28 Chapitre 5 : Le portement de Croix

La Passion de Jésus selon Marie d’Agreda

 

Le portement de Croix

Pilate prononça la sentence par laquelle il condamnait Jésus de Nazareth à mourir de la mort de la croix. On remit à Jésus ses propres habits, y compris la tunique sans couture, et les soldats chargèrent, « sur les épaules délicates et meurtries de Jésus la lourde croix sur laquelle Il devait être crucifié… et afin qu’Il pût la tenir et la porter, ils Lui délièrent les mains, sans délier pourtant le corps. » (1360)

Saint Jean fut le seul des apôtres qui se trouvât présent à ce spectacle, car, en se tenant auprès de la bienheureuse Vierge Marie, il fut témoin de tout ce qui se passa quoiqu’ils restassent un peu à l’écart de la multitude. » (1356)

Sur le chemin du Calvaire

« Les soldats, abjurant tout sentiment de pitié naturelle, menaient notre Sauveur avec une cruauté incroyable. Les uns Le tiraient avec les cordes par devant pour hâter sa marche, les autres par derrière pour augmenter ses peines. Les pierres qu’Il rencontrait en tombant Le blessèrent surtout aux genoux… le poids de la croix Lui causa en outre, un grand ulcère à l’épaule… et par les secousses qu’on lui imprimait, tantôt la croix heurtait contre sa tête, et tantôt sa tête contre la croix, et alors les épines de la couronne s’enfonçaient davantage dans les parties les plus vives de la chair… Ils aggravaient les douleurs de leur victime par des blasphèmes exécrables et en couvrant sa face divine de leurs immondes crachats et de poussière. Ils Lui en jetaient avec un tel acharnement qu’ils Lui en remplissaient les yeux. » (1367)

Bientôt Marie, Jean, Madeleine et les autres femmes rencontrèrent Jésus. Le Fils et la mère se regardèrent avec une immense douleur, mais ils ne se parlèrent pas. (1368)

Ce fut enfin la rencontre avec d’autres femmes de Jérusalem qui pleuraient et s’affligeaient de voir Jésus si maltraité. Jésus eut encore le courage de les consoler, mais bientôt ses forces L’abandonnant il fallut faire appel à Simon de Cyrène. (1370 et 1371)

Instructions de Marie

« Il y a beaucoup de gens qui disent qu’ils désirent suivre Jésus-Christ; mais le nombre de ceux qui se disposent véritablement à L’imiter est fort petit; car aussitôt que la croix des souffrances se fait sentir, on la rejette et on Lui tourne le dos… (1372) Autre illusion commune: celle des personnes qui s’imaginent suivre Jésus-Christ, leur divin Maître, sans souffrir et sans agir; elles se contentent de n’être pas fort hardies à commettre les péchés, et font consister toute la perfection en une espèce de prudence ou d’amour tiède qui leur permet de ne rien refuser à leur volonté, et de se dispenser de la pratique des vertus qui sont pénibles à la chair… (1373)

On peut noter que la tiédeur est condamnée par la Sainte Vierge, sans appel.

« Pour vous, ma fille,… il faut que dans le cours de la vie passagère, vous trouviez votre gloire dans les persécutions, le mépris, les maladies, les outrages, la pauvreté, les humiliations, et dans tout ce qui est pénible et contraire à la chair mortelle…. Tenez pour règle générale que toutes les consolations humaines amènent des imperfections et des dangers. Vous ne devez recevoir que celles que le Très-Haut vous enverra par soi-même ou par ses saints anges. » (1374)

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