Etienne LAPOINTE

Au tournant des années 1960, le Québec connaît une période intense de réformes et de transformation politiques, sociales, culturelles et économiques qui s’inscrivent dans une perspective de modernisation de l’État québécois et qui représentent une stratégie de « rattrapage [des] voisins canadiens-anglais et américains sur le plan du développement économique et social »[1]. Bien que le Québec se soit déjà engagé sur la voie de la modernité dans les années qui suivent la Deuxième Guerre mondiale, il n’en demeure pas moins que le processus s’accélère considérablement durant la décennie 1960. Parmi les transformations majeures qui se sont produites au cours de ce qu’on a appelé la Révolution tranquille[2], l’abandon de la pratique religieuse et le rejet de l’institution catholique par une large proportion de la population québécoise francophone est peut-être celle qui a le plus marqué les esprits. En effet, alors que l’Église catholique québécoise occupait une place prépondérante dans divers secteurs, notamment les services hospitaliers et l’éducation en plus d’exercer une influence indéniable sur le gouvernement de Maurice Duplessis (1944-1960), en l’espace d’une décennie, elle s’est retrouvée confinée à un rôle essentiellement pastoral[3]. À la décléricalisation des institutions québécoises s’est ajoutée une désertion massive des églises tant dans les centres urbains que dans les campagnes. De plus, il est intéressant de souligner qu’on a aussi assisté à une mythification des représentations d’une Église conservatrice et opposée à la modernité[4] s’inscrivant dans la construction des concepts de « Grande Noirceur » et de « Révolution tranquille », celle-ci apportant la prospérité à un plus grand nombre, tant sur le plan matériel qu’intellectuel.

Si cette décléricalisation peut apparaître normale dans le contexte occidental des années 1960 alors que des phénomènes similaires sont observables ailleurs, ce qui est plus surprenant est le sort réservé à l’Église et à ses institutions dans l’historiographie québécoise. En effet, les praticiens de l’histoire sociale, un courant qui domine durant les décennies 1960 à 1990, en s’intéressant plus particulièrement aux classes sociales et aux facteurs structurels comme déterminants de l’histoire, ont accordé moins d’attention à l’Église et au fait religieux que les historiens[5] des générations précédentes mobilisés par les « urgences nationales », c’est-à-dire la protection de la « nation en péril »[6] de laquelle le catholicisme était un fondement identitaire. Ainsi, sans complètement se désintéresser de l’histoire religieuse[7], s’extirpant du paradigme nationaliste[8], la « nouvelle histoire » du Québec qui s’écrit à partir de la fin des années 1960[9], elle-même « fille de la [R]évolution tranquille »[10], tend à faire de la religion catholique une idéologie comme les autres et non un élément majeur de la culture québécoise[11] en plus d’ignorer les systèmes symboliques qui constituent une religion[12].

Ce n’est qu’au tournant du 21e siècle qu’une nouvelle génération de chercheurs et de chercheuses se penche à nouveau sur l’importance de l’Église dans le développement de la société québécoise. Selon Catherine Larochelle, il est possible d’observer deux courants historiographiques qui dominent dans la réinterprétation de l’histoire de la religion au Québec depuis le début du siècle : la « nouvelle sensibilité » et l’« histoire sociale du christianisme »[13]. Il n’apparaît pas pertinent de répéter ici les grandes lignes de sa rigoureuse analyse, mais il est important de retenir que le regard que pose la nouvelle génération d’historiens et d’historiennes ainsi que des chercheurs et des chercheuses issus d’autres disciplines sur l’Église catholique québécoise tend à nuancer les représentations d’une institution conservatrice en analysant le caractère progressiste et social d’une Église au sein de laquelle se retrouvent les conflits d’idées observables ailleurs, notamment dans le champ politique[14].

Si l’histoire de l’Église québécoise a été passablement négligée, c’est encore plus vrai en ce qui concerne celle des instituts missionnaires québécois. En effet, la question missionnaire a été, à toutes fins pratiques, mise de côté depuis que Lionel Groulx a publié Le Canada français missionnaire en 1962[15]. Et pourtant, vers 1950 l’effort missionnaire du Québec est impressionnant avec un ratio d’un missionnaire pour 1120 catholiques (1/1120). Sur cet aspect, le Québec n’est devancé que par l’Irlande (1/457), la Hollande (1/556) et la Belgique (1/1050)[16]. Ce fait aurait dû inciter les historiens et les historiennes à s’intéresser à l’activité missionnaire et à son importance dans le développement de réseaux d’échanges débordant largement les frontières nationales. Ce n’est que tout récemment que des spécialistes comme Maurice Demers[17] et Catherine Foisy[18] ont offert des recherches novatrices sur les missionnaires québécois et la création de tels réseaux  transnationaux. Force est d’admettre qu’il y a tout un champ de recherches qui attend ses historiens et ses historiennes.

