Annette LEGAULT

Introduction : « La Vérité vous rendra libres »

Le but de cette conférence est de faire un peu de lumière sur les conflits dont nous avons abondamment parlé depuis vendredi soir.

Cet éclairage nous aidera, je l’espère, non pas à gérer nos conflits, je n’aime pas ce terme emprunté au monde des affaires – nous constatons, une fois de plus, que même notre langage est contaminé par l’idéologie dominante, l’idéologie de la « business », de l’efficacité, de la rentabilité. « Gérer nos conflits »…

Nos conflits, ce n’est pas une « business », ce n’est pas quelque chose que nous portons; nos conflits ne sont pas à l’extérieur de nous, ils font partie de nous, ils collent à notre être. Nous devons vivre nos conflits, dans toute leur dramatique, dans toute leur vérité.

Dans cet exposé, je me propose d’apporter un éclairage philosophique sur l’origine, la nature, de ces conflits. Je tenterai de démontrer que ces conflits sont inévitables, voire essentiels, dans le déroulement de l’histoire, qu’ils sont signes de vitalité, dans l’Église et dans l’humanité.

Individualité

Les racines de nos conflits entre chrétiens – et dans cet exposé, je traiterai particulièrement des conflits entre les chrétiens de la base et la hiérarchie ecclésiale – les racines de ces conflits sont beaucoup plus profondes que les situations sociopolitiques que nous vivons.

Ces conflits s’enracinent dans les profondeurs de l’être humain. L’être humain est à la fois individualité et socialité. La socialité n’est pas un caractère accessoire qui s’ajoute à l’individualité; elle fait partie de cette individualité.

Si l’on oublie l’un ou l’autre de ces aspects constitutifs de l’être humain, nous l’aliénons, nous le détruisons.

Méconnaître l’individualité, c’est tomber dans le totalitarisme, qui ensevelit l’individualité dans un immense tout social, bien ordonné, bien orchestré, sans fausses notes, sans fêlures, sans conflits.

Au nom de l’orthodoxie, au nom d’une doctrine, au nom de l’ordre social, ou encore, au nom de la Race, on nivellera l’intelligence, on supprimera la liberté qui en découle.

Ce totalitarisme, destructeur de l’être humain, nous l’avons expérimenté au 20e siècle, à travers le nazisme, le stalinisme, le fascisme sous toutes ses formes.

Nous l’avons également expérimenté dans notre Église, au cours de l’histoire, de façon brutale, au Moyen Âge, avec l’Inquisition; de façon autoritaire et abusive à travers les interdits, les condamnations, les excommunications, et cela, au nom d’une Vérité immuable, dont la hiérarchie se considérait comme le seul dépositaire et interprète.

Nous le connaissons encore de nos jours, de façon plus subtile, au nom de l’unité, de l’universalisme de l’Église, et cela à différents niveaux : au niveau des rites liturgiques, au niveau de la morale, de la morale sexuelle en particulier, au niveau social et politique, et en ce domaine, au nom d’une doctrine sociale prétendument universelle et transcendante.

Ces totalitarismes, politiques ou religieux, ne considèrent qu’un seul pôle de l’être humain, celui de la socialité. Au nom d’une unité, d’une harmonie, en un mot, au nom de l’Ordre, ils ignorent l’individualité et empêchent le jaillissement des lumières de l’intelligence et le surgissement des libertés individuelles.

