85 Chapitre 4 : Le prophète Abdias

Le prophète Abdias

La Bonne Nouvelle 1871 p. 46 à 50

4.1 – Circonstances de la prophétie

Abdias est le quatrième des petits prophètes. Son nom signifie : Serviteur de l’Éternel. Dans une de nos études sur le prophète Élie, nous avons parlé d’un autre Abdias qui vivait à la cour d’Achab, où il remplissait les fonctions d’intendant, et qui était aussi un homme pieux et craignant Dieu, quoique serviteur d’un roi impie. Celui qui nous occupe aujourd’hui est l’auteur du livre le plus court de l’Ancien Testament. On ne sait rien de positif sur l’époque où il vécut, et la Bible ne nous donne aucun détail sur sa vie. Il est probable qu’il prophétisa peu de temps après la destruction de Jérusalem ; dans ce cas il aurait été contemporain de Jérémie. Sa prophétie, comme celle de Jonas et de Nahum, s’applique au jugement des Gentils. La plupart d’entre vous n’ignorent pas que la Parole appelle Gentils ou nations tous les peuples qui ne faisaient pas partie du peuple d’Israël, lequel, avant l’économie de la grâce, était le seul peuple de Dieu. Les Gentils étaient des païens ou des idolâtres. Cependant les fidèles sortis du paganisme sont parfois appelés Gentils, pour les distinguer des Juifs convertis (Rom. 15:16, Galate 2:12-14).

 

4.2 – Versets 1 à 16

Dans les seize premiers versets de son livre, Abdias annonce aux Édomites les châtiments que l’Éternel va faire fondre sur eux, à cause de leur orgueil — « L’arrogance de ton cœur t’a séduit, toi qui demeures dans les creux du rocher, ta haute habitation ; [toi] qui dis dans ton cœur : Qui me fera descendre par terre ? » (v. 3) — et à cause de leur jalousie et de leur haine contre leurs frères, les enfants de Jacob. Cette expression « leurs frères » doit vous faire comprendre que ces deux peuples avaient la même origine. En effet, tous les deux étaient issus d’Isaac ; et les Édomites, ou Iduméens, sont les descendants d’Ésaü, frère de Jacob. Ésaü est aussi appelé du nom d’Édom (qui veut dire roux) à cause, peut être, de la couleur du potage qu’il convoita et pour lequel il vendit son droit d’aînesse. En lisant le chapitre 27 de la Genèse, et l’étude que nous en avons fait, vous verrez comment Jacob, quoique le plus jeune, hérita de la bénédiction et des promesses qui s’y rattachaient, promesses qui constituaient sa postérité comme peuple de Dieu. Ce fut là le motif de la haine invétérée d’Ésaü et de ses descendants à l’égard d’Israël, et ils montrèrent cette haine dans toutes les occasions ; Ésaü d’abord, en menaçant son frère Jacob (Gen. 27:41) ; puis les Édomites qui furent souvent en guerre avec les rois de Juda, ainsi que cela est fréquemment rapporté dans le livre des Rois et des Chroniques. Et cette inimitié se manifesta surtout lors du siège de Jérusalem par Nébucadnetsar. Alors les Édomites se réjouirent, mais ils poussèrent la lâcheté jusqu’à faire leur profit des malheurs des vaincus, lors de la chute de la ville. Aussi Abdias leur reproche-t-il en termes très énergique et sévères, et de la part de l’Éternel, leur attitude et leur conduite envers Israël : « Au jour où tu te tins vis-à-vis, au jour où des étrangers emportaient ses richesses, et où des forains entraient dans ses portes et jetaient le sort sur Jérusalem, toi aussi tu étais comme l’un d’eux. Mais tu n’aurais pas dû regarder le jour de ton frère, le jour de son désastre ; et tu n’aurais pas dû te réjouir au sujet des fils de Juda, au jour de leur destruction, et tu n’aurais pas dû ouvrir ta bouche toute grande au jour de la détresse. Tu n’aurais pas dû entrer dans la porte de mon peuple, au jour de leur calamité ; ni regarder, toi non plus, sa misère, au jour de sa calamité ; et tu n’aurais pas dû porter [la main] sur ses richesses au jour de sa calamité ; et tu n’aurais pas dû te tenir au carrefour pour exterminer ses réchappés, et tu n’aurais pas dû livrer ceux des siens qui étaient demeurés de reste au jour de la détresse » (Abdias v. 11-14).

