93 Chapitre 12 : Le prophète Malachie

Le prophète Malachie

 

Malachie, le dernier des douze petits prophètes, clôt également la série des prophètes que Dieu suscita pour rendre témoignage de sa souveraine grâce à son peuple, les Juifs rebelles, et chercher par tous les moyens, invitations pressantes et pleines de miséricorde, menaces sévères de châtiment, à les ramener à la confiance en Lui, afin que ses relations avec eux pussent être maintenues.

 

12.1 – Israël et ses relations avec Dieu et son Messie

La plupart de nos lecteurs savent comment ce peuple a constamment repoussé les bienveillants messages de Celui qui voulait les bénir ; comment, après avoir rejeté les prophètes, ils ont rejeté le propre Fils de Dieu, le Messie, en le mettant à mort ; comment Dieu, à son tour, a dû les rejeter pour un temps, et se choisir d’entre toutes les nations un peuple pour son nom. Vous n’ignorez pas que le peuple actuel de Dieu, c’est l’Église, corps de Christ, laquelle est composée de tous ceux qui croient au Seigneur Jésus. Une fois que l’Église sera entrée dans sa plénitude, c’est à dire aura été complétée par la manifestation du dernier des élus qui doivent en faire partie, elle sera introduite dans le ciel, dans la place qui lui appartient déjà par la foi, auprès de son Chef, Jésus Christ, alors qu’Il rassemblera tous ceux qui lui appartiennent, lesquels seront, à sa voix puissante, ressuscités d’entre les morts ou pris vivants sur la terre, pour être transformés à la ressemblance glorieuse du Seigneur et ravis tous ensemble à sa rencontre dans les nuées en l’air pour être toujours avec Lui (1 Thess. 4:13-18). Alors Dieu reprendra ses relations avec son ancien peuple d’Israël à cause des promesses faites aux pères et parce que « les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11:29). Ceux d’entre vous qui ont un peu étudié la Parole et qui ont pu suivre les Études bibliques que le Seigneur, dans sa bonté, nous a donné d’écrire pour vous sur la prophétie, ont vu comment ces relations divines avec Israël, actuellement dispersé par tout l’univers, seront reprises au moyen de l’intervention en jugement et en gloire du Christ lui-même, revenant dans ce monde qui L’a crucifié, environné du cortège de ses saints (Zach. 14:5), pour exercer la vengeance contre les ennemis de Dieu et contre les oppresseurs du résidu des Juifs, et pour rétablir ceux-ci dans leur terre et dans leur ville durant le règne millénial de leur Messie qu’ils reconnaîtront comme leur Roi dans ces jours-là.

 

12.2 – Généralités sur la prophétie de Malachie

On ne sait rien de la personne de Malachie, ni de sa famille ni de son activité. Il n’est connu que par le livre qui porte son nom, et son écrit est le dernier de l’Ancien Testament qui ait été inspiré de Dieu, 420 ans environ avant la naissance de Jésus.

Malachie, dont le nom veut dire « mon ange » ou « mon messager », a prophétisé après la captivité de Babylone de même qu’Aggée et Zacharie. Comme eux aussi, il annonce le témoignage et le jugement des derniers jours, témoignage et jugement par lesquels le résidu juif sera séparé des méchants qui l’entourent. Le style de notre prophète est à la fois simple et solennel, concis et acéré ; les consciences coupables sont blessées au vif des expressions mordantes qu’il emploie. Son livre ne forme qu’un seul discours ; ce discours est surtout une suite de reproches et de menaces ; même les temps heureux du Messie n’y apparaissent que précédés de rudes épreuves et de terribles châtiments.

On peut diviser cette prophétie en deux parties : — la première comprenant les chapitres 1, 2 et 3 jusqu’au verset 6 ; — la seconde comprenant le reste du chapitre 3 et le quatrième. Chacune de ces parties se termine par une prophétie messianique, c’est à dire une prophétie en rapport avec la manifestation du Seigneur comme Messie. La seconde reproduit, précise et développe les pensées principales de la première, et présente en particulier la venue publique du Seigneur avec quelques-uns des traits qui caractériseront son retour glorieux.

En lisant ces dernières menaces, cette dernière charge de l’Éternel contre Israël (1:1), on pressent qu’ils vont rejeter le Messie venant chez les siens se présenter à eux une première fois ; on voit qu’ils se tournent déjà vers le pharisaïsme, et qu’ils sont les esclaves de ce formalisme et de cette propre justice qui exercent tant de pouvoir sur les hommes vivant loin de Dieu. Hélas ! Ils sont contents d’eux-mêmes et mécontents de Dieu ; Ils trouvent qu’Il leur fait tort quand Il ne vient pas immédiatement à leur secours ; ils s’irritent contre les châtiments que Dieu leur envoie, et ne se gênent point de l’accuser d’injustice et de blasphémer contre Lui.

Le livre de Malachie est tout rempli de questions et de réponses : le prophète énonce une vérité sous forme de reproche ; les Juifs, si fiers de leur justice légale, répondent par l’étonnement et la négation, en maintenant leur innocence ; lui, reprend la parole pour les convaincre de péché et leur dénoncer les jugements de Dieu ; mais ils sont tellement dominés par l’influence pernicieuse et corruptrice qu’exercent sur eux leurs prêtres infidèles qu’ils sont rendus complètement insensibles à ce que l’Éternel était pour eux et à leur iniquité à l’égard de l’Éternel. Leur manque de considération pour Dieu, leur mépris pour Lui, leur insensibilité étaient arrivés à un tel point que lorsque les actes de mépris étaient présentés à leur conscience, ils n’y voyaient point de mal.

