Introduction aux processus de décolonisation et d’autochtonisation par Grey & Ivy
Note
Cette ressource n’est qu’un début. Il ne suffit pas de la lire, car pour vraiment intégrer l’autochtonisation et la décolonisation, il faut commencer par revoir sa propre compréhension, ses préjugés et ses connaissances acquises de la véritable histoire du Canada et des peuples autochtones. Il s’agit d’un processus continu et le parcours de chaque personne sera différent. Cette ressource est un guide destiné à vous aider dans votre propre parcours et vous pouvez, et devez, vous y référer souvent.
Dans le cadre de votre parcours d’autochtonisation et de décolonisation, vous devez trouver des moyens d’être à l’écoute et de vous engager par rapport aux territoires traditionnels où vous vivez, travaillez et enseignez, ainsi qu’avec les étudiants, le personnel et le corps enseignant autochtones, les communautés autochtones et les aînés et gardiens du savoir.
La terre, le territoire, et l »autochtonisation peuvent être des constructions très localisées. Il y a une riche histoire des terres autochtones que nous habitons, chacune avec ses propres cultures, peuples et connaissances. Veillez à honorer les spécificités de votre terre locale et continuez à écouter et à soutenir la voix autochtone locale.
Le changement est un processus à multifacette qui se produit aux niveaux personnel, culturel et systémique. Nous devons encourager et responsabiliser les institutions à soutenir un processus continu et sans fin d’autochtonisation et de décolonisation. Cela commence par le soutien et l’émancipation des peuples autochtones et des voix autochtones ainsi que le développement et l’adoption d’appels à l’action.
Considérez cette ressource comme un complément au document Commission de vérité et réconciliation du Canada : Appels à l’action (2015) : https://publications.gc.ca/collections/collection_2015/trc/IR4-8-2015-fra.pdf
Cette ressource ne peut jamais être «complète» ni « terminée» et peut ne pas être à jour. N’hésitez pas à nous faire part de vos réflexions et surtout à nous signaler tout ce qui pourrait être considéré comme nuisible à la mission de la décolonisation et de l’autochtonisation. Nous continuons à intégrer d’autres ressources et/ou histoires dans le contenu, alors si vous avez des histoires à partager, des références ou des recommandations, n’hésitez pas à communiquer avec nous.
Pour entamer un dialogue ou une discussion, n’hésitez pas à contacter CICan et/ou les auteurs du module. Pour Grey & Ivy, envoyez un courriel à : jointhestory@greyandivy.ca
Reconnaissances
Nous reconnaissons que cette terre que nous appelons le Canada, a été habité par d’innombrables nations autochtones pendant des milliers d’années avant la colonisation. Les colonisateurs ont volé les terres par le biais de traités cédés politiquement, souvent non respectés, ou par des moyens autres que la cession. Cette histoire de la colonisation a infligé des traumatismes qui continuent d’être ressentis aujourd’hui. Nous vivons dans un monde colonisé qui s’est construit sur les tragédies du passé. Les politiques et les pratiques mises en place par le gouvernement canadien, comme les pensionnats et la rafle des années 1960, ont perpétué les préjudices et les traumatismes subis par les communautés autochtones pendant des générations.
Les effets de ces politiques se font encore sentir aujourd’hui sous la forme de traumatismes intergénérationnels, de discrimination et de racisme, qui se traduisent par des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et de dégradation des pratiques culturelles traditionnelles. En d’autres termes, la colonisation se poursuit encore aujourd’hui. La réconciliation passe par la reconnaissance de l’impact actuel de ces politiques sur les peuples autochtones. Cela implique de mettre en œuvre les appels à l’action lancés par la Commission Vérité et Réconciliation, d’appuyer les initiatives et les mouvements menés par les autochtones et de nous informer, ainsi que les autres, sur l’histoire des autochtones et les luttes qu’ils mènent actuellement. Ce n’est qu’au prix de ces efforts continus que nous pourrons espérer construire un avenir plus juste et plus équitable pour tous les Canadiens.