D’autre part, on peut oublier l’autre aspect de l’être humain, sa socialité. C’est cette tendance qui a présidé à l’organisation de la civilisation occidentale et qui a triomphé dans la philosophie libérale et le système économique capitaliste, avec, comme conséquences, l’atomisation de l’être humain, la destruction des cultures, de la culture, de ce tissu social, indispensable à la réalisation, à l’épanouissement de l’individualité. Dans Raison et légitimité, le philosophe allemand Jürgen Habermas nous livre cette réflexion qui peut nous permettre de comprendre, d’expliquer, le mal profond qui ronge nos sociétés occidentales :

Les sujets capables d’agir et de parler ne peuvent forger l’unité de leur personne qu’en corrélation avec des systèmes moraux et des images du monde qui garantissent leur identité. (…) Les hommes sont congénitalement forcés d’imposer un ordre significatif à la réalité. Cet ordre présuppose cependant l’entreprise. (…) La séparation d’avec la société impose d’insupportables tensions psychologiques à l’individu, des tensions qui ont leur origine dans le fait anthropologique de la socialité. Le danger ultime d’une telle séparation est le cauchemar par excellence, dans lequel l’individu est plongé dans un monde de chaos, d’incohérence et de folie. (…) Être en société, c’est être normal (sane), précisément en ce sens qu’on est protégé de la folie ultime que représente cette terreur de l’anomie (chaos). L’anomie est intolérable au point que l’individu peut lui préférer la mort. Inversement, on peut chercher à vivre dans un monde nomique, ordonné, au prix de toutes sortes de sacrifices et de souffrances, et même au prix de la vie elle-même, si l’individu croit que cet ultime sacrifice a une signification nomique. (pp. 161-162)

Nos conflits, à l’intérieur de nos Églises, proviennent, en partie – je dis bien en partie – de ce conflit entre deux tendances constitutives de l’être humain, tendances apparemment contradictoires, antagonistes, mais qui s’appellent l’une l’autre : d’une part, la tendance à la globalisation, à l’unification, dans une entité sociale à l’intérieur de laquelle on trouve une stabilité, une harmonie, une signification à l’existence, et d’autre part, la tendance à l’autonomie par rapport à cet ensemble social, à la créativité, à la différence, même à la dissidence, le droit d’ouvrir des brèches dans les murs de cette stabilité sociale.

Il y aura donc nécessairement conflit entre l’ordre, la loi, et la liberté créatrice. Les conflits sont précisément le signe de la vitalité d’un groupe social, signe d’un rajeunissement, d’un renouveau perpétuel.

L’Église n’échappera pas à ce jeu des antagonismes. Elle est née d’un conflit, d’un conflit entre le prophétisme et la loi, entre Jésus et les gardiens de la Loi.

Le prophétisme, c’est une parole, un geste, qui traversent les codes de Loi, qui percent les murs des Temples; c’est l’ouverture sur le Nouveau, sur l’inédit, le jamais vu, le jamais entendu. « Jamais homme n’a parlé comme cet homme », disait-on de Jésus. « Les boiteux marchent, les sourds entendent, les aveugles voient, les lépreux sont guéris, les pauvres sont évangélisés. »

Voilà la brèche ouverte dans le mur de la stabilité d’Israël. Tout le monde sera alors en bonne santé, tout le monde sera donc sur le même pied?… Il n’y aura plus de lépreux, plus de boiteux, plus de muets… Alors qu’arrivera-t-il? Toute société hiérarchisée n’a-t-elle pas besoin d’une base solide constituée de pauvres, de marginaux, de perclus, de lépreux? Si cette base s’effrite, qu’adviendra-t-il de la pyramide sociale, des privilèges, des pouvoirs de ceux qui sont en haut?… C’est donc la panique chez les Docteurs de la Loi, chez les bien-pensants, les sages, les gardiens de l’ordre social et religieux. Le sol tremble sous les pieds.

Mais le plus dangereux, le plus renversant de cet inédit, c’est que les pauvres sont évangélisés. L’Évangile, c’est la Bonne Nouvelle du Salut de Dieu. « Les pauvres sont évangélisés », cela veut dire que la Parole de Dieu n’est plus enfermée dans le Temple, n’est plus cachée dans les rouleaux de la Loi, n’est plus confiée uniquement aux Docteurs et aux scribes; elle est remise entre les mains du peuple, entre les mains des pauvres.

Voilà le scandale : voilà la dynamite qui risque de faire sauter l’édifice théocratique d’Israël. Il fallait donc se débarrasser de ce prophète, de ce faiseur de troubles, de ce destructeur de l’ordre social.

