21 Chapitre 10 : La Passion de Jésus selon Maria Valtorta

La Passion de Jésus selon Maria Valtorta

 

Après la mort de Jésus

Fin du chapitre 29 (pages 299 et suivantes) et chapitre 30

Joseph et Nicodème vont demander à Pilate le corps de Jésus et rencontrent Gamaliel (Pages 299 à 302)

Joseph et Nicodème sont presque arrivés en bas du Calvaire quand ils rencontrent Gamaliel qui monte en courant, haletant, avec ses vêtements souillés, vraiment hors de lui: « Gamaliel! Toi! » s’écrient Joseph et Nicodème. Et Gamaliel raconte: « J’étais dans le temple! Le signe! Le temple tout ouvert! Le rideau pourpre et jacinthe pend déchiré! Le Saint des Saints est découvert! Anathème sur nous! »

Les deux le regardent s’éloigner et se souviennent de la promesse faite par Jésus à Gamaliel: « Ces pierres frémiront à mes dernières paroles! » Arrivé au Calvaire Gamaliel se jette au pied de la Croix en gémissant: « Le signe! Le signe! Dis-moi que Tu me pardonnes! » Son désespoir est grand quand il comprend que Jésus est mort. Il pleure et dit: « C’était Toi! C’était Toi! Nous ne pouvons plus être pardonnés. Nous avons demandé ton sang sur nous… Mais Tu étais la miséricorde!… Ton sang sur nous, par pitié. Asperge-nous avec lui! Car lui seul peut nous obtenir le pardon… »

Et voici la phrase qui peut expliquer bien des erreurs, non seulement celles du Peuple juif, mais également les nôtres quand nous refusons de voir les signes des temps: « Et puis, doucement, Gamaliel reconnaît sa secrète torture: « J’ai le signe demandé… Mais des siècles et des siècles de cécité spirituelle restent sur ma vue intérieure, et, contre ma volonté de maintenant, se dresse la voix de mon orgueilleuse pensée d’hier… Pitié pour moi!… Je suis le vieux juif fidèle à ce qu’il croyait justice et qui était erreur… »

Mort des larrons

La ville est en proie à la terreur. Des gens se battent la poitrine. Certains voient des morts ressuscités et beaucoup de tombeaux se sont ouverts par suite de la secousse tellurique… Nicodème et Joseph reviennent avec la permission de Pilate. On brise les jambes des deux larrons… Les soldats s’en vont, leur besogne terminée.

La descente de Croix (Pages 302 à 304)

Marie se place au pied de la Croix pour recevoir Jésus sur ses genoux. On décloue d’abord la paume gauche, puis les pieds. Le bras droit est plus difficile à déclouer et Jean peine beaucoup à soutenir le corps pendant que Joseph et Nicodème s’activent. Le corps de Jésus est déposé sur les genoux de sa Mère qui retire doucement la couronne d’épines. Elle nettoie ensuite très tendrement le corps de Jésus avec ses larmes et ses baisers.

Mais il faut faire vite car le soir approche et c’est la Parascève. Le corps de Jésus est enveloppé dans un drap et posé sur des manteaux qui font office de brancard. Les clous, les tenailles, la couronne, le roseau, l’éponge sont soigneusement ramassés. Le petit groupe descend jusqu’au tombeau de Joseph d’Arimathie.

Le corps de Jésus est embaumé (Page 315)

Dans l’antichambre de la chambre sépulcrale il y a une table de pierre sur laquelle on dépose le corps de Jésus. Joseph et Nicodème préparent les onguents et procèdent à l’embaumement. Pendant ce temps on assiste à ce que l’on peut vraiment qualifier de « l’agonie de Marie » qui fera, plus loin l’objet d’une étude à part.

Maintenant Joseph et Nicodème enduisent d’onguents tout le corps, lui lient le menton avec une bande, pour maintenir la bouche fermée, et replient le linceul sur Jésus. « Jésus est désormais annulé. Même sa forme est confondue sous les linges. Marie pleure plus fort. »

Le retour au Cénacle (Chapitre 31)

« Joseph d’Arimathie éteint une des torches, donne un dernier coup d’oeil et se dirige vers l’entrée du sépulcre en tenant allumée et haute la torche qui reste. » Tous sortent dans le jardin silencieux, faiblement éclairé par la clarté qui, revenue après la tragédie du Golgotha, commence à s’affaiblir à cause de la nuit qui descend. Dans le verger de Joseph, les pommiers sont curieusement retardés: encore sans feuillage et sans fleur, alors qu’ailleurs ils sont couverts de fleurs épanouies et déjà fécondées. La lourde pierre du tombeau est roulée dans son logement… Marie paraît totalement désespérée tant ses tourments de la journée lui reviennent… Mais les gardes arrivent: il faut partir. (Pages 315 à 326)

La nuit du Vendredi Saint (Chapitre 32)

