160 Chapitre 7 : Ponce Pilate

Ponce Pilate (26-36 après Jésus-Christ)

Tacite écrit, parlant de l’incendie de Rome dont on accusa les chrétiens (Ann., XV, 44) : « Ce nom leur vient du Christ qui, sous le règne de Tibère, fut condamné au supplice par le procurateur Ponce Pilate » (voir Rome). Le philosophe Philon, dans une lettre qu’il aurait écrite à Hérode Agrippa II, déclare que Pilate était d’un caractère indomptable et d’une dureté sans égard pour personne, et, quant à son gouvernement, il lui reproche sa vénalité, sa violence, ses pillages, les mauvais traitements qu’il faisait subir à ses administrés, ses vexations, ses exécutions capitales continuelles et prononcées sans jugement régulier, ses cruautés sans fin et insupportables. L’affaire des aigles. Les procurateurs qui avaient précédé Pilate, voulant ménager les scrupules religieux des Juifs, avaient évité d’introduire dans Jérusalem les enseignes qui, surmontées d’un aigle, symbole de la puissance romaine, et ornées du médaillon de l’empereur (personnage divin), étaient particulièrement odieuses aux Juifs. Pilate, à la faveur de la nuit, les introduisit dans la ville. Le peuple ameuté se précipita à Césarée pour supplier Pilate de faire cesser ce scandale, se déclarant prêt à mourir plutôt qu’à subir un pareil outrage ; Pilate céda. Le pillage du trésor du temple et la construction de l’aqueduc. Un peu plus tard, nouvelle émeute. Pilate pilla le trésor sacré et, à l’aide des sommes d’argent ainsi acquises, il amena l’eau à Jérusalem. Pour calmer le peuple, violemment irrité de cette profanation, il envoya ses soldats qui, déguisés en simples particuliers et armés de gourdins, se dispersèrent dans la foule ; comme elle refusait d’obéir et de se retirer, elle fut frappée à coups de bâtons. Ce n’est que par ces cruautés qu’elle fut réduite au silence. Les Galiléens massacrés. Ce fait ne nous est connu que par Luc 13.1. Mais nous savons que, lors des discussions qui eurent lieu à Rome à l’occasion de la demande que firent les fils d’Hérode pour obtenir l’investiture du testament de leur père, on reproche à Archélaüs d’avoir fait massacrer autour du temple un grand nombre de Juifs venus pour la fête et qui furent immolés de la façon la plus barbare au moment où eux-mêmes allaient offrir leurs sacrifices. Les Galiléens avaient, il est vrai, un fort penchant aux séditions, et Pilate était aussi violent que cruel. Les boucliers dorés. Dans une œuvre historique perdue en partie, Philon racontait comment les persécuteurs des Juifs avaient péri de mort violente (Ce thème devait être plus tard repris par l’orateur chrétien Lactance, vers 312, dans son « Au sujet des morts des persécuteurs »). Dans ce traité, il raconte que Pilate avait fait placer aux murs de sa demeure à Jérusalem (l’ancien palais d’Hérode) des boucliers richement dorés portant le nom de l’empereur. Le peuple en conçut une vive irritation et, comme Pilate refusait obstinément d’éloigner ces objets de scandale, quelques personnages haut placés et quatre des fils d’Hérode intervinrent auprès de lui, mais sans succès. Ils s’adressèrent à l’empereur Tibère qui, discernant les vrais mobiles de Pilate, donna l’ordre d’enlever ces boucliers et de les suspendre à Césarée dans le temple d’Auguste. Malheureusement, la date de cet événement n’est pas connue, parce qu’elle n’est pas fixée par Philon, mais les savants croient pouvoir la placer à une époque tardive de l’administration de Pilate. S’il en est réellement ainsi, nous aurions l’explication de ce que Luc dit (Luc 23.12) de l’inimitié de Pilate et d’Hérode, qui aura pris naissance à propos de la participation d’Hérode Antipas à l’ambassade auprès de Tibère ; elle cessa lors du procès de Jésus, Et si Pilate (voir Jésus-Christ) hésite aussi longtemps à condamner le Christ, c’est qu’il voudrait refuser aux Juifs ce qu’ils lui demandent, afin de ne pas faire plaisir à ceux qui l’ont accusé auprès de l’empereur ; lorsqu’il finit par céder, aux cris de la foule disant : « Si tu le relâches, tu n’es pas l’ami de César ! Quiconque se fait roi se déclare contre César ! » (Jean 19.12), c’est parce qu’il y entend, nettement exprimé, le grief que les Juifs porteront à Rome contre lui s’ils vont de nouveau s’y plaindre comme ils l’ont déjà fait. Le massacre des Samaritains et la déposition de Pilate. Un faux prophète avait engagé les Samaritains à monter avec lui sur le mont Garizim et leur avait promis qu’il leur montrerait les vases sacrés enfouis par Moïse. À sa voix, ils se rassemblèrent dans une bourgade, Tirathana, quand une armée de soldats romains, sur l’ordre de Pilate, fit un massacre de ces malheureux, tandis que d’autres furent mis en fuite ou emmenés en captivité. Sur plainte portée devant Vitellius, légat de SyriePilate fut envoyé à Rome pour se justifier : le gouverneur resta fort longtemps en voyage, près d’un an ! Quand il parvint à RomeTibère était mort et l’affaire n’eut pas de suite. On croit que Pilate mourut de mort violente ; Eusèbe affirme qu’il se serait suicidé. La légende s’est beaucoup occupée de lui : comme son corps semait partout la terreur, il aurait été transporté à Vienne en Gaule, puis à Lausanne, d’où il aurait été emmené jusque dans le voisinage de Lucerne ; de là le nom du mont Pilate.

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PERSONNAGES DE LA BIBLE© par campionpierre. Tous droits réservés.

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