8 Chapitre 8 : Du crucifiement a la mort de Jesus

Exaltation de la Croix (Chapitres XXXIX à XLI)


Quand la croix, après avoir été soulevée et placée au-dessus du trou qui avait été creusé pour elle, s’enfonça de tout son poids avec une terrible secousse, Jésus poussa un cri de douleur: « Ses blessures s’élargirent, son sang coula abondamment et ses os disloqués s’entre-choquèrent… Quand la croix s’enfonça avec bruit dans le creux du rocher, il y eut un moment de silence solennel… Même les cris et les injures furent interrompus quelques moments par le silence et la stupeur. C’est alors qu’on entendit du côté du temple le bruit des trompettes qui annonçaient l’immolation de l’agneau pascal prophétique… »

« Le choc terrible de la croix qui s’enfonçait en terre ébranla violemment la tête couronnée d’épines de Jésus (car on n’avait pas oublié de la Lui remettre), et en fit jaillir une grande abondance de sang. »

La voyante fait ensuite un tableau dramatique de l’aspect de Jésus « si cruellement défiguré et dont le corps, sur la croix, avait quelque chose de noble: offert en sacrifice, brisé sous le poids des péchés du genre humain, le Fils de Dieu, l’Agneau Pascal mourant restait beau. »

Première parole de Jésus sur la Croix (Chapitre XLII)


Jésus dut subir encore quelques outrages de la part de ses bourreaux, des soldats romains et des pharisiens, et même d’un des deux larrons. Jésus, revenu de sa faiblesse (il était resté comme mort pendant sept minutes) priait toujours: « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Cette prière toucha beaucoup Dismas, le bon larron, qui, dit A.C. Émmerick, reconnut soudain, par une illumination intérieure, que Jésus et sa mère l’avaient sauvé dans son enfance.

La suite est intégralement racontée dans l’Évangile. Jésus lui dit d’abord: « Tu éprouveras ma miséricorde. » Ce n’est que plus tard qu’Il lui dit: « Tu seras aujourd’hui avec moi dans le Paradis. »

L’éclipse de soleil. Deuxième et troisième paroles de Jésus sur la Croix (Chapitre XLIII)


« Après midi il vint un épais brouillard rougeâtre devant le soleil. Vers la sixième heure (midi et demi) il y eut une éclipse miraculeuse de soleil… La lune… vint de l’Orient à grande vitesse se placer devant le soleil voilé par la brume… Du côté occidental du soleil, un corps obscur qui faisait l’effet d’une montagne, le couvrit tout entier…

Une terreur générale s’empara des hommes et des animaux… Ceux qui injuriaient Jésus baissèrent le ton… Les pharisiens essayaient encore de tout expliquer par des causes naturelles, mais… ils étaient, eux aussi, intérieurement saisis de terreur… Beaucoup de gens se jetèrent à genoux implorant leur pardon… et Jésus tourna les yeux vers eux… »

C’est alors qu’eut lieu le dialogue bien connu entre Jésus et le bon larron. (Deuxième parole de Jésus).

La mère de Jésus, priait intérieurement pour que Jésus la laissât mourir avec Lui. Mais « le Sauveur la regarda avec une ineffable tendresse, puis tourna les yeux vers Jean et dit à Marie: « Femme, voilà votre fils. Il sera votre fils plus que si vous l’aviez enfanté »… Puis il dit à Jean: « Voilà ta mère. »

Jésus s’adressant à Marie lui dit: « Femme » et non pas: « Ma mère », parce qu’elle « apparaît comme la Femme par excellence, qui doit écraser la tête du serpent. »

État de la ville et du Temple. Quatrième parole de Jésus sur la Croix (Chapitre XLIV)

Il était environ une heure et demi. Anne-Catherine Émmerick fut transportée dans la ville, pleine de trouble et d’inquiétude. Les rues étaient dans les ténèbres et le brouillard. Les animaux hurlaient. Pilate visita Hérode: les deux hommes regardaient le ciel, pleins d’inquiétude: « Ce n’est pas naturel, disaient-ils; on a certainement été trop loin contre Jésus. »

La foule qui avait crié le matin même: « Crucifie-Le! » criait maintenant: « À bas le juge inique! Que son sang retombe sur ses meurtriers. » La terreur et l’angoisse étaient au comble dans le Temple. On alluma toutes les lampes, mais le désordre augmentait toujours. Anne était frappé de terreur. Il n’y avait pas d’orage, et pourtant les grilles des fenêtres tremblaient. Quelques entrées de tombeaux s’effondraient comme si la terre eût tremblé.