Cette ressource a été développée par Grey & Ivy et Grounded Architecture.
Grey & Ivy et Grounded Architecture sont situés sur les territoires des traités no 1 et no 3, sur les terres des nations Anishinaabeg, Anishininewak, Inninew, Oji-Cree, Dakota Oyate, Denesuline et Nehethowuk, ainsi que sur la terre natale de la nation Métisse. Nous sommes reconnaissants pour l’eau que nous buvons, qui provient du lac Shoal (traité n° 3), et pour l’hydroélectricité à laquelle nous avons accès, qui provient du nord du Manitoba (traité n° 5). Les communautés et les organisations avec lesquelles nous avons collaboré et établi des partenariats se trouvent sur les territoires des traités nos 1, 3 et 6. Nous respectons les traités conclus sur ces territoires, nous reconnaissons les préjudices et les erreurs du présent et du passé, et nous nous engageons à aller de l’avant en partenariat avec les communautés autochtones dans un esprit de vérité, de réconciliation et de collaboration.
Grey & Ivy and Grounded Architecture
Grey & Ivy et Grounded Architecture sont une équipe de penseurs, d’entrepreneurs à impact social, de chercheurs, d’éducateurs et d’architectes répartis sur différents territoires de Turtle Island (Canada), y compris le territoire traditionnel des Anishinaabe (Ojibwe), des Ininew (Cree), des peuples Dakota, des Métis, de la Confédération des Pieds-Noirs, des xʷməθkʷəy̓əm (Bande Indienne Musqueam), des Sḵwx̱wú7mesh (Nation Squamish), des səlilwətaɬ (Nation Tsleil-Waututh), des Pentlatch, et des K’ómoks.
Il est essentiel que nous comprenions en profondeur et reconnaissions l’histoire des territoires sur lesquelles nous nous trouvons et quels en ont été les coûts pour les peuples autochtones. Nous sommes des entreprises fondées sur la notion d’autonomisation des personnes, en particulier des peuples autochtones, et, dans la mesure du possible, tous nos travaux sont menés en partenariat avec les communautés, les aînés et les gardiens du savoir.
Notre équipe se compose de personnes ayant des points de vue divers, avec un mélange d’héritage autochtone et de colonisation, une diversité d’antécédents personnels, de situations géographiques, d’éducation et d’expertise.
—————————————-
Nous tenons à exprimer notre gratitude à toutes les personnes qui ont partagé leurs histoires et leurs points de vue dans le cadre de la création de cette ressource. Cette ressource a été rendue possible grâce à Collèges & Instituts Canada : Programme ImpAct-Climat.
Décolonisation et autochtonisation
Si nous voulons contribuer à un changement systémique, nous devons comprendre les concepts de décolonisation, d’autochtonisation et de réconciliation.
Décolonisation
La décolonisation est le processus de déconstruction des idéologies coloniales de supériorité et de privilège de la pensée et des approches occidentales. D’une part, la décolonisation implique de démanteler les structures qui perpétuent le statu quo et de s’attaquer aux dynamiques du pouvoir déséquilibrées. D’autre part, la décolonisation implique de valoriser et de revitaliser les connaissances et les approches autochtones et d’éliminer les préjugés ou les présomptions des colonisateurs qui ont eu un impact sur les modes d’existence autochtones. Pour les non-autochtones, la décolonisation est le processus qui consiste à examiner ses croyances au sujet des peuples et des cultures autochtones en apprenant à se connaître soi-même par rapport aux communautés où l’on vit et aux personnes avec lesquelles on interagit.
