181 Chapitre 1 : Ablutions, Agapes, Alléluia

Ablutions

Des ablutions rituelles, partielles ou totales, étaient prescrites par la Loi, à titre de purification, aux Israélites ayant contracté des « souillures » d’une certaine espèce. Ces ablutions n’avaient pas pour but d’écarter les malpropretés attachées au corps. Assurément, on se lavait aussi pour être propre ; mais on croyait à des souillures d’une autre nature, moins matérielles, qu’on pensait pouvoir combattre par le même procédé. Le contact d’un cadavre, d’une bête jugée impure, et aussi d’un objet sacré, était censé imprégner le corps et surtout les vêtements de quelque influence persistante et néfaste, nous dirions aujourd’hui de quelque espèce de fluide, impur ou sacré, mais également redoutable pour l’homme. Dans les deux cas, on avait affaire à une souillure et on devait se purifier par des ablutions (Le 17.15 ; 15.5 et 13;22.6;Nombres 19.9 ; Deutéronome 23.11, etc.) En Israël, du temps de Jésus, les pharisiens et leurs adeptes se lavaient les mains « jusqu’au poignet » (Marc 7.3-9) et quelquefois tout le corps avant les repas, non pas pour qu’aucune impureté ne se mélangeât à leurs aliments, mais pour se remettre en état de justice légale, pour redevenir rituellement purs. On voit bien, par une parole célèbre d’un docteur de la Loi, nommé Rabbi Aquiba, à quel point tout souci de santé physique était absent de ces pratiques : « J’aimerais mieux, disait-il, mourir de soif que de transgresser les prescriptions sur le lavage des mains… »

C’est contre cette aberration morale que Jésus s’est élevé. Il n’a pas lutté contre des mesures d’hygiène, mais contre toute cette religion qui pensait obtenir une purification spirituelle par (les pratiques extérieures. Il n’a pas recommandé à ses disciples de ne pas se laver les mains avant les repas, mais il leur a appris que cet acte ne rendait pas « meilleurs » ceux qui l’accomplissaient. Les mains peuvent être « propres » sans que le cœur soit « pur ». Et c’est le cœur que Jésus veut purifier. Cela est admirablement exposé par le Maître lui-même dans Mt 15.1-20.

Agapes

L’Epître de Jude met les chrétiens en garde contre certains personnages impies qui sont un écueil pour eux, dans leurs agapes, où ils ne songent qu’à se repaître et à faire bonne chère (Jude 1.12). Ce mot d’agapes, fréquemment employé par les écrivains chrétiens des premiers siècles, ne se rencontre, dans le Nouveau Testament, qu’au passage ci-dessus indiqué ; mais nous trouvons plusieurs allusions à l’usage qu’il désigne dans les Actes des Apôtres et les Epîtres. Le mot dérive de celui qui signifie, en grec, l’amour fraternel (agapè), et cette dérivation s’explique par le fait que l’agape était un repas pris en commun par les premiers chrétiens pour manifester l’esprit de familiale concorde qui caractérisait l’Eglise. Nous trouvons cette coutume établie à Jérusalem dès le lendemain de la première Pentecôte chrétienne (Ac 2.42,47). Plus tard, nous la retrouvons à Troas (Ac 20.7). L’apôtre Paul la mentionne sous le nom de « repas du Seigneur » (1Co 11.20). Ce dernier passage nous apprend que l’agape était alors destinée à commémorer le dernier repas de Jésus avec ses disciples et que le pain et le vin, symboles du sacrifice du Maître, y étaient distribués aux fidèles. En d’autres termes, il s’agissait de reproduire l’événement de la Chambre Haute tout entier et l’on ne songeait pas encore que la Sainte Cène pût être distincte de l’agape. Il en résultait que l’une et l’autre étaient séparées du culte public, célébré à une heure différente. En un sens, cependant, ce repas mystique avait un caractère cultuel et l’apôtre insiste pour qu’y règnent le sérieux et la décence qui conviennent au « repas du Seigneur ». On n’y doit pas venir, comme à une table quelconque, parce qu’on a faim ou soif (1Co 11.22,34), mais pour « annoncer la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1Co 11.26). Il est certain que cette union de l’agape et de la Sainte Cène datait de la première heure, mais alors ce repas avait lieu tous les jours. Plus tard, l’Eglise étant devenue plus nombreuse et ayant dû renoncer à vivre dans une aussi étroite communauté qu’au début, les agapes ne se tinrent plus que le dimanche.

Mais des modifications plus sérieuses furent imposées à l’Eglise par l’esprit qui régnait fréquemment dans ces réunions. La fraternité qu’elles devaient manifester était trop souvent absente. Au lieu de mettre en commun des aliments fournis par tous, chacun gardait pour lui ce qu’il avait apporté, d’où résultait une choquante inégalité entre les convives (1Co 11.22). Sans doute les excès auxquels donnaient lieu les agapes étaient-ils répréhensibles du point de vue chrétien, mais ils n’avaient rien de commun avec ceux qui furent imputés aux Eglises par la haine des ennemis de l’Evangile. Parce que les agapes étaient des réunions intimes et qu’elles se tenaient de :finit, elles donnèrent lieu aux calomnies les plus absurdes. La malveillance transformait en repas de chair humaine la participation symbolique au corps et au sang du Christ et en pratiques de débauche le baiser fraternel que les chrétiens se donnaient au départ. Mais il suffit de supposer que les abus signalés par Paul ne furent pas abolis par son intervention pour expliquer qu’on se vit obligé de séparer la Sainte Cène de l’agape pour l’adjoindre au culte public. Toutefois, cette séparation ne semble pas avoir eu lieu avant le IIe siècle et sort du cadre de l’histoire biblique.

Alléluia

L’Alléluia est une acclamation de louange envers Dieu qui se trouve dans la Bible hébraïque et a été réutilisée par la liturgie chrétienne. Le mot Alleluia ou Hallelujah (en hébreu : הַלְּלוּיָהּ, transcrit ἀλληλούϊα / hallêloúïa en grec), signifie littéralement « louez Yah ». Il se prononce Al-lelu-Yah (hal-lelu-Yah) (Voir : Hallel).

Un Alléluia célèbre de la musique classique est celui de l’oratorio Le Messie de Haendel.

Sources bibliques

Le terme hébreu Alléluia (הַלְּלוּיָהּ) est formé de deux mots, hallelu-Yah, dont le premier signifie « louez » et le second, Yah, est une forme abrégée du Tétragramme YHWH (nom personnel de Dieu dans les Écritures hébraïques, communément transcrit ailleurs par « Yahvé » ).

Il apparaît plusieurs fois dans les Psaumes.

Usage dans le christianisme

Liturgie romaine

L’Alléluia est d’ordinaire chanté avant la lecture de l’Évangile. Il s’agit à l’origine d’un chant d’allégresse pendant la liturgie pascale1.

Vers 530, Benoît de Nursie fixe et précise l’usage l’alléluia dans la liturgie des Heures. À cette époque, il est déjà récité jusqu’à la Pentecôte2

C’est le pape Grégoire Ier qui fait exécuter l’alléluia après la Pentecôte3.

 

 

 

 

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