Écologisation des métiers de la construction

Introduction : à quoi s’attendre de ce résumé 

Ce document est une introduction à la ressource Écologisation des métiers de la construction. Il décrit brièvement les sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) résultant des bâtiments et de la construction, la façon dont les émissions peuvent être réduites, ainsi que les règlements et les politiques qui appuieront les réductions d’émissions. Le changement climatique est un problème complexe, et parce que les solutions nécessitent une évolution qui dépasse les approches de construction conventionnelles, les gens de métier impliqués dans la construction ou la rénovation d’un bâtiment sont encouragés à collaborer avec les autres gens de métier travaillant sur le projet ainsi qu’à mener des recherches sur les meilleures options en matière de matériaux, d’énergie et de conception et de fonctionnalité du bâtiment dans son ensemble. Ce résumé fournira une brève introduction, donc des apprentissages et une compréhension plus approfondie des approches durables du métier de la construction sont encouragés.

Principes de base de la gestion de l’environnement 

Principes de base de la gestion de l’environnement 

La gestion de l’environnement est l’approche et la méthodologie par lesquelles nous minimisons et atténuons les répercussions de notre économie et de notre environnement physique qui soutiennent le développement économique. Traditionnellement, la gestion de l’environnement a surveillé et réglementé les types de pollution et d’impacts suivants :

  • Pollution de l’air : La pollution de l’air fait référence à la présence de particules solides et liquides et de gaz dans l’atmosphère qui peuvent être nocifs pour les humains et la planète, ce qui comprend les bâtiments. Par exemple, les pluies acides, un produit du dioxyde de soufre et du dioxyde d’azote dans l’air, endommagent les bâtiments.
  • Pollution de l’eau : La pollution de l’eau fait référence à la contamination de l’eau qui la rend non potable ou non utilisable à des fins domestiques, et qui peut de plus être nocive pour la vie aquatique, en perturbant les écosystèmes naturels.
  • Gestion des matières résiduelles solides (GMR) : Ce sont des matériaux mis au rebut qui ont servi leurs objectifs et ne peuvent plus être utilisés. La gestion des matières résiduelles solides fait référence à la collecte, au traitement et à l’élimination de ces matériaux.
  • Matières résiduelles dangereuses : Ces matières résiduelles sont nocives pour l’environnement s’ils ne sont pas traités et éliminés correctement. : peintures et solvants, produits d’entretien ménager, etc.

D’autres formes de pollution et d’impacts ont été traitées par la gestion de l’environnement, comme le montre le graphique (version uniquement disponible, en anglais).

 

Source de l’image: https://www.alcor-controles.fr/les-differentes-formes-de-pollutions-nuisibles-pour-lenvironnement/

 

Gestion environnementale et énergétique dans le secteur de la construction 

Le secteur de la construction est responsable d’une partie importante de la pollution globale et des impacts environnementaux. C’est tout aussi vrai en ce qui concerne les changements climatiques et les émissions de gaz à effet de serre (GES). Il est important de comprendre la source de la pollution et des émissions de GES afin que nous puissions commencer à y remédier, à la réduire et à trouver d’autres approches et matériaux afin d’atténuer les émissions et les polluants.

  • Le secteur du bâtiment est la troisième source d’émissions de GES en importance au Canada.
  • 13 % des émissions de GES au Canada proviennent du secteur du bâtiment; 18 % si l’on inclut les émissions liées à l’électricité.
  • Plus de 78 % des émissions des bâtiments proviennent des équipements de chauffage des locaux et de l’eau. ( https://ressources-naturelles.canada.ca / )

Comment le secteur de la construction et les autres métiers contribuent-ils aux changements climatiques? 

Le cycle de vie d’un bâtiment peut être classé en 3 étapes – l’étape de la construction, l’étape de l’exploitation et l’étape de la démolition. Les émissions de GES seraient générées dans les trois phases, menant au changement climatique.

