61 Chapitre 4 : PENTECOTE
Pentecôte
Pentecôte | |
La Pentecôte, |
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Observé par | les Chrétiens |
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Type | Célébration religieuse |
Signification | Commémore la descente de l’Esprit saint sur les Apôtres le 50e jour à partir de Pâques. |
Date | 7 semaines après le dimanche de Pâques (50 jours en comptant celui-ci) |
Date précédente | 28 mai 2023 |
Date courante | 19 mai 2024 |
Date suivante | 8 juin 2025 |
Observances | service (Messe ou culte) |
Lié à | Chavouot Pâques |
La Pentecôte (du grec ancien πεντηκοστὴ ἡμέρα / pentêkostề hêméra, « cinquantième jour ») est une fête chrétienne qui célèbre l’effusion du Saint-Esprit le cinquantième jour à partir de Pâques sur un groupe de disciples de Jésus de Nazareth, dont les Douze Apôtres. Cet épisode est relaté dans les Actes des Apôtres.
Cette fête, qui clôt le temps pascal et dont la célébration est attestée localement à partir du ive siècle, puise son origine dans la fête juive de Chavouot, prescrite dans les livres de l’Exode et des Nombres.
La Pentecôte se célèbre le septième dimanche après le dimanche de Pâques, à une date mobile calculée par le Comput. Elle tombe toujours un dimanche entre le 10 mai et le 13 juin. Elle se poursuit le lendemain dans certains pays par un lundi férié ou chômé payé, dit « lundi de Pentecôte ».
Origines de la fête
La fête juive
Dans le calendrier juif, Chavouot se déroule durant « sept semaines entières » ou « cinquante jours jusqu’au lendemain du septième shabbat »v 1, après la fête de Pessa’h. De là viennent son nom de Fête des Semaines (Chavouot, en hébreu) et celui de Pentecôte (cinquantième [jour], en grec ancien) dans le judaïsme hellénistique. Cinquante jours constituent sept semaines, selon la façon de compter de la Bible, et le chiffre 7 est éminemment symbolique1.
Cette fête est à considérer comme un sursaut de la tradition prophétique, qui tend à s’estomper dans le judaïsme du Second Temple au profit d’une religion sacerdotale. Elle puise ses origines dans une fête célébrant les moissonsv 2 et qui devient progressivement la célébration de l’Alliance sinaïtique entre Dieu et Moïse et de l’instauration de la Loi mosaïque2. Prescrite dans les livres de l’Exode et des Nombres3, elle devient vers le début du ier siècle l’un des trois grands pèlerinages annuels. Elle est surtout célébrée par des Juifs hellénisésn 1 et par certaines sectes juivesn 2, tout en conservant hors de ces groupes sa dimension agricole jusqu’au ier siècle de notre ère. Ce n’est qu’à partir du iie siècle que le judaïsme rabbinique associe la fête de la moisson à la commémoration du don de la Loi (Chavouot)4 au mont Sinaï5.
Le Nouveau Testament
Les évangiles synoptiques n’évoquent pas la Pentecôte.
Les Actes des Apôtres situent explicitement lors de la fête juive6 le moment où les premiers disciples de Jésus de Nazareth, qui sont réunis au nombre de cent vingt7, reçoivent l’Esprit saint et une inspiration divine dans le Cénacle de Jérusalem : des langues de feu se posent sur chacun d’eux, formalisant la venue de l’Esprit dans un épisode de communication inspirée. Elle permet aux disciples de s’exprimer dans d’autres langues que le galiléen (judéo-araméen galiléen) et d’être compris par des étrangers, ce qui a été assimilé à du polyglottisme ou à de la glossolalie, selon les théologiens8,9,2.
« Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. »
— Actes 2:1-4v 3
Le récit des Actes insiste à la fois sur l’universalité de l’événement, qui concerne environ cent-vingt disciples de Jésus — au nombre desquels les Douze — et dont sont témoins des gens venus de « toutes les nations », ainsi que sur son caractère cosmique7. L’image du feu — conforme à la tradition juive de l’époque sur l’épisode de la révélation sinaïtique que l’épisode entend renouveler — matérialise la « Voix » divine. La tradition chrétienne perçoit et présente la Pentecôte comme la réception du don des langues qui permet de porter la promesse du salut universel aux confins de la Terre2 ainsi que semble en attester l’origine des témoins de l’événement, issus de toute la diaspora juivev 4.
La prise de possession des disciples par l’Esprit-Saint évoque les transes prophétiques et l’apôtre Pierre, qui cite une prophétie de Joëlv 5 qui concerne tant la Terre que le Cosmosv 6, annonce la venue d’un peuple de prophètes, un statut accordé à tout disciple de Jésus qui peut s’engager dans une mission universelle7 et assurer la diffusion de l’Évangile : le discours de Pierre conduit 3 000 juifs pieux au baptême10.
« Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes. »
— Actes 2:41
Dans un épisode rapporté par le seul évangile selon Jean, celui de la dernière Cène qui se déroule la veille de sa Passion, Jésus annonce la venue du Paraclet (traduit par le « Consolateur » ou le « Défenseur ») :
« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vousv 7,v 8. »