84 Chapitre 3 : Le prophète Amos

Le prophète Amos

La Bonne Nouvelle 1869 pages 146 à 153.

3.1 – Généralités

Dans l’ordre des temps, Amos vient après Jonas quoique son livre occupe la troisième place dans la série des douze petits prophètes. Amos était de Thekoa, ville de la tribu de Juda que Roboam avait fait bâtir, ou plutôt fortifiée (2 Chroniques 11 v. 6) car elle existait auparavant (voir 2 Samuel 14 v. 2). De même que Dieu avait choisi David en le tirant des parcs de brebis (Psaume 78 v. 70), il choisit aussi plus tard pour prophète Amos d’entre les bergers de Thekoa. De tout temps, le Seigneur a pris et Il prend encore, quand Il veut, ses ouvriers ou ses instruments où il lui plaît, n’ayant nul besoin d’aucun avantage purement humain en eux, pour en faire les interprètes de sa volonté ou les ministres de sa grâce. Ainsi le Seigneur Jésus choisit ses premiers apôtres parmi les pécheurs du lac de Génésareth. Il a toujours aimé choisir les choses faibles de ce monde pour confondre les fortes, afin que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur (1 Corinthiens 1 v. 27 et 31).

Amos vivait environ 800 ans avant Jésus Christ. Il prophétisa sous les règnes de Ozias, roi de Juda et de Jéroboam II, roi d’Israël. Il était ainsi contemporain d’Osée, de Joël et d’Ésaïe.

Amos s’adresse presque exclusivement aux dix tribus d’Israël, quoiqu’il renferme aussi des allusions à Juda. Rien de plus décidé contre le mal que ses paroles, quoique très simples et sans la force qui caractérise le langage brûlant et entrecoupé du prophète Osée.

Avant de dénoncer le jugement à Israël et à Juda, il proclame d’abord celui des nations circonvoisines (situées tout autour), tant pour leur hostilité et leur cruauté envers le peuple de Dieu que pour leur conduite inhumaine envers d’autres nations, car Dieu en tient compte.

 

3.2 – Chapitre 1 et 2

Remarquez que ces jugements s’appliquent à des peuples établis sur le territoire promis à Abraham et à sa postérité. Dieu veut purifier sa terre de ce qui la souillait et, hélas, par conséquent, de Juda et d’Israël aussi, tout en conservant les droits de sa fidélité et de sa grâce qu’il exercera de nouveau en faveur d’Israël aux derniers jours.

À l’égard de Juda, l’Éternel signale, en particulier, le mépris de sa loi et la désobéissance à ses commandements (2 v. 4, 5).

Chez Israël, le péché signalé c’est le manque de crainte de Dieu, l’égoïsme, l’oppression des pauvres, la dureté envers les malheureux. Ils ont vendu le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de souliers. Cela leur est souvent reproché, voyez 2 v. 7 ; 4 v. 1 ;5 v. 11-12 ; 8 v. 5. Ils ne s’inquiètent pas des souffrances des malheureux. Cependant l’Éternel les avait délivrés de la servitude où ils étaient en Égypte ; il avait détruit leurs ennemis pour les mettre en possession de leurs terres. Il avait suscité du milieu d’eux des prophètes, et aussi des nazaréens ou consacrés à Dieu ; mais ceux-ci, ils les avaient entraînés à se profaner ; et quant aux autres, ils leur avaient dit : « Ne prophétisez plus ».

 

3.3 – Chapitre 3

Après avoir ainsi mentionné chacune des nations qui se trouvaient sur le territoire promis à Abraham (ch. 1 et 2), Dieu s’adresse à Israël et à Juda réunis (3 v. 1) : à toutes les familles qu’il a tirées du pays d’Égypte. « Je vous ai connus vous seuls, leur dit-il, d’entre toutes les familles de la terre ; c’est pourquoi je visiterai sur vous toutes vos iniquités ». C’est là un principe bien sérieux et, en même temps, bien simple : il faut que notre marche ou notre vie soit en rapport avec notre position devant Dieu, et avec les grâces que nous avons reçues. Sans cela le jugement de Dieu commence par sa maison. Si donc il y avait du mal dans la ville, c’est que l’Éternel agirait. Deux ne peuvent pas marcher ensemble s’ils ne sont pas d’accord. Êtes-vous d’accord avec Dieu ? Est-il pour vous non plus un juge mais un père qui vous a reçus en grâce par la foi en Jésus Christ ? Si non, il serait bon pour vous de vous hâter d’écouter cet appel qu’il vous adresse en vous suppliant d’y répondre : « Réconciliez-vous avec Dieu » (2 Corinthiens 5 v. 20).

