4 Chapitre 4 : Chez Pilate et Hérode

Chez Pilate et Hérode

Jésus est conduit à Pilate. Premier passage chez Pilate (Chapitres XV à XVIII)


« On conduisit le Sauveur à Pilate à travers la partie la plus fréquentée de la ville, laquelle fourmillait, en ce moment, de Juifs venus… pour les fêtes de Pâques, et d’une multitude d’étrangers. »

Le cortège était constitué comme suit: Caïphe, Anne et les membres du conseil marchaient devant en habits de fête. On portait derrière eux des rouleaux d’écritures. Suivaient un grand nombre de scribes et de juifs parmi lesquels les faux témoins, et les pharisiens. A petite distance on amenait Jésus, couvert de sa seule robe de dessous souillée d’immondices. Il était entouré de soldats et des archers qui Le conduisaient avec des cordes. Les mauvais traitements continuaient sans relâche.

La populace affluait de partout. Elle avait été convoquée pour parodier, en quelque sorte son entrée royale du jour des Rameaux.

Sur ce chemin Marie rencontra Jésus « et constata l’horrible réalité. » Il y avait pire encore: les prêtres de Dieu étaient devenus les prêtres de Satan et même les pauvres gens d’Ophel étaient ébranlés dans leurs convictions. Les meilleurs se retirèrent en doutant et les pires se joignirent au cortège.

Anne-Catherine décrit avec force détails le palais de Pilate. Il était six heures du matin et Pilate manifesta sa mauvaise humeur et son mépris pour les chefs des juifs, lesquels dirent qu’ils ne pouvaient pas entrer dans le tribunal pour ne pas se souiller. « Alors un homme de grande taille s’écria, au milieu du peuple qui se pressait dans le forum: « Non, vous ne devez pas entrer dans ce tribunal, car il est sanctifié par le sang innocent; Lui seul peut y entrer, Lui seul parmi les juifs est pur comme les innocents qui ont été massacrés là. » Après avoir ainsi parlé avec beaucoup d’énergie, il se perdit dans la foule. Il s’appelait Sadoch. C’était un homme riche, cousin d’Obed, le mari de Séraphia, appelée depuis Véronique. »

Les princes des prêtres présentèrent trois chefs d’accusation contre Jésus, accusations que Pilate ne prit pas au sérieux. Toutefois Pilate, très superstitieux, fut troublé quand on accusa Jésus de s’être dit « le roi des juifs ». Ayant entendu dire que les juifs attendaient un libérateur, que « des rois étaient venus d’orient pour rendre hommage à un roi nouveau-né et qu’à cette occasion le vieil Hérode avait fait égorger de nombreux enfants », Pilate regarda Jésus et Lui dit: « Tu es donc le roi des juifs? » On connaît la suite…


Le tumulte fut grand quand Pilate déclara aux juifs « qu’il ne trouvait aucun crime en cet homme. » Apprenant que Jésus venait de Galilée, Pilate « fut bien aise de se dérober à l’obligation de juger Jésus, car cette affaire lui était désagréable. » Toute la colère des ennemis de Jésus retomba sur ce dernier.

Pilate et Claudia (Chapitre XIX)


Pendant qu’on conduisait Jésus à Hérode, Pilate alla vers sa femme qui l’avait fait appeler. Troublée et très émue, elle supplia Pilate de ne point faire de mal à Jésus et elle lui raconta ses visions de la nuit qui concernaient « les principaux moments de la vie de Jésus: l’Annonciation, la Nativité, l’Adoration des bergers et des mages; la prophétie de Siméon, la fuite en Égypte, la tentation au désert, et de nombreux épisodes de sa vie publique. »

Quand elle vit le Seigneur, objet des miracles qui lui avaient été montrés, ainsi maltraité par ses ennemis son coeur fut bouleversé. Pilate, étonné et troublé par les propos de sa femme qu’il rapprochait de ce qu’il connaissait déjà, lui promit de ne pas condamner Jésus.


Mais Pilate, homme corrompu, indécis et orgueilleux, était très embarrassé. « La plus grande confusion régnait dans ses pensées. Il voulait être juste, mais il ne le pouvait pas, car il avait demandé: « Qu’est-ce que la vérité? » et il n’avait pas attendu la réponse. »

Jésus devant Hérode (Chapitre XX)


Nous ne reviendrons pas sur ce que l’Évangile rapporte si bien. Toutefois il est bon de faire quelques remarques sur l’attitude inattendue d’Hérode. « Quand il vit Jésus si défait, si meurtri, avec sa chevelure en désordre, son visage sanglant, son vêtement souillé, ce prince voluptueux et mou ressentit une pitié mêlée de dégoût… il détourna son regard avec répugnance et dit aux prêtres: « Emmenez-Le, nettoyez-Le; comment pouvez-vous mettre en ma présence un homme si sale et si meurtri? »

La toilette de Jésus fut plutôt brutale… Hérode reprocha aux prêtres leur cruauté, et quand Jésus fut ramené devant lui, il voulut d’abord feindre la bienveillance et chercha à flatter Jésus dont il n’obtint aucune réponse. Il fut expliqué à la voyante la cause du silence de Jésus: « Jésus ne parla pas à Hérode parce qu’il se trouvait excommunié en raison de son mariage adultère avec Hérodiade et du meurtre de Jean-Baptiste. » Cependant malgré les accusations réitérées des prêtres, il ne voulait pas condamner Jésus, dont il avait secrètement peur, pour ne pas aller contre Pilate en présence des princes des Prêtres.

