Les mères palestiniennes avaient l’habitude de placer l’enfant dans un berceau en terre cuite (avec le tissu nécessaire), qui pouvait être soutenu sur un chevalet (sous la forme d’une lame) ou simplement placé au sol ou à un autre endroit. Actuellement, dans l’urne du berceau, cinq lattes de bois sont conservées, en position horizontale (l’une des lattes n’est pas authentique).
Certains ont émis l’hypothèse que les reliques du berceau auraient été envoyées par saint Sophrone de Jérusalem au pape Théodore Ier (642-649), en raison des menaces liées à l’invasion musulmane. C’est ensuite le pape Sixte V qui a fait placer les reliques de la crèche sous l’autel de la chapelle « Sixtine », construite à cet effet.
Pourquoi le Saint Berceau est-il aujourd’hui en la basilique Sainte-Marie-Majeure ?
Cette basilique peut être considérée comme la ‘cathédrale’ de la catéchèse mariale primitive et médiévale. Celui qui y pénètre est entouré d’empreintes mariales qui existent depuis l’époque paléochrétienne et depuis le début du deuxième millénaire. La construction et l’inauguration de la basilique Sainte-Marie-Majeure ont eu lieu à la suite du concile d’Éphèse (431), célébré sous le pontificat de Célestin Ier (422-432).
Elle est, après la basilique de Saint-Pierre et celle du Latran, la plus ancienne et somptueuse basilique romaine, d’où son nom de « Majeure ». Elle a eu plusieurs noms : Sainte-Marie aux Neiges, basilique de Libère, puis Sainte-Marie de la Crèche, en raison du somptueux reliquaire qu’elle possède encore et qui contient les restes de ce qui servit de premier berceau au Sauveur du monde, qui furent rapportés de Bethléem. Elle prend enfin le nom de Sainte-Marie-Majeure, comme un titre de gloire mérité par son ancienneté et sa splendeur indéniable.
En effet, en 1606 la reine d’Espagne Marguerite d’Autriche offre à Giuseppe Valadier un nouveau reliquaire en argent contenant une relique argentée. Mais ce dernier disparaît un peu avant 1800. Un nouveau reliquaire, en forme d’urne ovale en verre et argent partiellement doré (1762-1839), est alors commandé. Cette urne, qui est celle que l’on peut encore observer aujourd’hui, est admirablement décorée et comprend des bas-reliefs de la crèche, l’adoration des mages, la fuite en Égypte et le dernier repas. Sur le reliquaire trône l’enfant Jésus, en or, en train de bénir. Sur les côté deux chérubins, chacun avec un verre, gardent les reliques (que l’on suppose être du foin de la mangeoire et un fragment du voile de Marie).
La dévotion à ce Saint Berceau exprimée par certains traduit le désir d’imiter l’humilité de Jésus-Christ et d’exprimer son amour pour le Seigneur. Ce fut le cas, par exemple, pour saint Charles Borromée, saint Ignace de Loyola, sainte Brigitte ou encore sainte Catherine de Sienne.