Une autre façon de les considérer est la suivante :

  1. Le carbone incorporé : il s’agit des émissions de gaz à effet de serre (GES), mesurées en équivalents de dioxyde de carbone (CO₂e), associées aux matériaux et aux processus de construction, de réparation et de démolition tout au long du cycle de vie d’un bâtiment (y compris le transport des matériaux). Les bâtiments génèrent 39 % des émissions annuelles mondiales de GES, dont 28 % proviennent de l’exploitation des bâtiments et 11 % des matériaux de construction et des processus de construction (c’est-à-dire le carbone incorporé).
  2. Le carbone opérationnel : Ce sont les GES sont associés au fonctionnement, à l’entretien et à l’exploitation du bâtiment. Ils sont associées à l’utilisation quotidienne d’un bâtiment ou d’un produit, y compris la consommation d’énergie pour le chauffage, la climatisation, l’éclairage et d’autres activités. Les émissions de carbone opérationnelles sont parfois appelées émissions « en cours d’utilisation », car elles sont émises pendant la période où le bâtiment ou le produit est en service.
Source de l’image: https://www.ecohabitation.com/guides/3462/reduire-lempreinte-carbone-des-batiments/

Les GES émis par le carbone incorporé des bâtiments sont principalement le résultat de la fabrication de matériaux de construction, de leur transport vers le chantier de construction et de leur installation. Le carbone opérationnel est l’énergie requise dans l’exploitation des bâtiments. Donc, si nous devions réduire les GES dans notre carbone incorporé ou opérationnel, il faudrait que ce soit :

  • Pour le carbone incorporé : l’utilisation de matériaux respectueux du climat, de moins d’outils, de véhicules et d’équipements à essence, et de davantage de ceux qui nécessitent de l’électricité pour les faire fonctionner. L’utilisation de peintures à faible teneur en composés organiques volatils (COV), d’acier écologique, de ciment écologique, de matériaux recyclés tels que le bois, les métaux, les matériaux isolants.
  •  Pour le carbone opérationnel : la conception durable du bâtiment serait très économe en énergie, ce qui entraînerait de faibles émissions et coûts opérationnels. Par exemple, l’orientation du bâtiment, l’utilisation de la lumière naturelle, etc.
Source de l’image: https://www.lutz-architectes.ch/entreprise/blog/article/economie-circulaire-pour-une-construction-respectueuse-du-climat#fancybox-group-Error:%20no%20file%20object

Mais pour planifier correctement, il est aussi préférable d’intégrer une approche du cycle de vie dans la conception du bâtiment, afin de prendre en compte tous les GES possibles, y compris ceux provenant des matières résiduelles.

Intégrer une approche fondée sur le cycle de vie signifie adopter une perspective holistique qui prend en compte l’ensemble du cycle de vie d’un produit, d’un processus ou d’un système, et analyser les impacts environnementaux, économiques et sociaux du début à la fin, de l’extraction des matières premières à la production, à l’utilisation et à l’élimination finale.

 

Principes clés de l’approche du cycle de vie

  • Prévention : La meilleure façon de gérer les matières résiduelles est de les prévenir dès le départ. En concevant des produits durables, réparables et réutilisables, nous réduisons la nécessité de les éliminer.
  • Réutilisation et recyclage : En prolongeant la durée de vie des produits par la réutilisation et le recyclage, nous réduisons la production de matières résiduelles et préservons les ressources.
  • Récupération d’énergie : Lorsque le recyclage n’est pas possible, la récupération d’énergie (comme l’incinération avec captage d’énergie) peut être une alternative à la mise en décharge.
  • Mise en décharge : Les décharges devraient être le dernier recours, réservées aux matériaux qui ne peuvent être recyclés ou récupérés.

L’approche du cycle de vie fait partie intégrante de l’économie circulaire, ce qui signifie que les matériaux sont réutilisés, refabriqués ou recyclés au lieu d’être mis au rebut et qu’ils passent donc par une économie circulaire au lieu d’entrer dans le système économique pour un usage unique.

Source: https://smaaart.fr/blog/economie-circulaire-vs-lineaire/
Source: https://smaaart.fr/blog/economie-circulaire-vs-lineaire/

Adopter une approche du cycle de vie nécessite une collaboration entre les parties prenantes, des changements de politique, et une sensibilisation du public.Mais avec les programmes de responsabilité élargie des producteurs (REP), les fabricants sont tenus responsables de la gestion de leurs produits tout au long de leur cycle de vie, ce qui encourage la réduction des matières résiduelles.

