74 Chapitre 5 : Fête-Dieu
Fête-Dieu
Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ |
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Procession de la Fête-Dieu |
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Observé par | Chrétiens |
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Type | Célébration religieuse |
Signification | Corps et Sang de Jésus-Christ présents sous les espèces eucharistiques |
Date 2023 | 8 juin |
Date 2024 | 30 mai |
Célébrations | Messe |
Observances | Prière, communion, procession |
Lié à | Cène, Passion du Christ, Crucifixion, Pâques |
La Fête-Dieu, dite aussi Corpus Domini ou Corpus Christi, aujourd’hui appelée par l’Église catholique Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ1 (en latin : Sollemnitas Sanctissimi Corporis et Sanguinis Christi), est une fête religieuse essentiellement catholique et parfois anglicane2 célébrée le jeudi qui suit la Trinité, c’est-à-dire soixante jours après Pâques, ou le dimanche d’après dans certains pays comme la France (en vertu d’un indult papal). Cette fête célèbre la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l’Eucharistie, c’est-à-dire sous les espèces (apparences sensibles) du pain et du vin consacrés au cours du sacrifice eucharistique (messe).
Les origines de la fête du Corps et du Sang du Christ remontent au xiiie siècle. L’élévation de l’hostie, lors de la messe, manifestait déjà le désir de contempler le Saint-Sacrement. Mais l’impulsion décisive en vue d’une fête particulière fut donnée par sainte Julienne de Cornillon et la bienheureuse Ève de Liège. D’abord instituée (en 1246) et célébrée dans le diocèse de Liège (principauté de Liège) cette fête fut universalisée le 8 septembre 1264 par le pape Urbain IV, natif de Troyes, et ancien archidiacre de Fosses-la-Ville, avec sa bulle Transiturus de hoc mundo donnée à Orvieto, alors Siège Apostolique.
La fête du Saint-Sacrement est un jour férié dans certains pays de tradition catholique (Portugal, Monaco, Croatie, Pologne, Brésil, Colombie, Autriche, Saint-Marin, länder catholiques d’Allemagne3, cantons suisses catholiques, par exemple). En vertu d’une dérogation prévue par les livres liturgiques dont l’application relève de l’autorité des évêques et des conférences épiscopales des pays concernés, elle est reportée au dimanche qui suit la Sainte-Trinité dans les pays où elle n’est pas inscrite au nombre des jours fériés (Belgique, France, Italie – depuis 1977, etc.).
Pendant la procession, l’officiant (prêtre ou évêque) porte l’Eucharistie dans un ostensoir au milieu des rues et des places qui sont très souvent richement pavoisées de draperies et de guirlandes et d’autels personnels, familiaux, devant l’entrée des maisons devant lesquelles passe la procession. Le Saint-Sacrement et l’officiant qui le porte sont abrités sous un dais porté par quatre à huit notables ou clercs. On marche habituellement sur des tapis de pétales de roses parsemant l’itinéraire, aux chants des cantiques et des fanfares.
Origine
L’histoire de la solennité s’inscrit dans le sillage du débat théologique suscité par la polémique de Bérenger de Tours, qui niait la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Dans la bulle Transiturus qui institua la Fête-Dieu, le pape Urbain IV écrit :
« Il est juste, pour confondre la folie de certains hérétiques, qu’on rappelle la Présence du Christ dans le très Saint-Sacrement ».
L’évolution de la théologie sacramentelle et son développement dans les écoles du xiie et xiiie siècles fut décisive. Le facteur déterminant qui a permis la solennité de la Fête-Dieu a surtout été l’évolution de la religiosité populaire, grâce au développement de la prédication. Ce réveil s’accompagnait d’un désir de contempler l’hostie consacrée pendant la messe : c’est à Paris, vers 1200, que l’existence de ce rite de l’« élévation », au moment de la consécration, est attestée pour la première fois.