Nous travaillons dans des systèmes qui perpétuent les idéaux coloniaux et privilégient les méthodes occidentales. Par exemple, de nombreux services aux étudiants utilisent des formulaires et des procédures au lieu de commencer par établir des relations avec les étudiants. Il s’agit d’un processus colonial qui exclut au lieu d’inclure. De même, la manière dont les bibliothèques cataloguent les connaissances est occidentale et coloniale.
La décolonisation est un processus continu qui exige que nous soyons tous collectivement impliqués et responsables. La décolonisation de nos établissements signifie que nous créons des espaces qui sont inclusifs, respectueux et qui honorent les peuples autochtones.
L’appel à la décolonisation de l’éducation et à l’intégration des modes de connaissance et d’existence autochtones dans l’éducation a été formulé pour la première fois en 1972 dans le document Maîtrise indienne de l’éducation indienne [PDF] par la Fraternité nationale des Indiens (aujourd’hui Assemblée des Premières Nations).
« Nous voulons que par l’éducation, nos enfants acquièrent les connaissances nécessaires à la fierté de soi et à la compréhension d’eux-mêmes et du monde qui les entoure. » (p. 1)
Autochtonisation
L’autochtonisation est un processus de collaboration visant à naturaliser les objectifs, les interactions et les processus autochtones et à les rendre manifestes pour transformer les espaces, les lieux et les esprits. Dans le contexte de l’enseignement postsecondaire, cela implique d’inclure les perspectives et les approches autochtones. L’autochtonisation profite non seulement aux étudiants autochtones, mais aussi à tous les étudiants, enseignants, membres du personnel et membres de la communauté concernés ou touchés par l’autochtonisation.
L’autochtonisation vise non seulement à mettre en place des programmes et des services de soutien adaptés, mais aussi à effectuer un virage fondamental dans la manière dont les établissements fonctionnent :
Intégrer les perspectives, les valeurs et les conceptions culturelles des populations autochtones dans les politiques et les pratiques quotidiennes.
Placer les modes de connaissance autochtones au cœur de l’établissement, ce qui permet, par la suite, de faire connaître tout le travail que nous faisons.
Inclure des protocoles et des pratiques culturelles dans le fonctionnement de nos établissements.
L’autochtonisation valorise les relations durables et respectueuses avec les communautés, les aînés et les organisations des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Lorsque l’autochtonisation est pratiquée dans un établissement, les autochtones se voient représentés, respectés et valorisés, et tous les étudiants en bénéficient. L’autochtonisation, comme la décolonisation, est un processus continu, qui se façonnera et évoluera au fil du temps.
L’autochtonisation n’est pas une « question autochtone » et elle n’est pas entreprise uniquement dans l’intérêt des étudiants autochtones. L’autochtonisation profite à tout le monde, car nous acquérons tous une compréhension plus riche du monde et de notre place précise dans le monde grâce à la connaissance des savoirs et des perspectives autochtones. L’autochtonisation contribue également à un monde plus juste, en créant une compréhension commune qui ouvre la voie à la réconciliation entre les autochtones et les non-autochtones. Elle contrecarre également les effets de la colonisation en remettant en cause un système de pensée qui a généralement laissé de côté le savoir et l’histoire des autochtones.
Maîtrise indienne de l’éducation indienne : Transformation de l’éducation des Premières Nations (sac-isc.gc.ca)
Ce chapitre, Décolonisation et autochtonisation, est reproduit avec l’autorisation de :
Pulling Together: A Guide for Front-Line Staff, Student Services, and Advisors par Ian Cull; Robert L. A. Hancock; Stephanie McKeown; Michelle Pidgeon; et Adrienne Vedan est sous licence internationale Creative Commons Attribution, pas d’utilisation commerciale 4.0, sauf mention contraire.
