120 Chapitre 18 :Pour aller plus loin avec l’évangile de Jean : le mouvement de l’évangile

Pour aller plus loin avec l’évangile de Jean : le mouvement de l’évangile

La première grande originalité de l’évangile de Jean est qu’il s’articule autour de quelques signes accomplis par Jésus, mêlés de discours. Une autre grande originalité est qu’il présente deux ensembles bien marqués : les 12 premiers chapitres pourraient s’intituler « le ministère de Jésus ». Ils retracent un parcours de Jésus, selon une certaine chronologie. A partir du chapitre 13 jusqu’à la fin, presque la moitié de l’évangile est bloquée en quelques jours et nous introduit dans ce que Jean appelle «l’heure de Jésus», c’est-à-dire sa passion, sa mort et sa résurrection.

1 – LE MINISTÈRE : 1, 19 – 12

• 1, 19 – 6, 71 : De confessions multiples à une confession unique
L’évangile s’ouvre sur des rencontres de Jésus avec certains hommes (Jean-Baptiste notamment). Ces hommes disent quelque chose sur Jésus, mais au début, des titres divers sont donnés. L’évangéliste ne tranche pas. Puis au chapitre 6, il nous donne à entendre une confession de foi unique, celle de l’apôtre Pierre, au nom de tout le groupe des disciples. Cette confession de foi va à présent diviser les auditeurs de Jésus (ou bien ils se rallient ou bien ils prennent leurs distances)

• 7, 1 – 12, 50 : Vers le rejet de Jésus de la part de quelques chefs du peuple.
L’avenir commence à s’assombrir.

2 – L’HEURE DE JÉSUS : 13 – 20

• 13 – 17 : Les discours d’adieu
Plusieurs fois, Jésus dit : « Je m’en vais », et il ne s’en va pas… il parle. Jean nous livre comme son testament spirituel, à la façon de Jacob ou de Moïse.

• 18 – 20 : La passion et la résurrection

 

Ces deux parties sont précédées par un « Prologue » : les versets 1 à 18 du chapitre 1. Ce commencement est différent du reste du récit. Le langage qui y est utilisé relève plutôt du genre poétique, on y trouve un vocabulaire qu’on ne va plus retrouver par la suite. Il s’agit manifestement d’une hymne, du genre de celles qui existaient dans l’Eglise primitive, adaptée, retravaillée par l’évangéliste, développée sans doute aussi par l’insertion des versets qui concernent Jean-Baptiste.

Dans l’Antiquité, le prologue était la partie d’une pièce de théâtre qui précédait l’entrée du chœur et qui était consacrée à l’exposition du sujet, un peu comme un générique qui permet de comprendre l’essentiel du scénario et de saisir l’atmosphère. Toute l’œuvre devait en quelque sorte s’y refléter de façon concentrée. Plutôt que de choisir comme ouverture de son évangile des récits de l’enfance de Jésus, comme Matthieu ou Luc, Jean a préféré utiliser une hymne, peut-être chantée dans sa communauté, parce qu’il a estimé qu’elle contenait des richesses qui allaient tout à fait dans le sens de ce qu’il voulait rapporter ensuite.

L’évangile de Jean, tel qu’il nous est parvenu, se termine par un 21ème chapitre (l’apparition de Jésus ressuscité au bord du lac) qui ne ressemble pas non plus aux autres chapitres, du point de vue littéraire et théologique. Les biblistes considèrent qu’il provient d’une autre source, ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas d’importance !

 

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