Nous examinerons, Dieu aidant, avec plus de détails, dans notre étude, les deux parties du livre dont nous avons donné aujourd’hui une esquisse générale. Avant d’entrer dans les détails d’une portion quelconque de la Bible, il importe de bien en saisir la portée générale. Une idée claire de l’ensemble fera toujours mieux comprendre le but particulier des détails qui se présenteront dans le sujet étudié. Mais, avant tout, le but de l’Écriture est de vous enseigner, de vous convaincre, de vous corriger, de vous instruire dans la justice, si vous avez déjà le bonheur d’appartenir au Seigneur. Quand la Parole produit ces effets dans l’âme et dans la conscience, il en résulte que l’homme de Dieu est accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre. — Et pour vous, chers lecteurs, qui n’auriez pas encore au dedans de vous-mêmes le témoignage de l’Esprit Saint que vous êtes enfants de Dieu, puissent les saintes lettres vous rendre sages à salut dans la foi qui est dans le Christ Jésus (2 Tim. 3:15-17).

 

12.3 – Première partie — chapitres 1 à 3:6

 

On peut subdiviser la première partie en quatre paragraphes dont voici les sujets :

1- Le prophète reproche son ingratitude au peuple de l’alliance (1:2-5).

2- Il reproche aux sacrificateurs le culte indigne qu’ils rendent à Dieu (1:6-14 ; 2:1-9).

3- Il reproche à Juda ses désordres domestiques (2:10-16).

4- Il reproche à Lévi et à Juda leurs blasphèmes et leur annonce la venue du Seigneur comme Messie qui les fera passer au creuset de l’épreuve et n’épargnera qu’un petit nombre d’entre eux (2:17 à 3:1-6).

 

12.3.1 – L’ingratitude d’Israël — chapitre 1:2-5

 

« Je vous ai aimés, dit l’Éternel ; et vous dites : En quoi nous as-tu aimés ? Ésaü n’était-il pas frère de Jacob ? dit l’Éternel ; et j’ai aimé Jacob ; et j’ai haï Ésaü » (Mal. 1:2-3).

Certes, la préférence que l’Éternel accorde à Jacob et à sa postérité était toute gratuite ; et c’était sur cette grâce, non sur les mérites du peuple, que reposait cette alliance. Ils auraient dû être reconnaissants des moindres bénédictions qui leur étaient accordées en vertu de cette faveur. Or le Seigneur était toujours le même, il était pour eux ce qu’il avait été pour leurs pères ; et comme preuve de cela, parmi beaucoup d’autres preuves qu’il leur donnait continuellement de sa bonté, de sa patience de sa sollicitude, de sa fidélité à leur égard, ils n’auraient eu qu’à comparer la Judée à l’Idumée (le pays d’Édom, c’est à dire des descendants d’Ésaü). Celle-ci avait été dévastée, « ses montagnes » avaient été mises en « désolation, et son héritage livré aux chacals du désert » (1:3). L’Éternel avait dit de ses habitants : « Ils bâtiront, mais moi, je renverserai, et on les appellera contrée de méchanceté, et le peuple contre lequel l’Éternel est indigné à toujours » (1:4). Édom ne s’est donc jamais relevé de sa ruine tandis que les enfants de Juda avaient été ramenés dans leur terre, leur ville avait été rebâtie, leur temple relevé de ses ruines, leur culte rétabli : c’est ce que les yeux d’Israël auraient dû voir, c’est ce que leurs cœurs auraient dû comprendre, afin de remercier Dieu par des louanges et par une marche dignes de Lui. Mais, hélas, leurs yeux ne tardèrent pas à être aveuglés ; leurs cœurs remplis d’orgueil les poussèrent bientôt à cette indépendance si naturelle aux hommes qui méconnaissent la bonté de Dieu ; puis la désobéissance, qui n’est que la conséquence de l’indépendance, vint caractériser tous leurs actes, même ceux par lesquels ils prétendaient rendre culte à l’Éternel.

 

12.3.2 – L’impiété des sacrificateurs — chapitres 1:6 à 2:9

« Un fils honore son père, et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur ? Et si je suis maître, où est la crainte qui m’est due ? dit l’Éternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom. Et vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? » (1:6).

Le peuple tout entier était dans un tel état d’abaissement moral et social que les Lévites eux-mêmes n’ont pas davantage des yeux pour voir l’état des choses dans leur vrai jour, et constater que c’est à cause des tromperies dont ils usaient en offrant les sacrifices, que la malédiction de l’Éternel repose sur eux. Ils avaient la charge de la sacrificature, servant ainsi d’intermédiaire entre le peuple et Dieu ; leur responsabilité était immense, par conséquent, et ils auraient dû, s’ils l’eussent comprise, montrer combien l’Éternel est digne d’être révéré et craint ; la vérité et l’intégrité auraient dû être dans leurs cœurs et sur leurs lèvres ; ils auraient dû, comme messagers de l’Éternel des armées, garder la science et la loi, afin de conduire le peuple dans la voie de la paix et de la droiture, et de ramener quiconque se tournerait vers l’iniquité. Mais, hélas ! il n’en était rien. L’impiété qui caractérisait le peuple était affichée par ses conducteurs. Ils s’étaient retirés du chemin de la droiture, ils faisaient broncher le peuple qui leur était confié ; ils avaient corrompu l’alliance que l’Éternel avait faite avec Lévi.