Références
Cull, I., Hancock, R.L.A., McKeown, S., Pidgeon, M. & Vedan, A. (2018). Decolonization and Indigenization. Pulling Together: A Guide for Front-Line Staff, Student Services, and Advisors. Victoria, BC: BCcampus. Récupéré de https://opentextbc.ca/indigenizationfrontlineworkers/
Introduction
Global News. (2021). Teaching the truth: Why education needs to be informed and led by Indigenous people. The New Reality. Global News. https://www.youtube.com/watch?v=vxbL_Zjcnpg
La pratique des savoirs autochtones est un processus actif et permanent. C’est plus que la construction occidentale d’un savoir que l’on peut atteindre, c’est une pratique de relations liées au monde et avec le monde [Traduction libre ], (Brayboy, 2009). L’autochtonisation et la décolonisation de nos établissements d’enseignement et de la société dans son ensemble est un moyen d’élever les savoirs autochtones. « Pendant trop longtemps, la vision du monde des colonisateurs a tout dominé » [Traduction libre], (Johnson, 2020, cité par Hyslop, 2020). Les appels à l’action ont été formalisés dans diverses organisations et à différents paliers de gouvernement, jusqu’au gouvernement du Canada (2023).
L’éducation, les affaires et l’industrie ont été identifiées par la Commission de vérité et de réconciliation du Canada (2015) comme des éléments clés pour faire avancer la réconciliation. Les métiers jouent un rôle fondamental dans notre société, et l’introduction des concepts d’autochtonisation et de décolonisation aux nouveaux diplômés de ces domaines peut avoir un effet d’entraînement sur le monde en général. En tant qu’éducateurs, dirigeants, étudiants et citoyens, nous sommes et/ou nous inspirons l’avenir de l’éducation, des affaires et de l’industrie et avons donc la responsabilité de comprendre la terre sur laquelle nous vivons et les enseignements qu’elle nous fournit.
Les peuples autochtones à travers les Amériques ont fait face au plus grand génocide de l’histoire de l’humanité (Ostler, 2019). Un héritage qui se reflète encore aujourd’hui sous différentes formes telles que le traumatisme intergénérationnel et le racisme systémique. De manière frappante, les pensionnats autochtones, un programme gouvernemental, ont retiré des enfants de leur famille, souvent sans jamais pouvoir retourner chez eux en raison des mauvaises conditions et des abus (Pensionnats autochtones au Canada, 2023). « À ce jour, les femmes, les filles et les personnes 2SLGBTQQIA autochtones font face à une quantité disproportionnée de violence et d’agressions sexuelles, et sont 12 fois plus susceptibles d’être assassinées ou portées disparues que toute autre femmes au Canada» (Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, 2019, p.68). Cette sombre histoire et l’oppression continue laissent les peuples autochtones gravement désavantagés dans la société canadienne actuelle.
Bien que l’idéologie sociétale évolue progressivement, les voix des peuples autochtones continuent d’être réduites au silence. Le racisme systémique continue d’opprimer les peuples autochtones, ce qui non seulement réduit à néant les possibilités de leadership et de défense des intérêts, mais se traduit souvent par des sentiments d’anxiété, de dépression et de faible estime de soi. (Rees, 2020)[Traduction libre]. Il est du devoir de chaque personne de défendre les personnes marginalisées pour leur permettre de s’exprimer.
Cette ressource a été créée pour permettre aux gens d’acquérir une compréhension pratique et de se responsabiliser afin de se donner les moyens d’apprendre continuellement comment intégrer les modes de connaissance autochtones, la communauté locale et le territoire dans nos établissements, dans un effort d’autochtonisation et de décolonisation. Les véritables apprentissages se feront en dehors de cette ressource, lors de discussions avec des pairs, en interagissant avec les communautés et en partageant avec les aînés et gardiens du savoir. En fin de compte, pour vraiment autonomiser les capacités des peuples autochtones, il est essentiel d’assurer leur représentation aux postes de direction, que ce soit comme instructeurs ou comme aînés en résidence, car c’est là qu’il peut y avoir un impact profond et durable.
