95 Chapitre 2 : Debora, juge en Israël

Debora, juge en Israël — Juges 4.3-9

Dans ce temps des Juges, le peuple faisait tellement ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, qu’Il fut obligé de les châtier sévèrement. La faiblesse était grande et l’Éternel ne trouva pas un seul homme pour être juge sur ce peuple, comme Il le déclare en Éz. 22.30. Alors dans sa grâce ; Il suscita une femme, Debora, vers qui le peuple en détresse venait pour être jugé.

Mais qui était Debora ? Son nom, qui signifie « abeille », est évocateur. Une abeille est toujours en activité, pour le bien de la ruche. Sans cesse, elle butine de fleur en fleur, en apporte le nectar et le pollen pour en faire du miel. Ainsi Debora était toujours active, pour le bien du peuple. Le miel par ailleurs, dans la Parole, représente souvent le sens positif des affections dans les relations humaines. En Prov. 16.24, le miel est comparé à des paroles agréables, douceur pour l’âme et santé pour les os. Debora savait répondre aux besoins de ceux qui venaient vers elle, par des paroles encourageantes et pleines de sagesse.

Le nom de son mari apporte un élément de plus à son caractère. Lappidoth (= « torcheflambeaulampe des splendeurs »). Elle vivait dans la proximité et dans l’intimité de celui qui représente le Seigneur, Lui qui est la lumière.

C’est bien le secret d’une vie utile et remplie, que de vivre continuellement dans l’intimité du Seigneur.

Debora vivait sous son palmier. Le palmier est un arbre particulier, dont le mode de croissance est plein de signification. Ses feuilles, appelées palmes, poussent à partir du centre de la tige, nommée stipe en botanique. Les premières palmes forment une rosette à ras le sol. Les suivantes poussent depuis le centre de la tige au-dessus des premières, et ainsi de suite. Elles forment une frondaison qui s’élève peu à peu au-dessus du sol. Les anciennes palmes sèchent avec le temps, se cassent et tombent, laissant ainsi la tige nue, surmontée d’une couronne des palmes les plus récentes.

Le feuillage est une image du témoignage personnel. Au fur et à mesure que le croyant grandit, son témoignage devient plus visible à son entourage, il s’élève au-dessus des choses de la terre et se rapproche des choses du ciel. Son témoignage vient de l’intérieur, du cœur, comme les palmes ; il exprime ce qu’il vit et expérimente dans sa vie intime avec le Seigneur.

Le long de la tige du palmier, la marque des anciennes feuilles restent toujours visibles, comme des cicatrices. De même, la vie du croyant ne se déroule pas sans peine, il y a des marques, des cicatrices que le temps efface à peine… Mais le feuillage est au-dessus de tous ces regrets, ces blessures, ces défaites parfois, c’est en haut, vers le ciel, que la vraie vie du croyant s’épanouit et qu’il rend témoignage. Oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant… Phil. 3.14. La croissance du palmier est comparée à celle du juste, Ps 92.12. Les lacunes de notre témoignage, qui pourraient être des motifs d’accusation contre nous, n’enlèvent rien à l’appréciation de Dieu, c’est Lui qui justifie, Rom. 8.33.

Debora, vivant sous son palmier, évoque ainsi le caractère de juste, et en rendait un témoignage visible aux yeux de son voisinage et du peuple qui venait vers elle.

Pour compléter les caractéristiques de Debora, la Parole ajoute qu’elle habitait entre Rama (= « hauteur »), et Béthel (= « maison de Dieu »). Elle vivait dans un environnement qui lui permettait de s’élever au-dessus des circonstances pour voir les choses depuis en haut, comme Dieu les voit, et dans la proximité immédiate du lieu de l’habitation de Dieu, celui qu’elle servait. Enfin, dernier détail, elle habitait dans la montagne d’Éphraïm (= « doublement fécond »). Le témoignage de Debora, la prophétesse, produisait beaucoup de fruits pour la gloire de Dieu, Jean 14.7-8.

C’est ainsi que Debora est employée par l’Éternel pour appeler Barak pour délivrer le peuple. La forme avec laquelle elle l’interpelle « L’Éternel ne l’a-t-il pas commandé… ? » est un peu surprenante : Barak avait-il déjà été appelé auparavant et n’avait pas obéi ? En tout cas, il est indécis, manifeste une grande crainte, il a peur de s’engager. Il est si peu courageux qu’il demande à Debora de l’accompagner : si tu vas avec moi, j’irai… sinon je n’irai pas ! Debora, tant désireuse du bien du peuple, accepte de l’accompagner, en l’avertissant néanmoins des conséquences.

Debora, la prophétesse, est employée pour soutenir et encourager Barak. Elle est un exemple pour les sœurs parce qu’il y a beaucoup de « Barak » parmi les frères, qui ont besoin d’être encouragés. Ils ont une fonction exposée dans l’assemblée. Ils peuvent être appelés à se lever pour la prière ou pour présenter la Parole. Ils se sentent souvent si faibles, si craintifs, qu’il faut toute la force du Seigneur pour passer par-dessus les hésitations. Il y a la timidité, la crainte de s’exprimer en public. Il y a la peur de mal communiquer, de dire quelque chose qui n’était pas ce qu’on voulait dire, de ne pas être compris, d’être critiqué… bref, les obstacles sont nombreux et les raisons de rester assis, rassurantes, en comptant plutôt sur les autres ! Que les sœurs demandent avec instance de prophétiser pour remplir dans le particulier ce service d’encouragement, de soutien et d’accompagnement des frères. Qu’ils puissent remplir courageusement leur fonction dans l’assemblée et accomplir le service parfois difficile qui leur est confié, pour la bénédiction du corps de Christ.

 

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PERSONNAGES DE LA BIBLE© par campionpierre. Tous droits réservés.

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