Sur le Golgotha, le silence se fit à mesure que les ténèbres augmentaient. Les gens s’éloignaient…

« Le Sauveur était absorbé dans le sentiment de son profond délaissement … Il priait avec amour pour ses ennemis… en répétant des passages des psaumes qui trouvaient maintenant en Lui leur accomplissement… Jésus était seul, sans consolateur. Il souffrait tout ce que souffre un homme affligé, plein d’angoisses, délaissé de toute consolation divine et humaine quand la foi, l’espérance et la charité toutes seules, privées de toute lumière et de toute assistance sensible, se tiennent vides et dépouillées dans le désert de la tentation, et vivent d’elles-mêmes au sein d’une souffrance infinie. Ce fut alors que Jésus nous obtint la force de résister aux plus extrêmes terreurs du délaissement, quand tous les liens se brisent, quand tous nos rapports avec ce monde… vont cesser, et qu’en même temps les perspectives que cette vie nous ouvre sur une autre vie se dérobent à nos regards. Nous ne pouvons sortir victorieux de cette épreuve qu’en unissant notre délaissement aux mérites de son délaissement sur la Croix… Nous n’avons plus à descendre seuls et sans protection dans ce désert de la vie intérieure… Il n’y a plus pour les chrétiens, de solitude, d’abandon, de désespoir… car Jésus, qui est la lumière, la voie et la vérité, a descendu ce sombre chemin… et Il a planté sa croix dans ce désert pour en surmonter les terreurs…

Dans sa douleur, Jésus témoigna son délaissement par un cri, et permit ainsi à tous les affligés qui reconnaissent Dieu pour leur Père une plainte confiante et filiale. »

« Eli, Eli, lamma sabachtani! »

La suite est dans l’Évangile. « Parmi les assistants, beaucoup pleuraient… Peu après trois heures, la lumière revint un peu… La lune s’abaissa rapidement: on eût dit qu’elle tombait. »

Mort de Jésus. Cinquième, sixième et septième paroles (Chapitre XLV)

« Lorsque la clarté revint, on vit le corps du Sauveur livide… à cause du sang qu’Il avait perdu. Il dit encore: « Je suis comme le raisin qui a été pressé ici pour la première fois: Je dois rendre tout mon sang jusqu’à ce que l’eau vienne et que l’enveloppe devienne blanche; mais on ne fera plus de vin en ce lieu. » Jésus dit: « J’ai soif. » Comme ses amis Le regardaient tristement, Il dit: « Ne pouviez-vous Me donner une goutte d’eau? » faisant entendre que pendant les ténèbres on ne les en aurait pas empêché. Jean, tout troublé, Lui répondit: « Ô Seigneur, nous l’avons oublié. » Et Jésus dit encore quelques paroles dont le sens était: « Mes proches aussi devaient M’oublier et ne pas Me donner à boire, afin que tout fût accompli. »

Les soldats Lui firent boire du vinaigre…


Jésus dit enfin: « Tout est consommé! » et cria à haute voix: « Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains. » … La terre trembla « et le rocher se fendit, laissant une large ouverture entre la croix de Jésus et celle du mauvais larron…. Le coeur de ceux qui aimaient le Seigneur fut traversé par la douleur, comme par une épée… » Les soldats au pied de la Croix se convertirent.

Une grande épouvante s’empara de tous les assistants lorsque la terre trembla. Ce fut une terreur qui se fit sentir dans toute la nature, car c’est alors que le voile du Temple se déchira et que des morts sortirent de leurs tombeaux. Il était un peu plus de trois heures.

Tremblement de terre. Apparition des morts à Jérusalem (Chapitre XLVI)

« On avait à peine repris courage au retour de la lumière dans la ville et dans le temple, que les secousses qui agitaient le sol et le fracas des édifices qui s’écroulaient répandirent une terreur plus grande encore. Cette terreur fut portée au plus haut degré quand des gens qui fuyaient en pleurant rencontrèrent sur leur chemin des morts ressuscités qui les avertissaient et les menaçaient… » Il y eut bien une centaine de morts qui se manifestèrent. Ils rentrèrent ensuite dans leurs tombeaux vers quatre heures.

En ce qui concerne le voile du temple voici ce que raconte Anne-Catherine: « Les deux grandes colonnes situées à l’entrée du sanctuaire, et entre lesquelles était suspendu le magnifique rideau, s’écartèrent l’une de l’autre; le linteau qu’elles supportaient s’affaissa, le rideau se déchira avec bruit, dans toute sa longueur, et le sanctuaire fut ouvert à tous les regards. Ce rideau était rouge, bleu, blanc et jaune. »

A la même heure, dans d’autres parties de la Terre Sainte et dans des pays éloignés, il y eut des signes et des bouleversements de toutes sortes.

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LA PASSION DE JESUS© par campionpierre. Tous droits réservés.

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