Bien plus encore, ces prêtres faisaient preuve d’une audace effrayante en accusant Dieu au lieu de s’accuser eux-mêmes : « Et vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? Vous présentez sur mon autel du pain souillé, et vous dites : En quoi t’avons-nous profané ? En ce que vous dites : La table de l’Éternel est méprisable » (1:6-7). « Vos paroles ont été fortes contre moi, dit l’Éternel ; et vous dites : Qu’avons-nous dit contre toi ? » (3:13). Quand Dieu avait ordonné, au sujet des sacrifices qui devaient lui être offerts : « Et s’il a un défaut corporel, s’il est boiteux ou aveugle, [s’il a] un mauvais défaut quelconque, tu ne le sacrifieras pas à l’Éternel, ton Dieu » (Deut. 15:21) ; ils ne craignent pas d’amener à l’autel des bêtes aveugles, boiteuses, malades, même des bêtes dérobées (1:8, 13) ; et les misérables voudraient encore justifier leurs indignes procédés en insinuant que Dieu récompense mal leur zèle et leur piété : il leur donne peu, pensent-ils, donc ils lui rendront peu ; les victimes les plus chétives sont déjà trop bonnes pour Lui. Les charges du sacerdoce, le service du temple, ne sont plus pour eux qu’un travail ennuyeux, et ils y vaquent en soufflant de tous leurs poumons avec insolence et dédain (1:13 ; 3:14).

Mais le Seigneur, qui n’abandonne jamais les droits de sa gloire et de sa sainteté, juge tout autrement leur conduite et prononce sur eux cette terrible sentence : « Et moi aussi, je vous ai rendu méprisables et vils devant tout le peuple » (2:9). Il leur montre en outre qu’il sait tirer le bien du mal, et que s’ils ont été infidèles dans le culte qu’ils lui devaient, sa gloire qui se magnifie en faisant grâce sera révélée à d’autres brebis, en dehors de la bergerie d’Israël ; en un mot, l’ingratitude d’Israël donne occasion à une expression nouvelle de la grâce, savoir la révélation du nom de l’Éternel parmi les nations : « Du soleil levant jusqu’au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, l’encens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations » (1:11). Ici, ce nom de l’Éternel est celui de Jésus, le Sauveur ; et c’est aujourd’hui l’heure dont le Seigneur parlait à la femme samaritaine au puits de Sichar en disant : « L’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent » (Jean 4:23).

Cher lecteur, êtes-vous un adorateur de Dieu en esprit et en vérité ? Pouvez-vous l’appeler votre Père ? Avez-vous trouvé en Jésus un parfait Sauveur ? Si oui, qu’il vous soit donné d’être zélé pour les bonnes œuvres que le Seigneur lui-même prépare devant ceux qu’il a rachetés de toute iniquité, et qu’il a purifiés comme étant le peuple qu’il s’est acquis pour Lui-même (Tite 2:14). Mais si telle n’est pas encore votre part, que le Seigneur veuille se servir des portions de sa Parole que nous avons examinées avec vous, et les accompagner de la puissance de son Esprit pour la bénédiction éternelle de votre âme et pour sa propre gloire. Sa Parole est la vérité (Jean 17:17).

 

12.3.3 – Les désordres de Juda — chapitre 2:10-16

 

« Juda a agi perfidement, et l’abomination se commet en Israël et dans Jérusalem ; car Juda a profané le sanctuaire de l’Éternel, qu’il aima, et a épousé la fille d’un dieu étranger » (Malachie 2:11).

L’infidélité des sacrificateurs avait de toute manière une influence déplorablement pernicieuse sur le peuple. L’absence de crainte de Dieu dans le cœur est toujours suivie des plus funestes conséquences, dont les effets se font sentir non seulement d’une manière extérieure et générale, mais au sein même des familles où ils viennent rompre et dissoudre les liens les plus sacrés et les plus légitimes. C’est ce qui arriva parmi Israël. Ceux qui avaient la charge du peuple, qui devaient veiller sur lui et présenter l’offrande à l’Éternel, donnaient l’exemple de mœurs corrompues, et le reste de la nation agissait comme eux : ils prenaient des étrangères pour femmes, et répudiaient leurs épouses légitimes qui étaient juives. On voit dans ces mariages et ces divorces que Juda n’a aucune piété véritable. Au verset 10, le prophète montre comment c’était agir perfidement contre son frère que de renvoyer des femmes de la même nation qu’eux ; en effet, ils avaient tous un même père, Abraham ; ils avaient tous été créés par un seul Dieu fort qui avait fait alliance avec leurs pères, et avaient voulu par là les séparer de tous les Gentils. C’est pourquoi épouser des femmes païennes, c’était violer l’alliance, c’était mépriser les droits de Dieu sur son peuple, c’était renouveler le crime des Israélites qui, en laissant subsister des Cananéens parmi eux, furent empoisonnés par leur idolâtrie.

