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par Emile Ndejuru.
Papa,
Cela fait 60 ans que tu es parti en laissant derrière toi, et devant nous, beaucoup de points d’interrogation sur lesquels un voile opaque a été jeté. Au fil du temps, le voile semble s’être légèrement percé et a commencé à révéler quelques bribes d’informations dont ne disposaient quasiment pas les 2 seules personnes qui amorcé avec toi ton dernier voyage, Maman et Assumpta.
Papa, même si des informations nous font défaut, nous continuons à penser à toi.
Au fur et à mesure que les années passent nous vieillissons et nos enfants, tes petits enfants, grandissent. Cela nous permet de nous rendre compte que tu es parti jeune, très jeune. En effet quand tu nous as quitté Aimable, ton aîné, n’avait que dix-neuf ans. Nous ne nous posions même pas la question de ton âge, étant donné que nos relations avec toi faisaient que nous te considérions alors comme «vieux». Soixante ans plus tard, nous réalisons que trois de tes petites filles, Lisa, Vyara et Nathalie ont, soit atteint, soit dépassé l’âge que tu avais quand tu es parti pour le dernier voyage, et nous continuons à les considérer comme jeunes!!!
Tu es parti jeune, mais mission accomplie! Aimable, Bellarmin, André, Radegonde, Assumpta et moi-même, sommes des femmes et des hommes de devoir.
Même si nous avions l’impression que tu nous imposais une discipline très sévère, que tu avais des exigences pour nous qui dépassaient la norme des autres enfants de notre âge, aujourd’hui nous avons compris que tu faisais la course contre le temps et que tu savais ce qui nous attendait. Tu voulais faire de nous des hommes et des femmes responsables et qui se tiennent la main dans la main. Tu as réussi, nous sommes tes «indicateurs de résultats»
Comme dit le dicton : «Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années»
Tu es mort, mais tu as gagné contre ceux t’ont volé la vie, car ils auraient sans doute voulu éliminer toute la famille, mais ton esprit est resté vivant en nous et par cet esprit tu continues à nous coacher.
Le devoir de mémoire envers notre Papa nous habite d’autant plus intensément que sa disparition n’était pas prévisible à ce moment-là, et que non seulement nous n’avons pas eu la chance de lui assurer une sépulture digne d’un Super Papa, mais que nous n’avons même pas eu accès à sa dépouille, ceux qui détenaient l’information, c’est-à-dire ceux qui l’ont exécuté, ont mis le sceau du secret sur toute l’information le concernant. Sa vie nous a été réellement VOLÉE sans laisser de trace.
Nous continuerons à porter haut l’esprit de travail et de dévouement envers les plus démunis dont tu as fait preuve de ton vivant.
Tu restes présent dans nos prières et tu inspires nos actes.
Ton absence physique nous attriste, cependant tu demeures présent en nous et au milieu de nous.
Ton fils Émile