L’Église, ne l’oublions pas, est née de ce conflit : elle se perpétuera à travers les conflits, conflit, dès le premier siècle, entre la Loi et la liberté de la Foi. Tant qu’elle sera vivante au cœur des peuples, elle portera en elle la blessure des conflits et des tensions. « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Non, Jésus n’est pas venu apporter la paix d’un cimetière, l’engourdissement, le pourrissement, mais l’éclatement perpétuel de la vie et de la liberté.

Le problème, ce n’est pas qu’il y ait des tensions, des conflits : le problème serait qu’il n’y en ait plus. Les conflits sont le signe que l’Église est enracinée au cœur de l’histoire, qu’elle est engagée, avec l’humanité, dans la marche ascendante de la vie et de la liberté.

Politique et sécularisation

Une autre source de tension dans l’Église : le politique. La vie politique suppose un triple affranchissement : affranchissement vis-à-vis la Nature,
………………………………………………….. ………vis-à-vis le clan,
…………………………………………………………………….vis-à-vis les dieux.

Affranchissement vis-à-vis la Nature

La vie politique suppose le dépassement d’une économie de cueillette et de chasse. Elle ne peut commencer qu’à un stade de transformation de la nature. L’homme n’a pu organiser ses relations avec ses semblables qu’après avoir préalablement organisé ses relations avec la Nature. Le complexe agriculture-élevage constitue le fondement de l’organisation politique. En effet, ce complexe socio-économique exige un minimum d’organisation sociale, un début de division du travail – apparition des métiers – qui est à l’origine de la Cité. La vie politique apparaît donc comme une conquête de l’esprit humain.

Affranchissement vis-à-vis le clan

L’existence de la cité suppose le passage de l’organisation tribale à celle de l’État, le passage du clan à la nation, d’une conscience grégaire, c’est-à-dire d’une conscience sociale instinctive à une conscience sociale individuelle et rationnelle. Le Politique suppose la reconnaissance de l’individu en tant qu’individu social. Le Politique est à la fois individuel et collectif. C’est en tant qu’individualité sociale que l’être humain vit la réalité politique. La vie politique constitue donc essentiellement un espace de tensions entre ces deux aspects de la réalité humaine, tensions que ne connaissaient pas les sociétés pré-politiques, les sociétés primitives.

Affranchissement vis-à-vis les dieux

C’est en lui-même, dans sa nature rationnelle, que l’homme trouvera le fondement de la vie politique, non dans les prescriptions des dieux. C’est dans sa rationalité qu’il trouvera les principes qui régissent la vie de la Cité et non dans des révélations divines. Le Politique est une des premières formes de la libération de l’homme vis-à-vis la domination des dieux. Cela ne signifie pas que l’homme politique ne puisse être croyant; cela signifie que dans l’organisation de la vie politique, il puisera en lui-même, dans sa raison, les principes qui serviront de fondement à l’organisation de la Cité.

Comme l’esprit scientifique, l’esprit politique est le produit de l’émancipation de l’homme et constitue une des premières formes d’athéisme, non pas d’antithéisme, mais d’a-théisme. Ne nous surprenons donc pas des conflits historiques qui surgiront entre les chrétiens engagés dans la réalité et les hiérarchies ecclésiales qui, jusqu’à nos jours, refuseront de reconnaître l’autonomie pleine et entière du Politique et, par conséquent, refuseront aux chrétiens, parce que chrétiens, la liberté d’élaborer leur propre philosophie politique et de bâtir leurs projets de société.

C’est ainsi qu’au XIXe siècle, l’Église refusera aux chrétiens le droit d’être républicains. Elle défendra, jusqu’à la fin de ce siècle, la monarchie comme étant de droit divin – voilà l’intrusion des dieux dans le Politique. Elle excommuniera les prêtres assermentés, solidaires des républicains; elle condamnera le trio intellectuel Lamennais – Lacordaire – Montalembert, et mettra à l’index leur journal, l’Avenir. Les catholiques français n’auront pas le choix, ils devront être monarchistes.

