L’impensable est arrivé : Jérusalem est détruite ! Le lieu de la rencontre entre Dieu et les hommes n’est plus qu’un champ de ruines.
La ville revivra-t-elle un jour ? Que va devenir sa population aujourd’hui dispersée ?
Et pourtant, la foi en Dieu est toujours présente au travers des Lamentations dites de Jérémie. Regroupées en 5 odes composées à la manière des hymnes funèbres de l’époque, les Lamentations pleurent sur ce désastre. Mais en même temps, elles affirment que les évènements ont un sens: Dieu a puni son peuple infidèle. Mais il ne l’oublie pas et lui pardonnera. Jérusalem revivra un jour.
Sens du livre des Lamentations
Tous les chants du livre des Lamentations ont un point commun: il s’agit du cri de douleur poussé par les témoins de la destruction de Jérusalem en 587. »]Chaque lamentation est numérotée comme un chapitre. Plusieurs thèmes sont développés et repris:
• Description du siège de la ville avec son cortège de souffrances, notamment provoqué par la famine,
• La prise de Jérusalem, son pillage et surtout la ruine du Temple,
• La déportation à Babylone, l’exil et l’esclavage,
• L’abandon par les voisins qui deviennent des ennemis profitant de la faiblesse de Juda,
• La reconnaissance du péché de Juda responsable de la catastrophe,
• Un appel à la vengeance contre les ennemis,
• Enfin, une petite note d’espoir mais encore très faible.
La douleur est exprimée avec une grande force d’expression.
Pour cette raison, la liturgie chrétienne utilise les Lamentations pour célébrer la passion de Jésus-Christ.
Histoire de la rédaction du livre des Lamentations
Malgré leur titre, les Lamentations ne sont pas de Jérémie. Elles s’inspirent de ses prophéties mais elles ont été composées par un ou plusieurs auteurs restés en Juda après la catastrophe. »]Selon les spécialistes :
• les Lamentations 1, 2 et 4 pourraient avoir été écrites par le même auteur en Juda.
• la troisième serait attribuée à un autre auteur, peut-être en Babylonie.
• enfin, la cinquième serait beaucoup plus tardive et serait à dater de la fin de l’exil, alors que les quatre premières ont été composées rapidement après la chute de Jérusalem (587 avant JC).
Jérémie pleure la destruction de Jérusalem – (1630), Rembrandt