Appendix 4 : La vie en Palestine au temps de Jésus

La vie en Palestine au temps de Jésus

Nous vous proposons de découvrir la vie quotidienne au temps de Jésus en nous inspirant d’un ouvrage de Daniel Rops paru au 20ème siècle.

Le cadre géographique

La Palestine était un petit pays situé entre la mer Méditerranée et le fleuve Jourdain, comprenant trois régions principales : la Galilée, la Samarie et la Judée. La Palestine ne comptait qu’environ un million d’habitants dont la plupart étaient de religion juive et trois millions de juifs vivant dispersés dans d’autres pays (la diaspora).

 Précisons qu’on a l’habitude d’appeler Palestine le pays où Jésus a vécu mais ce nom n’existait pas de son temps. Sur la carte il correspond aujourd’hui, en grande partie, à l’état d’Israël.

 Au temps du Christ le pays était occupé par les Romains. Un gouverneur, maintenait l’ordre et prélevait les impôts, avec l’aide d’une armée. Il laissait les juifs pratiquer leur religion, mais les juifs détestaient les Romains, des manifestations et des révoltes éclataient souvent.

Notre pain quotidien

Un des traits de la civilisation juive qui s’est transmis au christianisme est d’être réaliste, toute proche des réalités humaines. Les gestes les plus humbles de la vie, tel que le manger et le boire sont divinisés. 

C’est ainsi que le pain et le vin, c’est à dire la nourriture et la boisson les plus usuelles, le Christ les élèvera au rang des signes les plus sacrés, puisque sous les espèces Dieu lui-même sera présent.

 En parcourant l’Évangile de Matthieu (6 – 11), nous y découvrons cette prière du Notre Père : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien », traduit aujourd’hui par : « Notre pain de ce jour. »

 En Israël la nourriture était consacrée : la loi ordonnait de réciter une prière chaque fois qu’on avait mangé (Deut. VIII, 12), pieuse habitude à laquelle on voit Jésus se conformer en rendant grâce après la Cène.

Les repas au temps de Jésus

Pour se faire une idée des repas du temps de Jésus, il suffit d’ouvrir la Bible pour constater que les références à la nourriture et à la boisson y sont innombrables. De même les allusions aux plaisirs de la table sont nombreuses dans les paraboles.

Les Israélites, du temps du Christ, se nourrissaient de façon modeste. Le pain constituait l’élément essentiel de l’alimentation, en hébreu « manger du pain signifiait prendre un repas », de même qu’Homère pour désigner un homme dit : « un mangeur de pain ».

Les pauvres mangeaient du pain d’orge, les riches du pain de froment. Le grain était broyé entre deux meules de pierre, presque toujours par les femmes.

Le pain avait, généralement, une forme circulaire, dit « cercle de pain », appelé aujourd’hui « un pain rond ». Il était cuit sur les braises du four familial.

Le pays où coulent le lait et le miel …

La Palestine était-elle « le pays où coulent le lait et le miel ? » (Ex. III 7 – 18)

 Les deux produits chers aux Hébreux nomades étaient encore très en usage chez les juifs. Le lait de la vache était rare et d’ailleurs moins apprécié que celui des brebis et des chèvres. Selon le livre des prophètes « le lait était pressé pour extraire le beurre. »

 Quant au miel, il était d’un usage plus courant encore, devenant indispensable puisqu’on ne savait pas extraire le sucre de la canne. La Terre sainte en produisait beaucoup. Les juifs, particulièrement les enfants, en étaient friands. La pâtisserie utilisait toutes sortes de miel et la médecine n’ignorait pas ses vertus curatives (Prov 24 – 13) « Mange du miel c’est bon, un rayon de miel sera bon pour ton palais. »

 La viande était un aliment de luxe que les très riches consommaient beaucoup, autant par ostentation que par goût.

 Chez les plus humbles, la bête n’était abattue qu’à l’occasion des fêtes de famille et était ainsi vraiment appréciée, mais le plus souvent ils se contentaient d’un chevreau ou d’un agneau, rôti sur feu de bois. C’est par la parabole du fils prodigue que le « veau gras », est popularisé.

Le poisson, nourriture de base …

Plus que la viande, c’est le poisson qui nourrissait le peuple. Pain et poisson, tel était le menu le plus courant. Le jour de la multiplication des pains la seule victuaille que les disciples trouvent est du poisson : sept petits poissons, probablement du poisson séché.

 Ressuscité, le Christ, pour bien marquer aux siens qu’il n’est pas un fantôme, mange avec eux du poisson grillé sur un feu de bois (Jean 21 – 9 et suivants).

 Les légumes (fèves, lentilles, concombres, endives, laitues) tenaient une place considérable dans l’alimentation courante de même que les fruits.

 Une des nourritures les plus surprenantes : la sauterelle. Au désert, Jean-Baptiste se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage (Matthieu III – 4).

Toute la cuisine était faite à l’huile, le beurre demeurant exceptionnel. L’olivier donnait une huile fortement parfumée. Il est difficile de se rendre compte des recettes culinaires de l’époque mais les juifs aimaient une nourriture fortement assaisonnée : à part le sel et le poivre, ils utilisaient de nombreux condiments et herbes aromatiques.

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LE PAYS DE JESUS© par campionpierre. Tous droits réservés.

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