Voyant qu’Hérode ne voulait pas entrer dans leurs vues, les ennemis de Jésus firent distribuer de l’argent à la multitude pour la porter à demander la mort de Jésus, et répandirent de nombreux bruits mensongers. Pendant ce temps, Jésus livré à la soldatesque, fut vêtu d’un sac blanc et d’un lambeau d’étoffe rouge. Puis vinrent les scènes de dérision accompagnées de coups de bâton; La douleur arrachait parfois des gémissements à Jésus qui tomba trois fois. Il fut révélé à Anne-Catherine que sans une assistance d’en haut, les coups auraient été mortels.

Jésus est ramené d’Hérode à Pilate (Chapitre XXI)

Honteux de n’avoir pu faire condamner Jésus, ses ennemis redoublèrent de fureur. Le retour chez Pilate fut atroce. « Jésus demandait à Dieu de ne pas mourir des nouvelles souffrances qu’Il subissait afin d’accomplir sa Passion et notre Rédemption. » Il était huit heures un quart quand le cortège arriva au palais de Pilate. Les pharisiens continuaient à exciter la foule. Pilate constata « qu’Hérode n’avait pas trouvé cet homme criminel. Je vais donc Le faire fouetter et Le renvoyer. » C’est ici que se situe l’épisode de Barabbas…

Pendant ce temps Claudia intervint de nouveau pour rappeler à Pilate la promesse qu’il lui avait faite.

La flagellation de Jésus (Chapitre XXII)

L’être humain est parfois bien étrange: Pilate ne trouve aucun crime en Jésus. C’est pourquoi il va le faire flageller avant de le libérer!

La flagellation de Jésus rapportée par Anne-Catherine est quasiment insoutenable par sa cruauté; on se contentera ici de quelques faits mettant en évidence une partie seulement de cette cruauté. Il faut déjà savoir que les bourreaux, au nombre de six étaient des malfaiteurs des frontières de l’Égypte condamnés pour leurs crimes. « Les plus méchants et les plus ignobles remplissaient les fonctions d’exécuteurs (des flagellations) dans le prétoire. »

Ils frappèrent le Seigneur et L’attachèrent brutalement à la colonne munie d’anneaux et de crochets. « Ils Lui arrachèrent le manteau dérisoire d’Hérode… Tremblant et frissonnant, se soutenant à peine, Jésus se hâta d’ôter Lui-même ses habits avec ses mains enflées et sanglantes. Pendant qu’ils Le frappaient, Jésus priait… Il se tourna vers la colonne pour cacher sa nudité car il Lui avait fallu retirer jusqu’au linge qui ceignait ses reins. Puis le Saint des Saints, dans sa nudité humaine, fut étendu avec violence sur la colonne. »

La flagellation commença: elle dura près de trois-quarts d’heure. Jésus se tordait de douleur « comme un ver sous les coups de ces misérables. » De temps en temps on entendait les cris du peuple et des pharisiens: « Faites-Le mourir! Crucifiez-Le! »

« Il avait fait froid cette nuit; depuis le matin le ciel était resté couvert. Par intervalles, il tombait un peu de grêle au grand étonnement du peuple. Puis le ciel s’éclaircit et le soleil brilla. »

« Les coups déchirèrent tout le corps de Jésus; son sang jaillit à quelque distance… Jésus gémissait, priait et tremblait. Enfin, de nouveaux bourreaux frappèrent avec des lanières au bout desquelles étaient des crochets qui enlevaient des morceaux de chair à chaque coup… Puis Jésus fut délié et attaché de nouveau, le dos tourné à la colonne. » Et l’on recommença. Soudain un étranger se précipita vers la colonne avec un couteau en criant: « Arrêtez! Ne frappez pas cet innocent jusqu’à le faire mourir! » et il coupa les cordes qui retenaient Jésus et s’enfuit. Les bourreaux, surpris, s’arrêtèrent. Jésus tomba presque sans connaissance au pied de la colonne, sur la terre toute baignée de son sang. « Pendant qu’Il était étendu au pied de la colonne, je vis, dit la voyante, un ange Lui présenter quelque chose de lumineux qui Lui rendit des forces. »

Puis Jésus fut de nouveau conduit jusqu’à Pilate.

