Culture, histoire, politique, société
La presse en France: histoire et positions politiques
La presse a une longue histoire en France.
Pendant la Révolution, de nombreux journaux apparaissent. Ils critiquent l’Ancien régime:
Le Vieux Cordelier
Le Père Duchesne
L’Ami du peuple
Journaliste peut être un métier dangereux: Marat a été assassiné par Charlotte Corday, une royaliste.
- Dans la presse française, il y a des journaux et des magazines.
- Les journaux sont généralement des quotidiens: ils sont publiés tous les jours.
- Les magazines sont hebdomadaires (une fois par semaine) ou mensuels (une fois par mois), parfois trimestriels (une fois par trimestre).
- Aujourd’hui, les titres français restent nombreux mais sont en crise. Ils subissent la concurrence des nouveaux médias.
- À côté de la presse, les Français s’informent aussi sur les événements locaux, nationaux et globaux en écoutant la radio ou en regardant le journal télévisé (JT).
Exemples de quotidiens français, de la gauche vers la droite:
L’Humanité, quotidien communiste
Libération, quotidien de gauche et progressiste
Le Monde, quotidien du centre et progressiste
La Croix, quotidien du centre et catholique
Le Figaro, quotidien de droite et conservateur
L’Équipe, quotidien sportif, sans positionnement politique
Exemples de magazines, de la gauche vers la droite:
L’Obs, centre-gauche
Le Point, centre-droit
L’Express, droite
Autour de l’imparfait
Quand j’étais petit, je croyais que… (Cyprien, vidéo)
L’invention de l’imprimerie: texte et questionnaire
Comment lutter contre les infox: vidéo et questionnaire
Un exemple de théorie du complot: le « grand remplacement »
Le “grand remplacement” est une théorie complotiste et suprémaciste formulée par l’écrivain d’extrême-droite Renaud Camus. Selon cette théorie, les pays d’Europe occidentale sont menacés par des flux migratoires en provenance du Sud: Afrique du Nord et subsaharienne, Moyen-Orient, Asie du Sud. L’objectif de cette submersion migratoire serait le remplacement des populations majoritairement blanches et de culture judéo-chrétienne par des immigrés non-blancs, principalement de culture musulmane.
Cette théorie rencontre un large écho en France, où elle est relayée par les partis d’extrême-droite et certains dirigeants de la droite dite modérée. Éric Zemmour, candidat à l’élection présidentielle en 2022, l’avait placée au centre de son discours.
De nombreuses études démographiques ont montré que “le grand remplacement” est une idéologie, non une réalité. Pourtant, l’influence de cette théorie sur l’opinion reste considérable, en France mais aussi aux États-Unis.
L’affaire Dreyfus
- L’affaire Dreyfus a profondément divisé la France, touchant les domaines militaire, social, politique et religieux.
- Officier français d’origine alsacienne et de confession juive, le capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935) est la principale victime de cette affaire judiciaire clé de la IIIe République. Elle se déroule entre 1894 et 1906, entraînant la création de deux camps : les dreyfusards et les antidreyfusards, ces derniers étant pour la plupart animés par un puissant antisémitisme.
- Dans le camp des dreyfusards : les républicains, la gauche radicale et la gauche socialiste, de nombreux intellectuels antimilitaristes, les pacifistes, les francs-maçons
- Dans le camps des anti-dreyfusards : les nostalgiques de la royauté, ceux qui estiment que l’honneur de l’armée prévaut sur les cas individuels, certains catholiques traditionalistes, la Ligue des Patriotes, les antisémites
- Le scandale éclate dans un contexte bien particulier, puisqu’au moment de l’affaire Dreyfus l’Alsace est allemande depuis 1871. Alfred Dreyfus est accusé d’espionnage en faveur de l’Allemagne et de trahison. Le conseil de guerre le condamne au terme d’un procès militaire qui a fortement divisé la France. Le 5 janvier 1895, Alfred Dreyfus perd son titre de capitaine dans la cour d’honneur de l’École militaire, à Paris, devant 4 000 soldats et 20 000 civils. Bien qu’il clame son innocence, il est emprisonné à perpétuité dans un bagne de l’Ile du Diable, en Guyane.
- Sa famille, des journalistes et des politiques le soutiennent, mettant au jour les anomalies du procès et réclamant sa réouverture. En 1896, un colonel de l’armée (le colonel Picquart) identifie l’identité de l’auteur de la fuite d’informations au profit de l’Allemagne (le commandant Esterhazy), mais l’armée refuse de se contredire en ouvrant un nouveau procès. À la une du le journal L’Aurore, le 13 janvier 1898, l’écrivain Emile Zola dénonce cette injustice sous la forme d’une lettre ouverte au président de la République, dans laquelle il attaque l’Etat-major pour avoir condamné un innocent (Dreyfus) et acquitté un coupable (Esterhazy). Zola demande aussi la réouverture du procès. Il est alors poursuivi pour diffamation et traduit devant une cour d’assises, qui le condamne le 23 février 1898 à la peine maximale d’un an de prison ferme, à 3 000 francs d’amende et l’exclut de l’ordre de la Légion d’honneur.
- Dreyfus est finalement innocenté en 1906. Il réintègre l’armée avec le grade de commandant.
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