82 Chapitre 1 : Le prophète Osée

Le prophète Osée

La Bonne Nouvelle 1869 pages 169 à 176.

1.1 – Généralités

Osée veut dire délivrance ; c’était aussi le premier nom de Josué (Nombres 13 v.9), et le nom du dernier roi d’Israël. Il ne nous est rien dit de sa personne, sinon qu’il était fils de Beéri qui est lui-même tout à fait inconnu. Certains détails de son livre donnent lieu de croire, ou du moins de supposer, qu’il était originaire du royaume des dix tribus. C’est le premier en rang des douze petits prophètes. Nous le mettons après Amos parce qu’il prophétisa plus tard que ce dernier, savoir non seulement comme Amos au temps de Ozias de Juda et de Jéroboam II d’Israël, mais encore sous les règnes de Jotham, d’Achaz et d’Ézéchias, rois de Juda ; ce qui constitue une activité prophétique de plus de soixante-dix années. Il était contemporain d’Ésaïe.

Osée s’occupe plus particulièrement de l’état moral du peuple d’Israël ou des dix tribus, quoiqu’il y soit aussi question de Juda. Cette prophétie se divise en deux parties : le révélation des desseins de Dieu envers Israël, et les remontrances que le prophète adresse au peuple au nom de l’Éternel. C’est une espèce de plainte soutenue, pleine d’angoisse à l’égard de l’état des enfants d’Israël, en développant toutes les voies de Dieu envers eux.

 

1.2 – Chapitres 1 à 3 / Chapitre 1

Les trois premiers chapitres composent le première partie, ou la révélation des desseins de Dieu envers Israël. D’entrée, Israël est traité comme étant en révolte contre Dieu. C’est ce qui est montré par l’image de la femme corrompue, emblème de la conduite du peuple, avec laquelle le prophète devait s’unir. Le premier fils qu’elle a, doit s’appeler Jizreël, nom qui rappelle la résidence du méchant Achab, de sa femme, l’impie Jézabel, de leurs affreuses morts, entre autres à cause du meurtre de Naboth de Jizreël pour s’emparer de sa vigne (lisez 1 Rois 21 et 2 Rois 9). Ici, ce nom est donné au fils de Gomer, femme d’Osée, comme un signe du jugement de Dieu sur la famille de Jéhu et sur le royaume d’Israël. Jizreël qui veut dire Dieu sèmera est aussi employé par notre prophète (2 v. 22-23) comme un signe des bénédictions que l’Éternel sèmera un jour sur la terre.

Puis la femme d’Osée eut une fille, et Dieu dit à celui-ci de l’appeler Lo-Rukhama ce qui signifie : elle n’a pas obtenu miséricorde. Non seulement le jugement était exécuté sur Israël, mais ce jugement était final, si ce n’est pourtant que la grâce de Dieu s’exercerait encore envers son peuple dans les derniers temps. Juda serait encore épargné (1 v. 7) par la seule puissance de l’Éternel.

Enfin un second fils doit se nommer Lo-Ammi, pas mon peuple ; car maintenant l’Éternel ne reconnaissait plus le peuple comme sien. L’infidélité a plongé Israël tout entier sous le jugement terrible de ne plus être le peuple de Dieu et d’être abandonné par l’Éternel qui dit : « Vous n’êtes pas mon peuple, et je ne serai pas à vous ». Le jugement étant ainsi prononcé, Dieu annonce immédiatement après, avec une égale clarté, que ce malheureux peuple deviendra encore un jour l’objet de sa grâce souveraine. « Cependant le nombre des fils d’Israël sera comme le sable de la mer, qui ne se peut mesurer ni nombrer ». Mais cette grâce ouvre la porte à d’autres qu’aux Israélites car il est ajouté : « Et il arrivera que, dans le lieu où il leur a été dit : Vous n’êtes pas mon peuple, il leur sera dit : Fils du Dieu vivant » (1:10). L’application de ce passage aux nations est constatée par l’apôtre Paul en Romains 9 v. 24-26. Dans ces trois versets, il cite la fin du second chapitre de notre prophète comme exprimant la grâce envers les Juifs, et le passage que nous examinons (1 v. 10), la miséricorde envers les gentils. Dans 1 Pierre 2 v. 10, l’apôtre écrivant à des Juifs devenus chrétiens, fait aussi allusion à Lo-Ammi et à Lo-Rukhama : « Vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde ». Au dernier verset du chapitre 1, Osée annonce le retour, encore à venir, de Juda et des dix tribus, réunis et soumis à un seul chef dans la grande journée de Jizreël, c’est à dire de la semence de Dieu. Alors ils monteront du pays à Jérusalem, comme une seule nation, pour adorer ensemble l’Éternel dans leurs fêtes solennelles.

