22 Chapitre 11 : La Résurrection
La nuit de la Résurrection (Chapitre 35)
(Rappel: Toutes les citations en italique sont extraites de l’oeuvre de Maria Valtorta Il poema dell’Uomo-Dio – tomes 9 et 10)
Marie qui a consolé et soutenu la foi de beaucoup de personnes pendant la journée du Samedi commence à retrouver un peu de paix. « Sa prière désolée s’est faite plus tranquille. Elle s’est teintée de la paix lumineuse qu’étaient ses contacts avec Dieu dans l’oraison… » Car, depuis trois jours, la lumière de Dieu, pour elle aussi, était perdue… Elle n’avait plus de Fils « et Satan travaillait ses deux plaies superposées: la mort de son enfant et l’abandon de Dieu, en créant la troisième plaie de la terreur de l’absence de foi. Et Marie ajoute, en s’adressant à sa belle soeur, Marie d’Alphée: « Je suis certaine que si j’avais accepté le doute, et si j’avais cédé à la tentation de Satan…, Moi, nouvelle Eve, j’aurais défait l’oeuvre de mon Rédempteur. Les apôtres seront continuellement tentés ainsi: par le monde, par la chair, par le pouvoir, par Satan. Qu’ils restent fermes contre toutes les tortures, et les corporelles seront les plus légères, pour ne pas détruire ce que Jésus a fait. »
Puis Marie excuse ceux qui ont fui: « Nous femmes, nous avons résisté grâce à une aide directe de Dieu »… Les apôtres « seront les prêtres de demain. Ils doivent donc savoir. Savoir, pour l’avoir éprouvé, comme il est facile à celui qui a été fidèle à un Credo d’abjurer… »
On assiste ensuite au retour dramatique de Pierre ramené par Jean. Jean raconte en pleurant où il a retrouvé Pierre, à Gethsémani, là où les trois avaient dormi quand le Maître souffrait. Pierre était là, blotti contre un rocher, très mortifié, lourd de remords, aveuglé par les larmes. Il paraissait en délire, ressassant tout haut sa fuite et son reniement. Alors Jean, très difficilement, l’avait conduit vers Marie. Maintenant il était là, caché dans jardin voisin, refusant de venir. Et c’est Marie qui dut aller jusqu’à lui. C’est Marie qui dut longuement le consoler, l’apaiser.
Marie lui dit: « Tu es un pauvre homme. Tu l’étais plutôt, tant que tu as présumé de toi. Maintenant tu es un homme. Demain, tu seras un saint… Pauvre Pierre qui as été, comme tous, entre les mains de Satan dans cette heure de ténèbres et ne t’en es pas aperçu… Viens ici sur le coeur de la Mère des fils de mon Fils. Ici Satan ne peut plus te faire de mal. Ici se calment les tempêtes. Maintenant Pierre, attends le soleil: mon Jésus qui ressuscitera et te dira: « Paix, mon Pierre. »… » (Page 362)
Marie parle ensuite à Pierre de la puissance de l’Amour en lui montrant le linge sur lequel Jésus a fixé son visage. Et Pierre s’effondre, son remords changé en repentir: « Pardon, pardon!… mais je T’aime, Jésus! Je T’aime, mon Maître! Reviens! Reviens! Ne t’en vas pas ainsi sans me dire que Tu m’as compris! »
Marie reste seule et continue à prier. Mais la vie reprend ses droits pour les autres qui sombrent dans le sommeil.
Le matin de la Résurrection du Seigneur (tome 10 – chapitres 1 et 2)
Tout le monde est debout. Les femmes reprennent leur travail aux huiles. Jean et Pierre rangent le Cénacle et parlent tout en lavant la vaisselle. Et Pierre recommence à pleurer, à crier sur sa douleur: « Je dois pourtant m’habituer au mépris du monde! Que suis-je?…
-Tu es un grand orgueil! répond avec calme Marie-Madeleine qui vient d’entrer… »…Crois pourtant que sur dix parts de ta douleur, cinq, pour ne pas t’offenser en disant six, viennent de la douleur d’être quelqu’un qui peut être méprisé » Et Madeleine a raison de parler ainsi, elle qui a connu le péché, le repentir, le mépris du monde. C’est toute la page 8 qu’il faudrait lire tant elle exprime avec une intensité dramatique comment le péché, même pardonné et expié, reste une plaie toujours vive et ouverte dans le coeur de celui qui a péché.
Commentaires :
Le péché et le repentir de Pierre sont riches d’enseignement et les visions de Maria Valtorta sont une vraie page de théologie. Une remarque, une question plutôt, s’impose ici: est-il indispensable que l’homme, même le meilleur, soit mis un jour, dans une situation telle qu’il est presque obligatoirement acculé au péché, pour qu’il prenne enfin conscience de la réalité de sa lâcheté, de sa faiblesse, de sa misère, pour qu’il acquière un peu d’humilité, vis à vis de Dieu et vis à vis des autres? Pour qu’il comprenne enfin ce qu’est la miséricorde, celle de Dieu, et celle qu’il devrait avoir pour son prochain?
On parle aussi de la possible résurrection de Jésus. Possible car la foi de Pierre est encore bien fragile. Seule Madeleine semble ferme dans sa foi.
