162 Chapitre 9 : Agrippa II
Agrippa II
Était trop jeune pour succéder à son père, au dire des conseillers de Claude qui détournèrent l’empereur de son dessein de lui confier le gouvernement de la Judée. Il reçut le royaume de son oncle (celui du Liban), puis l’échangea contre la tétrarchie de Philippe et celle de Lysanias, auxquelles il put joindre plus tard certaines parties de la Galilée. Sa résidence était Césarée de Philippe (voir article) qu’il nomma Neronias pour honorer l’empereur. Au début de la guerre (voir plus loin, paragraphe 9), il chercha à amener les Juifs à renoncer à leur projet de révolte contre Rome ; Bérénice se joignit à lui dans cette tentative qui n’eut aucun succès. Dès lors il se mit du côté de Rome. Sa vie privée fut coupable ; Juvénal nous a conservé le souvenir de l’accusation d’inceste que l’on portait contre lui et sa sœur Bérénice (voir ce mot). Du haut de son palais de Jérusalem, il s’amusait à suivre les cérémonies religieuses qui se déroulaient dans le temple ; pour se débarrasser de cette curiosité déplacée, les prêtres avaient fait élever un mur, dont Agrippa leur avait demandé en vain la suppression. L’affaire fut portée à Rome ; mais, grâce à l’appui de l’impératrice Poppée, favorable au judaïsme, les Juifs eurent gain de cause. Du reste, son intérêt pour le peuple se montra par l’importance qu’il attachait à des choses sans valeur réelle. Actes 25.13 et suivant nous raconte que, venant à Césarée pour saluer Festus, il prit part à l’assemblée solennelle devant laquelle Paul fut appelé à présenter sa défense (Actes 26.1-32). C’est lui qui donne la parole à Paul et lui que l’apôtre interpelle. Il est souvent à Rome, par exemple en 75 après Jésus-Christ, alors que, grâce à l’amour qu’elle avait inspiré à Titus, Bérénice faillit devenir impératrice. Il mourut en 100 après Jésus-Christ