Sources tirées:

Del Borghi, A., Gallo, M. & Del Borghi, M. A survey of life cycle approaches in waste management. Int J Life Cycle Assess 14, 597–610 (2009). https://doi.org/10.1007/s11367-009-0111-7

Goulart Coelho, L.M., de Souza Henriques, R. (2022). Life Cycle Assessment to Support Waste Management Strategies in a Circular Economy Context. In: Baskar, C., Ramakrishna, S., Baskar, S., Sharma, R., Chinnappan, A., Sehrawat, R. (eds) Handbook of Solid Waste Management. Springer, Singapore. https://doi.org/10.1007/978-981-16-4230-2_87

Lifecycle approaches to waste. (n.d.). UNEP – UN Environment Programme. https://www.unep.org/resources/policy-and-strategy/lifecycle-approaches-waste

Sabour, M.R., Alam, E. & Hatami, A.M. Global trends and status in landfilling research: a systematic analysis. J Mater Cycles Waste Manag 22, 711–723 (2020). https://doi.org/10.1007/s10163-019-00968-5

Yeheyis, M., Hewage, K., Alam, M.S. et al. An overview of construction and demolition waste management in Canada: a lifecycle analysis approach to sustainability. Clean Techn Environ Policy 15, 81–91 (2013). https://doi.org/10.1007/s10098-012-0481-6

 

Certaines certifications et évaluations analysent et certifient les émissions intrinsèques et opérationnelles des bâtiments (par exemple LEED, Green Globes ou BOMA Best), et les bâtiments écologiques.

Green Globes Building Certification Logo

 

Certaines certifications se concentrent spécifiquement sur les aspects des systèmes d’exploitation du bâtiment et des appareils (Energy STAR)

La certification Living Building Challenge se concentre sur la durabilité globale d’un bâtiment, y compris sa neutralité carbone, son impact sur l’eau, les communautés, les matières résiduelles, et plus encore.

Living Building Challenge - Wikipedia

Le Conseil du bâtiment durable du Canada (CaGBC) fournit de plus amples informations sur certaines options de certification.

Canada Green Building Council (CaGBC)

Les engagements et les cibles du Canada

Quand il s’agit de réduire nos émissions de carbone, les polluants généraux et les impacts globaux sur l’environnement pendant la construction, nous devons tenir compte de nos engagements et de nos cibles.

    • Le Canada s’est engagé à atténuer le changement climatique en se fixant l’objectif ambitieux de parvenir à un bilan carboneutre. Le Canada met en œuvre cet engagement par intervalles en réduisant les émissions totales de GES de notre pays de 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 et en atteignant la carboneutralité d’ici 2050.
    • La Stratégie canadienne pour les bâtiments verts – L’objectif de la Stratégie canadienne pour les bâtiments verts est un secteur du bâtiment carboneutre et résilient aux changements climatiques d’ici 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction des émissions de 37 % par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030.

Le Canada atteindra ces objectifs grâce à un mélange de nouvelles constructions et de rénovations ou remises à neuf de bâtiments anciens.

Sources d’émissions dans la construction et les bâtiments

L’impact de chaque métier doit prendre en compte les émissions de tous les matériaux utilisés et la manière dont ils sont utilisés. Cela inclut les énergies de construction, les sélections de matériaux, les achats et les évaluations du cycle de vie dans le but de réduire les émissions.

De quelle manière votre métier produit-il du carbone incorporé et du carbone opérationnel ?

Principales sources d’émissions de GES selon chaque métier :

Métier Carbone incorporé Carbone opérationnel  Principales émissions associées au carbone opérationnel
CVC matériaux de canalisation, matériaux de systèmes, y compris l’exploitation minière, la transformation et le transport Chauffage et climatisation .Réfrigérants constitués de différents types d’hydrofluorcarbures ayant un potentiel de réchauffement planétaire (PRG) élevé.
Électricité métaux, silicium et autres ressources minières, y compris le traitement et le transport Utilisation d’appareils, électricité du réseau Charbon, gaz naturel, incinérateurs et autres sources d’énergie fossile pour créer de l’électricité – principalement des sources de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux.
Charpenterie Récolte de matériaux, transport, production, transformation, perte de puits de carbone des forêts exploitées Ensemble des opérations du bâtiment telles que le chauffage Bois de chauffage, charbon, gaz naturel, pétrole, propane et autres sources de chauffage pour maintenir un bâtiment au chaud entraînent la production de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux.
Aménagement paysager Équipements et matériaux utilisés pour l’aménagement paysager – y compris la perte de puits de carbone due à l’exploitation de la tourbe Entretien permanent de la pelouse Pesticides, engrais, tondeuses, souffleurs, qui produisent de l’oxyde nitreux, du méthane, du fluorure de sulfuryle, du dioxyde de carbone, de l’ozone.