Aussi l’Éternel prononce sur eux, par la bouche de Malachie, le châtiment de leurs impiétés : « L’Éternel retranchera des tentes de Jacob l’homme qui fait cela » (2:12).

Remarquez en outre que Dieu ne pouvait nullement prendre plaisir aux offrandes qu’ils lui présentaient sur l’autel. Leurs mains étaient coupables, et l’Éternel ne pouvait plus regarder à l’offrande ni rien agréer de ce qui venait de leurs mains, car non seulement l’autel était profané par les sacrifices méprisables qu’on y apportait, mais il était couvert des larmes, des plaintes et des gémissements des femmes que l’on traitait si indignement (2:13).

Tout ceci est d’une grande portée morale pour le temps actuel et renferme une sérieuse instruction pour quiconque se dit chrétien. Il y a, hélas ! une grande analogie entre l’état de choses d’alors, décrit par Malachie, et ce qui ce passe de nos jours dans la Chrétienté. On retrouve aujourd’hui, dans maintes organisations religieuses qui se réclament pourtant du nom de Christ, le même éloignement du Seigneur, le même goût pour les pratiques extérieures, pour des formes de cultes qui ne parlent qu’aux yeux et à l’oreille et laissent le cœur absolument vide et froid pour Dieu. C’est en un mot le formalisme dans lequel vivent ces « gens » dont l’apôtre Paul parle à Timothée, l’exhortant à se détourner d’eux : car ils avaient « la forme de la piété » mais en avaient « renié la puissance » (2 Tim. 3:5). Cette exhortation s’adresse à tout enfant de Dieu obéissant, à tout chrétien qui désire marcher dans la fidélité à Dieu au milieu de l’état de ruine actuel de l’église. Le même apôtre écrit encore dans sa lettre : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur … poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Tim. 2:19-22).

Dieu veut une confession franche et sincère du nom de Jésus, il aime la vérité dans le cœur et sur les lèvres, il veut de vrais adorateurs selon ce que Jésus disait à la Samaritaine : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:24).

Béni soit le Seigneur ! Si les chrétiens on manqué à leur responsabilité de maintenir dans l’ordre, selon l’enseignement de la Parole, ce qui leur avait été confié, « toutefois le solide fondement de Dieu demeure », et « le Seigneur connaît ceux qui sont siens ». Chers lecteurs qui parcourez ces pages, Christ est-il le rocher de votre salut ? Votre foi est-elle basée sur le solide fondement qui demeure éternellement ? Êtes-vous à l’abri de la colère qui vient ? N’avez vous rien à craindre du jugement grand et terrible devant lequel nul homme ne subsistera s’il n’a pas cru à l’efficace de l’œuvre de Christ ? Oh ! Croyez à cette œuvre de grâce et d’amour qu’il a accomplie, Lui, le propre Fils de Dieu, en subissant à notre place le châtiment que nous avons mérité ! Alors vous serez du nombre de ceux que le Seigneur appelle « les siens ». Quelle grâce de pouvoir dire avec l’assurance de la foi qui a saisi Christ comme son objet et son tout : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui » (C. des C. 2:16). « Il m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2:20).

 

12.3.4 – Le Messie — chapitres 2:17 à 3:6

« Vous fatiguez l’Éternel par vos paroles, et vous dites : En quoi l’avons-nous fatigué ? — En ce que vous dites : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel, et c’est en eux qu’il prend plaisir — ou bien : Où est le Dieu de jugement ? » (2:17).

Tel est le reproche que le prophète adresse aux Juifs ingrats, impies, immoraux, qui mettent le comble à leurs péchés par leurs murmures et leurs blasphèmes contre Dieu.

Mais, ô merveille de la grâce, de la miséricorde et de la patience de Dieu, cette triste ingratitude du peuple ne change rien à l’affection de l’Éternel pour eux. Il a dû, nous le savons, se détourner d’eux pour un temps, à cause de leurs méchancetés ; toutefois il n’en persévère pas moins dans ses propres pensées à leur égard. Il bénira Israël et il jugera Édom. Le mal ne saurait changer les desseins et les conseils de Dieu (3:6). À la fin, Dieu rétablira l’ordre moral et l’ordre extérieur, en amenant le jugement sur les méchants et en produisant la repentance dans le cœur du résidu épargné auquel seront données des oreilles pour écouter.

C’est la présence glorieuse du Seigneur comme Messie qui introduira le peuple dans la bénédiction : alors leurs yeux étant ouverts, ils pourront dire : « L’Éternel sera magnifié par delà les confins d’Israël » (1:5). Sa venue, ainsi que celle du messager qui devait préparer le chemin devant Lui, est annoncée dans le passage que nous avons ici : « Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple, et l’Ange de l’alliance en qui vous prenez plaisir, — voici, il vient, dit l’Éternel des armées » (3:1).

Vous n’ignorez pas que Jean le baptiseur est venu dans l’esprit et la puissance d’Élie (voyez Luc 2:17). Il était un messager de Dieu pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé. Dieu s’est servi de son ministère pour tourner vers Lui beaucoup des fils d’Israël ; mais si Jean le baptiseur eût été reçu de tous, il aurait été, lui, cet Élie qui devait venir, et qui viendra à la fin ainsi que nous le verrons au chapitre 4 du livre que nous étudions.

