et d’humanité. C’est de la démission ! De la lâcheté ! Et identifier le Christ et la Bonne Nouvelle exclusivement ou prioritairement à des notions de partage équitable des biens de la culture moderne occidentale et selon les critères de cette même culture, c’est sacrilège !

En ce sens, je crois vraiment que le temps de la mission et même celui de l’option pour les pauvres est terminé. Nous sommes maintenant à l’heure du dialogue et de la solidarité interculturelle entre les peuples et leurs valeurs culturelles. Or la première condition du dialogue c’est de cesser de croire qu’on a la Vérité et la Bonne Vie ou qu’on sait même, à priori (sic) , quelle est la question. C’est [ensemble] qu’il faut la trouver, mais selon les critères de chaque culture. Nous sommes donc tous des pauvres et des riches. Mais seuls les autres peuvent nous le révéler. Plutôt que d’essayer de transformer le reste du monde et de le sortir de ce que nous concevons être sa misère, nous ferions peut-être mieux de commencer par découvrir la nôtre (et je dis bien celle qui ne se voit qu’à la lumière de systèmes de référence radicalement différents) et de travailler à en sortir. Il ne s’agit pas d’un repli sur soi, car pour cela nous avons besoin de l’aide des autochtones traditionnels d’Afrique, d’Asie et des Amériques, non seulement pour nous conscientiser à notre propre misère, mais pour nous aider à nous en libérer. Et il se peut très bien que ce soit là le plus grand service que nous puissions leur rendre. C’est seulement à cette condition que nous pourrons vraiment parler de solidarité internationale.

Tout cela pour vous dire qu’il n’y a rien pour moi de plus libérateur que cet effort d’apprendre des cultures autochtones d’Afrique, d’Asie et des Amériques, et ainsi de me libérer de mes propres mythes de libération.

Le Christ n’est pas ressuscité ! Il est mort !… Et il est en plein acte de résurrection ! Aujourd’hui !

§

Robert VACHON, Fondateur et directeur de la revue InterCulture (autrefois MONCHANIN), auteur de nombreux articles et publications dont Qui est Québécois? (1980) et Nations autochtones en Amérique du Nord (1982).

Source : VACHON, Robert, « Les Autochtones d’Afrique, d’Asie et des Amériques nous interpellent : option pour les pauvres ou découvrir et sortir de votre propre misère? », Dossier du Congrès – Chrétiens dans un monde en crise – 1982, Montréal, 1982, p. 91-97.


  1. V.R. Panikkar, « A warning against the neo-colonialistic expression, The Third World « dans MONCHANIN, no 34, mars-avril 1972, p. 21.
  2. R. Vachon, « Une spiritualité pour le XXe siècle. Témoignage» , dans CRITERE, Printemps 1981, no 30, pp. 69-89.
  3. R. Vachon, « Dying to Christ », dans MONCHANIN, no 66, janvier-mars 1980, pp. 22-36.
  4. V. « Théologie de la Libération. Perspective Asiatique », dans MONCHANIN, juillet-sept. 1980, pp. 2-39.
  5. R. Vachon, « D’un Québec intégrationaliste à un Québec interculturel », dans INTERCULTURE, no 73.
  6. Preiswerk et Perrot, « Ethnocentrism & History : Africa, Asia and Indian America » in Western text books (Nok Publisher 1978). Specially chapter on Alphabetisation.
  7. R. Vachon. « Autodétermination politique et culture politique autochtone traditionnelle », dans MONCHANIN, no 64, juillet-sept. 1979, pp. 41-59
  8. R. Panikkar, « Cross Cultural Economics/Alternative à la culture moderne », dans INTERCULTURE, no 77, oct.-déc. 1982.
  9. R. Vachon, « Univers juridique autochtone et droits autochtones », dans INTERCULTURE, nos 75-76, avril-sept. 1982, pp. 2-20
  10. Théologie de la Libération, op. cit.

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