Au XXe siècle, le même absolutisme intransigeant ! Au nom des principes de la Foi, au nom d’une morale sociale dite chrétienne, l’Église dictera, aux catholiques, une philosophie politique et une doctrine sociale. Depuis Rerum Novarum, les encycliques sociales, notamment Quadragesimo Anno et Divini Redemptoris, ont été publiées pour contrer l’influence du socialisme et du communisme chez les intellectuels et les travailleurs catholiques, pour leur indiquer la route à suivre dans les questions ouvrières et socio-politiques. Considérant les catholiques comme des mineurs, la hiérarchie leur refuse le droit de penser et d’agir librement dans un domaine séculier qui les concerne directement; elle veut les garder sous sa tutelle, se considérant comme le seul guide dans les questions sociales et politiques.

Au XIXe siècle, les catholiques, en tant que catholiques, n’avaient pas le droit d’être républicains; au XXe siècle, au nom de leur foi, ils n’ont pas la liberté d’être marxistes, socialistes ou communistes. La raison de ce conflit : le refus des autorités ecclésiales de reconnaître le caractère essentiellement a-thée du domaine socio-politique, le refus de désacraliser cet espace de rationalité et de liberté.

Dès le début du siècle, un peu partout en Europe, et notamment en France, des chrétiens se regrouperont et s’organiseront pour défendre l’autonomie du Politique, la liberté, pour eux, de définir leur propre philosophie sociale et de s’engager dans de nouveaux projets de société, en collaboration avec tous ceux, croyants ou non, qui luttaient contre l’oppression et l’exploitation.

Le conflit entre ces chrétiens – prêtres, intellectuels, travailleurs – et la hiérarchie ecclésiale sera d’autant plus profond que leur philosophie sociale s’opposera radicalement à celle de l’Église officielle qui, sous le couvert d’un manteau religieux, reprenait à son compte le discours du libéralisme économique, le discours des classes dominantes. Le temps ne nous permet pas de citer ici les passages des encycliques qui se portent à la défense de la propriété privée – supposément de droit divin – à la justification des inégalités sociales, inscrites dans le plan de Dieu, de même que les exhortations aux travailleurs à la docilité envers les patrons et à la résignation.

Nous ne pouvons nous surprendre des condamnations qui frapperont ces chrétiens progressistes qui, pour la plupart, avaient adhéré au socialisme et plusieurs même au parti communiste. Au début des années [19]30, ces chrétiens, regroupés autour de la revue Terre Nouvelle, avaient mené, aux côtés de la IIIe Internationale, une lutte ardue contre l’exploitation capitaliste. Cette solidarité avec la Gauche ne pouvait laisser indifférente la hiérarchie de l’Église. Aussi, le 23 juillet 1936, un décret du Saint-Office mettait à l’index la revue Terre Nouvelle.

Après la [Deuxième Guerre] mondiale, des chrétiens se regroupent de nouveau, notamment en France, sous l’appellation de « l’Union des chrétiens progressistes ». Ils fondent une nouvelle revue, Position, qui reprend les mêmes thèses que celles de Terre Nouvelle, condamnée auparavant. La dernière page de position de juin-juillet 1948, destinée à être affichée publiquement, constitue un véritable manifeste contre la propagande de leur Église officielle :

L’Union des Chrétiens progressistes dénonce toute exploitation de la religion à des fins politiques, et en particulier l’utilisation de l’autorité des Églises et du sentiment religieux pour la défense des intérêts économiques et du régime capitaliste, la tentative d’appuyer, au nom de la religion, une croisade anticommuniste.