De même aussi l’Ange de l’alliance que Jean annonçait a paru au milieu des siens. Mais le Seigneur a été rejeté de la nation aussi bien que son précurseur, c’est pourquoi l’accomplissement de la prophétie du verset 1 de notre chapitre 3 : « Il entrera dans son temple » est suspendu jusqu’au temps où, précédé du véritable Élie, Il reviendra en jugement et en gloire. C’est alors qu’il sera « comme un feu d’affineur, et comme la potasse des foulons. Et il s’assiéra [comme] celui qui affine et purifie l’argent ; et il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et comme l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande en justice. Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, comme aux jours anciens et comme aux années d’autrefois » (Mal. 3:2-4). Mais si l’accomplissement des promesses relatives à Israël est suspendu pour un temps, l’amour et la grâce de Dieu sont maintenant à l’œuvre ; Dieu se tourne vers le monde et lui fait annoncer cette bonne nouvelle : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16).

« ÉCOUTEZ ET VOTRE ÂME VIVRA » (És. 55:3).

 

12.4 – Deuxième partie — chapitres 3:7 à 4:6

 

Ainsi que nous l’avons déjà mentionné en vous parlant des deux divisions du livre de Malachie, la seconde partie est une sorte de confirmation de la première. Les sujets qui y sont traités peuvent se ranger sous trois paragraphes :

1. Le prophète reproche au peuple son infidélité à payer les dîmes ; il le sollicite à s’en acquitter afin que les canaux de la bénédiction de Dieu s’ouvrent de nouveau en leur faveur (3:7-12).

2. Il reproche à la multitude rebelle leur dureté de cœur envers Dieu et loue le résidu fidèle qui tient bon pour le Seigneur (3:13-18).

3. Il annonce que le jour de l’Éternel va venir ; jour grand et terrible dans lequel les impies trouveront un juste châtiment, et qui sera suivi de bénédictions et de gloire pour ceux qui craignent le Seigneur (ch. 4).

 

12.4.1 – L’infidélité du peuple — chapitre 3:7-12

 

« Dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts et vous ne les avez pas gardés. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées. Et vous dites : En quoi retournerons-nous ? Un homme frustrera-t-il Dieu ? Toutefois, vous me frustrez, et vous dites : En quoi te frustrons-nous ? Dans les dîmes et dans les offrandes élevées. Vous êtes chargés de malédiction, et vous me frustrez [toujours], [vous], la nation tout entière (3:7-9).

Non seulement les Juifs trompaient l’Éternel en apportant à son autel des offrandes défectueuses, souillées, comme nous l’avons déjà vu, mais à ce crime ils ajoutaient celui de refuser le paiement des dîmes qui étaient dues à la maison de Dieu. Mais il y a encore pardon et miséricorde par devers Dieu ; il les sollicite, par la bouche de Malachie, à s’acquitter de toutes les dîmes. C’est un dernier appel adressé à leurs consciences endurcies ; et s’ils l’eussent écouté, ils auraient aussitôt vu s’accomplir pour eux ces promesses divines : « Éprouvez-moi par ce moyen…si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et ne verse pas sur vous la bénédiction, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez [de place]. Et je tancerai en votre faveur celui qui dévore, afin qu’il ne détruise pas pour vous le fruit du sol, et que, pour vous, la vigne ne soit pas stérile, dans la campagne…Et toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez un pays de délices, dit l’Éternel des armées (3:10-12). Mais à la fin tout cela sera vrai pour eux alors que leurs cœurs de pierre auront été changés en des cœurs de chair par la puissance miséricordieuse de leur Seigneur.

 

12.4.2 – La fidélité du résidu au milieu de la multitude rebelle — chapitre 3:13-18

 

« Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom. Et ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai ; et je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert » (3:16-17).

La nation juive montrait toujours, par sa conduite, qu’elle était encore ce même peuple auquel Moïse avait été obligé de dire plus de mille ans auparavant : « Vous avez été rebelles à l’Éternel depuis le jour que je vous ai connus » (Deut. 9:24). Et Dieu lui-même disait d’eux : « C’est un peuple dont le cœur s’égare, et ils n’ont point connu mes voies » (Psaumes 95:10). Il y avait néanmoins parmi eux encore un résidu de quelques personnes craignant Dieu, qui ne se laissaient pas entraîner par le torrent de la corruption. Ceux-ci se consolaient entre eux par les promesses faites aux fidèles ; l’Éternel était attentif aux siens et prenait soin d’eux jusqu’à ce que le moment de la délivrance finale fût venu. En vue de cette délivrance qui sera apportée par le Messie lui-même, venant mettre à part ses plus précieux joyaux, il valait la peine de se convertir, c’est-à-dire de se tourner vers Dieu ; car on verrait alors « la différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas » (3:18). Immense, en effet, est cette différence ; on la voit d’une manière solennellement saisissante au commencement du chapitre 4 : « Car voici, le jour vient, brûlant comme un four ; et tous les orgueilleux, et tous ceux qui pratiquent la méchanceté seront du chaume, et le jour qui vient les brûlera, dit l’Éternel des armées, de manière à ne leur laisser ni racine, ni branche. Et pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes ; et vous sortirez, et vous prospérerez comme des veaux à l’engrais » (v. 1-2).