 

Lorsqu’on considère les métiers de la construction, nous devons reconnaître que les matériaux de construction sont accompagnés d’une certaine quantité d’émissions incorporées liées à leur fabrication. Pour réduire les émissions, des matériaux de construction alternatifs et écologiques avec des émissions faibles associées, tels que des matériaux fabriqués à partir de contenu recyclé au lieu de matériaux vierges, pourraient être sélectionnés. L’approvisionnement et le transport des matériaux pourraient se faire par voie ferrée, par voie maritime, etc. et pourraient être achetés à proximité pour réduire les émissions liées au transport. Dans le cycle de vie du bâtiment, nous devons considérer qu’après la démolition, les matériaux pourraient être réutilisés et recyclés par exemple les portes, les cadres de fenêtres, le câblage, etc.

L’importance des pratiques durables dans les métiers

Le développement durable consiste à répondre à nos propres besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il s’agit d’utiliser les ressources de manière efficace sans les surexploiter.

En ce qui concerne nos quatre métiers, comment pouvons-nous appliquer les principes du développement durable?

○ Chauffage, ventilation et conditionnement de l’air (CVCA) – sélection de fluides frigorigènes ayant un potentiel de réchauffement planétaire (PRP) moindre, ce qui se traduirait par une réduction des émissions et des dommages causés à l’environnement; Option des réfrigérants à faible PRP permet de réduire les émissions et de minimiser les dommages environnementaux, en alignement avec les objectifs de développement durable. De plus, la mise en œuvre de designs et de technologies énergétiquement efficaces tels que les systèmes à débit de réfrigérant variable (DRV) et la ventilation à récupération de chaleur améliore davantage la durabilité des opérations;

○ Électricité – les maisons intelligentes pour la sauvegarde de l’énergie sont une option pour des pratiques durables où la consommation d’énergie est mesurée et surveillée, ce qui permet de réduire le gaspillage d’énergie. Par exemple, les commandes automatiques de marche et d’arrêt, les détecteurs de présence, les détecteurs de mouvement, etc. ; Dans le secteur électrique, l’adoption de maisons à énergie intelligente représente une approche durable en permettant la surveillance et la gestion en temps réel de la consommation d’énergie. Cela implique l’intégration d’appareils énergétiquement efficaces, de commandes automatiques marche/arrêt, de capteurs d’occupation et de mouvement pour optimiser la consommation d’énergie et minimiser les gaspillages. De plus, l’adoption de sources d’énergie renouvelable telles que les panneaux solaires couplés à des solutions de stockage d’énergie contribue à réduire la dépendance aux combustibles fossiles et à diminuer les émissions de carbone.

○ Charpenterie – sélection d’équipements à haut rendement énergétique afin d’optimiser l’utilisation de l’énergie pour les opérations de charpenterie. Prioriser la sélection de bois certifié qui pourrait être comptabilisé comme compensation carbone (par séquestration biologique); et

○ Aménagement paysager – sélection d’espèces autochtones et d’espèces ayant la capacité de séquestrer davantage de carbone, ce qui nécessite moins d’entretien et contribue à réduire l’utilisation de l’air conditionné et du chauffage du bâtiment auquel elles sont reliées; L’utilisation d’équipements à faible consommation d’énergie ou à propulsion humaine, tels que des tondeuses et des coupe-bordures électriques ou des râteaux au lieu de souffleuses, permet de réduire encore davantage les émissions liées aux opérations d’entretien des paysages.

Défis et opportunités 

Défis liés aux coûts initiaux/investissements initiaux :

En examinant les principaux défis, notamment le coût et la disponibilité ainsi que l’adoption de nouvelles technologies, nous pouvons constater que le rythme de la sensibilisation et de la mise en œuvre des pratiques écologiques est en corrélation directe avec la réduction des coûts des matériaux durables et écologiques au fil du temps. En calculant l’analyse coûts-avantages sur le long terme, nous pouvons constater que la construction et l’exploitation des bâtiments écologiques coûteraient moins cher que celles des bâtiments conventionnels.