Marie est entourée par Jean et les femmes en pleurs. Marie contemple la coupe et le pain entamé qui ont servi pour l’Eucharistie, objets que Jean vient d’apporter. Pour la première fois Jean appelle Marie: « Maman! » (Page 327) On rappelle les miracles de Jésus et particulièrement la résurrection de Lazare, du fils de veuve de Naïm, de la fille de Jaïre. Puis on laisse Marie seule (Page 329) tandis que Jean et les femmes vont aux nouvelles, des nouvelles redoutables. Car après les terribles évènements: l’éclipse, le tremblement de terre, l’apparition de quelques morts, les imaginations vont bon train. On craint pour les maris et les enfants absents, pour les amis, pour Lazare, on dit n’importe quoi… Marie-Madeleine seule ne pleure pas et n’a pas peur. Quant à Marie que l’on est allée voir discrètement, elle prie… (Page 331)

Soudain un coup brusque à la porte fait sursauter tout le monde: c’est Nique qui arrive avec le voile qui a servi à essuyer la face de Jésus. (Page 340)

« …A la maison j’ai pleuré… pendant des heures… Puis est venu le tremblement de terre et je me suis évanouie… Revenue à moi, j’ai voulu baiser ce voile et j’ai vu… Oh!… il y a dessus le visage du Rédempteur!… »

Nique tient à ce que ce soit Marie qui voie la première l’image de son Fils. Jean frappe à la porte de la chambre de Marie:

« … Dehors il y a Nique… Elle est venue de nuit… Elle t’a apporté un souvenir… un cadeau… Elle espère te réconforter avec cela.
-Oh! un seul cadeau peut me réconforter: le sourire de son Visage!… »
-…Mère!, C’est Lui. C’est le sourire de son visage imprimé dans le voile avec lequel Nique l’a essuyé au Calvaire.

… Nique ouvre le coffre, en tire le voile, le déplie. Et le Visage de Jésus, le Visage vivant de Jésus, le Visage douloureux et pourtant souriant de Jésus, regarde la mère et lui sourit. »

Nique s’en va tandis que Marie, en extase, contemple le visage de Jésus. Pendant ce temps les femmes se préoccupent des aromates dont elles auront besoin après le sabbat. Madeleine se propose d’y aller seule: « … Je n’ai pas peur. Je sais ce que c’est de courir dans les rues la nuit. Je l’ai fait mille fois pour pécher… et je devrais craindre, maintenant que je vais pour servir le Fils de Dieu? »

Il se passe du temps et Madeleine revient chargée de sacs pleins de vases précieux. Elle donne enfin des nouvelles rassurantes: dans la ville tout est calme. Rassurées les femmes sortent dans la cour pour préparer les aromates et les onguents. Jean retourne chez Marie toujours en contemplation:

-« Regarde-Le, Jean, comme Il est beau même dans sa douleur!
-… Beau, oui, Mère. Et Il te sourit… Ne pleure plus… Déjà plusieurs heures sont passées. Autant de moins pour attendre son retour…

Et pourtant Jean pleure… Il sort, aveuglé par les larmes… Madeleine dit à l’apôtre:

-Il ne faut pas faire voir qu’on pleure… Et on doit faire…
-Et on doit croire. » achève Jean.
-Oui, croire. Si on ne pouvait pas croire, ce serait le désespoir. Moi, je crois. Et toi?
-Moi aussi…
-Tu le dis mal. Tu n’aimes pas encore suffisamment. Si tu aimais avec tout toi-même, tu ne pourrais pas ne pas croire. L’Amour est lumière et voix. Même en face des ténèbres de la négation et le silence de la mort, il dit: « Je crois. »

… La nuit du Vendredi Saint est finie.

Remarques :

Les scènes très brièvement rapportées ici mettent en évidence plusieurs chose:

-La présence des femmes, toujours courageuses, et qui, après la journée terrible qu’elles ont vécue avec Marie, sont encore restées avec elle pour l’assister pendant la nuit.
-La délicatesse de Jean, l’apôtre fidèle,
-La force et la foi de Marie-Madeleine.

Il est intéressant de noter aussi la profession de foi de Madeleine et de Jean, les seuls à croire en la Résurrection de Jésus. On comprend mieux, d’une part que Jésus soit apparu d’abord à Marie-Madeleine -après Marie, bien sûr- et l’attitude de Jean au tombeau, devant le sépulcre vide: « Il vit et il crut. »

Dans la journée du Samedi Saint (Chapitre 34)

La journée du Samedi va se passer lentement. Quelques amis viennent et donnent des nouvelles de la ville. On apprend que la plupart des apôtres ont été recueillis par Lazare. Marie désire voir la salle du Cénacle où tout est resté, suivant l’ordre donné par Jésus, comme à la fin de la Cène. Marie est vraiment épuisée, et cependant elle a encore la force de consoler les visiteurs, même Longin qui vient apporter la lance qui a transpercé le coeur de Jésus et que Marie fait entrer bien que certains le considèrent encore comme un païen. Marie lui dit:

« Je suis la mère de tous, homme, comme Lui est le Rédempteur de tous. »

Plus tard Jean revient et donne la nouvelle de l’effroyable mort de Judas, déjà décomposé comme s’il était mort depuis des semaines. Mais personne ne sait ce que Pierre est devenu…

Marie a fortifié tout le monde. Elle a essayé de rendre la foi à tous les amis de son Fils. Plus tard, restée seule devant le Visage de Jésus, elle dit: « Je dois croire. Je dois croire. Pour tous. »

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LA PASSION DE JESUS© par campionpierre. Tous droits réservés.

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