Aussi la punition prononcée sur Édom est-elle en proportion de sa faute ; ce peuple fut entièrement retranché. « Si des voleurs, si des pillards de nuit venaient chez toi (comme tu es ruiné !) voleraient-ils plus que ce qui leur suffit ? Si des vendangeurs venaient chez toi, ne laisseraient-ils pas des grappillages ? Comme Ésaü est fouillé ! Comme ses choses cachées sont mises à découvert … Et tes hommes forts, ô Théman, seront terrifiés, afin que chacun soit retranché de la montagne d’Ésaü par le carnage…. et la maison d’Ésaü sera du chaume ; … et il n’y aura pas de reste de la maison d’Ésaü, car l’Éternel a parlé » (v. 5-6, 9, 18). Cette prophétie ne tarda pas à être accomplie. En effet, cinq ans après la ruine de Jérusalem, Nébucadnetsar, roi de Babylone, se tourna contre les Edomites, ses anciens alliés, et les détruisit. « Tous tes alliés t’ont poussé à la frontière ; ceux qui étaient en paix avec toi t’ont trompé, ils ont prévalu contre toi ; [ceux qui mangeaient] ton pain ont mis un piège sous toi » (v. 7). Ainsi font les alliés de ce monde. Ces redoutables menaces contre les Iduméens furent aussi prononcées par les prophètes Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et Joël. La terre d’Édom, ou l’Idumée, est un pays vallonné situé entre la mer Morte et la mer Rouge, au sud-est de Canaan. Il était jadis fertile ; mais les voyageurs modernes attestent que la contrée est aujourd’hui aride et désolée, ce qui témoigne de l’accomplissement des prophéties.

 

4.3 – Versets 17 à la fin

Depuis le verset 17 jusqu’à la fin de son livre, Abdias annonce le rétablissement d’Israël et le relèvement de Jacob : « Et sur la montagne de Sion il y aura délivrance ; et elle sera sainte, et la maison de Jacob possédera ses possessions… Et ceux du midi posséderont la montagne d’Ésaü, et ceux du pays plat, les Philistins ; et [les fils d’Israël] posséderont la campagne d’Éphraïm et la campagne de Samarie ; et Benjamin [possédera] Galaad. Et les captifs de cette armée des fils d’Israël [posséderont] ce qui appartenait aux Cananéens jusqu’à Sarepta, et les captifs de Jérusalem, qui [avaient été] à Sépharad, posséderont les villes du midi. Et des sauveurs monteront sur la montagne de Sion pour juger la montagne d’Ésaü. Et le royaume sera à l’Éternel ».

Vous savez qu’Israël, rejeté de Dieu pour un temps à cause de ses nombreuses rebellions, et dispersé sur toute la terre, rentrera dans son pays et dans sa ville de Jérusalem. C’est le Seigneur Jésus lui-même qui accomplira à l’égard de ce peuple qui l’a rejeté les promesses que Dieu a faites à leurs pères. Christ apportera avec lui la bénédiction, la prospérité et la paix, lorsqu’il viendra, avec son Église, établir son règne sur la terre pendant les mille ans qui suivront le temps d’agitation, de trouble et de travail de ce pauvre monde.

 

4.4 – Résumé

En résumé, le livre d’Abdias nous montre :

En Édom, la haine du monde contre Dieu et tout ce qui est de Lui, et le jugement qui en est la fin.

En Israël, la fidélité invariable du Seigneur envers ceux qui lui appartiennent, et sont les objets de ses promesses et de sa bénédiction.

Que la grâce agisse dans vos cœurs de telle sorte que, bien mieux qu’Israël dont les bénédictions sont terrestres, vous ayez part aux bénédictions célestes que Christ nous a acquises par son précieux sang, afin qu’aussi vous soyez du nombre de ceux qui règneront avec Lui.

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PERSONNAGES DE LA BIBLE© par campionpierre. Tous droits réservés.

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