On rencontre souvent cette expression « le résidu » dans l’Écriture. Ce terme qui signifie « le restant » ou « ce qui reste » est fréquemment employé dans le langage biblique pour désigner la partie fidèle et pieuse d’un peuple ; il est parfois appliqué à d’autres nations qu’Israël, comme par exemple le résidu de Syrie, le résidu d’Asdod, le résidu des Philistins, le résidu de l’Idumée, le résidu des Gentils. Cependant cette expression désigne, dans la plupart des cas, la partie repentante et pieuse d’Israël, alors que la nation en masse s’est complètement éloignée de Dieu ; elle désigne plus spécialement la portion de cette race qui sera mise à part dans les jours encore à venir, et deviendra le noyau vivant du peuple rétabli, heureux et prospère durant le millénium.

Tant que la nation maintint le témoignage et le culte de l’Éternel suffisamment pour que Dieu pût la reconnaître comme un même tout, il n’y avait pas lieu de parler d’un résidu. Mais quand les dix tribus eurent tout à fait abandonné le culte de l’Éternel et établi celui de Baal, le Seigneur se réserve sept mille hommes de reste en Israël qui n’avaient point fléchi leurs genoux devant Baal. C’était le résidu de ce temps-là (1 Rois 19:18).

De même en Juda, quand Ozias et Achab renièrent l’Éternel d’une manière extrêmement grave, la prophétie d’Ésaïe commence à reconnaître l’existence d’un résidu. Après avoir entendu la sentence d’un aveuglement infligé à la nation, sentence qui devait s’accomplir durant toute la période de leur longue dispersion, le prophète reçoit cette révélation : « Mais il y aura encore là un dixième ; et il reviendra et il sera brouté, comme le térébinthe et le chêne, dont le tronc [reste] quand ils sont abattus : la semence sainte en sera le tronc » (6:13).

Jérémie prophétisait à la veille de la captivité de Babylone, et il vécut assez pour être témoin de cet évènement et pour le raconter. Les péchés de Manassé avaient rempli Jérusalem de sang innocent ; c’est pourquoi Jérémie reçoit la mission de déclarer aux Juifs que leur jugement, longtemps différé par Dieu, allait recevoir son exécution. C’était maintenant un jugement inévitable ; et nulle intercession, pas même d’un Moïse ou d’un Samuel, ne pourrait le détourner. Le prophète déplore le sort qu’il a d’être chargé d’un tel message ; c’est alors qu’il est consolé par une assurance de miséricorde envers le résidu : « Si je ne te délivre pour le bien ! Si je ne fais venir au-devant de toi l’ennemi, au temps du malheur, et au temps de la détresse ! » (Jérémie 15:11). Jérémie et le résidu dont il faisait partie étaient ainsi distingués de la nation méchante et apostate. Il devait, il est vrai, être emmené en captivité et subir le joug de l’étranger, comme les autres, mais l’Éternel ferait que l’ennemi « les traiterait bien ».

Ézéchiel, qui prophétisait un peu plus tard que Jérémie, rend aussi témoignage de la conservation d’un résidu au milieu des péchés de Juda. Il voit, dans une vision, six homme armés pour détruire ; et au milieu d’eux un autre homme vêtu de lin, portant un encrier d’écrivain sur ses reins. Dieu crie à ce dernier : « Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque sur les fronts des hommes qui soupirent et gémissent à cause de toutes les abominations qui se commettent au dedans d’elle » (9:4). Les six hommes armés devaient passer après lui et frapper à mort sans épargner personne ; mais il leur était expressément recommandé de ne s’approcher d’aucun de ceux sur lesquels était la marque. Le résidu devait être épargné.

Pendant les 70 années de la captivité, Ézéchiel, Daniel, Shadrac, Méshac et Abed-Nego, et tout ceux qui avait le même esprit qu’eux, formèrent le vrai résidu d’alors. Il est intéressant de remarquer comment ces hommes, tout en n’étant point exempté du sort général de la nation quand à l’assujettissement au joug des Gentils, furent cependant honorés de Dieu, comme dépositaires de ses secrets et confesseurs de son Nom.

À l’expiration des 70 ans de leur exil à Babylone, un certain nombre de Juifs retournèrent à Jérusalem. Parmi eux, nous trouvons le résidu en des hommes de Dieu tels que Esdras, Néhémie, Zorobabel, Joshua, Aggée et Zacharie. « Et maintenant, pour un moment, nous est arrivée une faveur de la part de l’Éternel notre Dieu, pour nous laisser des réchappés » (Esdras 9:8).

« Tous ceux qui sont [issus] d’Israël ne sont pas Israël », disait l’apôtre Paul en Romains 9:6. En effet, ce n’est que dans un bien petit nombre d’entre eux que se trouvaient l’esprit et le vrai caractère du résidu, et avant que la voix de la prophétie cessât de se faire entendre, Malachie distingue de la manière la plus solennelle, comme nous l’avons montré plus haut, entre le vrai résidu et la masse de la nation, soit peuple soit sacrificateurs.