 

Le couronnement d’épines (Chapitre XXVI)

Pendant la flagellation Pilate s’adressa plusieurs fois au peuple excité qui cria: « Il faut qu’Il meure, quand nous devrions tous mourir aussi! » ou encore: « Qu’on Le tue! qu’on Le tue! »

« Le couronnement d’épines eut lieu dans la cour intérieure du corps de garde… Sur la base d’une colonne, les bourreaux de Jésus placèrent un escabeau très bas qu’ils couvrirent, par méchanceté, de cailloux pointus et de tessons de pots. Ils arrachèrent les vêtements de Jésus de dessus son corps couvert de plaies, et Lui mirent un vieux manteau rouge de soldat qui ne Lui allait pas aux genoux… Ils traînèrent Jésus au siège qu’ils avaient préparé et L’y firent asseoir brutalement. C’est alors qu’ils Lui mirent la couronne d’épines, haute de deux largeurs de main. »

Les trois branches d’épines, artistement entrelacées, appartenaient à trois arbustes différents. La couronne fut placée sur la tête de Jésus comme un bandeau et fortement liée par derrière. Les bourreaux mirent ensuite un épais roseau dans la main de Jésus, puis Lui prirent ce roseau des mains et avec, frappèrent sur la couronne d’épines si violemment que les yeux de Jésus furent inondés de sang. Puis ce furent des grimaces, des crachats, des insultes, des soufflets et des cris: « Salut! Rois des Juifs! »

Jésus souffrait horriblement de la soif, de la fièvre et de ses blessures. Il frissonnait. « Sa chair était déchirée jusqu’aux os et le sang qui coulait de sa tête rafraîchissait seul sa bouche brûlante. Jésus fut ainsi maltraité pendant environ une demi-heure, aux rires et aux cris de joie de la cohorte. »

Ecce homo (Chapitres XXVII et XXVIII)

« Jésus, recouvert du manteau rouge, la couronne d’épines sur la tête, le sceptre de roseau entre ses mains garrottées, fut reconduit chez Pilate. Le manteau était si court qu’il Lui fallait se plier en deux pour cacher sa nudité. »

Pilate, malgré sa cruauté, ne put s’empêcher de frémir d’horreur et de pitié; il s’appuya sur l’un de ses officiers et s’écria: « Si le diable des Juifs est aussi cruel qu’eux, il ne fait pas bon être en enfer auprès de lui. » Pilate dit ensuite aux princes des prêtres: « Je Le fais amener encore une fois devant vous, afin que vous sachiez que je ne Le trouve coupable d’aucun crime. » Tout le peuple rassemblé pouvait voir Jésus. Ce spectacle terrible fut d’abord accueilli par un silence horrifié « tandis que Pilate Le montrait du doigt et criait aux juifs: Voilà l’Homme! »

La suite est bien connue: dialogue entre Pilate et Jésus, les nouvelles démarches de Claudia, les nouvelles calomnies des Juifs, l’irrésolution de Pilate. Ce que l’on ignore par contre, c’est un autre dialogue entre Jésus et Pilate. « Le Sauveur parla à Pilate avec une sévérité effrayante. Il lui fit voir en quoi consistait sa Royauté et son Empire; Il lui montra ce qu’était la vérité. Il lui dévoila aussi tout ce que lui, Pilate, avait commis de crimes secrets, lui prédit le sort qui l’attendait: l’exil, la misère et une fin terrible. Puis Il lui annonça que Lui, le Fils de l’homme, viendrait un jour prononcer sur lui un juste jugement. »

« Pilate à moitié effrayé, à moitié irrité des paroles de Jésus… dit encore qu’il voulait délivrer Jésus. Alors on lui cria: Si tu Le délivres, tu n’es pas l’ami de César… » D’autres disaient qu’ils l’accuseraient devant l’empereur d’avoir troublé leur fête… Le cri: « Qu’Il soit crucifié » se faisait entendre de tous les côtés. Pilate vit que tous ses efforts auprès de ces furieux seraient inutiles… L’agitation du peuple était telle qu’une émeute était à craindre… Pilate se fit apporter de l’eau. »

La suite fait frémir. « Le cri unanime: « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants! » fut horriblement proféré par tout le peuple parmi lequel se trouvaient des gens de toutes les parties de la Palestine. »

Pendant ce temps, Jésus soumis aux pires degrés de la souffrance physique et morale continuait à prier pour ses ennemis qu’Il aimait toujours et à implorer leur conversion. La voyante précise que, grâce à ces prières du Sauveur et à celles de Marie, le nombre de ceux qui se convertirent après la mort de Jésus fut considérable.

 

Licence

LA PASSION DE JESUS© par campionpierre. Tous droits réservés.

Partagez ce livre