161 Chapitre 8 :Hérode Agrippa Ier

Hérode Agrippa Ier

Celui-ci était né en 10 avant Jésus-Christ, car c’est à 54 ans qu’il mourut, en 44 après Jésus-Christ. Il avait passé dix ans à Rome pour son éducation. Aussi longtemps que vécut sa mère, il dissimula ses penchants à la dissipation, dans la crainte d’attirer sur lui sa colère ; mais, après sa mort, il dépensa sa fortune en prodigalités et en largesses de tous genres, si bien qu’en peu de temps il fut réduit à la gêne : ce qui l’empêcha de vivre à Rome. Il épousa une noble femme, Cypros, sa cousine germaine, fille d’un frère aîné de son père. Il revint en Palestine ; sur l’intervention de sa femme, il obtint d’Hérode Antipas, son beau-frère parce qu’époux de sa sœur, la place d’intendant du marché de Tibériade. Malheureusement, tous les deux étaient grands buveurs et, dans la chaleur d’une dispute, ils en vinrent aux insultes et se séparèrent. Perdu de dettes, à bout d’expédients, poursuivi par ses créanciers, roulant dans sa tête des pensées de suicide, il finit par échouer à Rome et, grâce à la protection d’Antonia, mère du futur empereur Claude, qui avait été l’amie de sa mère, il reçut de Tibère la charge d’éducateur de son petit-fils nommé Tiberius Gemellus. Il s’attacha davantage encore au petit-fils de sa bienfaitrice, le futur empereur Caligula. Le chemin des honneurs semblait définitivement ouvert devant lui, quand une imprudence de langage le fit jeter en prison : il se laissa aller, devant son domestique, à des paroles regrettables par lesquelles il souhaitait la mort prochaine de « ce vieillard » (Tibère), mort qui mettrait Caligula (proche de lui quand il parlait) en possession de l’empire du monde. Dénoncé, il fut jeté en prison. La rigueur de sa captivité fut adoucie par les attentions de Caligula qui, devenu empereur par la mort de Tibère (16 mars 37), s’empressa de faire sortir de prison son ami et lui remit une chaîne d’or, en souvenir de la chaîne de fer qu’il avait portée dans sa prison : de cette chaîne, Agrippa fit hommage au Dieu des Juifs, en la faisant placer comme une pieuse offrande dans le temple de Jérusalem. Il est roi et reçoit peu à peu tous les territoires qui avaient autrefois formé le royaume de son grand-père, Hérode le Grand. Lorsque Caligula tomba sous les coups d’un assassin, Agrippa se souvint des bontés du défunt envers lui et lui rendit les premiers honneurs funèbres. S’il faut en croire Josèphe, il aurait joué un rôle considérable au moment de l’avènement de Claude, en s’entremettant entre le Sénat et ce dernier, intervention dont l’empereur le récompensa largement. Son pharisaïsme était finesse politique plutôt que conviction sincère, mais, ainsi que l’écrit J. Derenbourg (Essai sur l’Histoire et la Géographie de la Palestine) : « Le bonheur inattendu de sa situation paraît avoir affermi et corrigé un peu le caractère léger du roi… Cypros paraît avoir été… favorable aux pharisiens et a sans doute engagé Agrippa à une certaine déférence envers ce parti ». C’est aussi à l’influence de sa femme que le même auteur attribue le changement notable que nous voyons s’accomplir dans son attitude. Il fut généreux et habile ; Josèphe vante la douceur de son caractère et sa libéralité ; il en donne pour preuve la reconnaissance qu’il montra envers ceux qui avaient été bons pour lui durant ses années de misère. De plus, il intervint, de concert avec son frère Hérode de Chalcis (non mentionné dans le Nouveau Testament), en faveur des Juifs d’Alexandrie, et, d’une manière générale, de ceux de tout l’empire. Gallion, le proconsul d’Achaïe, obéit aux directives de l’empereur Claude, influencé par Hérode Agrippa, quand il refusa d’intervenir dans les querelles intestines des Juifs de Corinthe (Actes 18.12 ; Actes 18.17). C’est sous la protection de cette tolérance relative que Paul a pu exercer son ministère sans être moleste plus qu’il ne le fut par les autorités romaines. Agrippa prit deux initiatives intelligentes :

  1. Il ordonna la construction, au nord de Jérusalem, d’un mur qui entourait le quartier nommé Bézétha ou nouvelle ville ; c’est de ce côté que la cité pouvait être prise le plus facilement. Dut-il interrompre ce travail sur l’ordre de Rome ou le fit-il de son propre gré ? Nos sources ne sont pas d’accord sur ce point (Voir Jérusalem [murs et portes], et la pl. VII).
  2. Il tenta de se rapprocher des autres rois ses voisins, comme lui vassaux de Rome. Il les avait reçus chez lui, quand le légat de Syrie leur enjoignit de retourner chez eux : une entente s’établissant entre ces princes pouvait en effet constituer un danger pour Rome. Dans le Nouveau Testament, il apparaît comme persécuteur de la jeune Église, faisant périr Jacques « frère de Jean » et mettre en prison Pierre, que la puissance de Dieu délivra au dernier moment (Actes 12.1 ; Actes 12.19). Le récit de sa mort se lit dans Actes 12.20-25 et dans Antiquités judaïques, XIX, 343ss ; les traits essentiels se retrouvent dans les deux narrations : l’habit magnifique, les acclamations flatteuses, une assemblée solennelle, une mort violente. Si Josèphe ne dit rien de l’hostilité de Tyr et de Sidon, ni du rôle de Blastus, le chambellan, il ajoute : « le roi ne réprima pas leurs propos et ne repoussa pas leurs flatteries impies », et il relève ce détail que le roi souffrait de douleurs abdominales.

En mourant, il laissait 4 enfants : Agrippa II, Bérénice, Mariamme, Drusille. Mariamme nous est peu connue et ne figure pas dans le Nouveau Testament

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PERSONNAGES DE LA BIBLE© par campionpierre. Tous droits réservés.

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