Une anthologie de L’Entraide missionnaire : un regard sur 60 ans d’histoire

Une anthologie de L’Entraide missionnaire (L’EMI) a essentiellement deux objectifs. Dans un premier temps, les personnes ayant contribué à la réalisation de ce projet ont la prétention d’espérer stimuler la recherche académique en offrant ici un échantillon, certes très limité, des textes qui sont disponibles dans les archives de L’EMI et qui ont le grand mérite de lui être exclusifs[19]. Ainsi espère-t-on inciter les historiens et historiennes à écrire l’histoire de l’EMI et des missions afin de combler un vide historiographique. Le deuxième objectif de cette anthologie est de souligner l’importance d’un organisme comme L’EMI dans l’histoire du Québec, bien entendu, mais aussi son rôle d’acteur d’une histoire transnationale du Québec qui est généralement méconnue.

Afin d’illustrer la continuité des activités de L’EMI et l’inscription de celle-ci tant dans son milieu que dans son époque, il a été décidé de présenter les textes sélectionnés pour cette anthologie en ordre chronologique. L’essentiel de ces textes sont des conférences qui ont été prononcées lors du Congrès de L’Entraide missionnaire, véritable lieu de rassemblement, d’échanges, de réflexions et de critiques sociales durant la majeure partie de l’existence de L’EMI[20]. Plusieurs autres textes ou articles auraient mérité de se voir consignés dans la présente anthologie : les choix ont été difficiles et, avouons-le, bien ingrats. Ainsi, c’est un regard sur plus de 60 ans d’histoire qui est proposé ici et qui permet de retracer une partie de la pensée d’une frange progressiste de l’Église catholique québécoise. Une telle division devrait contribuer à illustrer l’évolution d’une pensée qui est d’abord teintée de paternalisme occidental à l’endroit des pays de missions, mais qui deviendra radicalement progressiste en raison de l’influence des changements sociaux et politiques provoqués par la Révolution tranquille sur le plan local, de la tenue du Concile Vatican II qui rappelle l’importance de l’activité missionnaire[21] et aussi de l’influence que joueront les sociétés d’accueil des missionnaires sur ceux-ci. Sur cet aspect, vient à l’esprit la pensée du théologien péruvien Gustavo Gutiérrez, auteur notamment de la Théologie de la libération[22], qui jouera un rôle déterminant dans la mise à jour de la pensée catholique progressiste et radicale à compter de la fin des années 1960[23].

Après un court prologue de quatre textes qui permettent de comprendre les préoccupations des missionnaires des années 1950 et du début des années 1960, suivent sept chapitres qui couvrent chacun plus ou moins une décennie. Si le premier chapitre est marqué par les conséquences du Concile Vatican II, il est possible de constater dès le second chapitre que L’EMI se préoccupe particulièrement de la situation internationale. Ainsi, au cours des années 1970, une place importante est faite à des intervenants originaires de pays dits du « Tiers Monde » et quelques textes du chapitre 2 abordent des problèmes propres au monde ouvrier, une des principales préoccupations politiques au Québec durant cette décennie marquée par la fin de la croissance économique de l’après Seconde Guerre mondiale. Le chapitre 3 donne la parole aux femmes et aux Autochtones en plus de rappeler la crainte constante de la menace nucléaire engendrée par une reprise de la course aux armements entre l’URSS et les États-Unis sous la présidence de Ronald Reagan qui, elle, est profondément marquée par un retour en force du libéralisme et du laisser-faire économiques.

Le chapitre 4 couvre une courte période de quatre ans, de 1988 à 1992, qui a été riche en bouleversements sur le plan politique. On pense à la chute du Mur de Berlin en 1989 et à l’effondrement de l’URSS qui a entraîné la chute des régimes communistes d’Europe de l’Est. L’année 1992 a marqué le 500e anniversaire de la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb, un anniversaire auquel s’est intéressé L’EMI, notamment en raison de l’importance des missions catholiques dans le processus de colonisation qui a suivi cette « découverte ». Le chapitre suivant est consacré à la deuxième moitié des années 1990, une période au cours de laquelle les États-Unis s’affirment en tant que seule superpuissance mondiale, ce qui a des conséquences évidentes sur l’ordre international. La mondialisation qui s’accélère, en partie grâce à l’arrivée d’internet, et les questions liées aux droits des citoyens et aux enjeux démocratiques prennent le devant de la scène.