Toutefois si Dieu intervient et fait entendre sa voix puissante et terrible, c’est qu’il y a une raison pour cela ; et d’un autre côté, Dieu n’agira pas sans avertir son peuple : Il ne fera rien sans révéler son secret aux prophètes ses serviteurs. Mais le lion avait rugi, ne devait-on pas trembler ? L’Éternel avait parlé, le prophète pouvait-il se taire ? Voilà où en était Israël, qui allait être dispersé, tellement qu’il n’en resterait que quelques petits fragments, comme des morceaux d’un agneau qu’un berger retirerait de la gueule d’un lion qui l’aurait dévoré.

 

3.4 – Chapitre 4

Le chapitre 4 rappelle l’oppression des pauvres et le culte de leur invention que les enfants d’Israël rendaient dans les lieux qu’ils avaient choisis. Dieu aussi agirait contre eux comme Il l’entendrait. Il l’avait même déjà fait ; mais quoiqu’il eût répété ses châtiments, ils n’étaient pas retournés jusqu’à Lui. C’est pourquoi, ajoute-t-il, « prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, ô Israël ! » — Et vous, êtes-vous prêts pour cette rencontre qui peut arriver d’un moment à l’autre ? Celui-là seul est prêt qui a Jésus pour Sauveur et pour Avocat.

 

3.5 – Chapitre 5

Au chapitre 5, le prophète, après avoir déploré la ruine des Israélites, les conjure de fuir les lieux de leur faux culte et de revenir à l’Éternel, le Créateur : « Cherchez l’Éternel, et vous vivrez » leur dit-il et vous dit-il. Israël repoussait la pensée du mauvais jour, de même que tant d’entre vous le font ; le mal avait le dessus. Le mauvais jour viendrait : il viendra, il est proche. Quelques-uns désiraient « la journée de l’Éternel », que le Nouveau Testament appelle « le jour du Seigneur ». Ici, comme partout, l’Esprit prophétique nous révèle que ce jour sera une journée d’épouvante et de jugement, de ténèbres et non de lumière. — Au reste, les mauvais principes qui causaient la ruine des enfants d’Israël étaient en eux dès le commencement et n’avaient fait que se développer. Ce n’était pas Dieu que leurs pères avaient adoré dans le désert, mais leur Moloch et leur Ramphan, ou leurs faux dieux, que leurs cœurs s’étaient faits à eux-mêmes. Aussi ils seraient emmenés captifs, plus loin encore que le pays qui fait maintenant l’objet de leur crainte (comparez le verset 27 avec Actes 7 v. 43).

 

3.6 – Chapitre 6

Le chapitre 6 condamne la fausse confiance qui trompait les grands d’Israël. Ils s’abandonnaient au luxe comme si tout allait bien. Ils ne sentaient pas l’affliction de Joseph. Ils seraient captifs entre les premiers. L’Éternel avait en horreur la gloire de Jacob, c’est à dire des descendants de Jacob qui se confiaient en ce qui n’était que vanité, dans leur veau d’or. Mais le Dieu vivant et vrai qu’ils méprisaient susciterait un ennemi qui mettrait tout en désolation.