Image provenant de l’institut international du développement durable – http://sdg.iisd.org/commentary/guest-articles/covid-19-stimulus-spending-for-green-construction-means-building-back-better/

 

Défis liés aux nouvelles constructions comparativement aux rénovations :

Les nouvelles constructions pourraient commencer par des approches de conception durable qui réduisent les coûts et les émissions, tandis que les bâtiments existants pourraient être modernisés par des éclairages efficaces, des détecteurs de mouvement, des détecteurs de présence et l’achat de matériaux écologiques en cas de rénovation. Le principal défi serait l’approvisionnement en matériaux de construction écologiques et leur transport. Ces problèmes pourraient être résolus grâce à la planification et à la recherche et à la comparaison entre les matériaux.

Possibilités de collaboration et de conception :

Il est important de collaborer avec les autres corps de métier travaillant sur la construction pour trouver et créer des opportunités clés liées aux économies de coûts à long terme, à la réalisation des objectifs en matière de changement climatique, etc. En particulier, en ce qui concerne les stratégies d’atténuation, les étapes suivantes devraient être prises en compte pour un bâtiment écologique :

  1. La conception du bâtiment doit prendre en compte les pratiques durables telles que l’utilisation de la lumière naturelle, l’orientation du bâtiment, l’utilisation optimale des matériaux de construction et les méthodes de réduction des matières résiduelles pendant la phase de construction.
  2. La sélection des matériaux et l’approvisionnement pourraient être effectués en prenant en considération divers matériaux de rechange verts et à faibles émissions, et le mode de transport ainsi que la distance pourraient être calculés et comparés afin de permettre de choisir des matériaux à faible taux d’émission.

Possibilités concernant les combustibles propres et les énergies renouvelables : L’adoption d’une stratégie d’énergie renouvelable pour le bâtiment pourrait réduire les émissions globales. Il peut s’agir d’une installation photovoltaïque intégrée au bâtiment, d’une installation solaire sur le toit, d’une petite éolienne ou d’une installation géothermique. De plus, l’achat d’énergie renouvelable auprès d’une centrale hors site pourrait contribuer à réduire les émissions globales de carbone incorporé et opérationnel.

Voici d’autres moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre ou de fournir des compensations : :

  1. CVCA : travailler avec d’autres corps de métier pour réduire les besoins de refroidissement et de chauffage, par exemple par l’aménagement paysager, les couleurs du bâtiment ou même les peintures réfléchissantes, l’emplacement du bâtiment, etc.
  2. Électricité : l’efficacité énergétique des appareils électroménagers utilisés dans le bâtiment joue un rôle majeur dans les émissions opérationnelles. La collaboration entre les différents corps de métier et les exploitants et propriétaires de bâtiments pourrait contribuer à garantir l’utilisation des appareils les plus efficaces sur le plan énergétique ou la mise en place d’une énergie renouvelable sur place.
  3. Charpenterie : les produits en bois certifiés, récupérés, recyclés et autres produits durables utilisés dans la construction serviraient également à compenser les émissions de carbone.
  4. Aménagement paysager : des mécanismes permettant d’utiliser l’eau recyclée pour les plantes pourraient être mis en place afin d’économiser les ressources dans l’aménagement paysager.

 

Source de l’image: http://lamaisonecolo.centerblog.net/

 

Approches de développement durable et rôle des métiers de la construction 

Le « développement durable » est un terme général qui désigne le fait de répondre à nos besoins en menant des activités qui ne compromettent pas la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Cette considération doit inclure les éléments économiques, sociaux et environnementaux.

Approches autochtones en matière de développement durable

Les approches autochtones en matière de construction sont synonymes de principes de développement durable . En tenant compte de l’emplacement, de la réciprocité, des générations futures et des autres membres de la communauté, les principes autochtones abordent le développement durable sous des facettes multiples. Ce balado explique pourquoi les communautés sont au cœur de la construction durable.

Lien: https://www.buildinggood.ca/podcast/industry-for-all/communities-are-the-best-builders-w-jodee-dick/

Les Nations Unies et les objectifs de développement durable

Les Nations Unies ont défini 17 objectifs de développement durable (ODD) pour transformer notre monde. Plusieurs d’entre eux concernent l’industrie de la construction et les métiers connexes, car le développement durable doit être pris en compte tout au long du cycle de vie d’un projet de construction.

