L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : “N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve nous !” Mais l’autre le reprenait, et disait : “Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes, mais celui-ci n’a rien fait de mal.” Et il dit alors : “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne.” Jésus lui répondit : “Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.”
Ces paroles prononcées par Jésus sur la croix et rapportées par saint Luc ont conduit les premiers chrétiens à croire que le “bon larron” s’est repenti de ses crimes et qu’il est entré au paradis le jour-même. C’est ainsi qu’il est devenu saint automatiquement.
L’origine de sa condamnation demeure méconnue
On en sait très peu sur cet homme, mais la tradition lui donne souvent le nom “Dismas”, qui peut vouloir dire “crépuscule” ou “mort”. La raison de sa condamnation n’est pas précisée dans la Bible, mais il était en tout cas considéré comme criminel aux yeux de la loi romaine.
Selon Bart Ehrman, exégète américain, “les deux types de personnes qui était condamnées à la crucifixion étaient les petits criminels et les ennemis de l’état […] Parmi les petits criminels, il y avait par exemple des esclaves qui avaient échappé à leurs maîtres et commis un crime. S’il se faisait attraper, l’esclave pouvait être crucifié. On les soumettait à un supplice si lent et humiliant pour deux raisons. D’abord, pour qu’ils reçoivent le châtiment “ultime” pour leur crime et, probablement la raison la plus importante, pour qu’ils servent d’exemple aux autres esclaves afin de les dissuader de s’échapper ou de commettre des crimes.”
Saint Dismas est fêté le 25 mars, date à laquelle les premiers chrétiens croyaient que le Christ avait rendu l’âme. Dismas a été rapidement considéré comme le saint patron des prisonniers.