« Que sera jamais cet enfant? » (Lc 1, 66) ; c’est ainsi que, selon l’Évangile de Luc, les hommes et les femmes qui ont été témoins de cet événement réagissent à la naissance de Jean-Baptiste. Et en fait, c’était un moment vraiment prodigieux: la mère de Jean et la femme de Zacharie, Elizabeth, étaient âgées et stériles; Zacharie lui-même avait eu une vision angélique qui lui avait apporté l’annonce de la naissance future de son fils, puis il était devenu muet, parce qu’il avait douté des paroles de l’ange …

Pourquoi est-il célébré aujourd’hui?

Dans la liturgie catholique, c’est précisément aujourd’hui que cet épisode évangélique est commémoré. La naissance de Jean-Baptiste est célébrée l’été, quand, après le solstice, les jours commencent, lentement, à raccourcir. Ce choix est plein de sens : Jean-Baptiste, en effet, avait pour rôle de préparer le chemin pour le Seigneur, d’inciter le peuple d’Israël à la conversion, d’être trouvé prêt pour la venue du Messie. Le rôle de Jean est donc tout dans l’annonce de la venue d’un autre, de Jésus.

Jean-Baptiste ne se met pas en valeur, mais le Seigneur. C’est pourquoi il dira, selon l’évangéliste Jean : « Il doit grandir ; mais je diminue » (Jn 3, 30). L’Église rappelle cette « diminution » de Jean-Baptiste à l’époque où même le soleil commence à « diminuer », pour illuminer les jours pendant une période plus courte.

L’église de la Nativité de Saint-Jean-Baptiste

La naissance de Jean-Baptiste est, en somme, un mystère à célébrer avec soin. En Terre Sainte, dans le village d’Ain Karim, près de Jérusalem, il y a donc un bâtiment qui rappelle ce moment de l’histoire du salut. C’est l’église de la Nativité de Saint-Jean-Baptiste, également connue sous le nom que lui ont donné les croisés de Saint-Jean sur la montagne.

Dire que le bâtiment se trouve à l’endroit exact où se trouvait la maison de Zacharie est peut-être trop dire. En fait, nous ne sommes pas sûrs d’une correspondance qui reste, dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, difficile à identifier avec précision. La seule information que l’on peut tirer de l’Évangile de Luc sur la naissance de Jean-Baptiste est celle qui parle d’une « région montagneuse, dans une ville de Juda » (Lc 1, 39). D’autres détails suggèrent une ville plutôt petite, puisqu’Élisabeth, dès qu’elle avait conçu, « se cachait » (Lc 1, 23). Rien de plus.

C’est une tradition assez tardive, commencée au VIe siècle et établie après le VIIIe pour affirmer que c’est à Ain Karim que la naissance de Jean-Baptiste et le cycle des événements connexes sont vénérés : la Visitation, l’intonation du Benedictus, le massacre des innocents…