5 Chapitre 5 : La condamnation de Jesus
La condamnation de Jesus
Jésus est condamné à la mort de la croix (Chapitre XXIX)
Pilate était de plus en plus incertain. Il était, par ailleurs, furieux que cet homme qu’il avait fait fouetter et qui était devant lui dans un état pitoyable, cet homme qu’il pouvait faire crucifier, que cet homme osât lui prédire une fin misérable, et qui plus est, prétendre le citer devant son tribunal, au dernier jour. Indécis et terrifié par les menaces du Seigneur, il fit un nouvel effort pour Le sauver, mais la peur d’être dénoncé à César eut raison de sa lâcheté. Il se lava les mains en disant: « Je suis innocent du sang de ce juste, c’est à vous à en répondre » et il livra aux Juifs le sang de Jésus. » Pilate mit ses habits de cérémonie et se rendit au tribunal. « Jésus portant toujours son manteau rouge et sa couronne d’épines fut conduit au tribunal et placé entre deux malfaiteurs. » Pilate dit encore aux Juifs: « Voici votre roi! » La suite est racontée dans les Évangiles. Pilate prononça alors le jugement.
Anne-Catherine rapporte ici que les causes de la condamnation énoncées par Pilate correspondaient aux désirs des Juifs, mais que le texte écrit, qui fut transcrit plusieurs fois et envoyé dans différents lieux en différait considérablement: « Forcé par les princes des prêtres, le Sanhédrin et le peuple près de se soulever, qui demandaient la mort de Jésus de Nazareth, comme coupable d’avoir troublé la paix publique, blasphémé et violé leur Loi, je Le leur ai livré pour être crucifié, quoique leurs inculpations ne me parussent pas claires, afin de n’être pas accusé devant l’empereur d’avoir favorisé l’insurrection et mécontenté les Juifs par un déni de justice. »
Les Juifs continuèrent à émettre de multiples contestations, notamment au sujet de l’écriteau: « Roi des Juifs », mais Pilate n’en tint pas compte. Il faut indiquer aussi que, pour des raisons techniques, la croix dut être allongée pour qu’on puisse y placer l’écriteau. « Ces différentes circonstances concoururent à donner à la croix la forme d’un Y… Pendant que Pilate prononçait son jugement inique, Claudia, sa femme, lui renvoyait son gage et renonçait à lui… Le soir de ce jour elle quitta secrètement le palais pour se réfugier chez des amis de Jésus. Claudia Procla se fit chrétienne, suivit saint Paul et devint son amie particulière. »
Jésus fut livré aux archers. On apporta ses habits qui avaient été ôtés chez Caïphe: ils avaient dû être lavés car ils étaient propres. Jésus fut donc de nouveau dénudé; on Lui délia les mains pour pouvoir L’habiller. En arrachant de son corps le manteau de laine rouge, beaucoup de ses plaies se rouvrirent. « Jésus mit Lui-même, en tremblant, son vêtement de dessous. Ses bourreaux Lui jetèrent son scapulaire sur les épaules. Comme la couronne d’épines était trop large et empêchait qu’on pût passer la robe brune sans couture… on la Lui arracha de la tête, et toutes ses blessures saignèrent de nouveau… Ils Lui mirent encore son vêtement de laine blanche, sa large ceinture, et enfin son manteau. Puis ils Lui attachèrent de nouveau, au milieu du corps, le cercle à pointes de fer auquel étaient liées les cordes avec lesquelles ils Le traînaient. »
Munis d’une copie du jugement, les princes des prêtres se hâtèrent vers le Temple, craignant d’y arriver trop tard pour préparer la Pâque. Pilate s’en revint dans son palais, entouré de ses officiers et de ses gardes, et précédé d’une trompette. Le jugement inique avait été rendu vers dix heures du matin.