61 Chapitre 6 :LA COIFFE DE CAHORS

LA COIFFE DE CAHORS :

À l’époque de Jésus, on recouvrait la tête des défunts d’une coiffe. Récupérée par ses apôtres après la Résurection, cette relique serait restée à Jérusalem pendant près de 800 ans avant d’être donnée à Charlemagne qui la remettra lui même à l’évêque de Cahors. Aujourd’hui, elle est conservée dans la chapelle Saint-Gausbert de Cahors.

 

 

 

Une relique insigne du Christ au Tombeau : la sainte Coiffe de la cathédrale Saint-Etienne de Cahors

Par Isabelle Rooryck, conservateur en chef honoraire du patrimoine.

 

Importance insigne de la Sainte-Coiffe de Cahors, chaînon manquant du « puzzle sacré » du saint Linceul de Turin

La Sainte-Coiffe (ou soudarion comme le suaire d’Oviedo, en grec & pathil en hébreu), est une relique infiniment précieuse.

Longtemps tenue au secret dans la chapelle Saint-Gausbert de la cathédrale Saint-Étienne, rarement ouverte au public, l’auguste Coiffure post mortem fait donc partie des othonia, ces linges rituels de l’ensevelissement dans la tradition hébraïque (l’historien Jan Wilson, spécialiste britannique du Linceul, confirme que la loi juive, inscrite dans le Mishnah, prévoit que le corps du défunt doit être apprêté dans le tachrichim, c’est-à-dire dans un ensemble complet de vêtements funéraires comprenant en particulier, une pièce de vêtement recouvrant la tête).

À cette époque, tandis que le linceul était maintenu avec des bandelettes transversales et que des parfums étaient répandus notamment sur les textures les plus proches du corps, les Juifs couvraient le chef du mort avec un linge conformé au volume de la tête et servant également de mentonnière – cette portion étant sans doute renforcée d’une mentonnière indépendante – grâce à une partie rubanée ou soutache permettant la liaison, celle-ci ayant pour fonction de tenir fermée la mâchoire que la mort et surtout pour le Christ, la torture, avaient laissée affaissée.

L’importance de ce couvre-chef mortuaire doit être reliée ontologiquement avec le linceul de Turin. En effet, celui-ci présente une zone blanche correspondant à l’arrière du crâne, aux joues, aux oreilles et au cou du Seigneur : c’est à cause de la présence de cette coiffure spécifique qui, elle, est bien ensanglantée sur ces parties, y compris la zone correspondant à la présence d’une couronne d’épines… ! Les taches de sang sont, dès lors, à rapprocher de celles du Suaire d’Oviedo.

La Coiffe ou soudarion johannique, de couleur bistre, sans doute écrue à l’origine, apparaît bien comme l’un des linges mortuaires utilisés pour l’ensevelissement de Jésus-Christ, possédant les caractéristiques des coiffes des premiers siècles (matière, forme, coupe, soutache la bordant et retenue par petit bouton, coutures).

 

 

Une Notice sur le Saint-Suaire de la tête de Notre Seigneur Jésus Christ vulgairement appelée la Sainte-Coiffe la décrit ainsi en 1899 : « Elle a la forme et les dimensions d’un serre-tête taillé pour s’adapter tout juste à la tête d’un homme, en laissant à découvert que le visage, depuis le milieu du front jusqu’au menton. Au toucher, la Sainte-Coiffe paraît ouatée ». Le dispositif est constituée de huit doubles de linges (comme huit coiffes superposées, bordées d’un ourlet), de textures différentes, appliqués l’une sur l’autre et cousues ensembles. « La première pièce à l’extérieur et la huitième à l’intérieur sont en crêpe-lis, et d’une telle finesse qu’on peut les comparer à une toile d’araignée. Les autres pièces sont d’un tissu moins fin ; mais la deuxième et la septième sont plus fines que la troisième et la sixième, et celles-ci plus que la quatrième et la cinquième qui sont au milieu »

Champollion le Jeune, l’égyptologue figeacois, confirma en examinant la relique, une forme antique et orientale, reconnaissant une matière en fin lin d’Égypte, le tissu indiquant les premiers siècles du christianisme, ainsi qu’une coutume funéraire de l’Antiquité.

L’image sur le tissu se serait formée au moment de l’ensevelissement du divin Supplicié. Les proches de Jésus, malgré la hâte des apprêts tandis que le Shabbat approchait, Lui auraient alors mis ce serre-tête servant à maintenir le menton et donc la bouche fermée. C’est à ce moment-là que la Coiffe aurait été marquée de traces de sang.

Une grande tache de sang est en effet visible à l’intérieur de la Coiffe et perce à l’extérieur au niveau du bas de la joue droite, correspondant à l’arrachement de la barbe visible sur le Linceul de Turin. Une blessure est également visible au niveau de l’arcade sourcilière gauche en correspondance possible avec la blessure sur le Linceul. Plusieurs autres empreintes de sang plus petites représenteraient les blessures infligées par une couronne d’épines. Sur l’image frontale du Linceul, une zone autour du visage se présente sans image corporelle et sans taches de sang. Pour le bas du visage, celte zone non maculée peut être liée à la présence d’une mentonnière qui aura épongé le cruor.

 

 

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LA VIE DE JESUS© par campionpierre. Tous droits réservés.

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