16 Chapitre 5 : Chez Pilate et Hérode
Chapitres 22 (à partir de la page 224) et 23 du tome 9 de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, de Maria Valtorta.
Premier passage devant Pilate
Les accusations des juifs pour faire condamner Jésus par Pilate sont bien connues. Pilate comprend vite la haine de ces gens: « Vous avez besoin de Rome! Oui! Pour vous débarrasser de Lui qui vous gêne. J’ai compris. » Pilate rit et va vers Jésus: « Es-Tu le Roi des juifs?… Je sais que Tu es loyal. Parle. Est-ce vrai que Tu aspires à régner? » Suit le dialogue sur la royauté de Jésus et sur la vérité:
-« Qu’est-ce que la vérité? Tu es philosophe? Cela ne sert pas devant la mort. Socrate est mort quand même.
-« Mais cela lui a servi devant la vie, à bien vivre et aussi à bien mourir, répond Jésus. Et à entrer dans la seconde vie sans avoir trahi les vertus civiques. » (page 225)
Pilate est émerveillé par les réponses de Jésus et déclare aux juifs qu’il ne trouve aucune faute en Jésus. Devant le tumulte grandissant, et apprenant que Jésus est galiléen, Pilate envoie Jésus chez Hérode.
Jésus devant Hérode
Nouveau chemin de croix pour Jésus sur qui on envoie pierres, immondices, etc… Jésus rencontre Judas et le regarde plein de pitié. Suivent les scènes d’absurdes dérisions auxquelles se livre Hérode qui fait amener un chien et un pauvre idiot pour que Jésus les guérisse. Mais Jésus se tait. Puis ce sont les scènes lascives de danseuses impudiques qui Le frôlent de leurs corps nus. Puis Jésus est traité comme un fou et, revêtu de la robe des fous, renvoyé chez Pilate. La foule hurlante grossit de plus en plus.
Deuxième passage devant Pilate (page 228)
Pilate qui ne trouve aucun crime en Jésus propose à la foule de lui donner Barabbas pour « qu’elle ne perde pas son amusement« , et de faire fustiger Jésus puis de Le libérer. Cela ne suffisant pas, Pilate propose alors la flagellation pour Jésus: « C’est atroce, savez-vous? On peut en mourir. Qu’a-t-il fait de mal? je ne trouve aucune faute en Lui et je Le délivrerai. » Mais les juifs exigent que Jésus soit crucifié. Pilate commande alors la flagellation à un centurion.
« -Combien de coups?
-Autant qu’il te semble… Le tout est d’en finir. Et je suis ennuyé. Va. »
La flagellation (pages 229 à 231)
« Dans cette cour… il y a une haute colonne. A environ trois mètres du sol elle a un bras de fer qui dépasse d’au moins un mètre et se termine en anneau. On y attache Jésus avec les mains jointes au-dessus de la tête, après l’avoir fait déshabiller. Il ne garde qu’un petit caleçon de lin et ses sandales. (Ici on remarque une légère différence avec les visions de Marie d’Agreda et d’Anne-Catherine Émmerick) Les mains, attachées aux poignets, sont élevées jusqu’à l’anneau, de façon que Lui, malgré sa haute taille, n’appuie au sol que la pointe des pieds… Et cette position doit être aussi une torture. »
Les deux bourreaux sont armés d’un fouet fait de sept lanières de cuir attachées à un manche et qui se terminent par un martelet de plomb. Ils frappent rythmiquement le corps de Jésus. « Ils frappent en particulier le thorax et l’abdomen, mais il ne manque pas de coups donnés aux jambes et aux bras et même à la tête, pour qu’il n’y eût pas un lambeau de la peau qui ne souffrît pas. Et pas une plainte… S’Il n’était soutenu par les cordes, Il tomberait… Seulement, après la grêle de coups qu’Il a reçus, sa tête pend sur sa poitrine, comme s’Il s’évanouissait.
-Ohé! Arrête-toi! Il doit être tué vivant, bougonne un soldat. » (page 229)
On délie Jésus qui s’abat sur le sol comme s’Il était mort. On Le fait revenir à Lui en renversant sur sa tête une cuvette d’eau. « Jésus ouvre les yeux, les tourne. Un regard voilé…
-Habille-Toi. Ce n’est pas décent de rester ainsi. Impudique!
Et ils rient tous, en cercle autour de Lui. »
Suit une scène insoutenable durant laquelle les soldats donnent des coups de pieds dans les vêtements de Jésus, les éparpillant chaque fois qu’Il va les saisir… Finalement Il peut se revêtir et essuyer son visage, puis Il s’accroupit, tremblant de fièvre… Les soldats qui s’ennuient inventent un nouveau jeu, et c’est le couronnement d’épines… « Enfin ils mettent un sale chiffon rouge sur les épaules de Jésus. Avant de mettre dans ses mains le roseau, ils Lui en donnent des coups sur la tête en s’inclinant et en saluant: « Salut, roi des juifs. » Et ils se tordent de rire. »
Jésus les laisse faire… Il se laisse frapper, railler, sans jamais parler. Mais Il les regarde…
Jésus est ramené chez Pilate
« Voilà l’homme. » dit Pilate… Jésus est seul face à la foule haineuse. Il cherche quelques regards amis, mais combien sont-ils? « Moins de vingt parmi les milliers d’ennemis… » Jésus est abandonné, et Il pleure. C’est maintenant la demande de mise à mort par crucifixion, la demande de libération de Barabbas, l’intervention de Claudia, la femme de Pilate, et la description de la perplexité de Pilate mise en évidence par le dialogue:
« D’où viens-tu? Qu’est-ce que Dieu?
-C’est le Tout.
-Et puis? Que veut dire le Tout? Qu’est le Tout pour celui qui meurt? Tu es fou… Dieu n’existe pas. Moi j’existe… Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de Te libérer ou de Te crucifier?
-Tu n’aurais sur Moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut. Aussi celui qui M’a mis entre tes mains est plus coupable que toi.
-Qui est-ce? Ton Dieu? J’ai peur…
Jésus se tait. Pilate est sur des charbons ardents. » Il craint le châtiment de Dieu et celui de Rome. Finalement il déclare: « Il n’est pas coupable. »
Mais face aux cris, aux menaces et à la haine des juifs, et submergé par la peur, Pilate se lave les mains et décide la mort de Jésus.