La succession d’Élie
Élisée, issu d’une famille aisée du Jourdain, apparaît comme le disciple d’Élie qu’il suit en serviteur de Dieu. Paysan labourant ses terres avec douze bœufs, il décide en effet de tout quitter lorsqu’Élie croise un jour son chemin et que Dieu le recommande à sa protection. Quand les temps sur terre sont terminés pour Élie, une scène mémorable survient. Le prophète informe son jeune disciple qu’il allait le quitter et qu’il peut dorénavant suivre son propre chemin.
Mais Élisée souhaite accompagner son maître jusqu’au terme. Aussi, arrivés au bord du Jourdain, Élie prend-il son manteau, frappe l’eau qui s’écarte pour laisser passer les deux hommes à pied sec, comme Moïse le fit naguère. À la question “Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi avant d’être enlevé loin de toi”, Élisée répond : “Que je reçoive une double part de l’esprit que tu as reçu !”. Élie lui promet qu’il l’obtiendra s’il parvient à le voir s’éloigner dans les cieux, signe que cette succession ne dépend pas de lui mais de Dieu. Alors, surgit un char de feu avec des chevaux qui emporte le prophète dans un ouragan. Élisée voit son maître s’élever dans les nuées et lance ce cri célèbre : “Mon père !… Mon père !… Char d’Israël et ses cavaliers !” (2 R 2, 12).
L’héritage prophétique
Son maître disparu, Élisée ramasse son manteau, celui avec lequel Élie l’avait déjà couvert lors de leur rencontre initiale pour marquer sa destination prophétique. Il s’arrête sur les rives du Jourdain, et fort des enseignements de son maître, frappe les eaux avec, mais rien ne se passe. Élie interroge : “Où est donc le Seigneur, le Dieu d’Élie ?” (2 R 2, 14) et les eaux se retirent, signe que l’invocation divine sera nécessaire pour son action. À partir de ce jour, l’esprit d’Élie reposera sur Élisée. Son premier prodige sera d’assainir les eaux de la ville en mettant du sel dans une écuelle et en la versant dans la source qui se trouva alors purifiée définitivement. Le deuxième Livre des Rois relate un fait curieux lorsqu’Élisée décide de se rendre à Béthel où des gamins l’accueillent en se moquant de lui. Le prophète les maudit au nom du Seigneur, deux ourses surgissent alors du bois et déchiquettent ces quarante-deux enfants… rappelant ainsi que les prophètes doivent être pris au sérieux !