62 Chapitre 7 : LA SAINTE LANCE

LA SAINTE LANCE :

Précieuse pour avoir percé le flanc du Christ lors de sa crucifixion, la sainte Lance a été revendiquée un peu partout en Europe. D’Antioche à Rome, d’Arménie au Saint-Empire germanique. Au XIIIe, Louis IX a acheté un fragment pour l’entreposer dans la Sainte-Chapelle à Paris. Il a disparu à la Révolution. Depuis 1492, un autre fragment se trouve à Rome.

 

 

Description

La Lance est mentionnée dans l’évangile de Saint  Jean, chapitre 19, 33-35: « Puis ils s’approchèrent de Jésus. Le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes, mais un des soldats lui perça le côté de sa Lance et il en sortit du sang et de l’eau. »

On désigne la relique par les termes latins de « hasta »  et « lancea » au Moyen Age, mais aussi « Lancea Longini »,  la Lance de Longin, le soldat qui selon la tradition, perça le côté du Christ d’un coup de Lance.

Ce nom de Longin est mentionné pour la première fois dans l’évangile apocryphe de Nicodème (4ème siècle) et représenté dans l’enluminure des évangiles de Rabula (586).

 

La Sainte Lance dans la tradition chrétienne

Ce supplice étant fréquent de la part des autorités romaines durant l’Antiquité, les détails de l’exécution et l’ensevelissement de Jésus sont relatés par les seuls évangiles et ont, dès l’Âge apostolique, revêtu une riche signification théologique1.

La transfixion (transpercement par un coup de lance) n’est pas mentionnée dans les Évangiles synoptiques (MatthieuMarc et Luc)2, qui, pour leur part, insistent sur d’autres détails de l’événement de la crucifixion de Jésus-Christ. Seul l’Évangile selon Jean (19, 33-35) précise que : « S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. » (trad. Louis Segond). Indépendamment du fait matériel, l’évangéliste Jean y a perçu un caractère théologique, voyant dans le sang et l’« eau » le symbole du vin (mêlé d’eau) du sacrifice eucharistique, et en même temps un caractère prophétique, l’auteur, ainsi que toute l’Église après lui, y reconnaissant l’accomplissement de la vision3 du prophète Zacharie4.

Une tradition chrétienne veut que le soldat romain qui a percé le flanc du Christ sur la Croix à l’aide de sa lance (lance de la Passion appelée en latin dominica hasta ou sacra hasta) se nomme Longinus (en français Longin), d’où le nom latin de la relique : Lancea Longini.

Les développements légendaires postérieures à travers le temps

La tradition veut que cette lance ne cesse jamais de saigner à sa pointe. Le détenteur de cette lance est le même que celui du Graal dans les légendes arthuriennes. Le nom de Longin n’apparaît qu’avec l’Évangile de Nicodème, un apocryphe du ive siècle. Une enluminure des Évangiles de Rabula (en syriaque) copiés en 586, et conservés à la bibliothèque Laurentienne de Florence, représente le soldat romain perçant le flanc du Christ, avec la légende (en grec) ΛOΓINOC (Loginos). Par la suite, c’est ainsi qu’on nomme traditionnellement ce soldat, et il monte en grade puisqu’on en fait souvent le centurion qui commandait la garde au pied de la Croix et qui, selon Matthieu (27, 54) se serait converti juste après la mort du Christ. Une légende populaire ancienne voulait qu’en perçant la poitrine du Christ, Longin, à moitié aveugle, ait reçu une goutte du sang et de l’eau du cœur percé, et qu’il en ait instantanément recouvré la vueN

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LA VIE DE JESUS© par campionpierre. Tous droits réservés.

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