 

1.3 – Chapitre 2

Les premiers mots du chapitre 2 : « Dites à vos frères Ammi (mon peuple) ! et à vos sœurs Rukhama (reçue en grâce) ! », indiquent, je pense, un résidu ou un petit nombre de fidèles parmi la masse rebelle. Ce résidu est reconnu pour peuple par le cœur de Dieu, et objet de miséricorde, pendant que la nation est rejetée par l’Éternel. Dans le même esprit, plus tard, au milieu de ces mêmes Juifs qui le méconnaissent, le repoussaient et le poursuivaient jusqu’à la mort, le Seigneur Jésus disait en étendant la main sur ses disciples : « Voici … mes frères ; car quiconque fera la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère » (Matthieu 12 v. 49-50). Jésus peut-il dire de vous : ceux-là sont mes frères et mes sœurs ?

Cependant le prophète doit plaider contre sa mère, contre Israël. Dieu ne voulait plus le reconnaître comme son épouse ; Lui-même ne serait plus son mari. Le peuple devait se repentir pour ne plus être puni. Il attribuait à la faveur des faux dieux toutes les bénédictions dont le Seigneur l’avait comblé ; c’est pourquoi Dieu lui ôterait cette abondance et le laisserait nu et dépourvu de tout. Mais après avoir amené cette femme infidèle, c’est à dire Israël, dans le désert, où elle devait apprendre que ses idoles ne pouvaient l’enrichir ; après l’avoir Lui-même attirée là, l’Éternel parlerait de grâce à son cœur. La manière dont Dieu exprime ce retour à la grâce est d’un touchant intérêt. Pour le comprendre, il faut lire ainsi au verset 15 : « Je lui donnerai la vallée d’Acor pour une porte d’espérance », et se rappeler que c’est dans cette vallée que le jugement de Dieu avait commencé à tomber sur Israël après son entrée en Canaan. En effet, c’est là que l’on conduisit l’infidèle Acan et Josué lui dit : « Pourquoi nous as-tu troublés ? … Et tous les Israélites l’assommèrent à coup de pierres … C’est pourquoi on appela ce lieu-là la vallée d’Acor, ou du trouble » (Josué 7 v. 24-26). Or un jour, bientôt peut-être, la vallée du trouble deviendra pour les enfants d’Israël revenant à leur Dieu une porte d’espérance par laquelle ils rentreront sous la bénédiction, la faveur et la grâce qui surmontera et couvrira tous leurs péchés. Chers lecteurs, si vous passez aussi par la vallée du trouble dans le sentiment et le repentir de vos péchés devant Dieu, cette vallée deviendra pour vous la porte d’espérance du salut, car c’est pour que vous ayez la vie que Dieu vous convie à la repentance. Les relations des fils d’Israël avec l’Éternel seront changées ; Il ne sera plus pour eux un maître sévère mais un mari affectionné. Dieu ôtera de dessus la terre toute espèce d’ennemi, soit bête féroce ou nuisible soit homme violent. Puis Il dit à Israël, représenté comme une femme qui a été infidèle à son mari : « Je te fiancerai à moi pour toujours ; et je te fiancerai à moi en justice, et en jugement, et en bonté, et en miséricorde ; et je te fiancerai à moi en vérité ; et tu connaîtras l’Éternel — 2 v. 19-20 ». — Telles devant être un jour les relations d’Israël avec son Dieu, il en résultera alors pour ce peuple une suite ininterrompue de bénédictions sur la terre. L’Éternel exaucera des cieux, et les cieux exauceront la terre ; la terre produira ses fruits avec abondance lesquels répondront aux besoins de Jizreël, ou d’Israël, semence de Dieu, que Dieu sèmera sur la terre, et son nom sera Rukhama (reçue en grâce) et Ammi, c’est-à-dire, mon peuple, et Israël dira : C’est mon Dieu. En un mot, ce qui attend le peuple d’Israël aux derniers temps, sur la terre, ce qui est promis par l’Éternel, c’est un entier rétablissement de bénédiction, sur le pied de la grâce et de la fidélité de Dieu.