 

3.7 – Chapitre 7

Au chapitre 7, l’intercession du prophète, c’est à dire de l’Esprit de Christ qui agissait en lui, avait par deux fois arrêté des fléaux destructeurs. Puis, dans une vision, le Seigneur lui apparut debout sur un mur et ayant en sa main un niveau ou une équerre, tout prêt à exercer le jugement que rien ne pourrait plus détourner. Israël devait tomber avec la famille de Jéhu dont le roi Jéroboam était le dernier représentant. Une telle prophétie dut paraître bien audacieuse. Aussi Amatsia, sacrificateur du veau d’or, à Béthel, se hâta de dénoncer au roi Jéroboam le fidèle prophète comme conspirant contre lui au milieu de la maison d’Israël. Quelle différence avec les Ninivites qui avaient écouté les paroles de Jonas et s’étaient convertis ; tandis qu’au contraire, Amatsia dit à Amos : « Voyant (c’est ainsi qu’on appelait les prophètes), va-t-en ; fuis au pays de Juda, et mange là du pain, et prophétise là, mais ne prophétise plus à Béthel, car c’est le sanctuaire du roi et la maison du royaume ». Il devait s’en retourner en Juda, son pays, là où l’Éternel était encore reconnu comme Dieu, où vérité pouvait être annoncée. Mais, à Béthel, on ne supportait pas des vérités désagréables. L’homme, le roi était le seul maître. Cependant Dieu ne renonce pas à ses droits. Amos répond à Amatsia : « Je n’étais pas prophète, et je n’étais pas fils de prophète ; mais je gardais le bétail, et je cueillais le fruit des sycomores ; et l’Éternel me prit quand je suivais le menu bétail, et l’Éternel me dit : Va, prophétise à mon peuple Israël ». De même, 800 ans plus tard, Paul se disait apôtre, « non de la part des hommes, ni par l’homme, mais par Jésus Christ, et Dieu le Père » (Galates1 v. 1). Ainsi l’Éternel, selon sa volonté, avait pris et choisi Amos pour son prophète ; et la parole qu’il annonçait était celle de Dieu. Le sacrificateur qui s’y opposait subirait la conséquence de sa témérité, et Israël serait certainement emmené en captivité.

 

3.8 – Chapitre 8

Au chapitre 8, après de nouvelles déclarations de la fin prochaine du royaume d’Israël, Dieu annonce à ce malheureux peuple le plus affreux de tous les fléaux : la famine d’ouïr « les paroles de l’Éternel ». C’étaient de bien tristes temps que ceux « où la parole de l’Éternel était rare » (1 Samuel 3 v. 1). Il y en a eu, il y en aura encore de plus tristes pour Israël, tandis que vous, vous avez le bonheur de vivre dans des pays et dans des temps où la parole de Dieu est à la portée de tous. Puissiez-vous apprécier ce grand privilège, et en profiter pour la lire et croire le témoignage de Dieu au sujet de son Fils qu’elle renferme. Sans cela, cette parole même s’élèverait contre vous et ne ferait que rendre plus grave votre culpabilité !

 

3.9 – Chapitre 9

Au chapitre 9, enfin, le Seigneur est présenté comme dirigeant tout, de sorte qu’Israël ne saurait échapper. Cependant, Dieu n’oubliait pas son peuple qui serait criblé dans toutes les nations du monde, sans que pour cela un seul grain fût perdu. Puis, au jour où l’Éternel exécutera son jugement final au milieu du peuple, il relèvera, selon les desseins de sa grâce, non pas le tabernacle de Jéroboam, mais celui de David, son bien-aimé, et le rebâtira dans toute sa gloire, pour que sa postérité possède toutes les nations amenées à la connaissance du non de l’Éternel. Alors aussi l’Éternel ramènera Israël de sa captivité et les rétablira en les bénissant abondamment. « Je les planterai sur leur terre, et ils ne seront plus arrachés de dessus leur terre que je leur ai donnée, dit l’Éternel, ton Dieu ».

Ce résumé du livre d’Amos, extrait d’un ouvrage fort apprécié, et que j’ai cherché à rendre assez simple pour que vous le compreniez, offrira peut-être des difficultés à quelques-uns d’entre vous ; mais ne vous laissez pas décourager pour cela. Prenez du temps pour lire d’abord le livre d’Amos, un chapitre, un jour, avec l’explication que nous en donnons ; un chapitre le lendemain, et ainsi de suite jusqu’à la fin. Puis relisez-le plus tard, en demandant à Dieu de vous donner l’intelligence, et vous verrez, je n’en doute pas, qu’il y a là aussi comme dans toutes les Écritures, une source abondante d’instruction et d’édification pour vos âmes.

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