 

Comprendre les ODD en ce qui concerne les projets de construction et de bâtiments

Les ODD sont largement liés au développement humain, social, économique et environnemental. En d’autres termes, lorsque nous intégrons les ODD dans les objectifs généraux de nos projets, nous ne nous contentons pas de construire des bâtiments, mais nous soutenons le développement durable des personnes, de la planète, de la prospérité, de la paix et du partenariat.

 

Ces ODD sont presque toujours atteints lorsque nous construisons des bâtiments durables :

ODD 3 – Bonne santé et bien-être : Nous contribuons à l’amélioration de la santé et du bien-être des personnes à chaque étape de la construction.

ODD 7 – Énergie propre et abordable : Les bâtiments ne peuvent être véritablement durables que s’ils fonctionnent avec des énergies renouvelables et abordables.

ODD 8 – Travail décent et croissance économique : Le secteur de l’écoconstruction, y compris les rénovations, les nouvelles constructions et les démolitions, peut créer de nouveaux emplois et stimuler l’économie.

ODD 9 – I Industrie, innovation et infrastructure : L’écoconstruction requiert l’innovation et la collaboration de tous les secteurs afin de fournir des infrastructures durables et résistantes au changement climatique.

ODD 11 – Villes et communautés durables : L’écoconstruction permet de développer des villes et des communautés durables.

ODD 12 – Consommation et production responsables : L’écoconstruction utilise les principes de l’analyse du cycle de vie et de l’économie circulaire qui permettent de réduire les déchets, de consommer les ressources de manière plus responsable et d’améliorer la production de matériaux.

ODD 13 – Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques : Les bâtiments durables émettent moins de gaz à effet de serre et peuvent utiliser d’autres méthodes de réduction du changement climatique (telles que l’aménagement paysager qui réduit la climatisation, les peintures qui contribuent à augmenter l’effet albédo de la terre).

ODD 15 Vie terrestre: Les bâtiments durables sont situés de manière à permettre à la biodiversité, y compris les forêts, de prospérer, et à réduire les impacts d’oiseaux sur les fenêtres et autres surfaces vitrées.

■ ODD 17 Partenariats pour la réalisation des objectifs : La construction durable permet aux communautés et aux industries de travailler ensemble pour atteindre les ODD

 

Application des ODD dans la pratique

Un effort mondial est en cours pour encourager et mettre en œuvre le développement durable dans la façon dont nous construisons. Bien qu’il faille un certain effort pour que ce pivot sectoriel  se produise, les ressources, la sensibilisation et le besoin sont tous là. C’est pourquoi, avec ce module de formation, nous espérons que vous verrez comment intégrer les ODD dans votre métier de la construction, en plus d’intégrer les approches et les connaissances autochtones.

Codes et règlements 

Les codes et règlements propres à chaque métier évoluent régulièrement en fonction de la nécessité de traiter les différents problèmes liés à l’environnement et au changement climatique. Par exemple, la sélection des matériaux et les exigences en matière d’énergie ou d’émissions spécifiques peuvent toutes influencer les règlements et les codes afin que notre infrastructure construite puisse contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l’adaptation aux effets du changement climatique.

Il est donc important de revoir régulièrement non seulement les codes et règlements fédéraux, mais aussi les codes régionaux et municipaux, car ceux-ci peuvent être influencés par les conditions climatiques de la région, telles que la température, l’humidité, les conditions du terrain et du sol, etc.

Le Code national du bâtiment du Canada est disponible à l’adresse suivante : https://nrc.canada.ca/fr/certifications-evaluations-normes/codes-canada/publications-codes-canada/code-national-batiment-canada-2015

 Le monde des codes et des règlements de construction dans les municipalités, ainsi que le contexte unique des réserves, sont des éléments essentiels de la politique de l’UE en matière de construction.

  1. Codes de construction, provinces et municipalités :
    • La loi sur le code de la construction : Le Building Code Act, 1992 (BCA) constitue le cadre législatif régissant la construction, la rénovation, la démolition et le changement d’utilisation des bâtiments. Il définit des normes en matière de santé publique, de sécurité, de protection contre les incendies, de suffisance structurelle, de conservation de l’énergie et de l’eau, d’intégrité environnementale et d’accessibilité sans obstacles.
    • Le rôle de la province est de mettre à jour la loi sur le code de la construction et le code de la construction, de développer et de maintenir les systèmes de qualification et d’enregistrement pour les praticiens de la construction.
    • Application du code de la construction : Les municipalités sont responsables de l’application du BCA et du code de la construction sur leur territoire (CNB). Elles désignent un responsable de la construction et des inspecteurs de la construction chargés de veiller au respect de ces réglementations. Ces fonctionnaires examinent les plans, inspectent les sites de construction, délivrent les permis et appliquent les ordres relatifs aux normes de construction.
    • Objectif : le code de la construction vise à créer des bâtiments sûrs, efficaces et durables, tout en tenant compte de divers aspects tels que l’efficacité énergétique et l’accessibilité.