 

1.4 – Chapitre 3

Au chapitre trois, encore sous l’image d’une femme corrompue, reprise par son mari, les enfants d’Israël sont représentés comme devant être, « beaucoup de jours sans roi, et sans prince, et sans sacrifice, et sans statue, et sans éphod ni théraphim ». C’est l’état actuel des Juifs : ils sont sans gouvernement à eux, sans sacrifice selon la loi, puisqu’on ne pouvait les offrir que dans le temple et sur l’autel et que le temple est ruiné et l’autel rejeté, par conséquent sans culte ; sans statue, c’est-à-dire sans idole ; sans éphod, vêtement du souverain sacrificateur qu’il devait porter pour se présenter devant Dieu et le consulter (voyez 1 Samuel 30 v. 7 et 8), et sans théraphim ; c’étaient de petites idoles, telles que celles que Rachel avait dérobées à son père Laban (Genèse 31 v. 19:34 et 35), des statues idolâtres que l’on consultait comme des oracles. Comparez Juges 27 v. 5 et 28 v. 5 ; 1 Samuel 15 v. 23 ; Ézéchiel 21 v. 26 ; Zacharie 10 v. 2.

Mais après ces longs jours d’égarement et d’isolement dans le désert des peuples, les enfants d’Israël se repentiront, et rechercheront l’Éternel leur Dieu, et David leur roi ; il révéreront l’Éternel et sa bonté aux derniers jours ; en d’autres termes, tout Israël recherchera la vraie royauté de promesse donnée de Dieu, dont Christ, le vrai David ou le vrai Bien-aimé, est l’accomplissement.

C’est en Lui, et en Lui seul, que nous pouvons être rendus agréables ou acceptés devant Dieu (Éph. 1v. 6). Avez-vous recherché pour vous-mêmes, le vrai Bien-aimé ? Est-il devenu votre Bien-aimé ?

 

1.5 – Chapitres 4 à 14

Nous ne dirons rien sur les onze derniers chapitres de notre prophète, qui présentent bien des difficultés, vu le style concis et saccadé d’Osée ; ce sont en général des reproches entremêlés de promesses de grâce, de secours, de relèvement pour Israël. Méditez sur ce verset 9 du chapitre 13 où Dieu vous dit aussi : « C’est ta destruction, Israël, que tu aies été contre moi, contre ton secours ». Considérez le dernier verset du livre avec soin et prières. Pendant sa longue carrière, le prophète avait vu constamment ses compatriotes ne pas écouter ou ne pas accepter ses paroles qui n’étaient comprises et reçues que par le petit nombre de ceux qui connaissaient et servaient Dieu. Aussi en terminant sa prophétie, il dit avec une profonde tristesse : « Qui est sage ? Il comprendra ces choses. Et intelligent ? Il les connaîtra ; car les voies de l’Éternel sont droites, et les justes y marcheront, mais les transgresseurs y tomberont ».

Pour nous, les voies de Dieu sont des voies de grâce et d’amour. Jésus Christ est le chemin (Jean 14 v. 6). Pour comprendre et connaître les voies de Dieu, il faut être sage. Êtes-vous sages pour cela ? Sinon, lisez avec beaucoup d’attention Jacques 1 v. 5 et 6, avec le désir sincère d’en faire l’expérience.

 

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PERSONNAGES DE LA BIBLE© par campionpierre. Tous droits réservés.

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