Le jour se lève, les femmes s’en vont au tombeau. Marie reste seule avec Jean. Tous deux prient le « Pater Noster », puis Marie envoie Jean vers Pierre pour être l’apôtre du frère égaré. (Page 13)
Marie s’est remise à prier. Elle est toujours anxieuse mais son espérance se fait plus forte. Absorbée dans la prière instante qu’elle adresse au Père, elle ne remarque pas la secousse d’un bref mais violent tremblement de terre…
La Résurrection (Chapitre 3)
« Dans le jardin, tout est silence et scintillement de rosée… Un filet de rose trace une ligne sur la soie turquoise du ciel oriental. Les gardes ennuyés, transis de froid, pris par le sommeil… veillent sur le Tombeau dont la porte de pierre a été renforcée… (Il semblerait plutôt qu’elle soit scellée avec de la chaux.) Dans le ciel qui maintenant, à l’orient, a une étendue toute rosée qui s’agrandit de plus en plus dans le ciel serein… se présente, venant de profondeurs inconnues, un météore resplendissant qui descend, boulet de feu d’une splendeur insoutenable… Il descend à toute vitesse vers la terre, en répandant une lumière si intense, si fantasmagorique, si effrayante dans sa beauté, que la lumière de l’aurore disparaît éclipsée par cette blancheur incandescente.
Les gardes lèvent la tête, étonnés, parce qu’avec la lumière arrive un grondement puissant, harmonieux, solennel, qui remplit toute la création… Le météore s’abat contre l’inutile fermeture du Tombeau, l’arrache, la jette par terre, foudroie de terreur et de bruit les gardes mis comme geôliers du Maître de l’Univers, en produisant, avec son retour sur la terre, un nouveau tremblement de terre… Il entre dans le sombre tombeau qu’éclaire sa lumière indescriptible, et pendant qu’il reste suspendu dans l’air immobile, l’Esprit se réinfuse dans le Corps sans mouvement sous les bandes funèbres… Tout cela en une fraction de minute… Rien d’autre pendant quelques minutes… »
Le voilà soudain Jésus, splendide. Il fait son premier pas. Les rayons qui jaillissent de ses plaies l’auréolent de lames de lumière… Il sort de la grotte funèbre, et revient fouler la terre, laquelle resplendit dans les corolles des pommiers qui s’ouvrent par prodige au Soleil Éternel avançant sous eux. Terrifiés, les gardes s’évanouissent. Jésus bénit la terre et disparaît… (Pages 18 à 21)
Jésus apparaît à sa Mère (Chapitre 4)
Marie prie toujours. Soudain la porte close s’ouvre et Jésus entre. Marie qui a levé la tête voit son Fils rayonnant. Elle dit dans un sanglot: « Seigneur, mon Dieu. » et reste ravie dans sa contemplation. Jésus l’appelle: « Maman! » et s’approche de sa mère qui n’ose pas Le toucher. Alors Marie comprend que c’est son Fils réellement ressuscité qui est là, que c’est son Jésus qui l’aime encore en Fils. Avec un cri elle se jette dans ses bras, baise ses mains, ses pieds.
Maintenant Jésus parle: « Tout est fini, Maman. Maintenant tu ne dois plus pleurer pour ton Fils. L’épreuve est accomplie. La Rédemption est arrivée. Maman, merci de M’avoir conçu, élevé, aidé dans la vie et dans la mort… Maintenant Je vais trouver le Père… Ensuite Je viendrai confirmer dans la foi ceux qui ne crois pas encore… Beaucoup sera continuellement ajouté à la Rédemption car il sera continuellement créé beaucoup de péchés. J’appellerai tous mes serviteurs à cette participation rédemptrice… Maintenant Je m’en vais, Maman. Je vais rendre heureuse l’autre Marie (Madeleine) puis Je monte vers le Père. C’est de là que Je viendrai à ceux qui ne croient pas. » (Page 24)
Remarque: Il y a un certain nombre de différences sensibles entre les deux textes: celui d’A.C. Émmerick et celui de Maria Valtorta. En fait il semblerait plutôt que l’un complète l’autre, les évènements rapportés dans les diverses visions ne s’excluant pas.
Les pieuses femmes au Tombeau (Chapitre 5)
Les saintes femmes cheminent vers le tombeau tout en discutant entre elles sur l’itinéraire le plus sûr à prendre. Finalement on décide que Madeleine ira d’abord rapidement seule au Tombeau. Elle sera rejointe ensuite par les autres qui vont s’arrêter chez Jeanne de Chouza. Survient le tremblement de terre. Et l’apparition à Marie-Madeleine. Puis les autres femmes ont, au tombeau, la vision des anges du Seigneur. Enfin c’est la scène où Pierre et Jean découvrent le tombeau vide… et rentrent au Cénacle.
Les femmes arrivent excitées. Madeleine crie: « Il est ressuscité! » Les autres femmes racontent la vision des anges et ce qu’ils leur ont dit. Comme Pierre secoue la tête, elles insistent: « Oui. Ils ont dit: « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts… (etc) »
Mais Pierre, toujours sceptique, ne croit rien: « Trop de choses ces jours-ci! Vous en êtes restées troublées. » La Madeleine dit alors comment elle L’a vu, son Maître, et ce qui s’est passé pour elle près du tombeau. Pierre et Jean sont toujours hésitants: « Imaginations de femmes! »