Culture, histoire, politique, société
Le système éducatif en France
- En France, l’école publique est gratuite. Elle est obligatoire à partir de 6 ans, mais accessible à partir de 2 ou 3 ans: c’est l’école maternelle.
- L’école primaire s’appelle aussi l’école élémentaire.
- Le niveau secondaire se compose du collège (de la sixième à la troisième) et du lycée (de la seconde à la terminale). Au lycée, il y a une filière générale et une filière professionnelle. À la fin de la terminale, les élèves passent le baccalauréat (le bac).
- Après le bac, on peut étudier à l’université (la fac), dans des IUT (formation technologique) ou dans des grandes écoles (filières sélectives). Il existe des grandes écoles de commerce (HEC, ESSEC), d’ingénieur (Mines, Ponts et Chaussées, Polytechnique), mais aussi dans les humanités (Sciences Po, Normale Sup).
- Le système des grandes écoles: concours vs examen
- Les grandes écoles sont les institutions d’élite dans les études supérieures françaises. Elles constituent un système à part, indépendant des universités.
- Pour entrer/être admis.e dans une grande école, il faut passer un concours. Le concours est différent d’un examen: les candidat.es sont classé.es. Seul un petit pourcentage est admis à l’école. Il y a souvent deux étapes: épreuves écrites (dites d’admissibilité), puis épreuves orales (dites d’admission).
- On peut préparer le concours seul.e, mais la plupart des candidat.es font deux, trois, voire quatre ans de classe préparatoire. La grande majorité des “classes-prépa” sont dispensées dans des lycées. On y entre après le bac.
Les grandes écoles sont spécialisées dans différents domaines:
- Grandes écoles de lettres, de mathématiques, d’humanités et de sciences sociales (ENS Ulm, ENS Saint-Cloud, ENS Cachan)
- Grandes écoles d’ingénieur (X, Mines, Ponts et Chaussées)
- Grandes écoles de statistiques (ENS Cachan, ENSAE)
- Grande école d’administration et de service public (INSP)
- Grandes écoles de latin/grec (Chartes)
- Grandes écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP)
- Grandes écoles de sciences politiques (IEP)
- Les grandes écoles sont souvent critiquées parce qu’elles entretiennent le mécanisme de la reproduction sociale des élites (Pierre Bourdieu), pour leur manque de diversité, parce qu’elles sont déconnectées des réalités du marché du travail, mais aussi parce qu’elles sont trop sélectives, créent du stress chez les étudiant.es et favorisent le développement de réseaux et de clans.
- Quand on a fini ses études, on espère obtenir un CDI (contrat à durée indéterminée). Ce type de contrat donne à l’employé.e une sécurité plus grande que le CDD (contrat à durée déterminée), qui est plus précaire.
À propos de mai 68: slogans et héritage
Bizutage et harcèlement
- Harceler (quelqu’un) = stigmatiser, se moquer, ou agresser.
- Le harcèlement peut être moral, physique, psychologique ou sexuel.
- Il y a du harcèlement à l’école, dans la rue, au travail, dans le sport, mais aussi dans le cercle familial. Sur internet ou sur les réseaux sociaux, on parle de cyber-harcèlement.
- Après #MeToo, le hashtag #BalanceTonPorc est devenu viral sur les comptes francophones de Twitter.
- Bizuter: faire passer une “épreuve” à quelqu’un qui arrive dans une nouvelle école, un nouveau club, un nouveau groupe.
- Le bizutage est une pratique à l’école, au collège, au lycée ou dans les études supérieures. Elle existe aussi dans les clubs de sport, certaines associations et dans l’armée.
- Traditionnellement, il s’agit de ritualiser l’intégration des nouvelles recrues dans la communauté. Cette pratique est, en théorie, punie par la loi:
« Hors les cas de violences, de menaces ou d’atteintes sexuelles, le fait pour une personne d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de manière excessive, lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. » (art. 225-16-1 – version 2016)
En réalité, la loi est peu appliquée.
Le message de la mère de Lucas aux harceleurs de son fils
Les nouveaux féminismes (vidéo)
Le programme Erasmus
La France en 2025: le pessimisme des jeunes Français
Le bizutage, un délit peu condamné (texte)
Combattre le harcèlement à l’école
Arthur Rimbaud: « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans »
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
− Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
− On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin -,!
A des parfums de vigne et des parfums de bière…
− Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! – On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…
Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,
− Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père…
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif…
− Sur vos lèvres alors meurent les cavatines…
Vous êtes amoureux. Loué jusqu’à mois d’août.
Vous êtes amoureux. − Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.
− Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire… !
− Ce soir-là,… − vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…
− On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.
Arthur Rimbaud (1854-1891), 29 septembre 1870