107 Chapitre 5 : Les personnages principaux de l’évangile de Marc
Les personnages principaux de l’évangile de Marc
L’évangéliste présente différents acteurs dans son texte
Au centre de l’Evangile se situe Jésus Christ :
Bien qu’il le présente dès l’introduction comme le Fils de Dieu, Marc le montre tout au long de son Évangile comme un homme qui connait tous nos sentiments : étonnement, colère, tristesse et pitié. Un jour il est proche de la foule et le lendemain il s’en éloigne pour prier. Il paraît à la fois proche et lointain. Il déroute car tout à la fois il tente d’expliquer son dessein mais pose parfois des gestes et des paroles mal comprises de son auditoire,par exemple lorsqu’il déjeune avec les publicains qui sont considérés à l’époque comme des « collaborateurs », ou quand il refuse de juger une femme adultère, etc….
Qui donc est-il ? C’est la question qui traverse tout cet Évangile jusqu’au moment de la Passion qui va révéler la vraie nature de Jésus.
La reconnaissance de sa nature est affirmée par le centurion romain qui au pied de la Croix déclare « Vraiment cet homme était Fils de Dieu » (Mc 15,39)
Marc invite ses lecteurs à ne pas rester les yeux levés vers le ciel à attendre le retour du Christ, mais à le suivre tous les jours dans leur vie quotidienne.
Quoi de plus missionnaire que cette invitation qui nous est lancée d’annoncer la bonne nouvelle du Christ : « le Royaume de Dieu est déjà parmi vous » !
L’évangile de Marc nous donne à contempler un Jésus très proche de chacun de nous.
Les disciples
Les disciples sont tous ceux qui suivent Jésus de manière continue.
Ils reçoivent du Christ un enseignement particulier et sont disponibles pour sa parole. Cependant, ils n’en comprennent pas toute la portée.
Parmi les disciples, le Christ en a choisi 12 qui sont appelés à être tout particulièrement ses témoins : Simon Pierre et son frère André, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Thaddée, Simon le zélote, et Judas Iscarioth,celui qui le trahira. On les appelle les apôtres.
Pour autant, ils ne se montrent guère plus assurés dans leur foi. Dès que les difficultés réelles surgissent, ils abandonnent Jésus à son sort.
A l’exception de rares moments de discernement, comme par exemple lorsque Pierre reconnait en Jésus « le Christ » (Marc 8, 29), les apôtres ne comprennent guère plus que les disciples le sens du message.
Malgré leur bonne volonté, les apôtres sont conduits par leurs « ambitions humaines » et n’hésitent pas pour certains à revendiquer une place au Paradis aux côtés du Christ (Marc 9, 33-37). Le reniement de Pierre (Marc 14, 66-72) est l’aboutissement logique de la fragilité de ces hommes auxquels le Christ a confié la responsabilité d’annoncer son message.
Même après la Résurrection, ils auront du mal à croire.
La foule juive
Au début, elle s’enthousiasme pour le message de Jésus.
Mais ses attentes ne sont pas nécessairement celles auxquelles le Christ lui propose de répondre.
Derrière l’annonce du Royaume de Dieu, elle ne voit que la restauration du Royaume d’Israël qui est alors occupé par les Romains.
Seuls quelques-uns vont parvenir, au prix d’une conversion intérieure, à s’ouvrir au message du Christ en entrant ainsi dans une relation personnelle avec lui : Jaïre ou encore Barthimée, l’aveugle de Jéricho.
Les non juifs
Marc montre certains non juifs – les païens (à la traversée du lac de Génésaret ou lors de son voyage en Phénicie).
Ils se montrent ouverts et assoiffés d’authenticité.
Marc veut ainsi montrer que tous les hommes et les femmes, qu’ils soient juifs ou non juifs, sont appelés à être sauvés par l’Amour de Dieu.
Les ennemis de Jésus
Sous différentes formes, ils représentent les puissants enfermés dans la richesse et le pouvoir.
Les Hérodiens, Sadducéens, Pharisiens, scribes ou prêtres sont enfermés dans le système social, politique et religieux de l’époque. Ils se montrent ainsi incapables de recevoir le message de liberté et d’amour de Jésus et de reconnaitre en lui le Christ.
Ils s’opposent tout d’abord à lui puis décident ensuite de l’abattre. L’évangile montre la progression des oppositions qui s’achève par le complot et la Passion.