Le changement climatique auquel notre monde est actuellement confronté est dû aux activités humaines qui provoque des perturbations dangereuses et généralisées dans la nature et affecte la vie de milliards de personnes dans le monde. (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2022). La plupart des pratiques capitalistes ont été identifiées comme étant un contributeur majeur aux changements climatiques, car elles donnent souvent la priorité aux profits des entreprises tout en négligeant les besoins du territoire dont elles tirent profit. (Rich, 2019). Le système capitaliste dispose des fonds et du pouvoir nécessaires pour lutter contre le changement climatique, mais il devra adopter un système de valeurs qui respecte et valorise les éléments non quantifiables de notre environnement naturel. (Turner, 2019).
Les peuples autochtones ont un lien profond avec la terre et leurs pratiques traditionnelles sont souvent basées sur une vie en harmonie avec la nature. Les savoirs autochtones ne font pas de dichotomie entre l’humain et le non-humain, le naturel et le surnaturel; ils mettent au contraire l’accent sur l’interdépendance et la connectivité dans une perspective holistique. (Cousins, 1996).
« Lorsque les gens reconnaissent une essence spirituelle partagée par le monde qui les entoure, leurs interactions avec la terre acquièrent une qualité de révérence et de respect. Au lieu d’être des interactions unilatérales, où les humains prennent ce dont ils ont besoin sans rien donner en retour, ces relations deviennent mutuelles, fondées sur la réciprocité. » [Traduction libre]- Cousins (1996)
Le développement durable, ou l’écologisation, ne constitue pas un simple ajout à nos pratiques actuelles, car elles ne sont pas des tâches individuelles. Les pratiques durables doivent faire partie intégrante de tout ce que nous faisons.
L’aîné mi’kmaq Albert Marshall a développé l’idée d’Etuaptmumk, qui se traduit par le « double regard » (Bartlett et al.,2017). La double perspective est décrite comme étant la capacité à voir d’un œil avec les forces des savoirs autochtones et de l’autre œil avec les forces des savoirs occidentaux. (Marshall tel que cité par Bartlett et al., 2015). On peut imaginer ce à quoi la société ressemblerait si elle adoptait une approche pluraliste avec un double regard.
L’intégration des modes de connaissance autochtones dans l’éducation nécessite une approche approfondie et exhaustive.
Il ne suffit donc pas d’ajouter un contenu autochtone au programme d’études occidental actuel. Les modes de connaissance autochtones doivent plutôt être intrinsèquement tissés dans le tissu même de l’éducation, en influençant tous les aspects, de la connaissance du contenu aux compétences métacognitives et à la pédagogie. Il est également crucial de se rappeler que poser des questions et reconnaître ses erreurs font partie de l’apprentissage. Être ouvert et vulnérable à de nouveaux points de vue favorise une compréhension plus large et inclusive. Ce processus est essentiel pour une réconciliation sincère et pour enrichir nos connaissances collectives. L’intégration superficielle de contenus autochtones ne suffit pas et peut même nuire au processus de réconciliation. Ce n’est que par une approche globale et holistique que nous pourrons véritablement intégrer les modes de connaissance autochtones dans l’éducation. Il incombe donc à tous les éducateurs de s’engager dans la vérité, l’autochtonisation et la décolonisation dans le cadre de la réconciliation.
Les 4R de Kirkness et Barnhardt (2001) offrent un cadre directeur pour construire des relations, notamment entre les peuples autochtones et les instituts d’enseignement supérieur.