Le 21e siècle débute avec l’attentat terroriste du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New York. Cet événement aura un impact important sur les deux décennies qui suivent. Alors que débute la « guerre au terrorisme » de l’administration de George W. Bush, L’EMI s’interroge à propos d’enjeux de sécurité, de paix et, à nouveau, de citoyenneté. Si autrefois, l’ennemi de « l’Empire » était facilement identifiable, le terrorisme étant une figure floue et sans visage, la « peur de l’autre » n’est plus dirigée vers un État comme au temps de la guerre froide, mais vers les individus, souvent des concitoyens. Conséquemment, les États sont légitimés dans leur volonté d’augmenter la surveillance de leurs propres citoyens au détriment des libertés individuelles, et au nom de la sécurité collective. En plus des enjeux politiques, les deux chapitres couvrant les années 2001 à 2015, année du dernier Congrès de L’Entraide missionnaire, contiennent aussi des textes sur les crises alimentaires et environnementales, les premières découlant souvent des deuxièmes.

Un peu plus de 60 ans d’histoire défilent ainsi sous les yeux du lecteur et de la lectrice à travers 60 textes qui sont comme autant d’instantanés de leur époque. Dans une certaine mesure, chacun de ces textes interpellent les autres et tous se répondent malgré les années qui séparent le moment de leur rédaction. Par le biais de ces 60 textes réunis ici, on prend la mesure des bouleversements qui ont secoué la société et l’Église québécoises depuis les années 1950, mais il est aussi possible de constater à quel point elles étaient en phase et influencées par les événements internationaux. S’il fallait trouver un thème qui serait le fil conducteur de ces 60 témoignages, il apparaît justifié de dire que la libération a été, durant les quelques 60 ans d’existence de L’EMI, la préoccupation première de ses acteurs et actrices. Les réflexions, les discussions et les actions des centaines de personnes qui ont été impliquées de près ou de loin à L’EMI durant toutes ces années avaient pour principal objectif de libérer les opprimés de l’oppression, les pauvres de la pauvreté, les exclus de l’exclusion. À cet égard, L’Entraide missionnaire est restée fidèle à l’Évangile qui « est une force libératrice qui atteint les racines même de toute injustice »[24], pour reprendre les mots de Gustavo Gutiérrez. Dans les pages qui suivent, on retrouve 60 regards sur une histoire humaine qui déborde les frontières nationales et a pris le monde pour théâtre. L’histoire intellectuelle et sociale des réseaux et des solidarités érigés durant ces six décennies reste à écrire. Il est à espérer que l’appel sera entendu.

§

Étienne Lapointe, Historien.


