L’un des disciples de Jésus est appelé Simon le zélote (Luc 6,15), mais ce surnom visait plutôt à mettre l’accent sur le zèle qui animait Simon dans son désir ardent de conserver l’Alliance de Dieu.
Zélote
Terme grec qui le plus souvent a le sens de zélé (Actes 21.20 ; Actes 22.3 ; Galates 1.14 ; Tite 2.14 ; 1 Pierre 1.13), et que Luc emploie dans un sens particulier pour traduire l’araméen Cananaïos ou Cananitès (Marc 3.18 ; Matthieu 10.4), nom d’un parti politique que nous appellerions aujourd’hui « les extrémistes » (voir Cananéen).
Il ressort des divers renseignements de Flavius Josèphe sur les Zélotes, que la fondation de ce parti doit être attribuée à Judas de Gamala, agissant de concert avec un pharisien du nom de Sadduk, sous le gouvernement du procurateur Coponius (7 après J-C), mais que c’est vers 64-65, surtout sous Gessius Florus, qu’ils ont joué un rôle de premier plan par leur folle révolte contre Rome (voir Palestine au siècle de J-C, paragraphe 8 et 9).
Quelques auteurs (Lagrange, Jackson et Lake) entendent le mot au sens de « zélé », y voyant un trait de caractère et non l’indication d’un parti. Mais il est difficile d’admettre que, dans les listes des Douze, il n’y en ait eu qu’un à louer pour son zèle envers la loi et les bonnes œuvres ; de plus, le titre araméen conservé par Marc et Matthieu, Cananéen, était le nom historique du parti et n’avait plus la valeur morale de l’hébreu qânâ (voir Jalousie).
On a remarqué que deux apôtres seulement, en dehors du traître, sont l’objet d’une épithète : Matthieu « le péager » et Simon « le Cananéen », au point de vue politique un fonctionnaire et un réfractaire, deux représentants typiques, l’un du libéralisme juif et l’autre du parti des exaltés.