136 Chapitre 16 : JESUS ET LES FEMMES DE JERUSALEM
Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
L’évangéliste Luc est le seul à signaler, dans la foule qui suit le cortège macabre, la présence de femmes. Jésus se tourne vers elles: « filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt sur vous et vos enfants… car voici venir des jours où l’on dira ‘heureuses les femmes stériles, et celles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri’ Alors on commencera à dire aux montagnes : « tombez sur nous, et aux collines, couvrez-nous ». Car, si l’on fait cela du bois vert, qu’adviendra-t-il du sec? »
Pour les exégètes, ces paroles prennent sens, si l’on pense à Luc qui écrit un peu après la destruction de Jérusalem par les romains en 70, après quatre années de siège effroyable. C’est beaucoup dire que Jésus ait prononcé ces paroles telles quelles. Luc, dans sa méditation a voulu rapprocher des évènements: la crucifixion du Christ et la chute de Jérusalem. Ce n’est pas pour lui un signe de punition, mais seulement souci de signifier qu’ils sont nombreux les hommes de tous les temps à subir des conditions d’existence, de souffrance et de mort indignes, imposées par d’autres humains.
Méditation
Ce n’est pas sur les souffrances du Christ que nous sommes invités à pleurer, mais sur nos péchés, nos ignorances et nos inattentions. Le Seigneur nous visite jour après jour, et nous le laissons passer sans le voir. Puissions-nous le reconnaître dans cet immigré que la société rejette, dans ce chômeur qui ne trouve pas de travail, dans cette vieille femme écrasée par la solitude, dans ce foyer qui se brise, dans cet homme étendu sur la chaussée…
Prière
Seigneur; aide-nous à entendre ton message, sans quoi nos pleurs, nos lamentations sur le malheur du monde ne serviront à rien. Que nos larmes lavent d’abord notre cœur et nous connaîtrons la joie de pardonner et d’être pardonnés. Nous serons libres de cette liberté-là, et personne ne nous la ravira.