  1. Gérard Bouchard, « Sur les mutations de l’historiographie québécoise : les chemins de la maturité », Parole d’historiens : Anthologie des réflexions sur l’histoire au Québec, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2006, p. 281.
  2. Il est à noter que les historiens et les historiennes ne s’entendent pas sur la durée la Révolution tranquille. Par exemple, pour Lucia Ferretti, qui dit s’en tenir à une « définition stricte », la Révolution tranquille débute en 1959 et se termine en 1968, soit du gouvernement de Paul Sauvé à celui de Daniel Johnson, alors que l’État québécois est « à la fois intensément réformiste et intensément nationaliste ». Lucia Ferretti, « La Révolution tranquille », L’Action nationale, vol. LXXXIX, n° 10 (1999), p. 62. Pour Linteau, Durocher, Robert et Ricard, la Révolution tranquille débute en 1960 avec l’élection du gouvernement libéral de Jean Lesage et ne se termine qu’en 1980 après la tenue du référendum de mai 1980 sur la souveraineté-association. Voir Paul André Linteau et al., Histoire du Québec contemporain, Tome II : Le Québec depuis 1930, Montréal, Boréal, 1989, p. 419-803. Plus récemment, Stéphane Savard a offert une nouvelle périodisation allant de « 1959 à 1982 soit de la mort de Maurice Duplessis jusqu’aux deux événements majeurs que sont la crise économique qui met un frein à l’expansion de l’État-providence et le rapatriement de la Constitution qui symbolise la fin d’une étape dans la poussée du néonationalisme québécois ». Stéphane Savard, « Histoire politique de la Révolution tranquille : quelques jalons pour une approche renouvelée », Bulletin d’histoire politique, vol. 25, n° 3 (2017), p. 155.
  3. Paul André Linteau et al., op. cit., 1989, p. 651.
  4. Il est vrai que l’ultramontanisme a été dominant et très influent au tournant du 20e siècle, mais ce serait une erreur de voir en l’Église une institution unie et homogène.
  5. Avant les années 1960, ce sont des hommes qui ont écrit l’histoire. Ce qui explique que l’auteur ne mentionne pas les historiennes.
  6. Gérard Bouchard, op. cit., 2006, p. 278-279.
  7. Il est à souligner que Jean Hamelin et Nicole Gagnon ont publié une imposante synthèse du catholicisme québécois au 20e siècle d’une importance non-négligeable. Jean Hamelin et Nicole Gagnon, Histoire du catholicisme québécois : Le XXe siècle, Montréal, Boréal, 1984, 357 p. De plus, il serait inopportun de les énumérer tous, mais un nombre assez important d’articles scientifiques ont été publiés dans les revues savantes. Par contre, les monographies spécialisées sont beaucoup plus rares.
  8. Ibid., p. 276-280.
  9. Paul André Linteau, « La nouvelle histoire du Québec vue de l’intérieur », Parole d’historiens : Anthologie des réflexions sur l’histoire au Québec, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2006, p. 257-266.
  10. Ronald Rudin, Faire de l’histoire au Québec, Sillery, Septentrion, 1998, p. 220. Il est à noter que Rudin se montre particulièrement critique des historiens Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert, auteurs d’une très influente Histoire du Québec contemporain en deux tomes, quant au peu d’influence que ceux-ci attribuent à l’institution religieuse sur la société québécoise.
  11. Ibid., p. 214.
  12. Louis Rousseau, « Recension de l’histoire du catholicisme québécois de Jean Hamelin et Nicole Gagnon », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 39, n° 1 (1985), p. 89.
  13. Catherine Larochelle, « Le fait religieux au Québec et au Canada : regard critique sur deux historiographies récentes », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 67, n° 3-4 (2014), p. 275-294.
  14. Sur cette question, voir plus particulièrement Louise Bienvenue, Quand la jeunesse entre en scène : l’action catholique avant la révolution tranquille, Montréal, Boréal, 2003, 291 p. ; Michael Gauvreau, Les origines catholiques de la Révolution tranquille, Montréal, Fides, 2008, 457 p. ; E. Martin Meunier et Jean Philippe Warren, Sortir de la « grande noirceur »: l’horizon « personnaliste » de la Révolution tranquille, Sillery, Québec, Septentrion, 2002, 207 p.; Jean Philippe Warren, « Note de recherche. Religion et politique dans les années 1950 : une pièce de plus à notre compréhension de la supposée Grande Noirceur », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 67, n° 3-4 (2014), p. 403-420.
  15. Lionel Groulx, Le Canada français missionnaire une autre grande aventure, Montréal, Fides, 1962, 532 p.
  16. Jean Hamelin et Nicole Gagnon, op. cit., 1984, p. 191.
  17. Historien et auteur d’une monographie sur les relations entre nationalistes catholiques québécois et mexicains dans la première moitié du 20e siècle. Voir Maurice Demers, Connected struggles: catholics, nationalists, and transnational relations between Mexico and Quebec, 1917-1945, Montréal, McGill-Queen’s University Press, 2014, 290 p.
  18. Professeure au département de sciences des religions de l’UQAM, elle s’est intéressée à l’expérience des missionnaires elles-mêmes en Amérique latine, en Asie et en Afrique. Voir Catherine Foisy, Au risque de la conversion: l’expérience québécoise de la mission au XXe siècle (1945-1980), Montréal, McGill-Queen’s University Press, 2017, 325 p.
  19. Par souci d’authenticité, les textes n’ont pas été modifiés bien qu’ils aient dû subir le traitement de la mise en page et que certains aient été entièrement recopiés. Ainsi, l’évolution de la pensée et du discours est-elle perceptible jusque dans le style employé par les conférenciers et conférencières.
  20. Il est à noter que de nombreuses conférences ou autres activités de formation étaient organisées par l’équipe de L’EMI. Par contre, le Congrès annuel apparaît comme le point culminant d’une année de réflexion sur un thème précis. Voilà une des raisons qui a motivé le choix de ces textes plutôt que d’autres.
  21.  « Ad gentes », http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat‑ii_decree_19651207_ad-gentes_fr.html, consulté le 12 mars 2018.
  22. Gustavo Gutiérrez, Théologie de la libération : perspectives, Bruxelles, Lumen Vitae, 1974, 343 p.
  23. Il ne s’agit pas ici de réduire les influences d’autres penseurs de la radicalité catholique ou encore de la pensée postcoloniale issue bien souvent de pays du « Tiers Monde ». Par contre, la « libération », au sens où l’entend Gutiérrez, est un concept qui est au cœur des préoccupations et des activités de L’EMI depuis les années 1970. Conséquemment, il semble que la pensée du célèbre théologien a nettement influencé L’EMI d’autant plus que Gutiérrez a été l’invité du Congrès de L’Entraide en 1975. Une histoire d’avenirs, Montréal, Les Éditions Départ, 1986, p. 44.
  24. Gustavo Gutiérrez, op. cit., 1974, p. 114.

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