COLLABORATEURS DE L’APOTRE PAUL
Collaboratrices et collaborateurs de Paul
Connaissez-vous Epaphrodite, Lydie, Tychique, Phebé, Tryphose, Aristarque ou Phlégon?
Si vous reconnaissez ces noms, le Nouveau Testament n’a presque plus de secret pour vous. En fait, il s’agit d’hommes et de femmes qui ont annoncé l’Évangile aux côtés de Paul de Tarse.
Paul est un personnage si important pour l’Église naissante que certains le présentent même comme le fondateur du christianisme. Pourtant, les lettres de Paul et les Actes des Apôtres nous montrent qu’il était très bien entouré. Plusieurs personnes collaboraient avec lui à la même mission. Prenons le temps de les connaître pour voir comment leur façon d’annoncer l’Évangile peut nous inspirer.
Des noms à coucher dehors
Il y a une multitude de collaborateurs et collaboratrices de Paul dans l’annonce de l’Évangile dont les noms nous semblent assez bizarres. Parmi les hommes, on retrouve : Barnabé, Silas, Timothée, Tite, Aquilla, Epaphrodite, Apollos, Epaphras, Tychique, Aristarque et Démas. Chez les femmes, on peut penser à : Damaris, Lydie, Priscille, Phebé, Tryphène, Tryphose, Nymphée, Evodia et Synché. Cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle montre bien la variété de cette grande équipe.
Des collègues
Lorsque Paul parle d’eux, il les présente en mentionnant des qualificatifs reliés à l’apostolat : « Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs » (Phm 1,24); « Prisca et Aquilas, mes collaborateurs dans le Christ » (Rm 16,3); « Epaphras, serviteur du Christ Jésus » (Col 4,12). Le mot collaborateur (synergos) réfère à l’engagement dans le travail apostolique, alors que le mot serviteur (doulos) signifie littéralement « esclave » et évoque la disponibilité totale à l’égard du maître, Jésus Christ. D’ailleurs, Paul se présente aussi comme un serviteur/esclave (doulos) du Christ (Rm 1,1).
La vie ecclésiale n’est pas séparée de la vie de tous les jours. Le couple Prisca et Aquilas collaborait avec Paul dans la mission, mais ils partageaient aussi le même métier : fabricants de tentes (Ac 18,2).
Des amis/amies
L’engagement dans la mission est si personnel que les relations entre Paul et ses collaborateurs ont un aspect relationnel important. Par exemple : « Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité » (Rm 16,7); « Syzyge, vrai compagnon » (Ph 4,3); « Persis, la bien-aimée » (Rm 16,12), « Tychique, le frère bien-aimé et fidèle serviteur dans le Seigneur » (Ep 6,21). Les rapports professionnels pour la mission ont permis de véritables relations d’amitié.
Lié profondément à ces hommes et à ces femmes, Paul se soucie réellement d’eux, il prie pour eux et demande à ces lecteurs de les accueillir : « Saluez Tryphène et Tryphose qui se fatiguent dans le Seigneur » (Rm 16,12); « Je vous recommande Phébée, notre sœur, diaconesse de l’Église de Cenchrées : offrez-lui dans le Seigneur un accueil digne des saints, et assistez-la en toute affaire où elle aurait besoin de vous; aussi bien fut-elle une protectrice pour nombre de chrétiens et pour moi-même » (Rm 16,1-2).
Paul se souvient des bienfaits de ces compagnes et compagnons. Par exemple, il fait l’éloge de la foi de Timothée (2 Tm 1,5) et de l’assiduité dans la prière d’Epaphras (Col 4,12).
Barnabé, un père spirituel
Barnabé a été le mentor de Paul. C’est lui qui va l’introduire aux chrétiens de Jérusalem (Ac 9,26-27) et d’Antioche (Ac 11,25-26). Ensemble, ils partent dans une première campagne missionnaire (Actes 13,2-3). C’est d’ailleurs Barnabé qui est le leader de cette expédition. À la suite d’un conflit entre les deux, Barnabé prend la responsabilité des Églises nées dans cette première mission et Paul continue sa mission en d’autres lieux.
Timothée, un fils devenu collaborateur
Timothée est l’un des collaborateurs les plus proches de Paul. Son père et son grand-père ont découvert le Christ grâce à Paul (2 Tm 1,5). Paul le connaît donc depuis qu’il est très jeune. Timothée va d’ailleurs se séparer de sa famille pour devenir un compagnon de voyage de Paul qui le voit comme un fils (2 Tm 1,4). Lorsque Paul vit des difficultés à Corinthe, c’est Timothée qui est son intermédiaire. Celui-ci est décrit comme son « fils chéri et fidèle » (1 Corinthiens 4,17).
Les ministères dans l’Église
Ces réflexions peuvent nous inspirer dans notre façon de concevoir les ministères en Église. Au temps des premiers chrétiens, les responsabilités ecclésiales ne sont pas encore institutionnalisées. Pour les besoins de la mission, un groupe d’hommes, de femmes, de couples et de familles s’allient pour travailler ensemble. Chacun, chacune contribue selon ses charismes tout en tissant des relations d’amitié entre eux. L’annonce de l’Évangile est un travail d’équipe. Souhaitons que les collaborateurs et collaboratrices de Paul nous inspirent par leur élan missionnaire. Il est si beau de voir des hommes, des femmes, des couples et des familles qui s’impliquent ensemble dans l’annonce de l’Évangile, peu importe leur niveau d’étude, leur métier ou leur situation familiale.
Quel est le vrai nom de Barnabé? | Il se nommait Joseph, mais son surnom de Barnabé (fils de la prophétie) lui est resté. (Ac 4,36) |
Est-ce qu’il y avait des femmes diacres? | Phébée est présentée comme diakonon de l’Église de Cenchrées. Ce mot grec signifie littéralement une servante. C’est l’expression utilisée pour désigner un diacre ou, dans ce cas, une diaconesse. |
Est-ce que Paul écrivait lui-même ses lettres? | Paul utilisait les services de scribes comme Tertius (Rm 16,22) et Sosthène (1 Co 1,1). Aussi, parfois les lettres sont cosignées par d’autres personnes comme la deuxième lettre aux Corinthiens écrite par Paul et Timothée (2 Co 1,1). Enfin, certaines lettres portent plusieurs indices qu’elles auraient été rédigées par d’autres auteurs et mises sous le patronage de Paul. |