Pour plus d’informations, veuillez vous référer aux codes de construction fédéraux et provinciaux:  https://nrc-publications.canada.ca/fra/rechercher/?q=NRCCode&q=&q=&ps=50&s=dtp&m=1

Pour plus d’informations sur les codes spécifiques, veuillez vous référer au site du Conseil national de recherches Canada : https://nrc.canada.ca/fr/certifications-evaluations-normes/codes-canada/codes-canada-foire-aux-questions

L’objectif final des codes modèles nationaux du Canada pour 2020 est que tous les nouveaux bâtiments soient construits selon des normes de consommation énergétique nette zéro d’ici 2030. Les codes modèles canadiens pour 2020 comprennent le code national de l’énergie pour les bâtiments (CNÉB) pour les grands bâtiments et le code national du bâtiment (CNB) pour les bâtiments résidentiels de faible hauteur. Les bâtiments existants seraient couverts par le code de modification des bâtiments existants. Cette version « 2020 » des codes fait partie intégrante du plan d’action climatique du Canada. Cette version du code constitue une voie pour rendre tous les nouveaux bâtiments conformes aux objectifs de la politique nationale « net zéro ». Elle comprend des « niveaux », le niveau le plus élevé étant conforme à la norme de consommation énergétique nette zéro (CENZ).

Un code à plusieurs niveaux offre une plus grande flexibilité aux provinces, aux territoires et aux municipalités qui ont compétence sur la mise en œuvre du code du bâtiment. Il est urgent d’accélérer l’adoption du code de la construction pour atténuer le changement climatique en visant des émissions nettes zéro pour les bâtiments.

Pour des informations détaillées sur les codes modèles nationaux 2020 du Canada, veuillez consulter le site du Conseil national de recherches Canada : https://www.efficiencycanada.org/building-codes/building-codes-for-new-buildings/.

  1. Réserves et règles de construction:
    • Réserves autochtones : Les réserves sont des terres réservées aux communautés autochtones du Canada. Elles sont dotées de structures de gouvernance et de cadres juridiques uniques.
    • Absence de réglementation uniforme : Contrairement aux municipalités, les réserves ne suivent pas toujours les mêmes codes ou règlements de construction. Certaines réserves ont leurs propres normes de construction, tandis que d’autres peuvent adopter des codes provinciaux ou territoriaux.
    • Défis : Le manque d’uniformité peut poser des problèmes en termes de sécurité, d’efficacité énergétique et d’impact sur l’environnement. Toutefois, des efforts sont déployés pour améliorer les pratiques de construction dans les réserves et promouvoir le développement durable

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le Conseil du bâtiment durable du Canada (CAGBC) qui fournit des informations complètes sur les pratiques et les réglementations en matière de construction durable.

Sources tirées:

La réglementation sur les bâtiments | Guide de la conseillère ou du conseiller municipal. (n.d.). ontario.ca. https://www.ontario.ca/fr/document/guide-de-la-conseillere-ou-du-conseiller-municipal/12-la-reglementation-sur-les-batiments

Rôles en matière de réglementation pour la construction et la rénovation. (n.d.). ontario.ca. https://www.ontario.ca/fr/page/roles-en-matiere-de-reglementation-pour-la-construction-et-la-renovation

https://pubsaskdev.blob.core.windows.net/pubsask-prod/134454/Building-Bylaw-and-Enforcement-Guide-2022.pdf 

Conclusion : un engagement envers l’apprentissage 

Avec l’évolution constante des technologies, des codes du bâtiment et des besoins liés au changement climatique, il est important que les personnes qui travaillent et enseignent dans les métiers s’engagent à apprendre, à collaborer et à communiquer afin de trouver la meilleure approche pour chaque nouvelle construction, rénovation et démolition.

 

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