D’un point de vue institutionnel, le problème a généralement été défini en termes de faible réussite, de haut taux d’abandon, de mauvaise rétention, de faible persévérance, etc., plaçant ainsi la responsabilité de l’adaptation sur l’étudiant. Du point de vue de l’étudiant indien, cependant, le problème est souvent posé en termes plus humains, mettant l’accent sur le besoin d’un système éducatif supérieur qui les respecte pour ce qu’ils sont, qui soit pertinent par rapport à leur vision du monde, qui offre de la réciprocité dans leurs relations avec les autres, et qui les aide à exercer leur responsabilité sur leur propre vie.» [Traduction libre] – Kirkness et Barnhardt (2001)
Nous avons le devoir de renforcer l’autonomie des communautés, des aînés et des Gardiens du savoir. Si la société en général le permet, les savoirs autochtones peuvent jouer « un rôle central dans les actions d’atténuation et d’adaptation au changement climatique » (Jerez, 2021). Nous devons nous engager à défendre les personnes marginalisées et à amplifier leurs voix, tout en reconnaissant la valeur et l’importance du leadership et de la représentation autochtones. Ce n’est qu’alors que nous pourrons réellement parvenir à un monde qui honore la terre, ses peuples et ses divers modes de connaissance.Et ce n’est qu’alors que nous pourrons vivre dans un monde « vert» et durable.
Archibald, J. (2012). On the pedagogical potential of storywork. https://vimeo.com/46515750
Citations originales
Practicing Indigenous Knowledges is an active and never-ending process. It is more than the Western construct of knowledge that one can attain, it is a practice of relating to and with the world (Brayboy, 2009). Indigenizing and Decolonizing our educational institutions and society at large is a way in which we can elevate Indigenous Knowledges. “For too long the settler worldview has dominated everything,” (Johnson, 2020 as cited by Hyslop, 2020).
“When people recognize a spiritual essence shared by the world around them, their interactions with the land take on a quality of reverence and respect. Instead of being one-sided, with the humans taking what they need and not giving back, these relationships become mutual, based on reciprocity.” – Cousins (1996)
“From an institutional perspective, the problem has been typically defined in terms of low achievement, high attrition, poor retention, weak persistence, etc., thus placing the onus for adjustment on the student. From the perspective of the Indian student, however, the problem is often cast in more human terms, with an emphasis on the need for a higher educational system that respects them for who they are, that is relevant to their view of the world, that offers reciprocity in their relationships with others, and that helps them exercise responsibility over their own lives.” – Kirkness and Barnhardt (2001)
Objectifs d’apprentissage
Après avoir interagi avec cette ressource, vous devriez être en mesure de :
- Défendre les raisons pour lesquelles l’autochtonisation et la décolonisation sont nécessaires et utiles.
- Gérer un espace sûr pour les peuples et les cultures marginalisés.
- Pratiquer les 4R – respect, réciprocité, relevance, responsabilité,
- Employer une perspective holistique de l’éducation.
- Développer des partenariats avec les peuples et les communautés autochtones.
- Articuler la manière dont vous participez à la vérité et à la réconciliation.
- Pratiquer l’autochtonisation et la décolonisation en comprenant qu’il s’agit d’un processus actif et permanent.
RéconcilACTions
Il peut être difficile de savoir par où commencer. Cela peut être inconfortable surtout si la justice, l’équité, la diversité et l’inclusion (JEDI) ne font pas déjà partie de la conversation au sein de votre institut. Il faut du courage pour aborder des problèmes avec vos pairs, collègues et superviseurs. Peu importe votre origine ou votre histoire, autochtone ou colonisateur, vous avez un rôle à jouer dans la réconciliation.
La réconciliation n’est pas simple; beaucoup de gens se frustrés car il n’y a pas de liste de contrôle à suivre. La réconciliation est une pratique que nous pouvons adopter dans nos emplois réguliers, nos lieux de travail et notre vie quotidienne.
Voici quelques façons d’approfondir votre compréhension (pour plus de détails, voir la section 02 – Faire le travail):
- Révisez le module sur la décolonisation et l’autochtonisation
- Rejoignez ou créez un groupe de discussion sur l’autochtonisation et la décolonisation
- Imprégnez-vous de la terre et de la communauté. « L’apprentissage efficace ne se fait pas dans un vide de contenu » (Anderson, 2008).