Le résidu a le même caractère en tout temps. Il y en a un au milieu de la chrétienté professante et mondanisée ; lequel est composé de tous ceux qui confessent de leur bouche le Seigneur Jésus, et qui croient dans leur cœur que Dieu L’a ressuscité d’entre les morts (Rom. 10:9). Il est dit d’eux qu’ils sont sauvés : ils n’ont rien affaire avec les terribles jugements de la fin parce que « celui qui croit ne vient pas en jugement ». Le résidu juif de la fin, avant d’entrer dans la bénédiction, aura à traverser ces jugements qui précèderont le règne glorieux de leur Messie ; mais celui qui attend Jésus venant du ciel chercher les siens, montera à sa rencontre dans les nuées en l’air avant que vienne ce jour de la vengeance dans lequel les saints seront semblables à Celui qui exécutera le jugement, et l’accompagneront comme étant le cortège de sa gloire.

Cher lecteur qui parcourez ces pages, êtes-vous du nombre de ceux qui, ayant cru en Jésus, peuvent s’approprier cette consolante et glorieuse promesse : « Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12:32) ?

 

12.4.3 – Le jour du Seigneur — chapitre 4

 

« Car voici, le jour vient, brûlant comme un four ; et tous les orgueilleux, et tous ceux qui pratiquent la méchanceté seront du chaume, et le jour qui vient les brûlera, dit l’Éternel des armées, de manière à ne leur laisser ni racine, ni branche…Voici, je vous envoie Élie, le prophète, avant que vienne le grand et terrible jour de l’Éternel » (4:1 et 5).

Ce « jour de l’Éternel » dont il est souvent fait mention dans les prophètes de l’Ancien Testament, est aussi appelé « jour du Seigneur » au chapitre 3 versets 1 et 2 de Malachie, et dans plusieurs passages du Nouveau Testament que nous citerons. C’est le même jour qui est nommé « jour ou jours du Fils de l’homme » dans Matthieu 24, Luc 17 et Actes 17. Le « jour du Seigneur, de l’Éternel, du Fils de l’homme » est toujours désigné dans la Parole de Dieu comme un jour de rétribution, de vengeance et de jugement. Outre les passages que nous venons d’indiquer, voici quels sont ceux qui parlent du « jour du Seigneur » :

« Le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne la grande et éclatante journée du Seigneur » (Actes 2:20 ; comparez Joël 2:28-32).

« J’ai jugé, dis-je, de livrer un tel homme à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé dans la journée du Seigneur Jésus » (1 Corinthiens 5:5).

« Nous sommes votre sujet de gloire, comme vous êtes aussi le nôtre dans la journée du seigneur Jésus » (2 Corinthiens 1:14).

« Le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit » (1 Thessaloniciens 5:2).

« Or nous vous prions, frères, … de ne pas vous laisser promptement bouleverser…ni troubler…comme si le jour du Seigneur était là » (2 Thessaloniciens 2:1-2).

« Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur » (2 Pierre 3:10).

Il ressort évidemment, de telles déclarations, que les croyants n’ont point à redouter « le jour » ; il ne les concerne pas directement ; ils sont du « jour » (1 Thess. 5:5). Effectivement nous savons, par de nombreux témoignages de l’Écriture, que les saints, c’est à dire tous ceux que la grâce a mis à part pour le salut, sont enlevés de la terre avant ce « jour » (1 Thess. 4:14, 16-17 ; 1 Cor. 15:20, 23, 51-52 ; Col. 3:4 ; etc.). Il faut en outre que l’homme de péché soit révélé au monde, dans l’intervalle qui s’écoule entre l’enlèvement des saints et l’apparition du Seigneur avec eux ; puis le Seigneur, quand il reviendra dans son jour, consumera cet inique par le souffle de sa bouche, et l’anéantira par l’apparition de sa venue (2 Thess. 2:6-8). En même temps, il détruira ceux de ses ennemis qu’il trouvera vivants sur la terre, savoir ceux qui n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés et qui, n’ayant pas cru la vérité, ont pris plaisir à l’injustice (v. 10-12).

Quelle sera la portion des croyants dans ce jour ? La plupart d’entre vous n’ignore pas que les saints seront alors dans la gloire et dans le repos avec le Seigneur (Rom. 8:17 ; 2 Thess. 1:7, 10, 12 ; etc.), et qu’ils apparaîtront avec lui en gloire quand il sera manifesté à ce monde pour le jugement et pour le règne. Leur introduction préalable auprès du Seigneur sera le premier acte qu’il accomplira à sa venue, soit par la résurrection de ceux d’entre eux qui se sont endormis en Christ, soit par la transmutation de ceux qui sont demeurés vivants (1 Thess. 4:16-17).

Quand le Seigneur viendra chercher les siens, la rencontre aura lieu dans les nuées en l’air, en dehors et à l’insu du monde (1 Thess. 4:17) ; quand il apparaîtra pour le monde, dans Son « jour », il viendra « avec les nuées, et tout œil le verra » (Apoc. 1:7 ; comp. Dan. 7:13 ; Matth. 24:30 ; 26:64 ; Marc 13:26 ; 14:62 ; Luc 21:27 ; Apoc. 14:14, 16) ; et tous les saints seront avec lui (Zach. 14:5), semblables à lui (1 Jean 3:2), à l’abri du jugement (Jean 3:18 ; 5:24 ; 1 Thess. 1:10) ; ils reviendront avec lui pour juger et pour régner (1 Cor. 6:2 ; 2 Tim. 2:12 ; Jude 14-15 ; Apoc. 5:10 ; 19:14 ; 20:4, 6 ; 22:5).

