La description du mal ne fait aucun doute pour la médecine moderne, les convulsions et l’écume sur les lèvres du malade révèlent une crise d’épilepsie, une maladie qualifiée à l’époque de Jésus comme celle d’une emprise maléfique d’un esprit sur le patient. Les médecins antiques considéraient, en effet, ce mal comme une atteinte de la « substance sacrée » même, là où logeait l’âme. Curieusement le père de l’enfant précise qu’il avait auparavant prié les disciples de Jésus d’expulser cet esprit, ce qu’ils n’arrivaient cependant pas à faire…
Une guérison du corps et de l’âme
Entendant les paroles du père, Jésus s’adressa alors durement à la foule – et peut-être également à ses disciples qui n’avaient pas eu la foi suffisante pour guérir l’épileptique : « Génération incroyante et dévoyée, combien de temps vais-je rester près de vous et vous supporter ? Fais avancer ici ton fils. » Nous savons combien Jésus n’a cessé d’inviter à la prière pour sortir de l’incrédulité et fortifier la foi, celle-là même qui peut déplacer des montagnes (Mc 11,23). Mais une fois de plus, Il doit, face à cette foi vacillante, faire la preuve que rien n’est impossible à Dieu, même guérir les maux les plus terribles.
Aussi Jésus se tourna-t-il immédiatement vers le jeune malade pour un combat avec l’esprit malfaisant, ce dernier cherchant alors à terrasser sa victime en redoublant ses maux par d’atroces convulsions. Mais Jésus menaça l’esprit impur qui quitta l’enfant, définitivement guéri et rendu à son père. C’est non seulement une guérison, mais également un exorcisme que le récit biblique nous décrit, signe une fois de plus que ces deux dimensions étaient étroitement liées à l’époque, au grand étonnement de la foule présente « devant la grandeur de Dieu » souligne la Bible.