- Lisez et/ou regardez des médias par ou sur les peuples autochtones
- Une fois que vous avez fait le travail et que vous pouvez aborder avec compréhension, respect, réciprocité et humilité, entrez en contact avec les aînés/gardiens du savoir. Pouvez-vous les impliquer dans le développement et/ou la prestation de votre cours?
Voici quelques actions tangibles que vous pouvez prendre (pour plus de détails, voir la section 05 – Construire la voix autochtone locale):
- Combattre le racisme
- Créer un espace sûr
- Renforcer les liens avec la communauté autochtone
- Soutenir les étudiants autochtones
- Engager des instructeurs autochtones et des aînés en résidence
- Adopter / développer des appels à l’action
Références
Anderson, T. (2008). Towards a theory of online learning. In Anderson, T. & Elloumi, F. (Eds.), Theory and practice of online learning (pp. 45-74). Edmonton, AB: Athabasca University.
Bartlett, C., Marshall, M., Marshall, A., & Iwama, M. (2015). Integrative Science and Two-Eyed Seeing: Enriching the Discussion Framework for Healthy Communities in Beyond Intractability: convergence and opportunity at the interface of environmental, health and social issues; edited by Lars K. Hallstrom, Nicholas Guehlstorf, and Margot Parkes. UBC Press. Lien: http://www.integrativescience.ca/uploads/files/Bartlett-etal-2015(Chap10).pdf
Brayboy, B. (2009). Indigenous Knowledges and the Story of the Bean. Harvard Educational Review.
Commission de vérité et réconciliation du Canada (2015): Appels à l’action. Lien: https://publications.gc.ca/collections/collection_2015/trc/IR4-8-2015-fra.pdf
Cousins, E. (1996). Mountains made alive: Native American relationships with… CrossCurrents. University of North Carolina Press.
Gouvernment du Canada. (2023). Donner suite aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Lien: Donner suite aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation (rcaanc-cirnac.gc.ca)
Hyslop, K. (2020). How One School District Is Teaching Settlers to ‘Walk in Two Worlds’. The Tyee. Lien: https://thetyee.ca/News/2020/11/26/School-District-Settlers-Walk-Two-Different-Worlds/
Intergovernmental Panel on Climate Change. (2022). Sixth Assessment Report: Headline Statements from the Summary for Policymakers. Lien: https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg2/downloads/report/IPCC_AR6_WGII_HeadlineStatements.pdf
Jerez, M. (2021). Challenges and Opportunities for Indigenous Peoples’ Sustainability. United Nations Department of Economic and Social Affairs. Lien: UN/DESA Policy Brief #101: Challenges and Opportunities for Indigenous Peoples’ Sustainability
Kirkness, V. J. and Barnhardt, R. (2001). First Nations and Higher Education: The Four R’s – Respect, Relevance, Reciprocity, Responsibility. Knowledge Across Cultures: A Contribution to Dialogue Among Civilizations. Lien: http://www.ankn.uaf.edu/IEW/winhec/FourRs2ndEd.html
Ostler, J. (2019). Surviving Genocide: Native Nations and the United States from the American Revolution to Bleeding Kansas. New Haven: Yale University Press.
Pensionnats indiens au Canada. (2023). L’Encyclopédie Canadienne: Pensionnats indiens au Canada.
Rees, M. (2020). What is the link between racism and mental health? Medical News Today. Lien: https://www.medicalnewstoday.com/articles/racism-and-mental-health
Rich, N. (2019). The Next Reckoning: Capitalism and Climate Change. New York Times Magainze: The Climate Issue. Lien : https://www.nytimes.com/interactive/2019/04/09/magazine/climate-change-capitalism.html
Turner, A. (2019). Is capitalism incompatible with effective climate change action? World Ecoonomic Forum. Lien: https://www.weforum.org/agenda/2019/09/is-capitalism-incompatible-with-effective-climate-change-action/