Dans d’autres passages de la Parole, il est parlé du « jour de Christ », du « jour de Jésus Christ », de « la journée de Jésus Christ » (voyez 1 Cor. 1:8 ; Phil. 1:6, 10 ; 2:16). C’est encore ici le jour du Seigneur, mais envisagé sous un aspect plus général, en vue surtout de montrer que la bénédiction est la part des saints manifestés alors comme appartenant à Christ, et comme étant par conséquent hors d’atteinte des jugements.

Revenons maintenant à notre chapitre 4 de Malachie. Le verset 2 nous fait voir qu’il y aura à la fin un résidu pieux d’entre les Juifs, comme ce fut le cas au temps de Malachie et durant toute l’histoire du peuple ainsi que nous l’avons vu précédemment. Le Seigneur déclare à ceux qui font partie de ce résidu qu’il les tient inscrits dans son livre de souvenir, et qu’au jour prochain où paraîtra le soleil de justice, il les mettra à part comme ses plus précieux joyaux. Ce Soleil, qui est le Seigneur lui-même, leur apportera la santé dans ses ailes ; tandis que le jour de la vengeance, ardent comme un four, dévorera les autres qui seront foulés aux pieds comme de la cendre. Telle est la solennelle différence qu’il y a entre le juste et le méchant (v. 3).

Toutes choses étant rétablies par la présence glorieuse de Celui à qui elles appartiennent, on se souviendra de la loi de Moïse si longtemps méprisée par un peuple incapable de l’observer ; le peuple, restauré en grâce, sera rendu capable par son libérateur de servir fidèlement, en tous points, le Dieu de l’alliance (v. 4). L’on verra alors les effets de la mission de l’Élie promis, la réalité et les vertus de cette mission qui agira avant la manifestation du Messie lui-même, en convertissant le cœur des pères envers les enfants et le cœur des enfants envers leurs pères, afin qu’il y ait un résidu séparé pour Dieu, béni de lui et tout disposé à recevoir le Seigneur venant cette fois dans sa magnificence royale. La malédiction sera aussi détournée de dessus la terre de délices (v. 5-6).

Nous avons vu au chapitre 3 de notre prophète Malachie que Jean le baptiseur était venu dans l’esprit et la puissance d’Élie (Luc 1:17) ; dans les évangiles, il est identifié avec l’Élie de Malachie quant à la mission, non pas personnellement ; et revêtu de cette mission, il est venu pour préparer la voie du Seigneur ; Israël a été mis à l’épreuve au temps de Jean, et le peuple a été démontré apostat par la mission qui lui était envoyée, sauf un petit résidu qui a reçu le message. Hélas ! Ils étaient incrédules, ils n’avaient pas d’oreilles pour écouter ; ils rejetèrent le messager du Seigneur, ils rejetèrent le Seigneur lui-même ; en sorte que tout ce qui les concerne prophétiquement a été suspendu, ils sont demeurés et demeurent encore sans bénédiction jusqu’à ce que cette autre œuvre glorieuse que Dieu accomplit maintenant à l’égard de l’Église ait reçu son plein effet.

Or les dons et l’appel de Dieu sont sans repentir : c’est un principe invariable dont nous avons souvent fait remarquer la réalité. Dieu sera donc fidèle à Israël, quoique Israël ait toujours été trouvé infidèle, ainsi que toute son histoire le prouve, histoire qui n’est autre chose que le tableau du cœur des hommes et de leurs dispositions naturelles. À la fin, « Le libérateur viendra de Sion ; il détournera de Jacob l’impiété » (Romains 11:26). Que la fidélité et la grâce de Dieu sont étonnantes et magnifiques ! Sa justice et sa grâce demeurent éternellement.

Chers lecteurs, avez-vous reçu le message de la grâce de Dieu, qui vous est annoncé à présent de sa part ? Bientôt le soleil de justice se lèvera ; à plus forte raison l’étoile du matin, qui paraît avant le jour, est-elle près de poindre à l’horizon. Pouvez-vous attendre avec bonheur le moment de la voir briller ? C’est Jésus, aussi, qui est « l’Étoile brillante du matin », elle se lèvera pour ceux qui veillent dans la nuit. Nous qui croyons, nous n’attendons pas « le jour » avant « l’étoile », parce que nous serons déjà avec le Seigneur et reviendrons avec lui dans ce « jour ». Ce n’est pas pour l’Église que ce jour se lève, mais pour Israël et pour le monde. Pour nous, le cri de minuit : « Voici l’Époux ! » a retenti ; l’étoile du matin, déjà levée en nos cœurs, va briller à l’horizon. Quel bonheur pour quiconque la verra !

Cher lecteur ! Attendez-vous le Fils du Dieu vivant venant du ciel ? L’attendez-vous comme l’unique et le plus prochain objet de votre espérance ? Ou bien êtes-vous du nombre de ceux qui sont « sans Dieu et sans espérance dans le monde », de ceux « qui habitent sur la terre », lesquels seront enveloppés dans une subite et terrible destruction quand « le jour du Seigneur » les surprendra comme un voleur ?

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PERSONNAGES DE LA BIBLE© par campionpierre. Tous droits réservés.

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