Pour les autorités ecclésiales, c’était vraiment aller trop loin. Le 1er juillet 1949, le couteau de l’excommunication tentera de trancher la tête de ce mouvement progressiste. Un décret de la Congrégation du Saint-Office interdira l’accès aux sacrements à tous ceux qui adhéraient au Parti communiste ou le favorisaient, et à ceux qui collaboraient à ses publications, les diffusaient ou les soutenaient. Ce décret rappellera en outre que les fidèles qui professaient la doctrine matérialiste des communistes, et surtout, qui la propageaient, encouraient de plein droit, comme apostats de la foi catholique, l’excommunication réservée au Saint-Siège.

Si sévère fût-il, ce décret n’eut aucun impact sur la détermination des chrétiens progressistes qui continueront à lutter avec toutes les forces ouvrières, socialistes, communistes ou autres, tout en continuant de se réclamer de l’Église qui, pour eux, n’était pas constituée uniquement du pape et des évêques, mais de tous les fidèles, notamment de ces travailleurs et de ces travailleuses qui œuvraient à l’avènement d’un monde nouveau.

C’est toujours ce même conflit que nous vivons actuellement en Haïti, au Brésil, au Chili, dans toute l’Amérique Centrale, entre, d’une part, des chrétiens qui se veulent libres dans leur philosophie sociale et leurs choix politiques, et, d’autre part, une hiérarchie – une certaine hiérarchie – qui refuse de leur reconnaître cette liberté, au nom d’une doctrine sociale prétendument chrétienne, mais qui, en réalité, sert de paravent aux intérêts économiques et politiques du capitalisme international.

Certes, dans les discours officiels, on prend la défense des pauvres, des opprimés, mais dans la réalité, sur le terrain de la praxis, on leur refuse le droit de lutter efficacement contre l’ordre établi et d’organiser un monde nouveau dans lequel ils deviendront leurs propres maîtres.

Mais cependant, ce qui fait scandale, ce ne sont pas ces conflits entre certaines hiérarchies et des chrétiens engagés dans une praxis sociale avec les pauvres, pour un nouveau projet collectif. Ce qui ferait scandale, ce serait que nous, croyants, devenions un troupeau docile, un peuple servile, que nous cessions de défendre, non seulement les pauvres, mais l’autonomie de la raison humaine et la liberté de nos choix sociopolitiques, choix inspirés non pas par de grands principes généraux inoffensifs, mais par la rationalité de nos analyses, par notre solidarité avec les opprimés et les exploités, et aussi par notre Foi prophétique, qui nous fait dénoncer tout ce qui aliène l’être humain, fût-ce dans notre Église, qui nous fait entrevoir le Nouveau, l’inédit, pour l’humanité, et qui donne le courage de lutter, même jusqu’à la mort, pour faire surgir cette Humanité nouvelle annoncée par les Paroles et les Gestes de Jésus-Christ : « les boiteux marchent, les sourds entendent, les aveugles voient, les lépreux sont guéris, les pauvres sont évangélisés ».

Voilà, je n’ai pas voulu montrer comment gérer nos conflits. J’ai voulu démontrer que les conflits font partie de notre histoire de croyants, qu’ils sont les signes de la vitalité de la Foi prophétique au cœur du monde, qu’ils sont des éléments constitutifs de la marche en avant de l’humanité, de sa libération progressive.

Nous n’avons pas à gérer nos conflits; nous avons à les vivre dans toute leur vérité et dans toute leur richesse constructive, avec la force de notre Foi, la solidité de notre Espérance, mais aussi avec la tendresse de notre Amour, sachant très bien que nos frères croyants, aujourd’hui de l’autre côté des barricades, seront à nos côtés, un jour, dans ce Royaume à venir, où il n’y aura plus de barricades.

L’amour des ennemis, l’amour des adversaires, voilà le grand précepte prophétique qui annonce la Fraternité universelle de cette Humanité nouvelle en gestation, aujourd’hui, à travers nos luttes et nos conflits.

§

Annette Legault, Sœur de Sainte-Croix

Source : LEGAULT, Annette, « Vivre ses conflits », Dossier du Congrès – 1990 – Projets de société… Projets d’Église… Conflits et légitimation, Montréal, 1990, p. 81-88.

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