La chaire (du latin cathedra, le siège) ou, plus complètement, la chaire de vérité ou chaire à prêcher, est à l’origine le siège de l’évêque. La chaire de saint Pierre est un ancien siège de bois conservé dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Afin de rappeler le magistère suprême de Pierre (et donc l’autorité du pape), Rome a, dès le IVe siècle, célébré la chaire de saint Pierre à l’occasion de la « Natale Petri de Cathedra ». À l’origine célébrée le 18 janvier à Rome et le 22 février à Antioche, cette fête a été définitivement fixée au 22 février lors du la réforme du calendrier de Paul VI.
À quoi ressemble la chaire de saint Pierre ?
Il s’agit d’une simple chaise en bois de chêne et de bois d’acacia mesurant 1,34 m de haut et 0,89 de large. Le siège contient six plaques d’ivoire réemployées. Ces plaques représentent, entre autres, Charles le Chauve couronné, divers épisodes de la vie d’Hercule et des symboles particuliers, dont certains sont caractéristiques de l’Égypte antique et la Nubie. À l’époque, il était habituel d’adapter des restes de l’Antiquité aux objets que l’on voulait décorer.
D’où vient-elle ?
Il s’agirait du trône de Charles le Chauve (surnommé « le Chauve » car il se serait fait raser le crâne en signe de soumission à l’Église, le 5 mai 877, jour de la consécration par le pape Jean VIII de la collégiale Sainte-Marie.), fils de Louis le Pieux et petit-fils de Charlemagne.
Mise en valeur par Bernin au XVIIe siècle
Cette chaire est désormais cachée à la vue des fidèles. En effet, en 1656, Bernin est chargé de la mettre en scène dans l’abside de Saint-Pierre et dans l’axe du célèbre baldaquin qu’il avait déjà réalisé entre 1624 et 1633. La volonté était de fixer le « trône-relique » dans basilique. Achevée dix ans après sa commande, l’œuvre de Bernin est constituée de quatre docteurs de l’Église en bronze, saint Ambroise, saint Augustin, saint Athanase et saint Jean Chrysostome, qui soutiennent le trône conservant la relique de la chaire.